jeudi, 09 mars 2017
GERMANICUS de Yann RIVIERE
GERMANICUS de Yann RIVIERE
par Hubert de Singly
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Le dernier ouvrage de Joël Schmidt “La mort des César” raconte avec beaucoup de talent la fin des soixante dix empereurs romains qui se succédèrent à la tête de l’Empire jusqu’à sa fin. Mais il existe une catégorie de princes qui n’accédèrent jamais à la magistrature suprême alors même qu’ils en avaient l’étoffe. Ce fut le cas de Germanicus qui mourut à 34 ans à Antioche manquant une consécration qui lui tendait les bras. Yann Rivière qui connait parfaitement l’histoire politique et juridique de la Rome Antique nous propose une biographie serrée de plus de cinq cents pages de celui qui fut le petit fils de Marc Antoine, l’époux d’Agrippine et le père de Galigula.
D’emblée l’historien s’interroge. L’Empire n’aurait-il pas été plus puissant si Germanicus n’était pas mort si jeune ? Son entreprise de consolidation de la domination romaine en Orient n’aurait-elle pas été menée à son terme? S’il avait vécu, le roi des Parthes qui a pleuré sa mort n’aurait-il pas pas vécu en bonne entente avec Rome au cours des années suivantes plutôt que de s’engager dans une guerre qui vida les caisses de l’Empire pour le contrôle de l’Arménie. Toutes ces hypothèses restent évidemment au conditionnel mais elles en disent long sur cette personnalité hors du commun. En effet peu de ses contemporains auraient pu imaginer que le fils de Livie et de Marc Antoine occuperait une telle place dans l’Etat Romain et qu’il contribuerait autant à la défense de l’Empire. Rappelons qu’il brilla avec ses légions en Illyrie et qu’il effaça le désastre de Varus en Germanie en infligeant une cruelle défaite au chef légendaire Arminius. La suite de son ascension se poursuit en Orient où il consolida la paix et joua un rôle politique de premier plan. Il mourut persuadé qu’on l’avait empoisonné ce qui est bien possible et ce qui ne déplut pas forcément à Tibère qui assistait l’ascension de Germanicus avec inquiétude. Reste que dans toutes les régions où il passa son souvenir resta vif longtemps après sa disparition.
Ce “Germanicus” de Yann Rivière se lit comme un roman. Nous traversons l’Empire au côté de l’un des personnages les plus flamboyants que Rome enfanta. L’ouvrage est à fois un formidable récit et une minutieuse reconstitution historique. L’une des meilleures biographies historiques de l’année.
Hugues DE SINGLY
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22:04 Publié dans Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : germanicus, livre, antiquité romaine, rome antique, rome, empire romain, histoire, germanie antique, philologie classique, humanités gréco-latines | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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