mardi, 25 mars 2025
La fin de la démocratie en Europe et la nouvelle forme de coercition
La fin de la démocratie en Europe et la nouvelle forme de coercition
par Andrea Zhok
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30106-andr...
Avec le vote du Parlement européen en faveur du plan de réarmement (419 OUI, 204 NON, 46 abstentions), je pense que nous pouvons dire que, symboliquement, à partir d'aujourd'hui, la démocratie en Europe a disparu ; déjà flétrie depuis un bon bout de temps, nous constatons amèrement, aujourd'hui, que les pétales secs sont tombés.
Elle n'a pas été remplacée, comme beaucoup le craignaient, par une dictature.
L'histoire prend toujours des formes différentes et surprenantes.
Non, cette fois, la démocratie a été submergée par la conquête, de l'intérieur, des institutions et des médias par l'oligarchie financière et ses bailleurs de fonds.
La manœuvre de contournement est désormais achevée.
Les canaux permettant à la population de s'exprimer de manière politiquement significative ont tous été fermés ou neutralisés. Cela s'est fait en partie en modifiant les lois électorales, en partie en rendant le processus démocratique contestable uniquement par ceux qui disposaient de fonds importants, en partie en occupant le système médiatique à tous les niveaux (et en expulsant ceux qui ne se pliaient pas aux ukases), et en partie en supprimant la nature de tiers que revêtait le système judiciaire, qui est désormais largement politisé.
Les coups peuvent maintenant se succéder de manière de plus en plus violente et effrontée. Contourner les débats parlementaires par des décrets est déjà et sera de plus en plus la nouvelle norme. Tout comme le fait d'empêcher les personnes extérieures de participer au débat public d'abord, aux processus électoraux ensuite.
Qu'elle ait été planifiée de la manière dont elle s'est réellement déroulée ou qu'elle se soit simplement produite, l'affaire de la pandémie a représenté de facto la répétition générale de la militarisation de la société et de l'information : une sorte de loi martiale sans guerre.
Ce tournant avait été précédé de nombreuses étapes intermédiaires, de nombreuses plaintes sur l'inefficacité du rythme lent de la politique, des rituels de la démocratie.
Puis, depuis 2022, la guerre russo-ukrainienne est devenue l'occasion de planter les derniers clous dans le cercueil de la démocratie.
Désormais, il faut s'attendre à ce que les étapes soient de plus en plus rapides.
Entre la grande expropriation des ressources publiques de la crise des subprimes (2008-2011) et la grande expropriation des ressources publiques de la crise du Cov id (2020-2022), une dizaine d'années se sont écoulées. Aujourd'hui, et ce n'est que trois ans plus tard, nous passons à une troisième expropriation colossale au nom de l'urgence guerrière.
Le résultat de ce glissement est transparent et très clair.
Des piliers sociaux fondamentaux comme le système de santé et le système des pensions seront écrasés.
Pour parer le coup, une grande partie de l'épargne privée restante sera drainée des citoyens vers des actifs autres (assurances privées, pensions privées, etc.).
L'immobilier privé, là où, comme en Italie, il est encore important, deviendra d'abord le collatéral nécessaire à la mise en place des financements indispensables pour répondre aux besoins incontournables (santé, études des enfants, survie hors de la sphère productive).
La dernière étape sera bien sûr la soustraction même des biens immobiliers, qui deviendront au contraire le collatéral pour le déboursement de prêts rémunérés par les groupes financiers.
À la fin du processus, les citoyens endettés de diverses manières seront en fait enchaînés, même s'ils sont formellement libres : conditionnés et soumis au chantage à chaque étape. Fin du processus? Jamais!
L'endettement économique irréversible sera la nouvelle forme de coercition. Il ne s'agit plus des modèles désuets de soumission violente, d'esclavage, mais d'un système propre, contractuellement sans exception, et pourtant bien plus rigoureux et détaillé que toute relation serviteur-maître du passé.
Qu'il soit alors décidé d'envoyer les débiteurs/coupables (Schuld) pour être la chair fraîche de la guerre ou le rouage à vie d'une multinationale, ce seront des détails.
C'est l'avenir qui frappe à la porte, et les espaces où il est encore possible de réagir - s'il y en a encore - se referment rapidement.
13:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, coercition, démocratie | |
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