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mardi, 07 mars 2023

Jeunes leaders mondiaux (Young Global Leaders)

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Jeunes leaders mondiaux (Young Global Leaders)

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/young-global-leaders

Hier, j'ai mentionné la catégorie schwabienne des Young Global Leaders en rapport avec Elly Schlein, nouvelle dirigeante du PD socialiste italien. Malheureusement, comme beaucoup s'informent encore par le Corriere ou Mentana, à la simple évocation de cette notion, certains ont évoqué la conspiration.

"Imaginez s'il y a quelque chose qui unit tous ces brillants 'jeunes leaders mondiaux' du monde entier (Justin Trudeau, Jacinda Ardern, Emmanuel Macron, Maia Sandu, Sanna Marin, Kaya Kallas, etc. etc.) ?"

"Imaginez s'ils ont un programme commun."

"Imaginez s'ils bénéficient d'un soutien international commun."

Or, qu'ils aient un programme commun est tout simplement un fait, si l'on prend la peine d'aller regarder leurs projets respectifs, toujours parfaitement alignés sur la chaîne de commandement américaine, des stratégies pandémiques à la guerre russo-ukrainienne. 

Qu'ils aient bénéficié et bénéficient du soutien explicite, moral et matériel du Forum économique mondial est bien connu et vérifiable. (Pour ceux qui ont l'estomac bien accroché, j'inclus ci-dessous le lien auto-promotionnel vers le Forum des jeunes leaders mondiaux promu par le Forum économique mondial).

Mais l'une des choses les plus frappantes à propos de cet acolyte est sa capacité à promouvoir simultanément des programmes de soutien apparent aux droits de quelques groupes (soigneusement sélectionnés), et des programmes d'intimidation agressive visant d'autres groupes, identifiés de temps à autre comme politiquement non conformes (qu'il s'agisse des critiques des inoculations, de l'OTAN ou des proclamations guerrières).

Ce couplage de l'"humanisme de droite" et de l'intimidation politique est frappant car beaucoup d'entre nous sont habitués à concevoir l'idée de la défense des droits comme un trait politique associé à l'universalisme égalitaire.

Et c'est là que réside le malentendu.

L'approche néolibérale a toujours utilisé les droits comme une arme sélective pouvant être utilisée de manière flexible pour promouvoir ses amis et matraquer ses ennemis. Il suffit de voir comment, sous le cri de la "défense des droits de l'homme", les pires massacres de ces dernières décennies ont été promus (Irak, Afghanistan, Serbie, etc.), ou comment, au nom de la "protection du droit à la santé", on a promu la certification verte (le pass sanitaire).

En vérité, la notion de droit a glissé par inadvertance vers celle de privilège, et dispenser des droits (et des obligations) ad hoc pour tel ou tel groupe est devenu simplement un moyen de gérer le pouvoir de manière parfaitement arbitraire et instrumentale.

(Chaque fois que l'idée de droit est déclinée sous la forme de "droit spécial", de "protection spéciale" de tel ou tel groupe, etc. on peut être sûr d'être confronté à une transformation du droit en arbitraire).

Pour illustrer cette union apparemment paradoxale d'exigences, il peut être utile de mentionner un autre jeune leader mondial éminent comme la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Baerbock s'est déjà distinguée par une série de gaffes patentes, qui en vérité n'en sont pas, comme lorsque, contredisant les positions de la diplomatie allemande et européenne, elle a déclaré publiquement que l'Allemagne "est en guerre avec la Russie", ou lorsque, devant un public allemand étonné, elle a déclaré: "Je mettrai l'Ukraine en première place. Peu importe ce que pensent mes électeurs en Allemagne ou les sacrifices qu'ils devront faire cet hiver'.

Mais à côté de ce programme de guerre digne des pasdarans, nous trouvons d'autres propositions emblématiques de Baerbock. Nous découvrons, par exemple, que la ministre allemande vient de lancer une refonte féministe des tactiques diplomatiques du pays, avec notamment la création d'un nouveau rôle d'"ambassadrice féministe de la politique étrangère".

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Comme le rapporte POLITICO, le rapport de 80 pages sur les nouvelles directives - intitulé "Shaping Feminist Foreign Policy" - est une pierre angulaire du programme de Baerbock et a été inclus dans l'accord de coalition.

Aux yeux de beaucoup, de tels gestes politiques sont lus comme des aspects correctifs, atténuants.

On dit : "Vous voyez, c'est peut-être une belliciste, mais c'est aussi quelqu'un qui se soucie des droits et du progrès."

Le même genre de raisonnement peut avoir lieu et a lieu pour le positionnement de chacun des Young Global Leaders.

Le malentendu est ici malheureusement total.

Chacun des droits évoqués par ces personnages est régulièrement brandi comme un privilège à utiliser de manière sélective pour s'acoquiner avec certains lobbies, pour promouvoir certains individus, pour transformer une instance en son contraire.

Se sentant les porte-drapeaux du bien et du progrès, ces personnages ne se sentent jamais liés par des notions obsolètes telles que la cohérence et la conséquentialité : la fin justifie les moyens, et finalement la fin est simplement la prise de pouvoir par les "bons", c'est-à-dire nous, moi.

Ce qui caractérise les Young Global Leaders, c'est l'union mortelle d'une ambition individuelle irrépressible (résultat éducatif de la compétitivité libérale) et de la certitude apodictique (favorisée par des niveaux abyssaux d'ignorance) d'incarner le Progrès, qui, comme eux, est terriblement pressé d'arriver au but final.

21:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, young global leaders | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

D'après cet article, le néolibéralisme du prétexte de la liberté de l'individu contre l'État en termes de fin de l'histoire prétendue en sachant que le néolibéralisme a besoin de l'État pour assurer la dite liberté des individus, ce qui fait un curieux paradoxe.

Déjà l'on perçoit cette étrangeté depuis les auteurs néolibéraux.

On identifie ici que ce néolibéralisme qui baisse ce qu'était l'État providence notamment dans la santé publique, que ce néolibéralisme est une caution pour l'égoïsme social tout en se redonnant vertu par le wokisme de la dite diversité sociétale réduisant la considération sociale des pauvres.

Le wokisme s'en tient aux minorités ou communautés promues contre les majorités surfaites d'ailleurs en dites discriminations. Ce qui rencontre la réalité de tous les lobbys et d'un faux universel qui défait ce qu'était ou prétendait être les démocraties dites libérales.

Trudeau, Macron représentent ces youngs leaders indifférents aux peuples, nations de leurs États et pays. Macron ignore les Français, valorise tout ce qui en sort dont l'U.E, les migrants. Trudeau avantage les autochtones canadiens pourtant hier écrasés par le même État canadien et avant par les Britanniques, ignore les francophones canadiens dont le Québec sur le fond tout en survalorisant ses propres migrants dans une frontière canadienne trouée également depuis 6 ans.

Néolibéralisme et wokisme sont en symbiose d'autant qu'en France comme au Canada. Les hôpitaux sont négligés et on y voit un manque de soins en urgence que parfois des malades sont mourants sans soins dans ces lieux de soins!

L'article dégage l'imposture d'une gauche devenue néolibérale et wokiste. Non seulement en Europe.

Écrit par : Pierre Bouchart | mercredi, 08 mars 2023

Un des numéros récents de @Ojim.fr propose de mettre un peu de lumière sur "les clubs d'influence", sous forme d'un tableau Excel permettant des recherches par mot clefs : "nom du club" (liste et sources, dans un onglet) ; nom ou prénom pour une recherche plus précise, etc.

Il ne s'agit que d'un outil permettant de mieux (?) appréhender un ensemble de réseaux qui semble avoir une réelle influence sur les affaires dont on nous ressort le plus souvent qu'un discours convenu et tronqué.

Ojim :
"Clubs d’influence, une base de 6000 noms.

Non les cercles et clubs d’influence ne sont pas les maîtres cachés du monde. Ils sont d’ailleurs trop nombreux pour que chacun puisse prétendre au titre suprême. En revanche ils contribuent activement par effet de réseau et de puissance à influencer la marche du monde jusqu’à notre vie quotidienne."
https://www.ojim.fr/clubs-dinfluence-une-base-de-6000-noms/?utm_term=2023-02-15

Lien direct vers la base :
https://www.ojim.fr/clubs-dinfluence-une-base-de-6000-noms/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=clubs_d_influence_une_base_de_6000_noms&utm_term=2023-02-15

Écrit par : Lecteur de l'Ojim | mercredi, 15 mars 2023

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