vendredi, 23 septembre 2022
La Fronde, un précédent plein de représentations
La Fronde, un précédent plein de représentations
Par Gastón Pardo
(Mexique)
Nous sommes habitués, depuis l'école, à considérer la Fronde comme un épisode romanesque et même galant en raison des belles dames qui, selon plusieurs auteurs, ont participé à son éclosion. Mais la Fronde est vraiment l'effervescence révolutionnaire par excellence du 17ème siècle. Il est bien connu que ce siècle a connu la grandeur parce qu'il a traversé des événements désordonnés.
Nous retrouvons dans la Fronde les éléments ordinaires qui se sont reproduits depuis l'époque de Louis XII jusqu'à nos jours, tous les agents du chaos qui ont fait que les élites sociales et financières ont perdu prise sur les choses et qui ont rendu invisible la possibilité pour les sociétés modernes d'avoir une avant-garde historique.
Le poids et la fatigue dus à la guerre de Trente Ans sont entrés dans la Fronde par une porte. Richelieu avait trop demandé à la nation et tout ce qui avait été retenu par sa main de fer a été libéré sous Mazarin. Une alliance s'est formée entre les grands, qui avaient été contraints à la discipline nationale, et les bourgeois qui avaient souffert dans leurs intérêts financiers. En outre, le jansénisme, qui a eu la gloire d'être une réforme sans schisme et qui est donc appelé la Fronde religieuse, a rejoint la diversité des acteurs impliqués.
Les libelles contre Mazarin et les polémiques avec les Jésuites abondent. Un admirateur de la Fronde l'a appelée "la guerre des honnêtes gens contre les vauriens". Si elle s'était "bien passée", elle aurait sans doute été reconnue comme ayant les caractéristiques intellectuelles et morales d'une véritable révolution.
Lorsque des troubles éclatent au début de l'année 1648, année du traité de Westphalie, le gouvernement est en conflit avec le parlement, qui déclare illégaux les nouveaux impôts. Mais la raison profonde de cette agitation était toujours la guerre et ses effets.
Le trésor était vide et la résistance du parlement révélait un mouvement politique. On réclame des réformes, on parle de liberté, mais surtout on attaque l'administration laissée par Richelieu. Les magistrats recevaient des faveurs de toutes parts, et comme l'écrit Jacques Bainville, tout cela se mêlait aux rancœurs des protestants et à l'impatience face à la discipline administrative que Richelieu avait imposée.
Il y avait de l'agitation partout, et tous les groupes sociaux avaient des raisons de se plaindre. Cependant, cette diversité de protestations a introduit la discorde dans les groupes, qui ont finalement négocié une trêve. En 1652, le roi est arrêté à Paris et les provinces se révoltent dans son dos. Pendant ce temps, la bourgeoisie voit le désordre comme nuisible à ses affaires. En fin de compte, grâce à l'armée, les provinces en rébellion sont soumises, et il ne fait aucun doute, dans les jours qui suivent la Fronde, que la loyauté des militaires a sauvé la France.
17:55 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, france, fronde, 17ème siècle | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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