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mercredi, 06 février 2019

A-t-on payé 1.400 milliards d’intérêts sur la dette depuis 1979 ?...

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A-t-on payé 1.400 milliards d’intérêts sur la dette depuis 1979 ?...

C’est Jacques Cheminade qui l’affirmait en 2017 et c’est vrai. Comment paie t-on ces intérêts ? En empruntant et, ce qui est inquiétant c’est que Macron a décidé de mettre l’or de la France, notre or, sur les marchés. Charles Sannat nous en a parlé ICI. Et c’est la JP Morgan qui a mis la main dessus.

Nous avons déjà la loi qui autorise les banques, à se servir sur le compte de leurs clients et, on nous spolie, en vendant tout ce que la France à de valeur, par petits bouts.

Si nous avons des prêteurs, c’est parce que nous avons cet or, mis de côté depuis des décennies. Notre souveraineté déjà bien entamée, et c’est la disparition de notre nation (et de bien d’autres) qui sera l’aboutissement final de ce hold-up généralisé. Comment retrouver notre indépendance si notre pays n’a plus aucune garantie ? Tout ça pour faire leur Europe des riches, sur le dos des 500 millions d’européens, appauvris et impuissants (pour l’instant).

Il faut que cette question, soit à l’ordre du jour dans le Vrai Débat initié par les Gilets Jaunes, qui n’a rien à voir avec le grand débat mascarade voulu par Macron. Personne ne semble se rendre compte de la situation critique, si on rapproche la rumeur de la fusion de la Deutch Bank, détentrice de swaps bien pourris, avec une grande banque européenne, de préférence française (la BNP ou la Société Générale ? CH. Sannat hésite) l’accord signé par le monarque (sans demander l’avis des français) avec Merkel pourrait-il le permettre ?. Quid en cas de gros souci et si notre or a disparu ? Serons nous des esclaves sous tutelle de la finance ?

Vous avez aussi vu cette info : La France confirme le rapatriement des djihadistes français détenus en Syrie (dont 75% d’enfants (??)), En plus, la ministre de la justice Nicole Belloubet a d’une part confirmé, jeudi 31 janvier sur RTL, qu’une « trentaine » de djihadistes ayant purgé leur peine allaient sortir de prison en 2019. « Lorsque nous sommes face à des détenus de ce type, il y a une évaluation de leur dangerosité, il y a un placement dans un quartier étanche. A leur sortie, il y a évidemment un suivi extrêmement strict par les services de renseignement territoriaux », a précisé Nicole Belloubet.

Comme nous savons que ces fichés « S » sont « étroitement » surveillés, que ce sont des bombes à retardement, que ça ne les empêche pas d’agir contre la France, nous l’avons vu à mainte reprises. Pourquoi ne pas les renvoyer dans les pays dont ils défendent les valeurs, après les avoir déchus de la nationalité Française, dont il se revendiquent quand ça va mal pour eux ? A t-on besoin de ces dangereux parasites, qu’ils faudra assister financièrement?

Notre pays est face à un mouvement de contestation social sans précédent, et pendant ce temps là! Le « banquier » dilapide notre pognon et notre or, (il a été placé là dans ce but) nous insulte comme jamais un responsable ne s’est permis de le faire, quant au « filou la Castagne », il est d’accord pour que nous rapatrions des égorgeurs, coupeurs de têtes. Tout ça en mettant en avant, la « violence » des Gilets Jaunes et de leur soi-disant « radicalisation, pour camoufler ses méfaits, selon le principe d’un « clou chasse l’autre ». Bravo!! à cette équipe de bras cassés, qui sont entrain de détruire notre pays.

Nous sommes au bord d’une guerre civile, que l’exécutif appelle de tout ses vœux vu son comportement, pour finir de mettre en place sa dictature dure. Nous avons affaire à une mafia corrompue qui a les moyens de l’état à sa disposition contre le peuple. Jusqu’à quand les « gardiens de la Paix » payés par le peuple, devenues « forces de l’ordre »au service des imposteurs, vont-ils protéger cette oligarchie nuisible ? Quelques syndicats minoritaires, dénoncent les agissements de ce panier de crabes, vont ils être rejoint par ceux qui considèrent être en priorité au service du peuple? On ne peut que l’espérer. D’autres français en appellent à l’armée. Continuez à vous informer, rapprocher les information, vérifiez et, tirez en les conclusions qui s’imposent.. Bonne réflexion !

Volti

Henri Frenay

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Henri Frenay

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

En ces temps d’hémiplégie historique – on débaptise la 203e promotion de Saint-Cyr qui porte le nom du général Georges Loustaunau-Lacau, chef de la Cagoule militaire (les réseaux Corvignolles), déporté à Mauthausen et héros de la Résistance; on refuse d’appeler un établissement scolaire de l’Ouest du nom d’Honoré d’Estienne d’Orves, officier royaliste mort pour la France en 1941 -, Henri Frenay ne rentre pas lui aussi dans le cadre pré-conçu de l’historiquement correct.

Né en 1905 à Lyon, Henri Frenay choisit le métier des armes comme son père mort pendant la Grande Guerre. Homme de droite catholique et nationale, ce dernier n’en était pas moins un défenseur d’Alfred Dreyfus. Devenu à son tour officier, Henri Frenay suit une formation au Centre d’études germaniques à l’Université de Strasbourg. Germanophone accompli et faisant de la géopolitique sans le savoir, il rédige un mémoire sur la situation complexe de la Haute-Silésie polonaise. Il découvre sur place les effets désastreux des traités de paix de 1919 – 1920, du principe révolutionnaire libéral des nationalités et d’une tenace germanophobie. Il prend conscience d’une autre réalité européenne, à savoir l’inadéquation de l’État-nation aux enchevêtrements ethniques propres à l’Europe centrale.

Rentré en France, il rencontre Bertie Albrecht, une protestante suisse divorcée féministe et antifasciste qui le met en relation avec des milieux de gauche, en particulier avec des Allemands exilés. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ne surprend pas ce lecteur attentif de Mein Kampf. Après la défaite de 1940, Henri Frenay reste dans l’armée d’armistice en Zone Sud, espère dans le Maréchal Pétain et fonde un premier groupe de résistance : le Mouvement de libération nationale. Il publie en juillet 1940 un manifeste dans lequel il concilie sa volonté de libération nationale et son souhait de révolution nationale. Il impute avec raison le désastre que vient de connaître la France aux jeux politiciens stériles. Il passe même un temps à l’École d’Uriage près de Grenoble.

Toutefois, il rompt progressivement avec l’État français, plonge dans la clandestinité et reconnaît enfin le Général de Gaulle comme le chef de la France libre combattante. Il anime une presse clandestine et d’autres mouvements de résistance tels Combat. Son ralliement à De Gaulle ne l’empêche pas d’exprimer ses réticences envers toute unification de la Résistance intérieure. Anti-communiste farouche et lié dès 1943 à l’OSS (la future CIA), Henri Frenay s’oppose à Jean Moulin qu’il devine philocommuniste. Dans les années 1970, une violente polémique l’oppose à Daniel Cordier, le secrétaire et hagiographe de Jean Moulin. Exfiltré de France, il rejoint Alger. Le Général de Gaulle le nomme alors à un poste ministériel écrasant, celui des prisonniers de guerre, des déportés et des populations déplacées.

Hostile au retour des habitudes politiciennes malsaines de la IIIe République sous la forme d’une IVe République, il participe à un petit parti politique, l’UDSR (Union démocratique et socialiste de la Résistance) qui compte dans ses rangs François Mitterrand et le jeune Julien Freund. Délaissant très vite la vie politicienne, il s’engage dans l’action européenne. Président de l’Union des Européens fédéralistes, il participe en 1948 au fameux Congrès paneuropéen de La Haye, applaudit le plan Schuman du 9 mai 1950, approuve la CECA et soutient le projet avorté de CED qu’il envisage comme le pilier européen intégré de l’Alliance atlantique.

belot.jpgSon biographe, Robert Belot, rapporte dans Henri Frenay. De la Résistance à l’Europe (Le Seuil, coll. « L’Univers historique », 2002) un échange capital entre De Gaulle et Frenay à Alger. « L’erreur capitale, le péché mortel devant l’Histoire serait de restaurer ces États dans la plénitude d’une illusoire souveraineté. Le libre droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, étant donné la mosaïque de peuples qui constitue le continent européen, doit être considéré comme l’une des causes principales de la guerre actuelle. […] La souveraineté n’est d’ailleurs pas une fin mais un moyen. Elle est le moyen de protéger les valeurs morales éternelles auxquelles un pays est attaché. Or à l’époque actuelle, la souveraineté se définit non seulement par une indépendance politique et militaire, mais encore par l’indépendance économique sans laquelle les autres formes d’indépendance ne sont qu’un leurre dangereux ». Le chancelier autrichien Metternich ne disait pas autre chose…

Henri Frenay se met en retrait au retour du Général de Gaulle en 1958. Il voit toutefois avec plaisir la réussite du Marché commun, l’élection en 1979 au suffrage universel direct du Parlement européen, le passage de Six à Douze États dans l’ensemble communautaire européenne et l’élection à la présidence de la République de son vieil ami François Mitterrand. En 1988, c’est d’ailleurs en sa présence qu’un hommage national est rendu à Henri Frenay quelques jours après sa mort dans la cour d’honneur des Invalides. Son parcours démontre toute la complexité d’une vie éloignée des schémas simplistes du manichéisme historique actuel.

Georges Feltin-Tracol

• Chronique n° 21, « Les grandes figures identitaires européennes », lue le 4 décembre 2018 sur Radio-Courtoisie au « Libre-Journal des Européens » de Thomas Ferrier.

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Gilets jaunes, démocratie et société de consommation

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Gilets jaunes, démocratie et société de consommation

Patrick Parment

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

La crise ouverte par les gilets jaune, c’est au fond la crise de la démocratie et de la société de consommation. Ce n’est vraiment pas un hasard si, soudain, les peuples européens prennent conscience qu’une société dominée par les marchés financiers mènent tout droit au néant. Cette société d’abondance (factice !) a généré toutes les dérives possibles  au point d’être devenue totalement schizophrénique : de la cause des femmes au gender en passant par la glorification des minorité sexuelles. En un siècle d’existence  nos démocraties ont détruit tout ce qu’avait construit le génie de nos ancêtres qui ne vivaient pas dans une société d’abondance mais bien dans une société du manque, voire de la pénurie. Leur génie tient tout entier dans ce que nous appelons aujourd’hui notre patrimoine.

Mais ces sociétés d’hier reposaient sur une hiérarchie sociale bien ordonnée et sur un socle familial fort, c’est-à-dire où les rôles de chacun étaient définis. Cette société traditionnelle n’était pas pour autant figée et l’ascenseur social permettait toutes les audaces (on pense aux bourgeois si bien décrits par Molière). Nos ancêtres n’étaient pas malheureux, ils étaient économes au sein d’une société qui avait pour avantage majeur de leur offrir un avenir.

Aujourd’hui, nous vivons au sein d’une prison libertaire et individualiste où l’on a fait sauter tous les verrous qui scellaient nos sociétés traditionnelles.  Hier encore, nos ancêtres étaient liés par une communauté de destin, aujourd’hui on parle de destin individuel au sein d’une société d’abondance qui obère tout avenir.  Qu’est-ce que l’avenir quand on a tout ? Et à quoi sert-il d’être milliardaire au sein d’une telle société quand l’argent n’a d’autre finalité que lui-même.  Peut-on décemment comparer les Bill Gates, Bernard Arnault et autres Pinault à Laurent de Médicis, dit le Magnifique ? Bien sûr que non. D’ailleurs, n’est-il pas symbolique que les Pinault-Arnault collectionnent cet art dit moderne qui n’est jamais que le reflet des poubelles de la société de consommation et de son vide ontologique.

Les gilets jaunes, c’est cela, le refus soudain d’un peuple qui s’aperçoit que plus rien ne fonctionne parce que l’homme a soudain dépassé les bornes de ce qui constitue justement la pâte humaine, c’est-à-dire son besoin de rêver, de croire en un avenir, de croire surtout en son humanité. Et plus encore de reconnaître en l’autre ce qu’il est lui-même. Les gilets jaunes des ronds-points ce n’est pas autre chose qu’un retour à notre humanité et le rappel qu’un peuple c’est aussi une communauté de destin. Ce qui nous porte à croire que ce mouvement est irréversible.

« Gilets jaunes » : un antisémitisme imaginaire ?

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« Gilets jaunes » : un antisémitisme imaginaire ?

 

Ex: http://www.vududroit.com 

La soudaine apparition des gilets jaunes a pris tout le monde par surprise. Les 20 % de la population française qui constituent ce que le politologue Jérôme Sainte-Marie appelle le « bloc élitaire » ont vu surgir des couches populaires dont certains parmi eux avaient même oublié l’existence. Et appris avec terreur qu’en son début, le mouvement avait la sympathie de 80 % de la population comme le démontraient les études. Il a fallu donc très vite trouver des moyens de s’opposer à ce qui prenait la forme d’une insurrection. Emmanuel Macron, pourtant homme politique de faible compétence, mais pour l’occasion probablement chapitré par un avocat d’extrême-quelque chose, a voulu rassembler son camp en réactivant le clivage : « progressistes versus nationalistes ». Pour cela, il a fallu activer l’« appareil médiatique d’État », c’est-à-dire les grands médias dirigés par l’oligarchie qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir. Ceux-ci ne se firent pas prier et un processus furieux de disqualification a été engagé. Comme le dit ci-dessous Geoffroy Geraud-Legros ils ont été qualifiés pêle-mêle et sans crainte de la contradiction : « Petit-blancs, beaufs, fachos, homophobes, racistes, rouge-bruns, nationaux-bolcheviks, manipulés par Le Pen, manipulés par Mélenchon, agents d’une « révolution de couleur » téléguidés par Poutine, téléguidés par Trump, casseurs, violents, illettrés, poivrots, assistés, losers, etc. » Parmi ces qualificatifs est apparu brusquement celui d‘« antisémites ». Qui a bénéficié d’un traitement particulier et pris une certaine importance, du fait des relais dont cette accusation a bénéficié au sein de la communauté juive, et de son utilisation par le chef de l’État lors de ses vœux de nouvel an lorsqu’il a qualifié la majorité du peuple français de « foule haineuse ». Anne-Sophie Chazaud y a identifié une manœuvre cynique du pouvoir dans la perspective des élections européennes.

Mais au-delà de ce qui relève effectivement d’une bataille politique qu’en est-il de la réalité de cette accusation ?

Geoffroy Géraud-Legros pose les bases d’une réponse.

Régis de Castelnau

Petit-blancs, fachos, homophobes, racistes, rouge-bruns, nationaux-bolcheviks, manipulés par Le Pen, manipulés par Mélenchon, agents d’une « révolution de couleur » téléguidés par Poutine, téléguidés par Trump, casseurs, violents, illettrés, poivrots, assistés, losers et…antisémites… Les qualificatifs les plus péjoratifs pleuvent comme des hallebardes sur les « Gilets jaunes », relayés par les médias dits traditionnels.

Aux sommets de ces derniers on s’effraie, non sans raison et parfois même à bon droit, de la remise en cause du monopole de la « grande » presse sur l’information via les réseaux sociaux où semble se faire la mobilisation des « Gilets jaunes ». De cette mise en concurrence, les grands médias qui se figurent en seuls protagonistes autorisés de l’éthique de discussion déduisent bien vite, trop vite, un danger pour la démocratie toute entière. Et le disent, moitié dans le style du Huron ( « mais-enfin-on-ne-fait-que-notre-travail ») moitié dans le registre pontifiant de la prophétie antitotalitaire ( « c’est-le-retour-de-la-bête-immonde »), c’est-à-dire, dans cette lingua franca des éditorialistes, désormais  inaudible, voire insupportable, dans de larges secteurs de l’opinion.

Plus Soral que Sorel

Du côté « Gilets jaunes », où foisonnent médias « alternatifs » et « influenceurs » apparus sur les réseaux sociaux, on trouve aussi bien de « simples » citoyens armés de ce que Pascal nommait la « vérité du peuple saine » que d’authentiques cinglés, des novices, des militants blanchis sous le harnois, des sincères, des rationnels, des nouveaux convertis….

On trouve, aussi, les étranges et peu ragoutants spécimens qui remontent à la surface à chaque fois qu’une lame sociale remue le limon du fond du politique : « ultras » et « militaros » de gauche et de droite, indics… Et, moins folkloriques mais bien structurés, des militants organisés non point pour en découdre à fin de « propagande par le fait » mais venus occuper le terrain symbolique et, notamment, investir du langage de l’antisémitisme une mobilisation qui cherche encore, à tâtons, son répertoire d’action collective.

Plus soraliens que soreliens, ces militants manient alternativement des codes popularisés sur l’Internet — la « quenelle » — et un langage classiquement antisémite (« les Juifs, assassins », « la banque juive », le tout enrobé des non sequitur classiques ( « on n’est pas antisémites, on est judéophobes »). L’auteur de ces lignes a ainsi pu voir défiler, lors d’un « acte » des « Gilets jaunes » sur les Champs-Élysées un groupe réduit de soraliens chantant un « hymne de la quenelle » ; la presse et les réseaux sociaux rapportent çà et là des propos antisémites en marge des manifestation et a diffusé la vidéo d’une altercation entre « Gilets jaunes » visiblement de gauche et antisémites professionnels.

Divers groupes antisémites déploient une stratégie d’entrisme : Hervé Ryssen, antisémite et négationniste aussi patenté que revendiqué, s’est fait photographier pour « Paris Match » sur les Champs Élysées ; quelques individus se rassemblent ça et là pour faire des « quenelles » en groupe ; un allumé accuse les journalistes de « travailler pour les Juifs ». Mais la chronique du bordélique mouvement des « Gilets jaunes », où l’on peut voir flotter des drapeaux à croix de Lorraine, des étendards tricolore et des bannières à l’effigie du Che relate aussi la jonction d’un cortège de manifestants et d’une procession commémorant la Shoah, rapportait le média libéral de droite « Atlantico » le 28 janvier dernier. La veille, à l’opposé du spectre politique, le média « Révolution permanente » félicitait les « Gilets jaunes » qui, toujours à Lyon, avaient « sorti les fachos » du cortège…

On pourrait multiplier ces exemples d’évènements ponctuels et contradictoires à partir desquels nombre d’observateurs plus ou moins subjectifs tentent de déduire l’essence du mouvement, au prix de peu rigoureuses montées en généralité. Pour graves qu’ils soient, ces évènements marginaux font avant tout apparaître les luttes entre les groupes politiques qui tentent— en vain — d’exercer une influence idéologique sur un « mouvement » protéiforme, où des individus, porteurs d’une culture politique qui n’est pas la culture traditionnelle de la mobilisation ,  « bricolent » un répertoire d’action collective en ramassant, sans réel sens du classement, les signes et les insignes abandonnés çà et là par le retrait de la vague du mouvement social. L’antisémitisme en marge de la mobilisation des « Gilets jaunes » n’est pas imaginaire ; mais il demeure marginal et ne « prend » pas auprès de la plus grande part des manifestants.

« Il y a quelques antisémites », nous dit Djordjé Kuzmanovic, ex-orateur de la France insoumise impliqué dans le mouvement depuis son commencement , qui rapporte : « j’ai dû expliquer à un manifestant que non, la banque n’est pas «  juive ».

L’antisémite à la peine

Point de diffusion majeur de cette humeur idéologique antisémite qui ne prend guère, le site « Egalité et réconciliation » de l’essayiste Alain Soral propose laborieusement une lecture et une interprétations antisémites des enjeux du mouvement « Gilet jaune »[1].

D’emblée, Soral pose le contexte politique : un président élu par le recours au « big data », à « l’offensive des médias, notamment ceux « de Drahi » (lire : du juif Drahi) et ainsi placé « à la tête de la gouvernance française par un réseau très puissant ». Maniant l’habituel registre confusionniste, Soral, qui ne manque pas de se réclamer du « national-bolchévisme », affirme lire la crise au prisme marxiste, de « l’exacerbation de la lutte des classes » et cite régulièrement Lénine. Non point, évidemment les discours qui dénoncent l’antisémitisme comme éternelle stratégie de division, mais des propos qui, pris hors contexte, énoncent que la mobilisation de la petite bourgeoisie aux côtés du prolétariat est la condition sine qua non de toute révolution de masse.

Une unité d’action entre les classes empêchée hier et aujourd’hui, par les « trotskistes », explique Soral, qui ne prend pas la peine de nous rappeler que Trotsky était juif, mais nous informe de ce que ses disciples, les « manipulateurs trotskistes » sont les sicaires « de ceux à qui l’on paie la dette », nommément, « le gang Attali » et « ceux qui sont derrière lui et sont le vrai pouvoir », c’est-à-dire, « Goldmann-Sachs », tous attachés à « ruiner les peuples et les pays ». Soral déduit des caractéristiques de cette superstructure du Capital, où l’on chercherait en vain l’or des Gentils, une attitude « très marquée communautairement » vis-à-vis des « Gilets jaunes ». « Certaine communauté », nous dit le vidéaste, n’est « pas très solidaire des Gilets jaunes » et « traite cette colère de brune (sic) et de cryptofasciste ». Identifiant (le juif) « Kassowitz » comme porte-parole de ce mépris « communautaire », Soral lui adjoint, comme pour nous rappeler que dans « antisémitisme » il y a tout de même « sémite », « la petite pute collabeure Bellatar ».

Le « vrai fascisme » introuvable

Mais le travail de sape « communautaire » contre les « Gilets jaunes » va, selon Soral, au-delà de l’intrigue trotskiste, ici décrite dans le style des procès staliniens des années 50, élaboré pour formuler l’antisémitisme en contournant le nom juif. Pour le fondateur d’« Egalité et réconciliation », ces manigances juives trotskistes somme toute habituelles se compliquent, à droite, d’une intrigue d’un genre nouveau : l’offensive « nationale-sioniste » menée, on le verra, par l’establishment frontiste et verbalisée par Eric Zemmour, « bourgeois juif du Figaro ». Une stratégie qui vise, si l’on comprend bien, à diviser les français « de souche » et les musulmans qui, (au contraire, donc, des juifs) ne sauraient constituer une « catégorie sociale ». « Il y a sans doute plein de Français d’origine musulman » (sic) explique Soral, « s’ils sont chauffagistes, Über, petits patrons ou même (sic) salariés précaires qui se sentent solidaires des Gilets jaunes mais qui n’éprouvent pas le besoin de l’affirmer en tant que musulmans », explique Soral-le-sociologue.

« On pourrait poser perfidement — on ne le fera pas parce que ça pourrait être dangereux, la question à Eric Zemmour  de savoir (sic) combien il y a de dentistes juifs, de chirurgiens esthétiques juifs et de spéculateurs immobiliers juifs dans les Gilets jaunes » interroge le publiciste  — on note au passage et sans surprise que, puisqu’il s’agit des juifs,  la « question perfide »,  porte spontanément sur les « chirurgiens juifs » et les « spéculateurs juifs » et non pas, par exemple, sur les « violonistes juifs » ou les « critiques littéraires juifs ».

Pour ne point se prendre les pieds dans sa sociologie sans matériau sociologique,  Soral concède, à grands renforts de conditionnels « qu’il doit y avoir chez les juifs des petits patrons en difficulté » qui, « peut-être »,  « se sentent solidaires des Gilets jaunes ». Ces juifs qui, en théorie, trouveraient grâce aux yeux d’Alain Soral, sont de toute manière, nous dit l’essayiste, condamnés à être court-circuités par leurs « élites communautaires » — terme illustré, dans la vidéo, par une image de Bernard-Henri Lévy — ; « élites » qui, elles, identifient le mouvement au « fascisme ».

De cette rhétorique, Soral espère d’ailleurs, par contrecoup performatif, « voir les gens s’intéresser au vrai fascisme », « notamment (sic) italien », qui, selon lui, aurait efficacement lutté « contre la dette » — l’auteur de « contre l’Empire » ignore visiblement que Mussolini a multiplié la dette italienne par cinq entre 1922 et 1943. Les « Gilets jaunes » seraient donc pris entre la « maladie infantile » du gauchisme et le « sociétal de droite » ;  probablement une maladie vénérienne, puisque Marine Le Pen, qui « tapine pour les sionistes », l’aurait contractée en « suçant » le « bourgeois juif du Figaro » (bis) » Zemmour, abandonnant le « substrat sérieux du fascisme ». En conclusion — on épargnera au lecteur la suite de cette pénible logorrhée — : les « Gilets jaunes » sont cernés et infiltrés par les juifs, qui ne sont pas dans le mouvement (« gaulois »), tout en y étant quand même omniprésents, à gauche par le truchement du trotskiste Mélenchon et, à droite, incarnés par l’ « option nationale-sioniste et confessionnelle » portée par le Rassemblement national.

Du canapé à Landsberg ?

Contre ces deux ennemis, les « Gilets jaunes » doivent viser au-delà du « petit banquier Rothschild Macron », qui ne serait qu’un « bouc émissaire », pour atteindre « Attali et la clique Attali », c’est-à-dire, « le grand Capital mondialiste ». Alain Soral, nous dit-il, rejoindra le mouvement le jour où la police et l’armée rejoindront le Peuple. Si l’essayiste rêve de se trouver un Ludendorff, c’est peut-être parce qu’il sent bien lui-même que ce préchi-précha imbitable est appelé à avoir peu d’écho au sein du mouvement des « Gilets jaunes ». Celui-ci « dit » beaucoup de choses, se contredit volontiers, déroule des inventaires à la Prévert de revendications raillés par une poignée de « sachants » en foulard rouge.

Dans ce fourre-tout, antisémites — et, d’ailleurs, anti-musulmans—  ne retrouveront guère l’idéologie dont ils entendent doter les « Gilets jaunes » . Comme toujours, ceux qui entendent « construire le peuple » armés de la croyance narcissique dans la puissance de leur propre discours oublient que l’une des vertus du populaire, est, justement, qu’il ne s’en laisse point conter. Et qu’aux investissements symboliques dont il fait l’objet et aux discours des pères formateurs de toutes espèces, « le peuple » oppose passivement la stratégie d’ « attention oblique » identifiée par  Richard Hoggart[2]. On ne saurait dire que le mouvement des « Gilets jaunes » est antisémite : il ne l’est pas dans son objet ; il ne l’est pas dans son humeur et, qui sait, constitue peut-être, selon l’hypothèse formulée par Daniel Schneidermann, un sas de sortie de l’extrême-droite[3]. On ne saurait dire qu’il ne le deviendra pas : « socialisme des imbéciles » étranger pour l’heure à une mobilisation qui n’a d’ailleurs rien de « socialiste », l’antisémitisme est aussi le « sas » par lequel les révolutions qui échouent deviennent des Réactions qui réussissent. Jamais en manque de candidats-Führer, les contre-révolutions puisent dans le vivier toujours grouillant des demi-savants, théoriciens délirants et philosophes de comptoir capables de donner à leur marginalité les couleurs du martyre et de la « dissidence ». On ne sait pas à quoi aboutira le mouvement des « Gilets jaunes » ; on sait en revanche que des magistrats ont jugé bon d’offrir à Alain Soral l’argument d’une peine d’emprisonnement pour des propos tenus sur son site internet ; propos évidemment antisémites, mais qui demeurent des propos. Fallait-il faire d’un idéologue déclinant, concurrencé par des publicistes encore plus antisémites que lui, un martyr de la « liberté d’expression » ?

Fallait-il offrir un Landsberg  et un statut de victime à un antisémite de canapé ?

[1] « Gilets jaunes » : analyse et synthèse. https://www.youtube.com/watch?v=PsHca0L830Q

[2] Richard Hoggart, La culture du pauvre, Minuit, 1970

[3] Daniel Schneidermann, « Les gilets jaunes, un sas de délepénisation » ? Libération, 20 janvier 2019