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jeudi, 20 août 2020

Notes sur le commerce des Ménapiens

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Porcs antiques génétiquement reconstitués sur l'ancien territoire des Ménapiens.

Notes sur le commerce des Ménapiens
Sam D'roo

"Les Ménapiens étaient très réputés à l’époque romaine, pour leurs jambons. Ils étaient des produits de luxe que l’on offrait. Pour ces salaisons, les Ménapiens avaient besoin d’un produit indispensable : le sel. Ce sel était produit en grandes quantités sur les rivages de la façade maritime de la cité, depuis l’époque gauloise (Site de bray-Dunes) jusqu’au IIIe siècle. L’eau très salée, la saumure, était mise à chauffer dans des petits récipients, les godets, posés sur des fours à grille ou à pilier. Le sel était produit par évaporation de la saumure.

Dans la partie française du territoire, en bordure de la Colme, ainsi que dans la partie belge, plusieurs ateliers de fabrication de sel ont été retrouvés. On y retrouve beaucoup de ces piliers de four.

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Jambon de porc antique reconstitué

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Les fabricants de sel étaient des salinatores. Deux inscriptions retrouvées à Rimini mentionnent les salinatores originaires des cités des Ménapiens et des Morins. Ils offrent une dédicace de remerciement à un centurion de la légion V Victrix, basée sur le Rhin (entre 70 et 79 ap.), avec lequel ils commercent très probablement.
Enfin, tout au nord de la cité des Ménapiens, deux sanctuaires dédiés à la déesse Dea Néhalennia ont été mis en évidence par des stèles, des autels et des inscriptions. Il s’agit d’une déesse du sel qui protège les marins et marchands de sel." (OC 08 : Les Ménapiens, 23 avril 2020 in Les Patrinautes.fr)

"Mais si les Ménapiens et les peuplades voisines, abrités contre l'influence étrangère par les sables et par les eaux, demeurèrent Germains sur la frontière de la Gaule romaine, le contact des hommes du Midi n'en fut pas moins pour eux une cause puissante de progrès et de développement social. L'histoire a conservé quelques traces de l'activité que prit alors leur commerce naissant. On voit d'abord apparaître sur la table des Romains les viandes salées de la Ménapie, et les oies nourries dans les mêmes parages, qu'on amenait par centaines en Italie en leur faisant traverser les Alpes. Les étoffes de laine grossières mais chaudes qu'on tissait en Belgique. étaient recherchées à Rome pour les habillements d'hiver dès le premier siècle de l'ère chrétienne. Arras est indiqué comme le lieu où leur fabrication devint le plus importante ; mais il n'est pas douteux qu'elle ne se répandît tout le long du littoral, puisque les âges suivants nous la montrent déjà familière aux habitants de la Frise. Les salines établies sur la côte même, et où les indigènes tiraient le sel des eaux de la mer en les faisant évaporer à l'aide du feu, prirent assez d'importance pour que les sauniers ménapiens fissent ériger à Ancône une statue monumentale en l'honneur d'un officier romain, de la protection duquel ils avaient sans doute à se louer. L'état florissant de la navigation est démontré par les autels votifs que les marchands faisaient élever à Néhalennia et à Neptune pour leur rendre grâce du succès de leurs entreprises. On en a retrouvé plusieurs dans une partie de l'île de Walcheren, aujourd'hui submergée par les flots, et il n'est pas douteux qu'un plus grand nombre n'ait été détruit partout où ils restaient à découvert après la conversion des peuples du Nord au christianisme." (Henri Guillaume Philippe Moke, Moeurs, usages, fêtes et solennités des Belges, Volume 1, Bruxelles : A. Jamar, 1854, p.57-58)

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"La situation topographique des sites de Steene-Pitgam est très proche de celle des Noires Terres à Ardres et des sites de Cappelle-Brouck. Ils sont localisés au bord de la zone de contact entre les limons et les dépôts marins de la transgression dunkerquienne à une altitude comprise entre 2,5 et 5 m. Les sites salins de la côte flamande sont situés en net retrait de l'ancien rivage. L'implantation en retrait du littoral, dans des zones marécageuses, est induite par le contexte géographique : ces marécages étaient inondés par la marée et ils permettaient de profiter de retenues naturelles dans lesquelles pouvait s'opérer la concentration de la saumure." (Hannois Philippe. Répertoire céramique ménapien et données nouvelles sur la fabrication du sel. In: Revue du Nord, tome 91,n°333,1999. Archéologie de la Picardie et du Nord de la France. pp. 116)

dimanche, 16 août 2020

Note sur les Ménapiens

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Note sur les Ménapiens
Sam D'roo (Facebook)

La datation du haplogroupe caractéristique (R1b-Z16340) des Ménapiens a été estimée en utilisant la méthode développée par Iain McDonald. L'âge médian de Z16340 est de 3 217 années, soit environ 1 268 ans avant l'ère chrétienne, soit environ 120 ans après la formation de celle (S5668) du groupe de la Manche. Les recherches se poursuivent pour réduire l’intervalle de confiance à 95% qui est actuellement compris entre 1810 et 751 avant l'ère chrétienne. Cette analyse révèle une concordance entre les haplogroupes des Menapii irlandais et des Ménapiens belgæ et confirme l'appartenance des Ménapiens au groupe celtique atlantique.

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Une partie des peuples belgae entament une migration vers les îles Britanniques dès les années 200 av. J.C. et s’y installent durablement. César écrit au sujet de la Bretagne : « La partie maritime est occupée par des peuplades que l'appât du butin et la guerre ont fait sortir de la Belgique ; elles ont presque toutes conservé les noms des pays dont elles étaient originaires, quand, les armes à la main, elles vinrent s'établir dans la Bretagne, et en cultiver le sol » (Guerre des Gaules, V, 12). Le lien continuera d’exister entre ces « deux » peuples belgae : le chef Commios, fuyant les Romains, se réfugie en Bretagne chez les Belgae bretons. Les Fir Bolg (ou Fîr Bholg), dans la mythologie celtique irlandaise, sont un peuple de guerriers et d'artisans, ayant constitué la troisième vague d'envahisseurs de l'Irlande. Les Ménapiens marins étaient des commerçants. Ils ont quelquefois été qualifiés de "Phéniciens du Nord". Ils disposaient aussi d'une flotte conséquente issue de techniques équivalentes (construction en chêne) à celles de leurs alliés Vénètes leur permettant d'établir des colonies commerciales juqu'en mer d'Irlande et en Écosse (dont Menapia mentionné par Ptolémée dans le sud-est de l'Irlande). Les Ménapiens sont la seule tribu celtique connue qui soit spécifiquement nommée sur la carte de Ptolémée en Irlande, où elle a localisé sa première colonie - Menapia - sur la côte de Leinster vers 216 av. J.C.. Ils s'installèrent plus tard autour du Lough Erne et devinrent connus sous le nom de Fir Manach et donnèrent leur nom à Fermanagh et à Monaghan.

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Ptolémée, au deuxième siècle apr. J.C., dans son œuvre Geographia, plaçait les Ménapiens entre les Tungri (autre nom pour Eburons et Aduatuques) et les Nerviens. Il mentionne aussi une tribu Manapi vivant dans les sud-est de l'Irlande dont les Ménapiens de Belgique constituent l'origine continentale (Ce lien a été confirmé en 2016 et prouvé par test génétique NGS sur plus d'une trentaine de leurs descendants en Irlande et en Belgique). On retrouve également plusieurs noms de tribus celtes en Grande-Bretagne et dans le reste de l'Irlande (Parisii, Atrebates, Belgæ...). Ceci peut s'expliquer par les invasions celtes aux VIe et IIIe siècles av. J.-C. qui atteignirent également les îles britanniques.