mercredi, 05 octobre 2016
Quand le système judiciaire français coule à pic...
Quand le système judiciaire français coule à pic...
par Xavier Raufer
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du criminologue Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré à la déliquescence de la justice française...
Justice, ruine et délires : quand le système judiciaire français coule à pic
Tribunaux surchargés, gardiens de prison débordés, laxisme généralisé : l'institution judiciaire, clé de voûte de la République française, est aujourd'hui dans un triste et inquiétant état.
• A l'intention des persécuteurs stipendiés "Décryptage", "Décodeurs" & co., membres du Taubira-fan-club : tous les faits et chiffres ici mentionnés sont dûment sourcés et bien sûr, à leur entière et inquisitrice disposition.
1) La ruine
Une justice de qualité est-elle encore rendue dans la France de l'automne 2016 ? On peut en douter car le (fort pâle) garde des Sceaux lui-même parle d'une justice "exsangue". Situation d'autant plus grave que, bien sûr, la justice est la clé de voûte de tout Etat de droit.
Commençons par une - affligeante - visite du domaine judiciaire. Déjà, il est bien sous-dimensionné : par rapport à la moyenne de l'Union européenne, la France compte quatre fois moins de procureurs et deux fois moins de juges.
En France même et à l'automne 2015, le président de la conférence des procureurs dénonce "la faillite du service public de la justice" et - fait rarissime - les forts mutiques procureurs généraux élèvent désormais la voix. Tous dénoncent "des retards persistants d'exécution des décisions" et des "difficultés croissantes à faire fonctionner les chambres et fixer les audiences". Ainsi, en juin 2016 "au tribunal de Bobigny, 7 300 peines attendent d'être appliquées".
Avocats d'un côté, syndicalistes de la pénitentiaire de l'autre, tous dénoncent des "juridictions françaises en ruine". Bobigny, on l'a vu, mais aussi Créteil, Nanterre, Brest, Agen, Nantes : postes vacants, exécrables conditions de travail, piètres qualités des jugements ; encore et toujours, énormes délais d'audiencement.
Côté syndical, on constate que les détenus deviennent maîtres des prisons - bandits, islamistes, hybrides (les deux ensemble, type Kouachi-Abdeslam-Coulibaly). Résultat : mutineries et émeutes à répétition, gardiens agressés dans des maisons (d'arrêt ou centrales), où la discipline se perd. Le patron du principal syndicat pénitentiaire parle de "déliquescence du système" et d'"autorité en fuite". Dans les prisons, désormais, "presque chaque détenu possède un portable. Certains en ont plusieurs" - quand c'est bien sûr formellement interdit.
Autre symptôme d'effondrement, les cafouillages dans l'appareil judiciaire ; d'abord, les "libérations intempestives". "Toujours plus de détenus relâchés devant l'impossibilité de s'expliquer devant un juge". Faute d'escortes, des multirécidivistes sont ainsi purement et simplement libérés. Au-delà, des couacs judiciaires en rafales (parmi vingt autres ces derniers mois) :
"Le receleur remis en liberté après une erreur du tribunal"... "Prison : une faute d'orthographe lui permet de sortir et de s'évader"... "Une figure du milieu marseillais libéré pour délai judiciaire dépassé", ainsi de suite.
Autre couac, financier celui-ci. "Victime" d'un premier imbroglio judiciaire, un islamiste de gros calibre reçoit du ministère de la Justice... un chèque de 20 000 euros de dédommagement. L'Obs' - qui n'est pas exactement un brûlot sécuritaire - dénonce une "erreur judiciaire grossière".
A Montargis, des documents de justice confidentiels sont mis à la poubelle et jonchent le trottoir.
Bien sûr, il y a eu les ravages-Taubira, ses expériences libertaires conclues par un bide intégral. Son diaphane successeur finit ainsi par reconnaître l'échec de la "contrainte pénale" (seul acte notable de l'ère Taubira), un "outil peu utilisé par les juridictions". Dit en clair : les magistrats se tapent des inventions de la camarilla-Taubira. S'ajoute à cela le foutoir qui règne depuis lors dans le (pourtant crucial) suivi des condamnés. Dispositif que la Cour des comptes, qui peut avoir la litote cruelle, dénonce en mai 2016 comme "empilement de nombreux acteurs qui peinent à s'organiser et coopérer".
L'idéologie libertaire est bien sûr en cause, mais aussi, une vaste incompétence. Ici, le récent et triste exemple donné par Mme Adeline Hazan, "contrôleuse générale des lieux de privation de liberté" (Inspecteur des prisons, en novlangue socialo). A l'été 2016, la "contrôleuse" déclare ainsi que "plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées" - pathétique ânerie sur un banal effet d'optique-statistique, que l'on explique, pour le corriger, aux étudiants en criminologie de première année, vers le deuxième ou troisième cours...
Bazar, idéologie, incompétence... Là-dessus, les bobards de journalistes naïfs ou complices. Après un braquage, combien de fois lit-on dans le journal que "le vol avec usage ou menace d'une arme est puni, au maximum, de vingt ans de réclusion criminelle et de 150 000 euros d'amende". Bon, se dit le lecteur : au moins, un malfaiteur paiera pour ses crimes. Tu parles.
Car sous Taubira & succession, voici comment passe la justice, la vraie, celle du quotidien. Août 2016 : lisons "Le Phare dunkerquois", de ces petits hebdos de province où affleure encore le réel criminel. Omar B. est toxicomane. 27 inscriptions au casier judiciaire. Enième affaire de vol en flagrant délit. Tribunal et sentence : "Le condamné n'est pas maintenu en détention (il sort donc libre)... Sa peine de neuf mois fermes est aménagée (en français, annulée) pour qu'il puisse entrer en post-cure et être opéré du genou". Vous avez bien lu. La justice Taubira & co., désormais appendice de la Sécu.
De telles affaires, chaque semaine.
2) Les délires
Dans les décombres de notre justice, les aberrations se succèdent, le burlesque un jour, l'effrayant le lendemain - le scandaleux, toujours - sur un rythme accéléré.
De ces aberrations, voici la dernière (à ce jour) : Nancy, un criminel incarcéré, en prime, proche d'un "dangereux détenu radicalisé", reçoit par erreur (on l'espère...) les noms des agents pénitentiaires ayant rédigé un rapport sur lui.
Peu auparavant, un autre bandit incarcéré profite d'une "sortie à vélo" pour s'évader et sauter dans la voiture où l'attend son frère, un islamiste fiché.
Et Reda B.
(17 condamnations dont 7 pour braquage) dont on lit qu'il s'est évadé (en 2012) de la prison du Pontet (Vaucluse) "à l'occasion d'un tournoi d'échecs".
Et ces évasions de la prison d'Amiens - deux en quelques mois ! - où des détenus scient les barreaux de leur cellule... Les draps de lit le long de la façade... Le complice dehors qui jette la corde... A l'ancienne, façon Fanfan la Tulipe ! La direction du lieu-dit, par antiphrase, "de privation de liberté", se demande "comment des lames de scie ont pu parvenir jusqu'à eux" - judicieuse question, vraiment.
Et ce tribunal de Grenoble qui, d'abord, prend comme caution d'un caïd de la drogue 500 000 euros en espèces, 1 000 billets de 500 euros "dégageant une forte odeur d'alcool... pour dissiper les traces suspectes".
Parfois, ces foirades confinent au burlesque : "Oise : un cours d'art martial pour les détenus, les surveillants indignés"... "Haute-Garonne : le détenu cachait une piscine gonflable dans sa cellule"... Registre happening, toujours : "Un styliste sans-papiers organise un défilé [de mode] clandestin au Palais de justice de Paris".
Les sportifs maintenant : "Nantes : à peine condamné, un détenu s'évade du tribunal en pleine audience". Le multirécidiviste "bondit hors du box et s'échappe". Les magistrats, bras ballants. Sans doute, ce bondissant "nantais" a-t-il été inspiré par un "collègue" de Colmar qui, plus balèze encore, "A peine condamné, s'évade par la fenêtre du tribunal".
Telle est aujourd'hui la justice, Taubira ou post-Taubira. Car, cette dernière partie jouer les idoles pour médias subventionnés - elle dont, à l'automne 2015, l'action était rejetée par 71% des Français - ça ne va pas mieux.
Un exemple, là encore pris entre dix autres analogues. Février 2016, gare de Lyon : un policier est massacré (triple fracture de la mâchoire, etc.) par un colosse de 110 kilos connu pour trafic de stupéfiants, vols de voiture, rébellion, etc. Arrêtée, la brute épaisse est laissée libre "sous contrôle judiciaire".
A chaque désastre, le transparent garde des Sceaux promet - que faire d'autre ? Tout va s'arranger... Les contrôles seront renforcés... Puis attend, résigné, que le suffrage universel abrège son calvaire.
Voici les dernières convulsions. Au gouvernement, incompétents, idéologues et pragmatiques-largués se déchirent. Suite à une pique du Premier ministre sur la modestie de son bilan effectif, Mme Taubira montre les dents et déclare "Je peux devenir méchante".
Enfin ! Un point sur lequel on peut lui faire pleinement confiance.
Xavier Raufer (Atlantico, 28 septembre 2016)
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, justice, droit, justice française, france, europe, affaires européennes, politique internationale, xavier raufer | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 21 mai 2014
Les Chinois sont effarés par le laxisme des autorités françaises!
Pékin va envoyer des agents patrouiller avec leurs homologues français pour assurer la protection des touristes chinois cet été. Un abandon de souveraineté ?
Là n’est pas vraiment le problème. Mais comprenons d’abord la disposition d’esprit des Chinois envers la France. Pour maintes raisons : Dès le XVIIe siècle, dialogue riche et profond entre Louis XIV et le 2e empereur Qing (Mandchou), Kangxi, deux souverains qui règneront longtemps (Louis XIV, 54 ans ; Kangxi, 62 ans) et s’écriront souvent. Vive admiration des élites chinoises pour la civilisation française, seule jugée égale de la culture chinoise. Cette année, 50e anniversaire de la reconnaissance de la Chine populaire par le général De Gaulle… les Chinois idéalisent la France et s’y rendre est pour eux, un vrai rêve.
D’où un réel et sérieux traumatisme quand ils s’y font dépouiller par des racailles ou des bandes criminelles nomades. Bien entendu, la présence de ces policiers chinois est purement symbolique ; elle vise surtout à rassurer et apaiser des touristes qui, vu leurs moyens, viennent d’usage une seule fois en France, et tiennent à ce que cela demeure pour eux un superbe souvenir.
Certains comparent cette initiative avec les policiers roumains venus épauler la police française pour lutter contre la délinquance nomade en France : ce n’est pourtant pas la même chose ! Ici, il s’agit de coopérer pour mieux cerner les délinquants. Là, c’est pour protéger des touristes étrangers… La France n’est plus capable de protéger toute seule la population présente sur son territoire ?En France, la police, la gendarmerie, sont très capables de tout cela. Mais bien sûr, depuis deux ans, la justice française est en roue libre et, sous l’impulsion de la sinistre Mme Taubira et de sa cour, a pratiquement cessé d’agir. Pour les voyous autochtones ou allogènes, la justice française est devenue une bouffonnerie, voire une sorte de bon génie familier et tutélaire, peu menaçant ou dangereux, sauf parfois, très temporairement.
Là est le problème. Et comme en même temps, les polices des pays voisins font preuve de plus de fermeté – exigence, bien sûr, de populations qui se lassent d’être pillées – cela crée un appel d’air et les voyous de la zone Schengen affluent en France, du fait de la seule loi criminelle absolument irréfutable : l’effet de déplacement.
La police française semble avoir une réputation de laxisme en Chine… Justifiée selon vous ?
Pas du tout. Là dessus, je parle en connaissance de cause, ayant une longue pratique du dialogue avec les autorités chinoises concernées par la sécurité. Celles-ci, qui se méfient plutôt des polices des pays anglo-saxons, ont un grand respect pour le professionnalisme des policiers et gendarmes français, avec lesquels elles coopèrent volontiers ; elles demandent toujours plus d’échanges, de formations, etc.
Les Chinois sont en revanche effarés – et pas seuls – par le laxisme et l’aboulie des autorités françaises, devant les émeutes qui secouent fréquemment notre pays, les milliers de voitures incendiées, etc. En privé, entre « vieux amis », ils nous bombardent de questions : pourquoi laisser s’accomplir toutes ces exactions sans réagir ? Pourquoi avoir des forces de sécurité d’une telle qualité, si c’est pour les laisser bras ballants, interdites devant des incendiaires et des bandits qui leur tirent dessus ? Ainsi, c’est plutôt la classe politique française qu’ils ont du mal à comprendre, que nos forces de sécurité qui, une fois encore, sont très appréciées en Chine.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, chine, paris, police, police chinoise, justice, justice française, europe, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook