Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 05 octobre 2018

Le désordre, encore le désordre, toujours le désordre...

chaos-with-straws-4c90ca142aa73_hires.jpg

Le désordre, encore le désordre, toujours le désordre...

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Devrions-nous envisager de proposer une nouvelle expression ? Il le faudrait, semble-t-il, pour caractériser la très peu ordinaire et très révélatrice (selon notre sentiment) simultanéité avec laquelle trois crises extrêmement préoccupantes (pour ceux qui en sont l’objet) se développent dans les trois principaux des quatre ou cinq pays principaux et importants du bloc-BAO, dans tous les cas les trois qui sont le plus engagés dans la crise de la transversale transatlantique formant l’axe central du bloc-BAO... D’où la suggestion de l’expression “transversale crisique” ; laquelle, bien entendu se situe à l’intérieur du “tourbillon crisique” caractérisant la situation générale interne du bloc-BAO. 

Pour introduire le phénomène, on parlera donc, pour être plus précis, de “paroxysme crisiques” simultané dans les trois pays concerné : crise à Washington, on le sait ; crise à Paris, nous en parlons peu sur ce site mais nous le savons tous ; et crise à Berlin, selon l’avis de deux excellents commentateurs, Alexander Mercouris et Tom Luongo. Chaque fois, c’est le pouvoir suprême qui est mis en cause, à l’heure où le pouvoir politique en général, tel que voulu par le Système, se heurte à de terribles obstacles de pressions et d’incontrôlabilité qui l’enferment dans ses contradictions très-internes, interdisent toute alternative contrôlée et accélèrent encore plus vivement un désordre interne déjà bien développé. 

• Washington est dans l’état de crise endémique et paroxystique qu’on lui connaît depuis la campagne présidentielle et l’élection de 2016. Nous arrivons à un épisode particulièrement intense, un paroxysme hors de tout contrôle, opérationnalisé par la crise de la désignation du juge à la Cour Suprême Kavanaugh avec comme perspective l’affrontement sanglant, montant lui aussi vers le paroxysme au-delà de quoi rien ne peut être assuré, des élections midterm de novembre. (On a vu encore cette situation avec la chronique de PhG d’hier.) 

• A Paris, les dernières péripéties entre Macron et son ministre de l’intérieur Collomb, après combien d’avatars de la sorte, montrent une situation sans précédent dans la Vème république, sinon dans le régime républicain depuis qu’il existe, où le pouvoir suprême s’est trouvé traité (plutôt que contesté) avec la plus complète dérision par une personnalité politique pourtant réputée comme extrêmement proche du président. C’est l’autorité du pouvoir suprême qui est complètement en crise, et par là même sa légitimité semble se dissoudre littéralement, dans un contexte délétère où une énorme majorité parlementaire du type-“Chambre introuvable” et une présidence dont la volonté d’autorité affirmée hautement devient sa caricature impuissante en se transformant en vaine arrogance. 

• A Berlin, un événement récent a vu une mise en cause sans précédent de l’autorité d’un chancelier (de cette chancelières) au sein de son propre parti. Cela touche unepathétique Merkel dont l’autorité ne cesse d’être contestée et diminuée, notamment par son aile droitiste de la CSU, avec un ministre de l’Intérieur (Seehofer) qui, à sa façon, la traite comme Collomb traite Macron en France. Tom Luongo signale l’importance de l’événement en se référant notamment à l’analyse d’Alexander Mercouris du 30 septembre 2018, et en notant que les derniers sondages placent le parti d’extrême-droite AfD en deuxième position (18% [+2%]) derrière une CDU-CSU (28% [-1%])où les deux composants sont en position d’antagonisme proche d’une rupture. 

« La semaine dernière, Merkel a subi ce qui pourrait bien être sa plus importante défaite politique au cours des deux dernières années. Elle a vu son candidat à la direction du groupe parlementaire de son parti, l'Union chrétienne démocratique (CDU), battu lors d’un vote interne au groupe. Comme l'a souligné Alex Mercouris de The Duran, c'est la première fois depuis plus de quarante ans qu'un chancelier allemand perd un vote interne du parti de cette ampleur. Et cela témoigne de la frustration croissante non seulement des membres du parti, mais de l'électorat allemand en général. » 

• On ajoutera un dernier élément que souligne Luongo qui est la situation de l’UE. Avec la crise-Merkel (mais aussi la crise-Macron, que Luongo ne mentionne pas), c’est la direction de facto d’une UE qui est gravement touchée, occurrence qui se développe sur une situation générale de l’UE minée par l’offensive populiste qui se développe dans de nombreux États-membres : « L’instabilité politique en Allemagne représente à présent le pire scénario possible pour l’Union européenne. Merkel est la tête de facto de l'UE. Il s'agit de révoltes internes [Allemagne et France] et externes [populisme], qui tournent toutes autour des questions fondamentales de souveraineté des États membres. » 

Il nous semble impératif, pour bien embrasser la situation générale et en tenant compte de la situation de l’UE avec les diverses crises internes mentionnées, de lier ces trois crises en une “transversale crisique” qu’on définira comme une manifestation majeure du tourbillon crisique qui affecte le Système dont le bloc-BAO est l’expression opérationnelle fondamentale. Avec l’élimination de facto du Royaume-Uni embourbée dans sa crise-Brexit du “directoire” de fait du bloc-BAO, c’est toute la direction politique du bloc qui s’enfonce dans sa crise structurelle. Cet aspect structurel est complété par un aspect conjoncturel paroxystique, impliquant une volatilité et une incontrôlabilité extrêmes qui se traduisent par un désordre considérable. 

Il est possible par conséquent que l’on se trouve à un développement majeur où les événements internes, par leur puissance et les contraintes formidables qu’ils imposent, prennent décisivement le pas sur les événements externes qui formaient jusqu’ici le simulacre derrière lequel on tentait épisodiquement de dissimuler cette situation interne. Cette politique externe, très agressive, fondée effectivement sur le simulacre de situations complètement faussaires (tension avec la Russie, soutien de groupes terroristes en Syrie, manipulation de l’Ukraine totalement aux abois pour entretenir la tension, etc.), n’a plus assez de souffle au regard des crises internes de ceux qui prétendent l’opérationnaliser. Il faut d’ailleurs aussitôt rappeler et préciser que cette politique externe se trouve elle-même en cours d’éclatement du fait de la politique de guerre commerciale et de mise en cause des structures internationales de la globalisation développée par les USA. 

Littéralement et plus que jamais, le désordre règne en maître suprême et fondamentalement capricieux, et aucune force, dans aucun des trois pays concernés, n’est capable d’intervenir pour imposer une stabilisation dans un sens ou l’autre. Il s’agit de la crise structurelle par excellence, qui est l’expression au niveau des pays concernés de la crise du Système elle-même... Cette crise du Système se manifeste d’ailleurs quasiment d’une façon directe, les directions nationales n’étant même plus des éléments intermédiaires mais de simples courroies de transmission directe de la crise du Système s’exprimant dans chacune des entités. Trois éléments sont particulièrement remarquable, qui renforce l’hypothèse selon laquelle il s’agit de la crise du Système arrivant à un moment de vérité : 

• La rapidité du développement de ces crises internes, et leur constante aggravation sans qu’aucune issue n’apparaisse, au contraire puisque cette rapidité est la clef du blocage politique, et l’aliment de sa radicalisation. On doit même admettre que cette rapidité est l’essence même de ces crises, et nous disons “essence” parce que ces événements semblent avoir une ontologie propre, qui les détache de l’histoire courante. Ils sont spécifiques à la métahistoire qui est le domaine où évolue la crise d’effondrement du Système. 
 

images.jpg



• La simultanéité des trois crises, – encore une fois “paroxysmes de crise” dans des crises endémiques mais déjà elles-mêmes paroxystiques... Cette simultanéité pourrait être classée au rayon des “hasard”, comme le reste en général, par les “experts” qui se sont aperçus de la chose (il y en a peu), selon l’argument de type Bouvard-Pécuchet énonçant sentancieusement que “le hasard fait bien les choses”. Pour nous, au contraire, la simultanéité dans ce cas est un signe de l’unicité de l’évolution de la crise, c’est-à-dire qu’il se passe un même événement à Washington, à, Paris et à Berlin, et qu’il s’agit bien du processus de l’effondrement du Système. Les scientifiques disent bien “les mêmes causes provoquent les mêmes effets” … Au-delà des différences nationales et exotiques, puisque le Système réduit les nations à l’exotisme, il y a donc une structure unitaire dans cette déstructuration des pseudo-structures entretenues par le Système 

• Leur caractère principiel dans la mesure où ce qui est mis en cause, plus qu’une politique, plus qu’une idéologie, ce sont les principes de la légitimité et de l’autorité. La cause en est que ces principes sont depuis longtemps des simulacres de principes, déjà représentés par des situations faussaires dues à des systèmes politiques eux-mêmes bâtis sur le simulacre de tout ce qu’ils prétendent représenter.
 

00:55 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : désordre, chaos, philosophie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La peur d’une révolte populaire

cmm-militia-group-photo.jpg

La peur d’une révolte populaire

par Gareth Porter
Ex: https://echellledejacob.blogspot.com
 
Les votes contestataires, autant à droite qu’à gauche, pendant la présidentielle de 2016 ont secoué les deux ailes de l’establishment. Gareth Porter nous explique comment celles-ci tentent d’y répondre.
 
Les deux groupes de réflexion les plus puissants de Washington, représentant les élites politiques de centre-gauche et de centre-droite, ainsi que les partis démocrate et républicain, ont réagi aux chocs populistes de l’élection présidentielle de 2016 en essayant de se repositionner et de se donner l’apparence d’être plus sensibles aux préoccupations populistes tout en maintenant leur attachement aux intérêts des grandes entreprises et au complexe militaro-industriel. 

Le Center for American Progress (CAP), lié à l’establishment du Parti démocrate, et l’American Enterprise Institute (AEI), proche du Parti républicain, ont publié ces derniers mois deux longs articles reflétant leur vive inquiétude face à la croissance rapide du populisme des deux côtés de l’Atlantique – surtout à la lumière du succès choquant de Bernie Sanders et Donald Trump contre Hillary Clinton et les principaux républicains pendant les élections présidentielles de 2016. 

Mais ces rapports suggèrent qu’aucune des deux organisations n’est prête à s’écarter des politiques économiques et militaires privilégiées par les puissantes élites qui contrôlent encore les deux grands partis. Et le rapport le plus récent attaque Jill Stein et Bernie Sanders parce qu’ils ne sont pas suffisamment bellicistes à l’égard de la Russie et ne soutiennent pas assez l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). 

Un premier document conjoint, publié le 10 mai, a exhorté les deux parties à apporter des changements profonds à leurs politiques et à leurs actions, citant leur « besoin de reconnaître qu’elles sont dans un moment de crise – un moment qui pourrait présager un réalignement à long terme – et d’élaborer une stratégie pour gérer le changement ». Il avertit également qu’ils « sont entrés dans la crise actuelle en semblant indifférents aux préoccupations qui poussent les électeurs à se tourner vers les populistes extrémistes ». 

Les auteurs du document ont en outre identifié une série de « points communs frappants » entre le populisme de gauche et celui de droite, aux États-Unis, concernant les attitudes à l’égard de questions clés : « Un profond doute envers les actions militaires américaines à l’étranger, une inquiétude au sujet de la montée en puissance d’un État de surveillance, une méfiance à l’égard des grandes institutions et une suspicion envers les élites mondiales. »

Des guerres sans fin et une récession 

Ils mettent en garde, avec raison : « Une grande partie de ce cynisme est dû aux guerres sans fin qui ont éclaté depuis le début du XXIe siècle, ainsi qu’à l’expérience de la Grande Récession – attribuée par beaucoup aux méfaits d’une élite qui a tout fait pour éviter de rendre des comptes. » 

Le document indique également que les partis « doivent soutenir les changements structurels du système politique pour augmenter la réactivité et la responsabilité des représentants électoraux ». 

Ces recommandations suggèrent qu’il est urgent d’apporter des changements radicaux. Mais aucun des 31 cadres supérieurs et vice-présidents du CAP n’ont participé à la rédaction ou à l’approbation de ce texte. Il a été co-écrit par Vikram Singh, ancien vice-président de la CAP pour la sécurité nationale et la politique internationale et aujourd’hui chercheur principal ; Liz Kennedy, directrice principale de la CAP pour la démocratie et la réforme gouvernementale, et Dalibor Rohac, chercheur associé sur les tendances politiques et économiques européennes à l’AEI. 

Dans un entretien qu’il m’a accordé, Singh m’a expliqué que les opinions exprimées n’étaient que celles des auteurs et n’avaient pas été approuvées par les hauts dirigeants de la PAC. 

Tout comme le document initial, une déclaration conjointe de la CAP et de l’AEI, publiée le 31 juillet et cosignée par Singh, Rohac et Danielle Pletka, vice-présidente principale de l’AEI pour la politique étrangère et de défense, prend un ton conciliant envers la vague croissante du populisme. Cette déclaration reconnaît également l’échec lamentable des institutions et des politiques dans lesquelles les deux parties se sont engagées. Mais en fin de compte, elle s’abstient de recommander toute politique alternative. 

Les trois co-auteurs suggèrent que le populisme « n’est pas mauvais en soi » et rejettent « les tentatives futiles de conserver le statu quo ». Ils concèdent que « les lacunes de l’Union européenne, de l’OTAN, de l’Organisation mondiale du commerce et d’autres formes de coopération internationale ont fourni un terrain fertile à ceux qui appellent à modifier les structures existantes ». 

Plus remarquable encore, ils reconnaissent que les interventions militaires menées par les États-Unis et l’Europe en Afghanistan, en Irak et en Libye ont embourbé ces deux entités occidentales dans « de longues et impopulaires guerres » et que « l’intervention limitée en Syrie » a « provoqué la crise des réfugiés qui a frappé les côtes européennes durant l’été 2015 ». 

Il n’a pas dû être facile pour Danielle Pletka de l’AEI d’accepter ce langage, surtout en ce qui concerne l’Irak. Elle faisait partie du petit groupe de néoconservateurs à Washington qui avait fait pression pour la mise au pouvoir forcée d’Ahmad Chalabi, un dirigeant irakien pro-américain en exil. Mme Pletka n’a jamais admis que cette guerre fut une erreur et a continué à prétendre que l’état de chaos en Irak était du à l’incapacité de l’administration Obama d’y maintenir ses troupes.

Conscient de la souffrance 

Les auteurs font référence à une « frustration croissante » face à une mondialisation qui a apporté « une croissance mondiale sans précédent » mais qui a aussi « conduit à la stagnation économique et au chômage structurel, en particulier en Occident ». Ils reconnaissent en outre que la crise financière de 2008 a eu un « impact sur la classe moyenne dans les économies développées ainsi que sur la confiance dans la capacité du système de libre entreprise à assurer une prospérité partagée ». 

Les auteurs préviennent que « la menace du populisme autoritaire ne disparaîtra pas si une nouvelle génération de dirigeants politiques n’offre pas un programme crédible pour améliorer la vie des gens, programme qui soit plus attrayant pour le public que les alternatives populistes ». 

Mais Singh et Pletka ne proposent aucune solution de rechange au modèle de gestion économique qui a causé de telles distorsions et dislocations socioéconomiques. Comme seule indication de l’orientation future de la politique, ils écrivent : « Tant la droite que la gauche politiques doivent plaider plus fermement en faveur de l’ouverture économique comme pierre angulaire de la prospérité occidentale ». 

minutemen.jpg

En outre, Singh et Pletka utilisent la déclaration commune pour faire pression en faveur d’un durcissement des positions américaines et européennes à l’égard de la Russie et pour accuser deux principaux opposants à gauche de l’establishment du Parti démocratique, la candidate à la présidence du Parti vert Jill Stein et le sénateur indépendant Bernie Sanders, d’avoir été des apologistes de la Russie ou du président russe Vladimir Poutine ou très proches de celui-ci. Dans les deux cas, toutefois, les accusations sont sans fondement et équivalent à une utilisation par le CAP et l’AEI de diffamations politiques dignes de McCarthy. 

Ils écrivent que Stein a « justifié l’agression russe » en déclarant que « l’OTAN a entouré la Russie de missiles, d’armes nucléaires et de troupes ». Et dans l’interview qu’il m’a accordée la semaine dernière, Singh dit : « Stein est une apologiste de la Russie et de Poutine. Elle a tendance à dire que c’est la faute des États-Unis. » 

Dans l’interview à laquelle la déclaration de la CAP-AEI fait référence, le chef du Parti Vert a en effet déclaré : « L’OTAN a encerclé la Russie avec des missiles, des armes nucléaires et des troupes », ce qui est littéralement exact. Mais elle n’a pas laissé entendre que cette situation « justifiait l’agression russe ». En réponse à une question sur l’annexion de la Crimée par la Russie et sa participation à la guerre en Ukraine, Mme Stein a évoqué le soutien américain au « changement de régime » et au soulèvement armé en Ukraine en 2014. « Nous devons être très prudents en ce qui concerne le changement de régime », avait-elle déclaré. « Et c’est un changement de régime très dangereux à cause de la puissance nucléaire située à côté. » 

L’affirmation de Stein selon laquelle les mesures prises par la Russie en Crimée et en Ukraine ont été prises en réponse à l’appui des États-Unis au changement de régime n’est pas très différente d’un commentaire publié par la CAP en 2017. La seule différence entre eux est que la CAP soutenait la politique américaine de soutien au changement de régime en Ukraine plutôt que de s’y opposer. 

Contactée pour faire un commentaire sur les déclarations de la CAP-AEI et de Singh à son sujet, Stein a déclaré : « C’est révélateur que quiconque rejette le récit trop simplifié de la guerre froide et aborde la complexité réelle de la géopolitique soit accusé par la CAP et d’autres stratèges du parti bipartisan de la guerre d’être du côté de l’ennemi. » 

Pletka et Singh se demandent également si le sénateur Bernie Sanders a suffisamment soutenu l’OTAN. Tout en reconnaissant que Sanders avait publié une déclaration en 2016 en faveur d’un rôle de l’OTAN dans la protection de l’Europe de l’Est « contre toute forme d’agression russe », ils accusent Sanders d’avoir été « préoccupé que l’expansion de l’alliance à l’Est », en 1997, soit considéré comme une provocation par la Russie. 

Dans une interview accordée à Truthout, Singh a admis que le scepticisme de Sanders au sujet de l’expansion de l’OTAN en 1997 « n’est pas en soi une preuve qu’il soit un apologiste de la Russie ». Mais il a ajouté : « Mais cela revient à dire que c’est de notre faute, qu’on les a provoqués. » 

Singh et Pletka ignorent le fait qu’au milieu des années 1990 nombre des spécialistes du gouvernement américain les plus expérimentés sur l’Europe s’étaient opposés à la décision de l’administration Clinton d’étendre l’OTAN aux anciens territoires soviétiques en Europe centrale et balte. En 1995, un groupe de 18 anciens hauts fonctionnaires et diplomates du Pentagone et du département d’État avaient mis en garde contre une expansion de l’OTAN susceptible de provoquer des contre-mesures géopolitiques russes et proposé comme solution de rechange non proactive l’intégration des États d’Europe centrale dans l’Union européenne et son émergente organisation de défense. 

Parmi ceux qui s’opposaient à la politique de Clinton figuraient Paul Nitze, l’un des principaux stratèges de la guerre froide américaine et le principal négociateur américain des accords de maîtrise des armements avec l’Union soviétique, ainsi que d’anciens ambassadeurs américains en Union soviétique, en Allemagne de l’ouest, en Allemagne de l’est, en Pologne, en Hongrie, en République tchèque et en Bulgarie. 

Singh et Pletka utilisent donc ce document qui est censé être une prise de conscience du populisme pour stigmatiser les figures de proue de la gauche américaine sur leurs positions envers la politique étrangère américaine, positions partagées par de nombreux analystes reconnus. Cette tactique prend des allures sinistres dans l’atmosphère actuelle de quasi-unanimité politique et médiatique pour faire croire que la Russie est une menace existentielle pour la démocratie américaine. 

Ces attaques contre Stein et Sanders prouvent une fois de plus que ces centres de pouvoir centristes n’arrivent pas à se détacher des politiques et des stratégies politiques habituelles, même si elles se révèlent être la voie vers un désastre politique. 

Gareth Porter 

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

or-41476.jpg

For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

JAMES GEORGE JATRAS 
Ex: http://www.strategic-culture.org 

Probably not many people who follow international affairs think the intricacies of Orthodox Church governance are particularly important.

Well, the US Department of State does.

Barely a week ago, the State Department, via the statement of a senior official, Ambassador Michael Kozak, publicly pledged that Washington would stay out of the contentious question of the status of the Orthodox Church in Ukraine: “any decision on autocephaly is an internal church matter.” (Without repeating all of the details of my previous commentaries on what some may regard as an arcane and peripheral issue, there is reason to expect that Patriarch Bartholomew of Constantinople may soon issue a “tomos” [decree] of autocephaly [self-rule] for the Orthodox Church in Ukraine, thereby purporting to rip it out from the Russian Orthodox Church, of which the canonical Ukrainian Orthodox Church, which has not asked for autocephaly, is an autonomous part.)

Especially for a government like that of the United States, which claims to have no particular religious agenda, respecting the internal canonical integrity of the Orthodox Church as a spiritual community was the only correct position.

But it didn’t last long.

Kozak’s declaration must now be considered inoperative. On September 25, the noted theologian Heather Nauert, the State Department’s spokesperson, issued the following statement:

Press Statement

Heather Nauert 
Department Spokesperson

Washington, DC

September 25, 2018

The United States strongly supports religious freedom, including the freedom of members of groups to govern their religion according to their beliefs and practice their faiths freely without government interference. The United States respects the ability of Ukraine’s Orthodox religious leaders and followers to pursue autocephaly according to their beliefs. We respect the Ecumenical Patriarch as a voice of religious tolerance and interfaith dialogue.

The United States maintains unwavering support for Ukraine and its territorial integrity in the face of Russian aggression in eastern Ukraine and the Russian occupation of Crimea. We also support Ukraine as it charts its own path and makes its own decisions and associations, free of external interference. [emphasis added]

No doubt drafted not by Nauert herself but by someone in the Bureau of European and Eurasian Affairs (EUR) the press statement avoids directly calling for autocephaly while unmistakably giving the impression of such endorsement, which is exactly how it was reported in the media, for example, “US backs Ukrainian Church bid for autocephaly.” The State Department’s praise for the Ecumenical Patriarchate reinforces that clearly intended impression.

Thus, the State Department must now be considered a party to triggering violent religious strife that will soon grip Ukraine and cause a split in the Orthodox world rivaling even the Great Schism between Orthodoxy and Roman Catholicism that took place in 1054. (Unlike the US, the Vatican commendably has maintained a principled position of non-interference. The Papal Nuncio in Kiev even issued a statement answering Ukrainian government spin that falsely claimed the support for autocephaly: “In order to partially correct the news given by official Government sources with regard to the meeting that took place yesterday… the Apostolic Nunciature in Ukraine wishes to once again state the position of the Holy See in the question of the creation of one Local Ukrainian Orthodox Church, namely that this is an internal question of the Orthodox Church, on which the Holy See never did and has no intention whatsoever of expressing any evaluation, in any venue.”)

No doubt the official US imprimatur will be taken both by Kiev and the Phanar (the district in Istanbul, formerly Constantinople, where the Ecumenical Patriarchate is located) as a green light to press forward with the impending schism. That in turn will inevitability lead to violence – which of course will be blamed exclusively on Ukrainians loyal to the canonical Church and on Russia.

The game plan for such seizures was laid out by false “Patriarch Filaret” Denysenko last week in Washington, in his remarks to the Atlantic Council. He specified that following expected recognition of autocephaly by Constantinople (which uncanonically claims such authority) members of Ukrainian parishes can choose which jurisdiction to adhere to by a two-thirds vote. This opens the door to packing the putative membership in a parish by people who have no connection to it and who might not even be Orthodox believers, who will then “democratically” outvote the genuine parishioners. As for monastic establishments, that’s simple according to Denysenko: the Ukrainian government will grab them. The Ukrainian Ministry of Culture has already begun compiling an inventory of properties belonging to the canonical Ukrainian Orthodox Church in preparation for their forcible seizure by state authorities, to be turned over the Denysenkoite schismatics.

One should not suppose that the Nauert statement means the US government or the State Department has taken a sudden interest in theology and ecclesiology. Rather, it is a new twist in what always must be kept in mind (and certainly officials in Kiev never forget): that nobody in Washington really cares much about Ukraine or Ukrainians per se. They matter only to the extent to which US officials believe that keeping Ukraine out of Russia’s orbit means preventing Moscow from regaining superpower status.

To that end, pulling Ukraine firmly in to the western camp of NATO (the 2008 Bucharest declaration that Ukraine, along with Georgia, will become a member has never been rescinded) and the European Union presents Russia with an insoluble security vulnerability. Ukraine’s President Petro Poroshenko repeated insists Ukraine will become a “full member of NATO and of the European Union.”

Hence, Poroshenko’s drive for autocephaly has exactly zero to do with spiritual values and everything to do with slamming Russia: “We will have an independent Ukrainian church as part of an independent Ukraine. This will create a spiritual independence from Russia.” His rival for the presidency, front-runner and former prime minister, Yulia Tymochenko supports it for the same reason. If that results in bloodshed, well, too bad...

The State Department’s decision to become involved in a religious matter that does not concern the US is likewise narrowly political and reflects the schizophrenia in the Trump administration concerning Russia. Trump’s 2016 declarations that he wanted to improve ties with Moscow terrified the post-Maidan leadership in Kiev, who were overtly in Hillary’s camp. When Trump unexpectedly won, they were afraid he would make a deal with Moscow over their heads.

However, with the moving into political positions of influence strongly anti-Russian figures, many of them Bush retreads and even some with “Never Trump” credentials, Ukrainian officials have good reason to feel that that danger has largely been averted. With hostility toward Russia seemingly permanent and deepening, they believe they have Washington back where they want them.

Viewed through that lens, egging on religious dissension is just another item in the toolkit. 

Photo: uocofusa.org

L’effet domino : comment l’effondrement global sera vendu aux masses

4f2b1665088281c_file.jpg

L’effet domino : comment l’effondrement global sera vendu aux masses

par Brandon Smith
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

Dans notre monde moderne, il existe certaines institutions de pouvoir. Je ne parle pas de comités gouvernementaux, d’agences à trois lettres, de groupes de pression corporatifs ou même d’organisations militaires classiques ; non, ceux-là ne sont que de simples « intermédiaires » du pouvoir, des garçons de courses, les tueurs bien payés de la mafia globale. Ce ne sont ni les stratèges ni les décideurs. 

Au lieu de cela, je parle des consortiums qui introduisent les nouveaux paradigmes, qui écrivent la propagande, qui émettent les ordres d’en haut. Je parle des pôles de l’élitisme qui ont lancé presque tous les mécanismes politiques de notre gouvernement au cours des dernières décennies. Je parle du Council On Foreign Relations, du Tavistock Institute, de la Heritage Foundation (une organisation socialiste se faisant passer pour conservatrice), du Groupe Bilderberg, ainsi que des entreprises qu’ils utilisent pour mettre en place la globalisation, comme Monsanto, Goldman Sachs, JP Morgan, le groupe Carlyle, etc. 

De nombreuses organisations et sociétés exploitent un système de portes tambours au sein du gouvernement américain. Monsanto a ses champions, comme Donald Rumsfeld, qui siégeait au conseil d’administration de la branche Searle Pharmaceuticals, qui a ensuite aidé cette société à mettre sur le marché de nombreux produits dangereux, dont l’aspartame, en passant par dessus la FDA. Goldman Sachs et JP Morgan ont un véritable manège d’agents bancaires corrompus qui sont nommés à des postes importants de la Maison Blanche et du Trésor, indépendamment du parti qui se trouve en fonction. La plupart des politiciens éminents sont tous membres du Council on Foreign Relations, une organisation qui a ouvertement reconnu à plusieurs reprises que son objectif était la destruction de la souveraineté américaine et la formation d’un « gouvernement mondial unique » ou d’une « union supranationale » (leurs mots, pas les miens). 

Toutefois, une organisation semble être à la pointe des opérations de propagande de masse les plus radicales de notre époque et a été associée à la création des méthodologies militaires les plus atroces, notamment l’utilisation d’opérations sous faux drapeaux. Je fais bien sûr référence à la Rand Corporation, un think tank californien dont l’influence touche presque toutes les sphères de notre société, de la politique à la guerre en passant par le divertissement. 

La Rand Corporation traite ce que j’appellerais le « gris absolu ». Dès le départ, le groupe visait à promouvoir une atmosphère sociale d’ambiguïté morale au nom de la priorité personnelle et nationale. Ils l’ont fait d’abord par la création de la « théorie du choix rationnel » ; une théorie qui prescrit que lorsque l’on fait un choix, une personne (ou un gouvernement) doit agir comme si l’on devait équilibrer les coûts et les bénéfices pour parvenir à une action qui maximise son avantage personnel. Fondamentalement, les fins justifient les moyens, et la conscience morale n’est pas un facteur à prendre au sérieux si l’on souhaite réussir. 

Par le passé, les critiques pro-socialistes (collectivistes) ont, et c’est assez amusant, attaqué la théorie du choix rationnel, comme celle d’un « individualisme extrême » ; une philosophie qui nous permet d’être aussi « égoïstes » que possible tout en se sentant patriote. En réalité, les socialistes auraient dû applaudir la Rand Corporation. 

Ce que la Rand Corporation avait fait à travers sa guerre de propagande contre le peuple américain, c’était infuser la culture exacte de l’égoïsme nécessaire pour pousser les États-Unis vers l’idéal socialiste. Au début de toute société communiste ou nationale socialiste (désolée pour vous les socialistes, mais les deux viennent de la même mentalité collectiviste), les masses sont d’abord convaincues de céder le pouvoir ultime à l’establishment afin de se sauvegarder elles, pas les autres. C’est-à-dire que l’homme collectiviste commun choisit de céder ses libertés et de participer au totalitarisme, non pas parce qu’il veut ce qu’il y a de mieux pour le monde, mais parce qu’il veut ce qu’il y a de mieux pour lui et il pense que la servitude face au système va lui apporter ce qu’il veut avec aussi peu de sacrifice personnel que possible (vous savez, sauf pour son âme …). 

Le psychologue Carl Jung note dans ses observations sur le collectivisme en Allemagne nazie et en Russie stalinienne que la plupart des citoyens de ces pays ne souhaitaient pas nécessairement la formation d’une oligarchie tyrannique, mais qu’ils l’ont acceptée car ils craignaient pour leur propre confort et leur niveau de vie. Beaucoup d’Allemands ont soutenu le Troisième Reich simplement parce qu’ils ne voulaient pas perdre leur emploi, ou un salaire régulier, ou qu’ils aimaient que les « trains arrivent à l’heure ». Le socialisme est de loin le mouvement le plus égoïste de l’histoire, malgré le fait qu’il prétend faire ce qu’il fait « pour le plus grand bien du plus grand nombre ». 

La Rand Corporation a également utilisé la théorie du choix rationnel comme moyen d’éliminer les questions de principe du débat sur le progrès social. Cette propagande présente généralement au public cible un faux choix. Un exemple parfait serait l’émission de propagande hardcore ’24H’ mettant en vedette Kiefer Sutherland, dans laquelle un agent « antiterroriste » du gouvernement est confronté à un scénario de choix contrôlé dans presque tous les épisodes. Ce choix se termine presque toujours par le fait que l’agent est forcé de mettre de côté sa morale et sa conscience pour torturer, tuer et détruire sans pitié, ou permettre à des millions d’innocents de mourir s’il ne le fait pas. 

Bien sûr, le monde réel ne fonctionne pas de cette façon. La vie n’est pas une partie d’échecs. Les possibilités de résolution de toute crise ne sont limitées que par notre imagination et notre intelligence, sans parler de l’immense panel de choix qui pourraient être faits pour désamorcer une crise avant qu’elle ne se développe. Pourtant, la Rand Corporation aimerait que vous croyiez que nous (et ceux du gouvernement) sommes tenus de devenir monstrueux pour survivre. Que nous devrions être prêts à renoncer à la conscience et à la justice maintenant pour la promesse de paix et de tranquillité plus tard. 

C’est la vieille stratégie de la centralisation ; supprimer tous les choix au sein d’un système, par la force ou la manipulation, jusqu’à ce que les masses pensent qu’il ne leur reste plus que les choix que leur donnent les élites. C’est le pain et le beurre d’institutions élitistes comme la Rand Corporation, et c’est au cœur de la poussée vers la globalisation. 

Dans mes travaux sur le désastre économique en développement (ou la reprise économique selon la personne à qui vous parlez), j’ai souvent rencontré une méthodologie particulière qui a déclenché l’alarme dans mes analyses (ou un 6ème sens, si vous voulez). Cette dernière méthodologie, appelée « Linchpin Theory/Théorie des dominos », s’articule autour du travail de John Casti, docteur de l’USC, « scientifique de la complexité » et « théoricien des systèmes », un futuriste, et plus particulièrement, un ancien employé de la Rand Corporation : 

Casti introduit son idée de « Linchpin Theory » dans son livre Evénements-X : Tout va s’effondrer, et ce que j’ai trouvé de plus frappant dans l’idée de ces « événements Linchpin », c’est qu’ils offraient des scénarios parfaits pour créer un bouc émissaire pour les catastrophes conçues par l’establishment. 

Selon cette « Linchpin Theory », la « complexité » sociale, politique et technologique manifeste est à blâmer pour les événements les plus destructeurs de l’histoire humaine moderne, et c’est en effet une suggestion séduisante pour ceux qui ne sont pas éduqués et ne sont pas conscients de la mécanique en coulisse derrière des événements mondiaux. Casti voudrait vous faire croire que les marées politiques et sociales sont non-guidées et chaotiques ; que tout est aléatoire, et que le désastre est le produit d’événements déclencheurs « fortuits » qui se produisent au plus fort d’un système dysfonctionnel devenu trop compliqué. 

Ce qu’il omet de mentionner, et ce qu’il devrait bien savoir en tant que membre de la Rand Corporation, c’est que les événements mondiaux n’évoluent pas dans le vide. Il y a toujours eu ces groupes qui se considèrent comme les « élus », et qui aspirent à façonner l’avenir pour le faire coller à leur vision personnelle de l’utopie. Il a été ouvertement admis dans une myriade d’observations officielles sur des événements historiques que ces groupes ont été directement impliqués dans l’avènement de conflits particuliers. 

Par exemple, Casti appellerait l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche un « événement-X », ou la cheville ouvrière, conduisant à l’éclatement de la Première Guerre mondiale, quand les faits historiques rappellent que la crise particulière a été soigneusement construite avec l’esprit spécifique d’y impliquer les États-Unis. 

Norman Dodd, ancien directeur du Committee to Investigate Tax Exempt Foundations of the U.S. House of Representatives, a témoigné que le Comité a été invité à étudier le procès-verbal du Carnegie Endowment for International Peace dans le cadre de l’enquête du Comité. Le Comité a déclaré : 

« Les administrateurs de la Fondation n’ont soulevé qu’une seule question. S’il était souhaitable de modifier la vie de tout un peuple, y a-t-il des moyens plus efficaces que la guerre ? Ils ont discuté de cette question…. pendant un an et ont trouvé une réponse : Il n’y a pas de moyen connu plus efficace que la guerre, en supposant que l’objectif est de changer la vie d’un peuple entier. Cela les amène à poser une question : Comment impliquer les États-Unis dans une guerre ? C’était en 1909. » 

Ainsi, bien avant l’avènement de l’assassinat de Ferdinand, des plans étaient mis en œuvre par des intérêts globalistes pour entraîner les États-Unis dans un conflit à grande échelle afin de « modifier la vie, ou la pensée, de toute une culture ». Lorsqu’un groupe de personnes décide d’orienter la pensée et les possibilités vers un résultat particulier, et que le résultat final est le point culminant de ce résultat, ce n’est évidemment pas une coïncidence, et ce n’est certainement pas de la providence. On ne peut appeler cela un dessein subversif. 

Sur le plan économique, on pourrait dire que l’effondrement de Lehman Brother a été la « cheville ouvrière » qui a déclenché le glissement de terrain sur le marché des produits dérivés qui se poursuit encore aujourd’hui. Cependant, la bulle du marché des produits dérivés était un château de cartes soigneusement construit, délibérément créé avec l’aide de multiples agences et institutions. La Réserve fédérale, banque privée, a dû abaisser artificiellement ces taux d’intérêt et injecter des milliers de milliards de dollars sur le marché du logement, les banques internationales ont dû investir des milliards de dollars dans des hypothèques qu’elles SAVAIENT être toxiques et susceptibles de ne jamais être remboursées. Le gouvernement fédéral devait permettre que ces hypothèques soient ensuite découpées en produits dérivés et revendues sur le marché libre. Les agences de notation ont dû examiner ces produits dérivés et, de toute évidence, ces prêts hypothécaires étaient pourris, ils les ont pourtant estampillés AAA. La SEC a dû ignorer les fraudes massives commises en plein jour tout en balayant sous le tapis des milliers de plaintes officielles et de dénonciations. 

Il ne s’agissait pas d’un événement « aléatoire » causé par une « complexité » incontrôlée. Il s’agissait d’une complexité « fabriquée » dans un but sournois. La création de l’effondrement du marché des produits dérivés a été faite en connaissance de cause, du moins par certains. Goldman Sachs a été pris en flagrant délit de pari contre ses propres instruments dérivés ! Ce qui veut dire qu’ils savaient exactement ce qui allait se passer sur le marché qu’ils ont aidé à construire ! C’est ce qu’on appelle un complot…. 

On pourrait attribuer l’idée de Casti à une croyance sincère dans le chaos et à un manque de compréhension de la nature du globalisme en tant que marque d’une religion. Cependant, dans son premier entretien avec la radio Coast To Coast, Casti fait la promotion des « Evénements-X » catastrophiques comme une « bonne chose » pour l’humanité, en accord avec l’idéologie de la Rand Corporation. Casti, futurologue et élitiste, considère les idées du passé comme obsolètes face aux avancées technologiques du monde moderne, et décrit ainsi les moments X comme une sorte de « coups d’accélérateur » évolutifs, nous faisant sortir de nos vieilles philosophies barbares de la vie et nous forçant, par l’épreuve du feu, à nous adapter à une culture plus rationalisée. L’événement Linchpin est, pour résumer la position de Casti, la manière dont la culture se « punit elle-même » pour s’être installée trop confortablement dans son propre patrimoine et ses propres traditions. En d’autres termes, NOUS sommes censés être responsables de la prochaine grande apocalypse, et non les élites… 

Je pourrais suggérer que l’attitude de Casti semble être une attitude d’indifférence générale à la souffrance humaine dans le sillage de ses Evénements-X, et qu’il ne s’opposerait pas nécessairement à la mort de millions de personnes si elles provoquaient le « progrès » de l’humanité vers une idéologie particulière. Son concept d’« avancement » et le nôtre sont probablement très différents. Je soupçonne qu’il est bien conscient que les Evénements-X sont en fait des outils à la disposition des élitistes pour générer l’« évolution » qu’il désire tant, et que l’évolution inclut un résultat collectiviste. 

Avec presque toutes les grandes économies du monde sur le point de s’effondrer et la plupart d’entre elles qui gonflent, taxent ou volent désespérément pour cacher leur situation, dans de multiples environnements comme dans le Pacifique avec la Chine, la Corée du Nord et le Japon, et au Moyen-Orient et en Afrique avec l’Égypte, la Syrie, l’Iran, le Pakistan, le Yémen, le Mali, etc. il ne fait aucun doute que nous vivons dans une ère riche en ce genre d’évènements. Il est inévitable qu’un ou plusieurs de ces points de tension explosifs entrent en éruption et provoquent une réaction en chaîne autour de la planète. La cheville ouvrière et la réaction en chaîne deviendront le point de mire de notre époque, plutôt que les hommes qui les ont rendues possibles en premier lieu. 

Bizarrement, la théorie de Casti a même été reprise récemment dans un épisode de l’émission Castle, appelée « Linchpin » (quoi d’autre ?), dans lequel un écrivain devenu détective découvre un complot d’un « groupe de l’ombre » pour utiliser la recherche de l’innocent Dr Nelson Blakely (apparemment basé sur le personnage de Casti) pour initier un effondrement de l’économie américaine en assassinant la fille de dix ans d’un homme d’affaires chinois de premier plan, déclenchant une vente massive de bons du trésors américains par la Chine et fomentant la troisième guerre mondiale. 

Maintenant, je pense que n’importe qui avec un peu de bon sens peut voir où cela nous mène. Casti et la Rand Corporation nous donnent un aperçu de l’avenir de la propagande. C’est ce qui sera écrit dans les livres d’Histoire de nos enfants si les globalistes obtiennent ce qu’ils veulent. Le fait que la Théorie Linchpin soit présentée dans une émission de télévision aux heures de grande écoute témoigne de l’influence de la Rand Corporation dans les médias. Mais, en ce qui concerne le tableau d’ensemble, les points de déclenchement autour de nous sont-ils vraiment un produit d’une coïncidence complexe ? 

Bien sûr que non. 

Chaque grand point chaud mondial d’aujourd’hui peut facilement être relié aux conceptions des intérêts des entreprises et des banques internationales et des gouvernements marionnettes qu’ils utilisent comme messagers. Casti prétend que les Evénements-X et les Linchpins ne peuvent pas être prédits avec précision, mais il semblerait qu’ils peuvent certainement être instigués à dessein. 

Les globalistes ont amené le monde entier au bord de la rupture. Ils ont enlevé presque tous les piliers de soutien de l’édifice autour de nous, et comme un jeu géant de Jenga, ils attendent que la dernière pièce soit enlevée, provoquant l’effondrement de la structure vacillante. Une fois que cette calamité se sera produite, ils appelleront cela un acte aléatoire du destin, ou une inévitabilité mathématique d’un système trop complexe. Ils diront qu’ils ne sont pas à blâmer, que nous étions au milieu d’un « rétablissement », qu’ils ne pouvaient pas le voir venir. 

Leur solution sera prévisible. Ils affirmeront que pour éviter de telles destructions futures, le cadre global doit être « simplifié », et quel meilleur moyen de simplifier le monde que de mettre fin à la souveraineté nationale, de dissoudre toutes les frontières et de centraliser les États-nations sous un seul idéal économique et politique ? 

Est-ce encore une fois la dialectique hégélienne ? Oui. Est-ce que c’est la vieille marotte du féodalisme et de la distraction ? Oui. Mais je dois l’accorder à Casti et à la Rand Corporation ; ils ont certainement affiné l’argument en faveur du collectivisme, de la centralisation, de la technocratie, de l’esclavage, du relativisme moral et de la duperie à travers des opérations sous faux drapeaux jusqu’à en faire une quasi-science … 

Brandon Smith 

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

00:43 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie, crise, crise économique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook