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mercredi, 25 mars 2015

Yémen: nouveau front de la guerre mondiale entre Chiites et Sunnites

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YEMEN: NOUVEAU FRONT DE LA GUERRE MONDIALE CHIITES – SUNNITES
 
Ils ne respectent même pas les mosquées

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

La vraie fausse guerre menée par la soi-disante coalition contre le califat d'Irak et de Syrie n' empêche pas les terroristes de Daech d’ouvrir de nouveaux fronts, contre les occidentaux et les pays musulmans réputés renégats en Tunisie, contre les chiites au Yémen.  Un nouveau front de Daech contre l'avancée dans le monde arabe des chiites soutenus par l’Iran.


Depuis l’insurrection populaire de 2011, dans le sillage du Printemps arabe, qui a poussé au départ le président Ali Abdallah Saleh, le pouvoir central a été marginalisé par les Houthis et AQPA. Les Houthis, soupçonnés d’avoir le soutien de l’Iran, avaient déferlé en septembre 2014 sur Sanaa, puis étendu leur influence vers l’ouest et le centre du pays. Ils ont achevé de s’emparer de la capitale avec la prise le 20 janvier du palais présidentiel et le siège imposé aux résidences du président Hadi et d’autres responsables yéménites. Le 6 février, ils ont annoncé la dissolution du parlement et la mise en place d’un Conseil présidentiel, mais leurs tentatives d’étendre leur contrôle sur le pays bute sur la résistance d’AQPA et de tribus sunnites.


Le groupe Etat islamique a revendiqué un triple attentat suicide au Yémen contre des mosquées fréquentées par des chiites, qui a fait au moins 142 morts vendredi, l’une des attaques les plus sanglantes qu’ait connues le pays. Il s’agit de la première attaque revendiquée par l’EI au Yémen. Plus de 351 personnes ont été blessées dans ces attentats, a indiqué un responsable du Ministère de la santé.


Le pays s’enfonce davantage dans le chaos alimenté notamment par les Houthis chiites ayant pris la capitale Sanaa en janvier et les djihadistes sunnites d’AQPA, ennemis jurés mais tous deux hostiles au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Dans le contexte yéménite, cette scission illustre le morcellement du pays, livré à l'arbitraire des clans et des groupes armés, et la sectarisation croissante des affrontements entre chiites et sunnites.


La branche de l'EI dans ce pays est née d'une scission d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), la plus puissante franchise d'Al-Qaida. Elle ne s'était signalée jusqu'ici que par des attaques mineures de postes de contrôle de forces de sécurité ou de miliciens houthistes dans la région de Dhamar, à 100 km de la capitale. Des groupes issus d'AQPA avaient annoncé leur allégeance à l'EI entre novembre et février, dans un contexte de montée en puissance des milices houthistes dans le pays.


Ces deux groupes s'opposent notamment par leur vision du monde chiite : l'EI le considère comme l'ennemi prioritaire, quand AQPA privilégie les attaques contre le monde occidental et les régimes autoritaires arabes qu'il soutient. AQPA a théorisé un mode d'action terroriste en cellules opérationnelles relativement autonomes. Par ailleurs, l'EI a déjà revendiqué, par le même canal, l'attaque du Musée Bardo, à Tunis, mardi, sa première attaque de grande ampleur en Tunisie. Depuis plusieurs mois, l'organisation terroriste multiplie les appels aux groupes djihadistes à travers le monde pour qu'ils rejoignent sa « franchise ».


Il faut frapper au cœur le califat pour ruiner son attractivité mortifère et les Iraniens semblent les seuls capables de le faire, n'en déplaise à Israël qui malgré sa politique sécuritaire évite soigneusement le principal péril de la région, une erreur qui risque de lui être fatale. L’état sioniste a tout intérêt à participer à l'éradication de Daech avant que les palestiniens, à leur tour, ne rejoignent les sectaires terroristes musulmans.

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