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samedi, 31 janvier 2009

Mieux se nourrir, une question de vie ou de mort

Mieux se nourrir, une question de vie ou de mort

Le rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) intitulé Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé est édifiant : les problèmes alimentaires représentent l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Il ne s’agit pas là d’un problème du tiers monde mais bien d’un problème mondial, touchant aussi bien pays développés (excès de l’alimentation) et sous développés (déficience de l’alimentation). Dans les seize ans à venir l’OMS prévoit ainsi que la mortalité liée aux maladies chroniques, provoquée en grande partie par les problèmes alimentaires, sera plus importante que celle provoquée par les maladies infectieuses. Des substances toxiques dangereuses qui interviennent dans la fabrication de produits de consommation courante ont d’ailleurs été trouvées dans des cordons ombilicaux.

Promouvoir une alimentation saine et équilibrée est important, non seulement pour soi-même mais aussi pour autrui : il convient de parler et d’échanger sur ces questions, de partager ce mode de vie, notamment avec les enfants par le biais de l’exemple. Pourtant, plusieurs mouvements se développent du côté de la droite libérale, réactionnaire et catholique pour combattre l’écologisme au nom du politiquement incorrect ou pour s’opposer à une divinisation de la nature qui serait annonciateur d’un retour au paganisme.

Il ne faut toutefois pas tout confondre : l’écologie dont nous parlons n’est pas ce qu’en fait par exemple un certain marché de l’automobile, c’est à dire une nouvelle propagande commerciale qui ne sert que les intérêts du marché. Il faut lire et faire lire la littérature écologiste, connaître les chiffres de l’OMS ou encore regarder des documentaires comme « nos enfants nous accuseront » qui détient quelques éléments intéressants.

Alors que faire ? Tout d’abord, surveiller nos achats. Il convient de privilégier les produits de saison, faits au plus proche du lieu de consommation et le moins transformés possible. Cela permet d’acquérir des produits de qualité qui n’ont de plus pas beaucoup d’impact sur l’environnement, au contraire des magasins biologiques qui détiennent souvent des produits qui viennent de loin : paradoxe actuel de l’alimentation biologique.

Le système des AMAP (Associations pour le Maintient d’une Agriculture Paysanne) est de ce point de vue très intéressant. Des gens s’y engagent à acheter à un producteur local un panier de produits type par semaine pendant un an. Cela permet le financement de l’agriculteur et la suppression des intermédiaires : les produits ne sont donc pas plus chers que ceux que l’on peut acheter au supermarché par exemple, à la différence des produits de magasins biologiques qui sont souvent à un prix trop élevés. Une participation active y est demandée (une journée à la ferme par exemple) et un devoir de solidarité y réside dans les difficultés que peut rencontrer un agriculteur soumis aux intempéries par exemple : il s’agit d’un réel engagement éthique.

Les produits frais ainsi obtenus nécessitent toutefois une certaine connaissance de la cuisine afin de savoir les préparer. Beaucoup opposent ainsi à ce projet un manque de temps pour cuisiner : l’on est pourtant passé de 100 000 heures disponibles par vie au XIXème siècle à 400 000 heures aujourd’hui*. Une hyper-activitée est en effet aujourd’hui auto-créée par les individus qui pensent qu’il s’agit là d’un facteur social : l’on oublie de prendre le temps. Un argument est également avancé contre les produits biologiques : leur coût. Toutefois, celui-ci serait considérablement réduit si la demande augmentait. De plus, la vente directe prônée par les AMAP permet de contourner ce problème en supprimant les intermédiaires. L’on sait également aujourd’hui qu’un supermarché est fait pour acheter toujours plus que ce qu’on était venu chercher, et que le biologique permet d’économiser sur le long terme en médicaments.

Par rapport au début du siècle, 70% des variétés de légume ne sont plus exploitées. De plus, 66 hectares de terres artificialisées s’ajoutent chaque année en France et ceci correspond à la disparition des petites fermes (200 par mois disparaissent environ). Ces petites exploitations ne sont en effet pas viables économiquement et cela conduit à la vente des bâtiments ou aux changements d’activités. Pourquoi ? En partie parce que l’on a poussé les agriculteurs à s’endetter après la guerre et à entrer ainsi dans un cercle vicieux d’obéissance aux lois du rendement. Pourtant, un agriculteur peut aujourd’hui vivre avec une dizaine d’hectares : il convient simplement de changer son mode de vie, son rapport au monde, de pratiquer la « simplicité volontaire » et non de ne penser qu’en terme de bénéfice. Les AMAP permettent d’aider ces petits agriculteurs en supprimant notamment le paiement de leur place sur le marché. Une idée serait également de créer un lien entre les AMAP et les cantines scolaires pour créer une demande plus importante et ainsi diminuer les coûts des produits. L’on pourrait également subventionner la demande plutôt que les producteurs. De plus, le système des achats direct permet aux producteurs de gérer eux-mêmes leur trésorerie et de ne plus être dépendants de la centrale d’achat qui dicte les prix.

Si les industries ont un avantage certain, notamment parce qu’ils possèdent les moyens logistiques, nous pouvons mettre en place une distribution organisée qui saura pallier à ces problèmes. Cela demande des efforts, comme tout acte politique, mais il s’agit là de projets tout à fait possibles. Le biologique n’est d’ailleurs pas une fin en soi : il s’agit de considérer les nombreux changements sociaux et sociétaux que cela implique : recréer des liens avec les agriculteurs, une communauté alternative à la marchandisation, un changement de vie personnelle.

*Jean Viard, Modes de vie et usages du temps en France. Quand l’allongement de la vie bouleverse les territoires, dans Futuribles n° 319 - mai 2006.

Source : Blog de l’Action Française

00:15 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, alimentation, diététique, santé, médecine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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