C'est l'Europe qui doit être le moteur de ce nouveau projet économique. Le continent européen a une économie relativement saine. Il produit ce qu'il faut d'exportations pour financer ses importations de matières premières. Le protectionnisme est la meilleure manière de se protéger – ce n'est pas un gros mot – de la pression exercée par les salaires des pays émergents. Et ce, pour permettre en Europe une relance des salaires et de la demande. (...)
 Le centre de gravité économique dans le monde a repassé l'Atlantique. Il est en Europe, et plus particulièrement en Allemagne. Or les Européens ne font pas preuve de responsabilité face à cette mission qui est la leur. Ils ont le prétexte de la division, mais en vérité ils sont aussi dans un état de manque de réflexion économique, qui est probablement encore pire que celui des Américains. Ils se comportent comme des enfants qui ne veulent pas devenir adultes. Ils ne peuvent pas se contenter de mettre en place un protectionnisme européen à moyen et long terme, ils doivent s'accepter en tant que régulateurs hégémoniques dans le monde sur le plan économique. (...)
 La crise de 1929 a produit le Front populaire en France, le New Deal aux Etats-Unis, le nazisme en Allemagne, un conservatisme un peu mou en Angleterre. On devrait assister, compte tenu d'une certaine dérive oligarchique, avec beaucoup d'inégalités des revenus, à l'émergence d'un mélange de lutte des classes et des générations. On a vu la crise des banlieues en France, et aujourd'hui les événements de Grèce. »
 
 Emmanuel Todd, interviewé par Le Matin, 14 décembre 2008
 LE LIBRE-ECHANGE OU LA DÉMOCRATIE : IL FAUT CHOISIR – LA FIN D’UN CYCLE – LE RÉVEIL EN FORCE DU PROTECTIONNISME CHINOIS


 
  « Le libre-échange est responsable de la crise dans laquelle nous sommes plongés. Il tire les salaires vers le bas et attise les conflits sociaux. Il faut sortir de ce système, mais de façon réfléchie, en se donnant du temps. Je ne suis pas un dogmatique buté. Aujourd'hui, c'est le libre-échange, avec sa théorie des avantages comparatifs, qui nous conduit à la guerre. Le protectionnisme est l'antidote à la guerre.
« Le libre-échange est responsable de la crise dans laquelle nous sommes plongés. Il tire les salaires vers le bas et attise les conflits sociaux. Il faut sortir de ce système, mais de façon réfléchie, en se donnant du temps. Je ne suis pas un dogmatique buté. Aujourd'hui, c'est le libre-échange, avec sa théorie des avantages comparatifs, qui nous conduit à la guerre. Le protectionnisme est l'antidote à la guerre.
 del.icio.us
  del.icio.us
 Digg
 Digg Facebook
 Facebook
Les commentaires sont fermés.