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jeudi, 31 juillet 2025

Le prochain conflit de type "Nord Stream": le gouvernement Orbán veut son propre oléoduc pour le pétrole russe

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Le prochain conflit de type "Nord Stream": le gouvernement Orbán veut son propre oléoduc pour le pétrole russe

Budapest/Bruxelles. Les fissures au sein de l’UE deviennent toujours plus profondes. Alors que la Commission européenne à Bruxelles prévoit une interdiction totale d’importation de gaz et de pétrole russes d’ici 2027, la Hongrie entend suivre sa propre voie. Comme l’a annoncé le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó sur les réseaux sociaux, la Hongrie, la Serbie et la Russie se sont entendues pour parfaire la construction d’un nouvel oléoduc destiné à poursuivre l’approvisionner de Budapest en matières premières bon marché. « En collaboration avec nos partenaires serbes et russes, nous avançons dans la construction d’un nouvel oléoduc  entre la Hongrie et la Serbie », a écrit Szijjártó. « Pendant que Bruxelles interdit l’énergie russe, rompt des connexions et bloque des routes, nous avons besoin de plus de sources, de plus de routes. La Hongrie ne sera pas victime de ces décisions catastrophiques. » 

L’annonce intervient à un moment critique. L’UE prévoit non seulement de cesser toutes les importations d’énergie russes – y compris le GNL – d’ici 2027, mais souhaite également déclarer obsolètes les contrats d’approvisionnement à long terme. De plus, le négociateur du Parlement européen pour l’interdiction de ces importations demande de raccourcir le délai et d’y intégrer davantage le pétrole via pipelines. Mais la Hongrie, qui couvre encore environ 70% de ses besoins en pétrole provenant de la Russie, dont la moitié de Lukoil, refuse de suivre ces plans. 

Déjà cet été, l’Ukraine avait stoppé le transit de pétrole russe vers la Hongrie et la Slovaquie – une étape que Budapest considérait comme une tentative de chantage politique. Depuis, le gouvernement Orbán cherche des alternatives pour se rendre indépendant des routes de transit ukrainiennes et, en dehors des directives de l’UE, pour continuer à se fournir en énergie. Selon les médias hongrois, le nouvel oléoduc pourrait être achevé dès 2027 – juste au moment où l’interdiction d’importation de l’UE devrait entrer en vigueur. 

Le conflit entre Budapest et Bruxelles va bien au-delà de la politique énergétique. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán critique vivement les plans budgétaires de l’UE, qu’il qualifie de « sauvetage pour l’Ukraine ». « Jusqu’à 25 % de l’argent va directement à Kiev, 10 % supplémentaires sont utilisés pour rembourser de vieilles dettes. Que reste-t-il ? Moins que jamais. Je ne soutiendrai jamais cela », a déclaré Orbán. 

Avec cette initiative pour l'oléoduc, la Hongrie réaffirme une fois de plus son rejet de la politique de sanctions de l’UE – et mise sur une coopération étroite avec Moscou et Belgrade. Alors que Bruxelles mise sur la sécurité énergétique par diversification, Budapest insiste sur des solutions pragmatiques pour garantir des prix énergétiques bas. « Nous construirons des oléoducs et exploiterons de nouvelles sources d’approvisionnement, afin que la population hongroise continue de payer les coûts énergétiques les plus bas en Europe, » a affirmé Szijjártó. 

La décision risque d’aggraver encore davantage les tensions entre la Hongrie et l'UE – notamment face au fait que Bruxelles a déjà bloqué des milliards d’euros d’aides pour Budapest. Avec ce projet d'oléoduc, la Hongrie montre une fois de plus qu’elle n’est pas prête à se plier au diktat bruxellois sur des questions essentielles (mü)/

Source: Zu erst, juillet 2025. 

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