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lundi, 11 octobre 2010

Sur le "sauvetage" de la Grèce par la Chine

Sur le « sauvetage » de la Grèce par la Chine

Le Petit Poucet grec, étranglé par sa dette, sera-t-il sauvé par le géant chinois ? « La Chine est l’amie de la Grèce, et c’est dans les moments difficiles que l’amitié s’éprouve ».  Un bel exemple de fraternité. En visite à Athènes, le premier ministre Wen Jibao a annoncé que la Chine « participera à l’achat de nouvelles obligations grecques » quand le pays reviendra sur les marchés financiers, dès l’an prochain.

Ce n’est pas tout. Les deux partenaires prévoient de porter à 8 milliards de dollars (contre 4 aujourd’hui) leurs échanges commerciaux d’ici 2015. Outre deux accords cadre pour développer les investissements chinois en Grèce, Pékin et Athènes ont signé 11 accords commerciaux privés.

Pour la Grèce, actuellement sous perfusion du FMI et de l’Union européenne, ce « vote de confiance » (dixit l’ambassadeur de Chine en Grèce) est une sorte de miracle. Jusque là, tout le monde s’attendait à ce qu’elle fasse défaut dans quelques mois.

Mais la Chine n’apporte pas son aide par amitié ou philanthropie. D’abord, elle met la main sur un certain nombre de secteurs stratégiques (ports, marine marchande, chemins de fer, transport routier, construction, télécommunications, tourisme, matières premières, etc.), qu’elle avait déjà commencé à investir en 2008 avec notamment la concession pour 35 ans de 2 quais du Pirée, le port d’Athènes, au groupe chinois Cosco. Ensuite, la Chine achètera des obligations grecques très juteuses et dont le risque est presque nul grâce à la garantie financière de l’Union européenne. Ce qui fait dire à certains que c’est l’Europe qui finance des investissements chinois qu’elle-même n’a pas su – et aurait dû – faire. Le loup est entré dans la bergerie avec le consentement des moutons eux-mêmes.

En effet, la Chine veut faire de la Grèce sa « porte d’entrée » (son cheval de Troie) en Europe et dans les Balkans. Athènes est la tête de pont des ambitions chinoises sur le Vieux Continent. Non seulement sur le plan industriel et commercial, mais également sur le plan monétaire. Car il sera difficile désormais pour un gouvernement européen d’adresser des critiques à Pékin sur la sous-évaluation du yuan !

Sans compter que ce soutien apporté à la Grèce est peut-être aussi le moyen pour les Chinois de faire sauter le verrou qui empêche l’euro de monter davantage. Et donc de mieux enfoncer l’Europe… Ils l’ont déjà fait avec leurs concurrents japonais en achetant des bons du Trésor pour faire monter le yen, ils le feront également avec les pays périphériques de la zone euro : Grèce, Irlande, Portugal, Espagne, etc.

C’est en tout cas la thèse de Marc Fiorentino. Affaire à suivre !

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