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vendredi, 21 novembre 2025

L’illusion divine de la vitesse – Critique du technocapitalisme chez Fabio Vighi

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L’illusion divine de la vitesse – Critique du technocapitalisme chez Fabio Vighi

Markku Siira

Source: https://geopolarium.com/2025/11/18/kiihtyvyyden-jumalharh...

Fabio Vighi examine, à la lumière de la psychanalyse de Jacques Lacan, la structure de croyance dominante de l’ère technocapitaliste et applique le concept de « paranoïa réussie », qu’il décrit comme une illusion qui ne détruit pas le sujet mais, au contraire, le maintient cohérent et opérationnel.

Selon Vighi, nous sommes passés d’une compréhension cynique de la société et d’un déni fétichiste à une « illusion collective totale qui compense la décomposition inévitable de l’ordre symbolique et des liens sociaux » dans un contexte de déclin du capitalisme.

Lorsque l’ordre symbolique faiblit, l’identité ne se construit plus par l’interaction linguistique et les compromis. Elle est, à la place, installée dans des paquets prêts à l’emploi, fournis par les infrastructures numériques et le branding personnel commercialisé: « microcultures algorithmiques, étiquettes de diagnostic et modèles de personnalité téléchargeables ». Vighi insiste sur le fait que nous ne sommes pas seulement des victimes passives de la technologie, mais des « participants actifs à une illusion qui confère au technocapitalisme une autorité divine incontestée ».

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Ce faux investissement lie les citoyens au système financier digitalisé et empêche qu’ils affrontent la machine automatique et dénuée de sens du capital. « Les promesses du progrès technologique et leurs contreparties symboliques » — politique identitaire, consommation éthique, greenwashing — « fonctionnent ensemble comme des illusions stabilisatrices » rendant presque impossible toute critique de la politique économique.

Aux extrêmes de cette illusion, Vighi distingue deux tendances miroir: l’accélérationnisme de droite, représenté par la pensée anglo-américaine des « Lumières obscures », et l’accélérationnisme de gauche, avec ses fantasmes nostalgiques d’humanisation.

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Les deux s’appuient sur l’interprétation lacanienne de Daniel Paul Schreber—juriste allemand devenu un cas classique de psychiatrie en raison de sa schizophrénie paranoïde. Selon Lacan, la paranoïa de Schreber était contrôlable parce que « la société lui laissait de l’espace ». Cela s’est concrétisé dans le fait que Schreber a pu publier ses mémoires et que ses déclarations écrites ont été prises en compte dans le procès, donnant une légitimité sociale à son univers délirant. Par exemple, sa conviction qu’il devait se transformer en femme pour que Dieu puisse le féconder et sauver le monde a été traitée comme une revendication sérieuse au tribunal.

En appliquant cette analogie, les accélérationnistes de droite—notamment les partisans du manifeste technoptimiste de la Silicon Valley—« adoptent une posture messianique comme Schreber: ils se soumettent complètement à la puissance sacrée de la rationalité technocapitaliste ». Ils croient que l’automatisation technologique mènera à un ordre techno-féodal autoritaire, ce qui, dans leur imagination, sauvera le monde.

À l’opposé, l’accélérationnisme de gauche repose sur une illusion nostalgique selon laquelle « la force brute du capitalisme pourrait encore être domptée par des corrections éthiques » et conduirait à un paradis post-humain égalitaire. Selon Vighi, cette position refuse de faire face à la logique inéluctable de l’automatisation du capital. En pratique, les solutions proposées par l’accélération de gauche—planification algorithmique, inclusion et IA éthique—ne peuvent pas sauver le sujet humain.

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Dans les deux cas, le sujet schreberien « se donne à voir à ‘l’éclat divin’—dans ce cas, aux algorithmes et au capital—et considère cette reddition comme une mission de libération et de salut ». Cette illusion repose sur un système de croyance anachronique qui ne correspond plus aux conditions objectives de l’accumulation accélérée du capital.

Vighi souligne surtout que la majorité des courants actuels de la gauche se sont retirés dans « des récits de salut technologique, de responsabilité des entreprises, de consommation éthique ou de luttes morales fragmentaires ». La critique de la politique économique a été remplacée par « des formes politiques centrées sur l’identité et des sujets individuels », où « l’opposition est construite autour du ‘faux’ ou du ‘mal’ de l’autre ». Cela laisse intacte la problématique centrale du capitalisme—« l’effondrement de la valorisation du travail de masse ».

Sur un plan concret, la bulle technologique se révèle être une bulle de dettes. Les entreprises technologiques américaines ont émis un nombre record d’obligations, et la dette totale des cinq grandes sociétés—Amazon, Microsoft, Apple, Meta et Alphabet—s’élève à 457 milliards de dollars. Les investissements dans l’IA, les centres de données et les services cloud sont majoritairement déficitaires—seulement environ 5% des applications d’IA déployées créent une véritable valeur—mais les prix des actions montent grâce à un optimisme spéculatif.

Par ailleurs, les fraudes sur les marchés du crédit privé se multiplient, comme les techniques de financement de dettes de type subprime récemment révélées, annonçant une nouvelle crise systémique. Ces pratiques rappellent fortement la période précédant la crise financière de 2008, lorsque des risques s’accumulaient dans des instruments financiers invisibles.

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C’est précisément à cette intersection entre réalité économique et illusion psychique que l’analyse de Vighi révèle tout le mécanisme de la paranoïa. Le technocapitalisme n’est pas seulement un système économique, mais aussi un mécanisme psychologique profond: la bulle de dettes alimente l’illusion qui, à son tour, favorise la croissance de la bulle. Comme Vighi le dit: « Nous ne sommes pas tant gouvernés par le système techno-capitaliste lui-même que par la fantasme qu’il nous sauvera finalement. »

Vighi conclut avec une réflexion philosophique: seule la reconnaissance et la sortie de l’illusion peuvent ouvrir la voie à une véritable résistance. Comme dans la théorie critique, il reste ouvert aux possibles méthodes concrètes qui pourraient mener à cette prise de conscience. Le diagnostic est précis, mais le programme de traitement reste flou. Sommes-nous alors condamnés à rester fonctionnels et socialement intégrés—mais en même temps inévitablement illusoires, héritiers de Schreber dans le royaume du dieu du technocapitalisme?

19:35 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, fabio vighi, technocapitalisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le guerrier impie

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Le guerrier impie

Ralf Van den Haute

Le guerrier impie ignore les présages qui mènent à sa perte, après avoir commis les trois péchés du guerrier.

C’est Georges Dumézil qui, par son travail monumental en mythologie comparée, a donné à cette discipline ses lettres de noblesse scientifiques, encourageant les jeunes chercheurs Claude Sterckx et Frédéric Blaive [1] à suivre leur intuition et à démêler le mythe indo-européen du «guerrier impie».

61EMPzvISbL._SL1500_-2008977042.jpgLa pertinence de ce thème, largement abordé dans la revue Ollodagos – Actes de la Société belge d’études celtiques, dans Studia Indo-Europaea et dans Latomus – revue d’études latines, se reflète dans le nombre de philologues qui ont poursuivi la recherche académique sur ce sujet, principalement du côté francophone : Alexandre Tourraix, Dominique Briquel, Marcel Meulder et Bernard Sergent.

Le mythe du guerrier impie est partagé par plusieurs peuples parlant une langue indo-européenne et semble totalement absent en dehors de cette aire linguistique. Blaive et Sterckx ont d’abord trouvé de nombreux exemples indiens, iraniens, scandinaves et latins de ce mythe. Plus tard, des exemples ont été découverts dans la plupart des langues indo-européennes, même celles dont les plus anciens documents manquent, comme l’antiquité slave, les ballades ossètes, certains textes de la littérature médiévale. Ce mythe ne semble en tout cas pas exister en dehors de l’aire indo-européenne : aucun exemple chinois, arabe, berbère, ouralien ou turco-mongol n’est connu.

Une autre particularité de ce mythe : Blaive et Sterckx, familiers de la structure trifonctionnelle de la mythologie indo-européenne, constatent que les trois avertissements ou erreurs qui précèdent la fin du guerrier impie ne peuvent être assimilés à cette structure trifonctionnelle. La triade, en tant que telle, se retrouve en effet, indépendamment de la structure trifonctionnelle propre aux mythes indo-européens, aussi fréquemment ailleurs.

Outre le mythe du guerrier impie, il existe aussi un mythe autour des trois péchés du guerrier, qui sont liés aux trois fonctions de Dumézil [2] : un meurtre, un viol (ou rapt ?) et un sacrilège, qui reflètent respectivement la deuxième, la troisième et la première fonction. Les trois péchés du guerrier précèdent le mythe du guerrier impie, qui commet d’abord ces trois péchés, s’attire ainsi une malédiction, puis est confronté aux présages de cette malédiction, les ignore et finit par mourir.

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L’un des plus anciens exemples connus d’un tel héros négatif est Ravana, dans l’épopée hindoue du Ramayana. Ravana tue un messager, enlève une femme et défie les dieux. S’ensuivent les présages de sa mort : une pluie de sang, des chevaux qui trébuchent et pleurent. Le cheval apparaît d’ailleurs fréquemment dans les différentes manifestations de ce mythe.

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Dans la mythologie grecque, le héros Achille de l’Iliade semble, après examen, répondre à plusieurs critères du guerrier impie. Son cheval ne prédit-il pas sa mort devant les portes de Troie s’il tue Hector ? Mais il y a plus : Achille est connu pour ses accès de colère incontrôlables, d’abord contre Agamemnon, puis contre Hector, et il menace à plusieurs reprises le dieu Apollon.

L’une des traditions indo-européennes les plus archaïques, la celtique, connaît une variante particulière de ce mythe: les Celtes impies commettent évidemment aussi les erreurs qui mènent à leur perte, mais les commettent à contrecœur et sous la contrainte absolue d’une obligation supérieure. Dans la légende irlandaise Togail Bruidhne Dhadhearga, le haut roi Conaire Mor est soumis à une série de tabous qu’il ne peut que transgresser progressivement jusqu’à sa chute finale.

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Le plus célèbre héros celtique, Cuchulainn, subit un destin similaire le dernier jour de sa vie: il ignore les incantations des femmes qui sentent sa mort approcher et d’autres présages sombres, comme sa propre fibule qui tombe de ses mains et blesse son pied, son cheval Liath Macha qui refuse d’être attelé et lui montre trois fois son flanc gauche. Il part néanmoins combattre l’armée ennemie qui ravage l’Ulster. En chemin, il rencontre trois sorcières qui font rôtir un chien sur un feu de branches de sorbier. Elles aspergent le chien de poison et prononcent des malédictions. Cuchulainn est soumis à un geis, un tabou qui lui interdit de passer devant un feu sans partager le repas qui y est préparé. Un autre tabou lui interdit de manger la viande de son homonyme : or, le surnom du héros irlandais est justement « chien de Culann ». Cuchulainn fait mine de ne pas remarquer les sorcières, mais elles l’interpellent et lui offrent de la main gauche – autre mauvais présage – un morceau du chien. Cuchulainn ne peut que l’accepter, ce qu’il fait de la main gauche, et le mange. Il perd aussitôt la moitié de sa force. Il part tout de même au combat, mais ses ennemis parviennent à le placer à nouveau devant un dilemme fatal, et il succombe finalement, désarmé.

La plupart des épopées mythiques indo-européennes connaissent un héros négatif sous la forme d’un guerrier au caractère excessif et arrogant, pour qui rien ni personne n’est sacré et qui ne respecte aucun ordre, même divin. La vie d’un tel guerrier ne peut être que criminelle jusqu’à ce que le champion du camp opposé le vainque et rétablisse l’ordre du monde.

La nature fatale et prophétique du cheval dans différentes cultures indo-européennes a déjà été décrite à la fin du XIXe siècle, principalement par des philologues allemands. Le présage du cheval qui pleure ou trébuche (tombe) est fréquent et annonce la mort du guerrier impie. Meulder a constaté que l’absence totale de ce motif dans d’autres cultures, comme la tradition populaire hongroise ou chez les Kirghizes où c’est au contraire un bon présage, confirme qu’il s’agit d’un mythe purement indo-européen.

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Le mythe du guerrier impie a des prolongements dans la littérature européenne. Chez Jacob Grimm, par exemple, le faux pas du cheval annonce un malheur. Dans la Njallsaga norvégienne, la saga de l’incendie de Njall, cela arrive à Gunnar, un guerrier impie. Mais aussi dans la Saga du roi Harald de la Heimskringla, le cheval du roi Harald se cabre au moment où celui-ci veut attaquer l’Angleterre. Le roi d’Angleterre espère à haute voix que cela signifie la fin de la chance de Harald. Et en effet, celui-ci est mortellement touché par une flèche.

Il existe encore de nombreux exemples où le motif du guerrier impie semble pertinent : l’empereur païen Julien dans sa lutte contre les Parthes, Charlemagne, Jules César. Tout guerrier qui semble impie ne l’est pas forcément : il convient de noter que les historiens romains étaient particulièrement habiles à noircir les dernières années de vie de leurs adversaires politiques, ce qui peut donner l’impression que le mythe du guerrier impie est très présent dans la culture latine – alors que les formes archaïques de la mythologie indo-européenne étaient à peine encore présentes dans l’Empire romain.

Cette contribution n’est rien de plus qu’une brève introduction à ce mythe indo-européen fascinant. Ceux qui souhaitent en savoir plus sur ce sujet devront principalement se tourner vers la littérature francophone des auteurs mentionnés plus haut. Une certaine familiarité avec le mythe du guerrier impie et celui des trois péchés du guerrier devrait permettre de découvrir soi-même ces motifs dans les textes archaïques.

Source: Traduction d’un texte paru dans Traditie, Jaarboek voor traditionele erfgoedbeleving in de lage landen, Brasschaat 2025. ISBN 9789491436260

Notes:

[1] Frédéric Blaive en Claude Sterckx : Le mythe Indo-européen du guerrier impie, L’Harmattan, Parijs 2014

[2] Georges Dumézil (1898-1986) a réussi, grâce à la mythologie comparée, à ouvrir une nouvelle voie et à mettre au jour les structures idéologiques sous-jacentes des mythes auxquelles ceux-ci doivent leur cohérence interne. Le résultat en est la découverte du système trifonctionnel comme idéologie principale dans la pensée indo-européenne archaïque. Dumézil a principalement étudié des textes sources de l’Inde archaïque, de Rome et de la Scandinavie : ces textes sont accessibles et contiennent des couches mythologiques très anciennes et bien conservées.

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Pourquoi les nuages politiques s'amoncellent-ils au-dessus de Zelensky?

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Pourquoi les nuages politiques s'amoncellent-ils au-dessus de Zelensky?

Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/11/warum-sich-ueber-selenskyj-di...

Les nuages politiques qui planent au-dessus de la tête de Zelensky ne proviennent pas seulement du front, mais de plus en plus de son propre appareil politique.

Ces derniers jours, une dynamique s'est développée qui ressemble moins à une initiative stratégique qu'à un changement réactif chez plusieurs acteurs soumis à des pressions. Ce n'est pas un événement isolé qui retient l'attention, mais la synchronisation de différents mouvements qui, ensemble, forment un tableau cohérent.

Le point de départ est Volodymyr Zelensky qui, après des mois de blocage, a déclaré de manière surprenante que l'Ukraine était prête à entamer des négociations de paix (https://www.tagesschau.de/ausland/europa/selenskyj-ukrain...). Peu après, il a annoncé un voyage urgent en Turquie afin d'aller y discuter des formats de négociation possibles. Depuis 2022, Ankara est l'un des rares endroits où les intérêts ukrainiens, occidentaux et turcs convergent sans qu'il n'y ait un lien formel – la seule nouveauté, cette fois-ci, est la rapidité avec laquelle cela s'est produit.

Presque au même moment, on a appris que l'envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, arrivait également le même jour à Ankara pour s'entretenir avec Zelensky (https://www.stern.de/news/gespraeche-in-ankara-sollen-ukr...). Officiellement, il s'agit de rendez-vous indépendants les uns des autres ; mais en termes de realpolitik, la simultanéité des événements suggère l'existence de canaux parallèles, dont la coordination reste délibérément en arrière-plan.

Bruxelles suit l'évolution avec une nervosité croissante

La Commission européenne a fait savoir de manière informelle à Washington que Witkoff était « trop favorable à la Russie » et qu'il devait être écarté de ses fonctions. Plusieurs articles critiques ont été publiés dans Politico, renforçant ce point de vue. Le schéma est familier: lorsqu'un format diplomatique échappe à son contrôle, on tente de le contenir par la communication.

Alors que ces mouvements internationaux deviennent visibles, la situation politique intérieure s'aggrave en Ukraine. Un vaste réseau de corruption dans le secteur de l'énergie (rapporté par PI-NEWS: https://pi-news.net/2025/11/deutsche-steuergelder-finanzi...), qui semble avoir pris depuis longtemps une ampleur systémique, a conduit à des arrestations, des enquêtes et a eu des conséquences sur le plan personnel pour certaines figures emblématiques à Kiev. Officiellement, on parle de « réformes » ; l'ampleur des événements suggère qu'il s'agit de bien plus que de cas isolés.

Dans ce contexte, la soudaine volonté de Zelensky de dialoguer ne semble guère fortuite.

Les nuages politiques qui planent au-dessus de sa tête ne proviennent pas seulement du front, mais de plus en plus de son propre appareil du pouvoir.

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Informations privilégiées en provenance de Kiev

Cette évaluation est renforcée par de nouvelles informations privilégiées en provenance de Kiev :

Le cabinet présidentiel serait prêt à accepter pleinement les conditions de l'administration Trump pour un éventuel processus de paix. En contrepartie, l'ambassade américaine à Kiev devrait toutefois réduire son soutien et ses activités en faveur de la NABU, l'agence anticorruption.

Le détail particulièrement explosif: l'affaire « Mindytsch » pourrait devenir dangereuse pour Andrij Jermak (photo) personnellement. Selon ces informations, Yermak mise désormais tout sur une nouvelle série de discussions directes avec le Kremlin afin de consolider sa propre position. Le tableau s'éclaircit encore davantage: ce qui apparaît comme une ouverture diplomatique à l'extérieur est en réalité une manœuvre visant à limiter les dégâts sur le plan intérieur, voire, pour certains acteurs, une lutte pour leur survie politique.

Dans l'ensemble, un lien clair se dessine: la nouvelle dynamique des discussions n'est pas le résultat d'une prise de conscience diplomatique, mais le résultat de facteurs de tension croissants – militaires, politiques, financiers et institutionnels. Chaque acteur central a ses propres raisons de changer de cap, mais aucun ne le fait en position de force. On parle maintenant de paix parce que les options précédentes s'effritent, et non parce que le conflit est sur le point d'être résolu.

Agitation médiatique autour du prétendu plan de paix de Trump pour l'Ukraine

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Agitation médiatique autour du prétendu plan de paix de Trump pour l'Ukraine

par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/11/medienwirbel-um-angeblichen-t...

Dans les médias britanniques, notamment The Economist et The Telegraph, les spéculations se multiplient ces derniers jours sur les éléments possibles d'un futur plan de paix américain pour l'Ukraine. Parmi ceux-ci figure le «modèle de bail» pour le Donbass, récemment discuté, qui permettrait de contourner un référendum constitutionnel. Cependant, il n'existe pour l'instant aucune source fiable à ce sujet.

Parallèlement, on observe que les principaux médias britanniques présentent successivement différentes versions, parfois contradictoires, d'un prétendu « plan » :

(1) Il serait question d'un projet en 28 points.

(2) Zelensky et Steve Witkoff, conseiller de Trump, auraient dû en discuter.

(3) Ensuite, Zelensky aurait présenté une contre-proposition.

(4) Peu après, il a été rapporté que la réunion n'aurait pas lieu.

(5) Une nouvelle version a alors suivi: le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Oumerov, aurait discuté du plan avec Witkoff au nom de Zelensky, apparemment aussi pour donner une autre image de son séjour aux États-Unis.

Classification

Ces revirements rapides laissent supposer que nous sommes face à une situation communicationnelle instable. La multitude de discours semble moins refléter une position diplomatique cohérente qu'une tentative de garder le contrôle médiatique, notamment dans le contexte des affaires de corruption en cours à Kiev (rapportées par PI-NEWS: https://pi-news.net/2025/11/deutsche-steuergelder-finanzieren-kiews-korruption/) qui suscitent une attention croissante au niveau international.

À l'heure actuelle, il convient de noter:

- qu'aucun plan de paix officiel n'a été confirmé;

- qu'aucun format de négociation fiable n'est identifiable;

- que plusieurs acteurs clés, dont Yermak, Oumérov et Zelensky, se trouvent à l'étranger.

- que seuls quelques hauts représentants du gouvernement restent à Kiev pour tenter de contrôler la communication publique.

Conclusion

La course médiatique autour de prétendues « fuites » montre avant tout une chose: le débat international sur les scénarios de paix possibles est extrêmement fragmenté, tandis que les problèmes de politique intérieure en Ukraine occupent de plus en plus le devant de la scène. Tant que ni Washington ni Kiev ne formulent de positions officielles, la prudence reste de mise.