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vendredi, 19 janvier 2007

Livres sur l'islam

Bibliographie: LIVRES SUR L'ISLAM

Wilhelm MAAS, Arabismus, Islam, Christentum. Konflikten und Konvergenzen,
Urachhaus, Stuttgart, 1991, 244 S., DM 29,80, ISBN 3-878338-916-7.

Véritable petite encyclopédie du monde islamique, ce livre, dû à la plume d'un théologien allemand, peut servir de vade-mecum à tous ceux qui cherchent des définitions précises sur le monde islamique. Par ex-em-ple: quelle spiritualité régentait l'Arabie pré-is-la-mi-que? Quels sont les fondements métaphysiques de la notion islamique d'unité (tawhid), de la djihad, etc.? Le Dr. Maas définit l'homo islamicus comme "homme pontifical", qui est un "pont entre Dieu et la Terre"; en Islam, Dieu et l'homme sont partenaires, une idée ré-volutionnaire qui trouve des modalités modernes, par exemple, dans la théorie sociale islamique de Khad-dafi.
Un second chapitre traite en détail de l'Islam ésoté-ri-que. Un troisième du soufisme (où les aspects pan-théistes de la mystique soufie implique tantôt une sou-mis-sion totale du moi à Dieu et à sa création, tantôt un renforcement du moi, en tant que partenaire de Dieu, no-tamment dans l'¦uvre de Muhammad Iqbal).
Le quatrième chapitre traite des conflits et des conver-gences entre l'Islam et le christianisme. Pour Maas, l'i-dée centrale du christianisme, la mort de Jésus sur la Croix, est refusée par l'Islam: d'abord parce que Dieu ne permet pas aux infidèles de massacrer ses pro--phètes (le Jésus crucifié est donc une victime inno-cente exécutée à la place du vrai Jésus, parti aux cieux pour retrouver Dieu); ensuite parce que l'Islam ne reconnait pas l'idée de péché originel et que la rédemp-tion n'est donc pas nécessaire. L'idée de péché héré-di-taire, d'un péché que les hommes traineraient depuis A-dam, est explicitement refusée par la sourate 6, 164: "aucun ne portera le fardeau d'un autre". Pour l'Is-lam, qui reconnaît la mission religieuse de Jésus, le Christ est venu pour parler aux hommes et non pas pour expier leurs péchés.
Le cinquième chapitre aborde la question de l'ara-bis-me, particularité raciale au sein de l'Islam, re-ligion uni-verselle. Maas traite avec précision de la psyché arabe, oscillant entre les extrêmes de la pas-sion et de l'in-tellect calculateur, de l'abstraction auda-cieuse et des pulsions sensuelles fougueuses.
Dans le dernier chapitre, Maas donne les directives d'un dialogue entre Chrétiens et Musulmans, sans que ni les uns ni les autres ne renoncent à leur religion ni n'en modèrent l'impulsion ni n'en édulcorent le sens, dans une perspective de simplification outrancière et d'¦cuménisme. Le dialogue entre Musulmans et Chré-t-iens, s'il doit avoir lieu, passe une étude de la Schia, l'ésotérisme islamique, et par une réflexion sur le mythe de Parcifal et de Feirefiz, qui trouvent, à deux, le Graal. Le Dr. Maas fait référence au livre de Pierre Ponsoye, L'Islam et le Graal  (Arché, Milan, 1976).

Rudolf FRIELING, Christentum und Islam. Der Geisteskampf um das Menschenbild,
Fischer Taschenbuch Verlag, Frankfurt a.M., 1981, 124 S., DM 7,80, ISBN 3-596-25503-1.

"Ce n'est que si le christianisme re-découvre ses pro-pres mystères qu'il sera en mesure de rencontrer cor-rec-tement les autres religions et les autres Weltan-schau-ungen, d'en com-prendre profondément le sens tout en distinguant clairement ce qui les différen-cie": telle est l'optique du théologien viennois Rudolf Frie-ling quand il aborde l'Islam. Frieling dé-nonce le dis-cours moderniste sur la tolérance qui ne conduit qu'à l'indifférence pour les mystiques profondes. Son livre explore les legs vétéro-testamentaires que véhi-cule l'Is-lam; cerne la personnalité de Mohammed, souligne la différence essentielle entre l'Islam et le chris-tianis-me. Cette différence réside dans le fait que pour Mohammed, Dieu n'a pas engendré de fils. Il est pure u-ni-cité. Au XVIIIième siècle, quand Lessing a étudié l'Is-lam, le christia-nisme et le judaïsme, il a mis en exer-gue le danger qui guette le christianisme: celui de basculer dans l'anthropomorphisme. Mohammed, et à sa suite Lessing, redoutaient que l'homme ne projette ses actions quotidiennes, particulières et cir-constan-tiel-les, dans le divin, relativisant de la sorte sa trans-cen-dance. Les Chrétiens estiment au contraire que l'hom-me est théomorphe, puisque par l'incarnation, il détient en lui une parcelle du divin.
Chrétiens et Musulmans, s'ils souhai-tent dialoguer, peuvent se référer à la Schia, la mystique, qui élève le ni-veau de la spiritualité et signale l'unité transcendante des religions. Dialogue qui n'exclut pas qu'il faille ap-profondir les différences dans la sphère pratique et exo-térique. Chez Frieling, pas de fantasme de la con-version ou de l'¦cuménisme.
 
 

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