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mercredi, 21 mai 2025

Alliance Poutine-Trump contre l'Union européenne - Douguine sur l'objectif principal de l'appel téléphonique des présidents

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Alliance Poutine-Trump contre l'Union européenne

Douguine sur l'objectif principal de l'appel téléphonique des présidents

Alexandre Douguine

Malgré notre récente offensive militaire, qui fut réussie, nous n'avons toujours pas atteint une supériorité évidente sur l'ennemi dans les opérations. Certes, tout l'Occident s'oppose à nous, ce qui explique bien sûr cette situation. Mais il n'en reste pas moins vrai que nous n'avons pas encore atteint ces positions de force qui nous permettraient de dire : ça y est, ça nous convient, c'est la victoire, ceci, c'est notre territoire et cela, c'est une zone tampon.

Et c'est à nos conditions que nous proposerions à l'ennemi de se rendre. Et à certains égards, nous pourrions même faire un compromis, si nous pouvions prendre certaines régions occidentales de l'Ukraine, que nous pourrions ensuite abandonner.

Mais aujourd'hui, à proprement parler, nous n'avons pas de conditions préalables pour engager de bons pourparlers de paix. Jusqu'à présent, ils ne peuvent pas nous mener à quelque chose de substantiel. Il n'y a pas lieu d'espérer que Trump lui-même nous offre ces résultats militaro-stratégiques sur un plateau d'argent. Cela dépasse le domaine du possible. Par conséquent, dans un avenir proche, toutes les conversations entre Poutine et Trump porteront sur autre chose de notre côté.

Trump veut mettre fin à cette guerre. Mais les conditions de cette fin des hostilités doivent être différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. Et leur gage est notre victoire militaire sur le régime de Kiev et l'établissement d'un contrôle, en plus des quatre régions à libérer dans leur totalité, sur au moins 4 à 5 autres régions de l'ancienne Ukraine. En fait, c'est le seul moyen d'entamer de véritables pourparlers de paix. Mais on en est encore loin, et c'est pourquoi la guerre n'est pas finie pour nous, parce qu'il n'y a pas de vraie victoire, et qu'un cessez-le-feu dans ces conditions équivaut à reconnaître sa défaite. Et ça, ce serait fatal pour notre État.

Bien sûr, beaucoup de gens le comprennent parfaitement. Et en premier lieu Poutine. Cependant, Trump veut mettre fin à la guerre le plus rapidement possible sur des bases plus ou moins « neutres », selon lui. Mais pour nous, même de tels motifs « neutres » sont catégoriquement inacceptables. Même si nous apprécions la bonne volonté de Trump de mettre fin à la guerre. Bien sûr, nous n'avons pas le droit de l'ignorer, et il est très important que le président des États-Unis, contre qui nous avons combattu et combattons toujours en Ukraine, ait dit « ce n'est pas ma guerre », ce qui permet à beaucoup de choses d'avancer.

Oui, il est probablement très difficile de faire dire à Trump que la Russie n'a besoin que de la victoire. Mais notre président est un grand leader historique, alors j'espère qu'il pourra le faire d'une manière qui ne va pas dans le sens d'une confrontation directe avec Trump. Surtout lorsque nous parlons d'un ordre mondial complètement nouveau, ce qui est exactement ce qui peut et doit être discuté. Par conséquent, il est très important de transmettre à Trump l'idée la plus importante: ses ennemis sont nos ennemis, et vice versa. En fait, les forces qui ont déclenché une guerre contre nous en Ukraine sont les mêmes que celles qui ont déclenché une guerre contre Trump et ses partisans aux États-Unis.

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Cela dit, l'UE est aujourd'hui le dernier bastion des mondialistes en Europe. Et dans toutes les élections, qui e déroulent actuellement dans tous les États européens, elle lutte simultanément contre Poutine et Trump (un exemple est celui des récentes élections en Roumanie, où la victoire a été volée au souverainiste George Simion - non pas un candidat pro-russe, mais un candidat pro-Trump - au moyen de falsifications et d'autres manipulations).

Dans le même temps, les mondialistes, de manière extrêmement sournoise, comme ils le font toujours, veulent s'assurer que Trump continue à se battre pour eux en Ukraine contre la Russie. Ainsi, par ses mains, ils peuvent infliger une défaite stratégique à notre pays et pour que Trump lui-même, empêtré dans cette guerre qui ne peut être que fatale pour lui, affaiblisse sa position auprès de ses partisans et finisse par être renversé.

Je pense qu'il est très important que Trump prenne conscience de cet ensemble de faits. Et j'espère que Poutine pourra lui expliquer tout cela de manière claire et argumentée. Que les ennemis de la Russie sont les ennemis de Trump, et que les ennemis de Trump sont les ennemis de la Russie. En fait, ce rejet du mondialisme devrait être la base de nos nouvelles relations. Et peut-être même de notre nouvelle alliance.