Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 03 janvier 2025

Blackrock va-t-il sauver l'économie européenne ?

BlackRock-33348-2749784608.jpg

Blackrock va-t-il sauver l'économie européenne ?

L’Ukraine, un boulet autour du cou de l’Europe

Karel Beckman

Source: https://deanderekrant.nl/nieuws/gaat-blackrock-de-europes...

L'économie européenne traverse une période de plus en plus difficile, en grande partie à cause de la guerre en Ukraine. L'économie allemande connaît sa « plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale ». La France, quant à elle, a annoncé des mesures d’austérité sévères et des hausses d’impôts. Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer mise tous ses espoirs sur le gestionnaire d'actifs américain Blackrock.

Le président du Comité militaire de l'OTAN, le vice-amiral néerlandais Rob Bauer, a averti que les Européens devront se serrer la ceinture s’ils veulent sauver l'Ukraine. « Si vous voulez renforcer la résilience et le soutien à l'Ukraine, alors il y aura moins d'argent à dépenser pour d'autres choses », a-t-il déclaré lors d'une conférence dans un think tank à Bruxelles. « Cela nous privera d'une partie de notre luxe, cela exige un sacrifice. Et cela signifie que nous devons prendre des risques. Mais ne pas prendre de risques est le plus grand risque de tous. »

DWO-Teaser-Abstieg-jb-jpg-599663135.jpg

Ce qui est certain, c'est que la guerre en Ukraine affecte de plus en plus l'économie européenne. L'Allemagne, moteur de l'économie européenne, est particulièrement touchée et traverse une crise économique profonde. Le Financial Times (FT) a récemment parlé de « l'économie allemande brisée », confrontée à sa « plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale ». Les secteurs automobile, chimique et de la construction mécanique, qui étaient jusqu'à récemment les piliers du succès économique allemand, sont particulièrement en difficulté.

L'industrie allemande souffre de « coûts énergétiques élevés », rapporte le FT, sans mentionner les sanctions contre la Russie ou le sabotage du gazoduc Nord Stream. Une série de grandes entreprises allemandes ont annoncé des licenciements ces derniers mois : Volkswagen (des dizaines de milliers), Thyssenkrupp (11.000), BASF (2500), Bosch (3500), Ford (2900), Miele (1300), Bayer (1500) et ZF, un important fournisseur de l'industrie automobile (14.000). La personnalité politique allemande Sevim Dağdelen, du parti d'opposition de gauche Bündnis Sarah Wagenknecht, parle de « déindustrialisation massive ». Particulièrement douloureuse est la fermeture annoncée de trois usines Volkswagen. C'est la première fois dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre que Volkswagen, symbole de la puissance économique allemande, doit réduire ses activités.

En France, une crise se profile également. Le gouvernement français doit actuellement payer autant d'intérêts sur sa dette que la Grèce, qui était récemment encore le problème majeur de l'Europe. La France affiche un déficit budgétaire de plus de 6% et a annoncé des coupes budgétaires drastiques ainsi que des hausses d’impôts. L’opposition, tant de gauche que de droite, est furieuse et a promis des actions musclées.

D'autres nuages sombres s’amoncellent à l’horizon. L'Ukraine est un boulet autour du cou de l'Europe. Les pays de l'UE et la Commission européenne ont accordé ces dernières années une aide de 118 milliards d'euros à Kiev, selon les chiffres de l'Institut Kiel pour l'économie mondiale. À cela s'ajouteront 74 milliards d'euros d'engagements au cours des prochaines années. Une part importante de cette aide prend la forme de prêts, mais on peut se demander si l'Ukraine sera un jour capable de les rembourser. Cela ne serait probablement possible qu'en procédant à une grande braderie, comme cela s'est produit en Russie dans les années 1990.

fussball-abstieg_4165005-3477583264.jpg

Une autre menace plane : une possible augmentation des droits de douane américains, que Trump a évoquée. Parallèlement, Trump a annoncé son intention de durcir considérablement la guerre commerciale contre la Chine. Le futur président américain a déclaré dans une interview qu'il imposerait une taxe à l'importation de 100 % sur les biens provenant de pays qui « collaborent à une nouvelle monnaie des BRICS ou à toute autre monnaie menaçant la position du puissant dollar ». Les pays qui osent défier le dollar « ne doivent plus compter sur la possibilité de vendre à l'Amérique », a affirmé Trump. « Ils devront trouver un autre imbécile». Cela équivaut à une déclaration de guerre économique contre une grande partie du monde.

Les dirigeants européens semblent suivre cette position sans discuter, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur les exportations européennes. Selon le commandant de l'OTAN, Bauer, l'Europe n'a pas d'autre choix que de revoir ses relations avec la Chine, étant donné la grande dépendance européenne vis-à-vis des biens et matériaux chinois. « C'est naïf de penser que le Parti communiste chinois n'utilisera pas ce pouvoir », a déclaré Bauer. Les entreprises, selon lui, doivent « se préparer à un scénario de guerre et adapter leurs lignes de production et de distribution en conséquence. Car si ce sont les armées qui gagnent les batailles, ce sont les économies qui gagnent les guerres».

Certains pays – la Tchéquie, la Pologne, la Hongrie et la Serbie – anticipent et achètent massivement de l'or. Ils ont également rapatrié une partie de leurs réserves d'or stockées à Londres. Les économistes Frank Knopers et Sander Boon notent que ces pays d'Europe de l'Est semblent « ne pas craindre une invasion russe. Si c'était le cas, il serait bien plus logique que les pays susmentionnés transfèrent leur or à Londres », écrivent-ils sur leur Substack Boon & Knopers.

Le gouvernement britannique a trouvé sa propre solution pour faire face à la crise économique. Le Premier ministre Keir Starmer s'est tourné vers Blackrock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde. La plateforme médiatique indépendante Open Democracy a publié la semaine dernière un rapport détaillé sur les liens étroits entre Starmer et Blackrock, remontant bien avant les élections de juillet dernier. Le mois dernier, plusieurs dirigeants de Blackrock ont rencontré le Premier ministre britannique à Downing Street pour discuter d'investissements dans l'économie britannique. « La mission de ce gouvernement ne peut réussir qu'à travers une étroite collaboration avec les entreprises et les investisseurs », a tweeté Starmer après la réunion. Le plan du Parti travailliste, écrivait un économiste britannique, semble être « de laisser Blackrock reconstruire le Royaume-Uni ». Blackrock détient des participations dans presque toutes les grandes entreprises britanniques, y compris British Airways, Rolls Royce et AstraZeneca.

Peut-être Blackrock pourra-t-il sauver l'Allemagne après l'Angleterre. L'actuel leader de la CDU, Friedrich Merz, qui a de grandes chances de devenir le nouveau chancelier fédéral au début de l'année prochaine, est un ancien employé de cette entreprise américaine.

Écrire un commentaire