Il existe hélas plusieurs raisons de porter attention aux propos de Cohn-Bendit.
La première tient sans doute au désarroi transparent des représentants du système. Ayant totalement verrouillé le champ d'expression médiatique, particulièrement en France, ayant réduit le débat public à la répétition de pensées stéréotypées et préfabriquées, nos technocrates ne savent plus quoi dire par eux-mêmes. Leur langue de bois ne fonctionne plus. Ils ont donc rendu à cet histrion l'artificielle lettre de noblesse d'un fou du roi. Nous retrouvons le monopole du Krokodil dans la presse stalinienne. Attention : quand il s'exprime, le rire devient obligatoire.
La seconde fait partie de l'espèce si particulière de talent qu'on peut lui reconnaître. Il résume à lui seul tous les points de vue du parti de la décadence. Ainsi, au Ve siècle, à la veille de l'effondrement de l'empire en occident, au VIIIe siècle à la fin du royaume wisigoth qui laissa les Arabes envahir l'Espagne, et en définitive à toutes les époques où la catastrophe imminente se prépare, on relève le passage de tels oiseaux de malheur.
La troisième tient à la carence des institutions européennes. Depuis 30 ans qu'on fait semblant d'élire un soi-disant parlement européen au suffrage universel, les appareils partisans y délèguent des seconds couteaux, bien rémunérés et pour la plupart dociles. On a privé cette assemblée de ses prérogatives élémentaires. Ceci permet à DCB et à son mouvement d'y exercer seuls, de manière médiatique, une fonction tribunicienne. Le paradoxe résulte de la petitesse du mandat des élus khmers verts les moins nombreux à l'échelle réelle des 27 peuples du continent européen.
Évoquons donc à peine les solutions que notre adversaire récurrent DCB suggère afin de "soulager" la Grèce elle-même. Depuis plusieurs mois, en effet, il agite l'idée que ce pays doit diminuer ses dépenses militaires. Propos plus significatif encore, il voudrait lui imposer de liquider tout lien avec la part chrétienne de son identité nationale. "Environ 300 millions d'euros du budget grec vont à l'Église orthodoxe", affirme-t-il sans risque d'être contredit par les intégristes barbus du laïcisme français.
Outre les conséquences économiques d'annulations de commandes auprès des industries françaises, allemandes, néerlandaises, etc. L'ancien soixante-huitard et ses admirateurs se frottent les mains en rêvant à l'exemple que cela donnerait aux autres gouvernements européens auxquels on doit interdire toute pensée de relever leurs moyens de défense.
Priorité à la gabegie sociale, voilà depuis 2008 le mot d'ordre mondial camouflant l'impunité assurée pour les banques.
Or, très précisément, s'agissant de la crise que l'on étiquette comme grecque, le scénario de la démagogie n'est pas prévu pour prévaloir sur place, en raison de la menace turque.
Mais le vieux gauchiste développe depuis des mois une réponse beaucoup plus dangereuse encore. Il imagine faire semblant d'ignorer le danger en proposant de relancer l'adhésion d'Ankara.
Relayé aimablement sur les ondes hertziennes (1), il prétend que son groupe demande "une initiative de paix de l'Union européenne entre la Grèce et la Turquie".
Mais ceci ne veut rien dire si l'on ne retient le sophisme essentiel : "peut être que Nicolas Sarkozy devrait réfléchir... S'il y a un rapprochement de la Turquie dans l'Europe, il y a un désarmement".
Nous n'avons qu'une réponse à lui faire.
Ne trouverait-il pas plus judicieux encore d'expulser Athènes, Madrid et Lisbonne, ces petits pays sans qui tout irait mieux et de faire appel aux 72 millions de Turcs pour que leurs jeunes cotisants sauvegardent, et même pérennisent nos fameuses retraites par répartition. J'ironise à peine : cette rhétorique commence à fleurir ici ou là.
L'idée se fait jour, aussi brillante que celle de faire pénétrer en Espagne en 711 les dynamiques conquérants du Maghreb. Ils sont restés en Europe pendant huit siècles.
Dans le sud-est européen, à la vérité, les Ottomans ne se sont maintenus que quatre siècles. Leur domination cependant n'a pas laissé le souvenir d'un haut niveau de protection sociale (2). Faut-il renouveler l'expérience ?
La première tient sans doute au désarroi transparent des représentants du système. Ayant totalement verrouillé le champ d'expression médiatique, particulièrement en France, ayant réduit le débat public à la répétition de pensées stéréotypées et préfabriquées, nos technocrates ne savent plus quoi dire par eux-mêmes. Leur langue de bois ne fonctionne plus. Ils ont donc rendu à cet histrion l'artificielle lettre de noblesse d'un fou du roi. Nous retrouvons le monopole du Krokodil dans la presse stalinienne. Attention : quand il s'exprime, le rire devient obligatoire.
La seconde fait partie de l'espèce si particulière de talent qu'on peut lui reconnaître. Il résume à lui seul tous les points de vue du parti de la décadence. Ainsi, au Ve siècle, à la veille de l'effondrement de l'empire en occident, au VIIIe siècle à la fin du royaume wisigoth qui laissa les Arabes envahir l'Espagne, et en définitive à toutes les époques où la catastrophe imminente se prépare, on relève le passage de tels oiseaux de malheur.
La troisième tient à la carence des institutions européennes. Depuis 30 ans qu'on fait semblant d'élire un soi-disant parlement européen au suffrage universel, les appareils partisans y délèguent des seconds couteaux, bien rémunérés et pour la plupart dociles. On a privé cette assemblée de ses prérogatives élémentaires. Ceci permet à DCB et à son mouvement d'y exercer seuls, de manière médiatique, une fonction tribunicienne. Le paradoxe résulte de la petitesse du mandat des élus khmers verts les moins nombreux à l'échelle réelle des 27 peuples du continent européen.
Évoquons donc à peine les solutions que notre adversaire récurrent DCB suggère afin de "soulager" la Grèce elle-même. Depuis plusieurs mois, en effet, il agite l'idée que ce pays doit diminuer ses dépenses militaires. Propos plus significatif encore, il voudrait lui imposer de liquider tout lien avec la part chrétienne de son identité nationale. "Environ 300 millions d'euros du budget grec vont à l'Église orthodoxe", affirme-t-il sans risque d'être contredit par les intégristes barbus du laïcisme français.
Outre les conséquences économiques d'annulations de commandes auprès des industries françaises, allemandes, néerlandaises, etc. L'ancien soixante-huitard et ses admirateurs se frottent les mains en rêvant à l'exemple que cela donnerait aux autres gouvernements européens auxquels on doit interdire toute pensée de relever leurs moyens de défense.
Priorité à la gabegie sociale, voilà depuis 2008 le mot d'ordre mondial camouflant l'impunité assurée pour les banques.
Or, très précisément, s'agissant de la crise que l'on étiquette comme grecque, le scénario de la démagogie n'est pas prévu pour prévaloir sur place, en raison de la menace turque.
Mais le vieux gauchiste développe depuis des mois une réponse beaucoup plus dangereuse encore. Il imagine faire semblant d'ignorer le danger en proposant de relancer l'adhésion d'Ankara.
Relayé aimablement sur les ondes hertziennes (1), il prétend que son groupe demande "une initiative de paix de l'Union européenne entre la Grèce et la Turquie".
Mais ceci ne veut rien dire si l'on ne retient le sophisme essentiel : "peut être que Nicolas Sarkozy devrait réfléchir... S'il y a un rapprochement de la Turquie dans l'Europe, il y a un désarmement".
Nous n'avons qu'une réponse à lui faire.
Ne trouverait-il pas plus judicieux encore d'expulser Athènes, Madrid et Lisbonne, ces petits pays sans qui tout irait mieux et de faire appel aux 72 millions de Turcs pour que leurs jeunes cotisants sauvegardent, et même pérennisent nos fameuses retraites par répartition. J'ironise à peine : cette rhétorique commence à fleurir ici ou là.
L'idée se fait jour, aussi brillante que celle de faire pénétrer en Espagne en 711 les dynamiques conquérants du Maghreb. Ils sont restés en Europe pendant huit siècles.
Dans le sud-est européen, à la vérité, les Ottomans ne se sont maintenus que quatre siècles. Leur domination cependant n'a pas laissé le souvenir d'un haut niveau de protection sociale (2). Faut-il renouveler l'expérience ?
JG Malliarakis
Apostilles
- Celles de France Info le 8 mai.
- … et encore moins la trace d'une écologie brillante
sur le site de Lumière 101
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