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vendredi, 12 septembre 2008

Samivel: "Nouvelles d'en haut"

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Samivel: «nouvelles d'en haut»

 

Les fervents de la montagne aimeront l'anthologie de textes de Samivel que les éditions Hoëbeke ont fait paraltre sous le titre Nouvelles d'en haut. Samivel était favorisé de nombreux dons. Il était dessinateur, peintre, cinéaste, photographe, con­férencier et un bon écrivain. Il parcourut de nombreux pays, du Groenland à l'Egypte mais il demeura attaché aux Alpes et lutta pour les préserver des atteintes mercantiles. Philippe Bernard, son préfacier, nous dit: «La notion de sacré induit, très humainement, celle d'iconoclaste et la nature étant, par essence, le paradigme de sacralité dans le panthéisme samivélien, toute atteinte à son integrité tient donc du diabolique. Pour Samivel, il est des hommes qui régressent jusqu'à ne plus se nommer que “bipèdes”. Le prétendu progrès, uniquement dirigé par l'instinct de profit de la néo-société de consommation, spécifiquement urbaine, se voit souvent, chez lui, connoté maléfiquement. L'écrivain s'en justifie amplement et le Samivel polémique n'est pas sans force politique comme nous le verrons plus particulièrement dans notre quatrième partie: “Protéger la montagne”. Car, s'il a commencé à se faire un nom en écrivant sur les joies des sports de montagne, ski et grimpe, il avait tout de suite défini les limites simples de ces joies simples: d'abord respecter la nature pour en recevoir une authentique jouissance (...). Il est l'instigateur de la création du parc national de la Vanoise, il en crée l'affiche et lui offre ses “commandements”, qui seront d'ailleurs repris à l'étranger. Ceci le met en position de pouvoir publiquement s'insurger contre les attaques, abus et viols divers dont sont victimes les espaces déclarés naturels. En homme libre de toute éti­quette, il refusera tout net celle d'écolo qu'il juge de toute façon marquée politiquement, en un mot, récupérée, donc ligotée, donc prisonnière d'un pouvoir, c'est-à-dire, par essence, non libre. Ses cris ne sont pas seulement des cris “contre”, ils sont toujours suivis de propositions, de remèdes aux maux dénoncés. Et, en cela, Samivel a, en toute conscience, fait acte politique». Samivel écrit à propos du mythe des cimes vierges: «L'important, c'est qu'il puisse persister au cœur de tout alpiniste. Plus généralement, il aide les hommes à vivre. On peut déclarer hardiment qu'un monde sans espaces vierges deviendrait mentalement inhabitable, aussi bien pour le poète que pour l'homme de la rue, conformément à des besoins psychologiques au sujet desquels il faut bien hélas constater que l'époque en général et une certaine technocratie en parti­culier marque la plus périlleuse ignorance. Nous répétons: les hommes et plus précisément les jeunes hommes ont besoin de terrains vierges d'expansion pour ne pas sombrer dans le désespoir. Ni la mode, ni les pâmoisons collectives, ni d'habiles mais creuses constructions intellectuelles ne les préserveront». Ce recueil contient aussi des textes très intéres­sants sur La légende dorée de la montagne et sur La Vallée des Merveilles.

 

Jean de BUSSAC.

 

SAMIVEL, Nouvelles d'en haut, Editions Hoëbeke (12, rue du Dragon, F-75.006 Paris), 1995, 247 p., 98 FF.

00:05 Publié dans Alpinisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montagne, alpes, sport, tourisme, nature | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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