dimanche, 07 septembre 2025
Ombres chinoises
Ombres chinoises
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/ombre-cinesi-2/
De la dernière réunion de l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai) se projettent de nombreuses et grandes ombres.
Pour la plupart, ce sont des ombres chinoises.
Xi Jinping a pris la parole. Et il a parlé longuement, contrairement à ses habitudes.
Un discours programmatique, qui trace l’avenir de l’OCS et, en même temps, révèle entre les lignes le projet d’expansion chinois.
Car Xi apparaît extrêmement déterminé. Il déclare que la Chine, le géant chinois, entend investir, et investir massivement, dans les pays en développement membres ou proches de l’OCS.
Une aide à 360°. Qui représente la réponse chinoise aux politiques mises en place par Washington et les Européens à l’égard du soi-disant Tiers-Monde.
Des politiques qui, soyons clairs, ont toujours été fondamentalement prédatrices.
Visant à dépouiller ces pays de leurs richesses naturelles. Exploitant à la fois une politique culturelle dirigée vers leurs classes dirigeantes, et favorisant la corruption systématique de celles-ci.
L’Afrique en a payé, et en paie encore, les conséquences. Et ce n’est qu’un exemple, certes macroscopique, parmi tant d’autres que l’on pourrait tirer d’Amérique latine et d’Asie.
Attention toutefois à ne pas se méprendre. À ne pas commettre l’erreur simpliste de voir la Chine comme la « bonne » puissance et l’Occident comme le choeur des « méchants ».
Une erreur exactement symétrique à l’autre, seulement en apparence opposée. Celle qui voudrait faire de l’Occident un phare de civilisation, et des autres, tous les autres, des barbares primitifs.
Le discours de Xi Jinping est un discours qui prélude à une action parfaitement politique.
Pékin est conscient de la façon dont les classes dirigeantes du Tiers-Monde sont, fondamentalement, inféodées à la culture occidentale.
Culture qui continue d’occuper une primauté incontestable. Étant la base, le fondement, à partir duquel partent les classes dirigeantes de ces pays. Souvent, sinon toujours, formées aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
Un lien toujours exploité avec une extrême habilité par le néocolonialisme occidental.
Et la classe dirigeante de Pékin est parfaitement consciente de ne pas être compétitive sur ce terrain.
La culture millénaire chinoise n’est en effet ni transférable ni consommable comme la culture de masse produite par la machine anglo-américaine.
Pour donner un exemple, en Afrique, en Asie, en Amérique latine, les bandes dessinées américaines sont répandues. Souvent adaptées aux nouveaux contextes pour pénétrer plus profondément dans ces différentes cultures et les inféoder.
Ainsi, Spider-Man, l’Homme-Araignée, est devenu, pour l’Inde, un garçon bengali qui reçoit ses pouvoirs de la Déesse Araignée.
Un respect formel d’une tradition différente, utile cependant pour véhiculer le modèle globaliste.
Ce n’est qu’un exemple, parmi tant d’autres, et d’ailleurs déjà ancien de plusieurs décennies. Mais il sert à démontrer le net avantage de la culture occidentale sur ses concurrentes potentielles.
À Pékin, ils en sont bien conscients. C’est pourquoi ils misent sur autre chose. Pas sur la culture de masse, mais sur le développement économique. Sur l’expansion d’une zone de bien-être croissante, pilotée et guidée par la Chine.
Parce que la conviction des mandarins de Pékin est que la domination américaine sera progressivement brisée par le développement économique du reste du monde.
Et c’est là-dessus qu’ils misent. Le discours de Xi Jinping en est le clair exemple.
14:45 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, chine, politique internationale, asie, affaires asiatiques | |
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