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mardi, 15 juin 2021

La révolution numérique, nouvelle étape ou fin programmée de la politique ?

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La révolution numérique, nouvelle étape ou fin programmée de la politique ?

par Frédéric Andreu Certains se sont aventuré à établir un lien de cause à effet entre la crise sanitaire Covid 19 et les lois sociétalo-numériques passées en catimini pendant le confinement. La coïncidence est en effet troublante. L'Histoire retiendra qu'une cohorte impressionnante de verrous sociétaux - lois bioéthiques, expérimentation sur les chimères, légalisation de l'avortement à 9 mois, euthanasie, etc - ont été forcées par les votes de députés masqués. C'est le moment de relire "l'ile du Docteur Moreau", chef d'œuvre de H. G. Wells où les hommes-bêtes vivent dans un village et obéissent à « La Loi », un ensemble de règles leur interdisant les comportements primitifs et prônant la vénération de Moreau, qu'ils appellent « Maître ».

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Désormais, d'autres docteurs masqués pourront légalement fabriquer des monstres mi-chèvre-mi mouton, découper des foetus humains ou insérer des capsules sous-cutanées selon les normes imposées par la Silicone Valley. L'ONU parle déjà d'"identité numérique" à hauteur de 2030...

Un tel concentré de lois nous rappelle que les systèmes de domination avancent davantage par sauts qualitatifs que par progression lente. On peut donc parler, à l'instar du président du forum de Davos, de "fenêtre d'opportunité" car elle permet de faire passer tout ce que le contexte habituel n'avait pas encore rendu possible. Logiquement, le Corona aurait dû être l'occasion de revoir la folle politique migratoire de la France, de réformer notre système de santé, de fermer temporairement les frontières ; il a été au contraire le théâtre d'une accélération sans précédent dans le sens du post-humanisme. Cependant, avons-nous assez de distance pour mesurer la nature du saut - le changement de paradigme - que nous venons de franchir ? 

Pour se faire, reportons-nous à une autre époque elle aussi marquée par des soubresauts politiques "irruptifs". La Révolution et le Premier Empire ont été de celles-là dans la mesure où la "dignité royale" a été remplacée par le primat de l'idée et de la propagande d'Etat. On peut en effet penser que cette période préparée par le "soft power" de la philosophie des Lumières a connu son "hard power" pendant la Terreur et les conquêtes napoléoniennes. Pour parvenir à cette lecture, encore faut-il en finir avec cette Histoire-timbres-poste divulguée par les mass-medias. Il faut recourir à Spengler, Toynbee, aux historiens des grands cycles et  à la vision pénétrante de la lecture pour théoriser, c'est-à-dire "voir" l'Histoire. Cette autre manière consiste à repérer les grandes ruptures du passé. Ce sont elles qui aident à anticiper celles du futur. 

Dans cette perspective, les 25 ans de la séquence "Révolution Française-Premier Empire" marquent à mon avis la substitution de l'être organiciste à l'être mécaniciste. Les révolutionnaires ont fait croire (et continuent de le faire) que les sociétés (ce qu'il appellent l'"Homme") fonctionnent "par des idées". La loi Le Chapelier, interdisant les corporations et toutes protections syndicales, rendit impuissants les exploités face aux industriels ; ces interdictions ont été faites au nom de la liberté. Les thuriféraires de la Révolution se battaient pour des "idées", pas pour les peuples. Les anthropologues ont montrés que les sociétés ne fonctionnent pas avec des idées mais en fonction de structures sociales reposant sur l'ordre coutumier et traditionnel. Les opinions se servent d'idées mais le pain se fabrique avec de la farine et des savoirs-faire et non avec des opinions. Au risque de décevoir les adeptes de Napoléon en cette période de commémoration, je dirais que le pouvoir hypercentralisé de Napoléon doublé d'un système de surveillance n'échappe pas à cette conception mécaniciste. Louis-Ferdinand Céline a dit de Napoléon : "il était philosophique" sous-entendant par-là que les rois étaient, eux, "traditionnels".  

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À mon avis, le contexte sanitaire corona-reset et autres Pass Sanitaire marquent un autre changement de paradigme non moins déterminant qui le précédent. Les avancées sociétales de notre temps se font au nom de l'Homme nouveau, émancipé de toutes limites et appartenances locales. Nous basculons sans nous en rendre compte dans l'ère numérique ou "numériciste". Les puces électroniques insérées dans les nouvelles carte d'identité (réduites à la taille d'une carte bleue) sont le prélude à la puce sous-cutanée. Le traçage numérique réalisée dans les portables peut déjà permettre d'exécuter un quidam par drone en appuyant sur un bouton. Le Staline du futur pourra éliminer ses opposants politiques comme s'il jouait avec une Playstation. Plus besoin de Stasi, de Goulag et de mouchards lorsque l'ordinateur relié à un réseau de satellites sera devenu la tour de contrôle de la terre entière.

Le cas français est particulièrement emblématique de cette avancée du plan numérique de domination. Là encore, la France anticipe le nouvel ordre mondial. Avec moins de 20 % de soutien populaire, le pouvoir numérique a fait passer toutes les lois sociétales anti-organicistes, pendant les heures tardives du confinement dans des hémicycles à demi vides et devant des députés masqués. 

Les quelques gouvernements illibéraux qui demeurent en Europe sont conscients du pouvoir numérique, le redoutent. Ils savent que les processus techniques du numérique sont peut être inévitables ; les élites macronoïdes, elles, souhaitent au contraire leur avènement. C'est la toute la différence. Le "Young Leader" Macron restera dans l'Histoire comme le prophète du numérique, comme Mitterrand fut l'apôtre de l'antiracisme ; Chirac, celui du métissage et de la repentance, posture idéologique qui ont toutes en commun de relever de ce que Francis Cousin appelle "la religion du Capital". Le monde que ces élites préparent est un paradis pour les robots, un pays où les êtres génétiques, les hommes de parole et les poètes seront considérés comme surnuméraires. L'arraisonnement numérique est une étape dans un processus de ce que Alain de Benoist appellent la "Forme-Capital". Le déploiement d'un processus qui est selon moi déjà contenu en germe dans le monothéisme. Même dans une société hypersécularisée comme la nôtre, la guerre à laquelle nous assistons reste, d'un certain point de vue, d'ordre théologique. Il s'agit de l'aboutissement d'un messianisme dévoyé. Même dilué à dose homéopathique, ce messianisme-la reste d'essence religieuse. Désormais, la politique consiste de plus en plus à entrer en dissidence face à ce processus numérique, de vivre en marge du système de contrôle. Le seul moyen d'y parvenir pourrait être le contre-réseau et le retour à la communauté de base, c'est-à-dire le retour au réel pré-idéologique et pré-numérique. Frédéric Andreu. Contact : fredericandreu@yahoo.fr

08:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, révolution numérique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook