mercredi, 19 août 2020
Pourquoi Poutine s'intéresse-t-il désormais à la Biélorussie ?
Pourquoi Poutine s'intéresse-t-il désormais à la Biélorussie ?
par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
Ceux-ci pourraient être tentés, comme le demande actuellement la Pologne, d'appuyer les manifestations incessantes de citoyens biélorusses protestant contre la réélection de Loukachenko qu'ils considèrent comme le résultat de fraudes électorales massives de la part du pouvoir. Notons en passant que des manifestations similaires en soutien de Loukachenko se produisent ailleurs.
L'appui occidental pourrait se traduire par des interventions militaires provenant des Etats de l'Otan proches de la Biélorussie, Pologne et Etats Baltes notamment. Nul n'ignore que les Etats-Unis en profiteraient pour rétablir leur influence dans cette région, influence actuellement très en recul.
Ceci justifie le fait que Vladimir Poutine, qui paraissait jusqu'à présent se désintéresser de l'avenir politique de Loukachenko, semble désormais prêt à le soutenir, y compris là encore militairement. Mais ceci serait au prix de l'acceptation par Minsk d'une entrée dans la Fédération de Russie, c'est-à-dire d'une perte d'autonomie politique au profit de Moscou. Il semble désormais que Louchachenko pourrait s'y résigner.
Dans l'immédiat, Moscou vient d'annoncer le déploiement de missiles tactiques à courte portée Iskander-M, à capacités tant conventionnelles que nucléaires, sur les frontières de la Biélorussie, prêts à intervenir en cas d'invasion de l'OTAN. Les militaires russes ont même laissé dire que pourraient s'y joindre, si nécessaire, des missiles hypersoniques. L'emploi de missiles air-sol Kinjai portés par des Mig 31 et pouvant atteindre Mach 10, avec une portée de 2 000 km portée, est notamment envisagé.
Il ne s'agit encore que de simples menaces . Mais elles permettent d'ores et déjà à Vladimir Poutine de démontrer l'intérêt stratégique de tels missiles face aux armes conventionnelles de l'US Air Force. La leçon ne sera pas perdue par le Pentagone, qui cherche actuellement l'accord du Congrès pour faire réaliser ses propres missiles. Mais ceux-ci auront toujours un retard technologique face aux missiles russes.
09:49 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, russie, biélorussie, belarus, europe, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
L'avant-dernier entretien téléphonique de Loukachenko avec Poutine, l'a vu céder à une pression de longue date, sur le personnage peu fiable, pour accepter finalement ce que Poutine désire depuis trop d'années : à savoir que la Biélorussie adhère au Traité de l'Union. L'évolution récente de Moscou, simulant l'abandon de ce personnage à l'ego surdimensionné était l'expression d'un ultimatum, soit il devenait ennemi en se rangeant à l'Empire soit il rentrait définitivement dans la maison moscovite. Mis au pied du mur, il dut céder et approuva l'adhésion biélorusse au marché eurasiatique. La biélorussie dépend économiquement à 85% de la Russie, et l'Occident n'a plus guère les moyens de la remplacer à bon compte, excepté sur l'énergie gazière dont Loukachenko s'est engagé à en importer des USA; gageons que ce contrat récent sera illico dénoncé. Ainsi, alea jacta est. La déconfiture occidentale n'aura aucune répercussion autre qu'un conflit chaud ouvert aux frontières biélorusses. Le blond toupet du Topomac osera-t-il enclencher l'ébranlement de sa puissance ? Si pour la Crimée rien ne se produisit neutralisant honteusement l'Ukraine, il serait fou d'imaginer une folie pour la Biélorussie.
Écrit par : MBM | jeudi, 20 août 2020
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