Si le totalitarisme ancien modèle est périmé, il existe des formes de sujétions contemporaines néo-totalitaires. Celles que nous subissons. L’idéologie unique c’est que rien n’est idéologique, c’est le bougisme, c’est la néophilie – ce qui est nouveau est mieux par principe que ce qui existe déjà -, c’est le relativisme culturel – tout vaut tout, un gribouilli vaut Monet, c’est le court-termisme. C’est la gestion de la « fourmilière humaine globale » (Alexandre Zinoviev).
Claude Bourrinet note : « Ce qui singularise le totalitarisme actuel, c’est l’emprise du présent, ou plutôt d’un éternel recommencement du même, la perte de perspective temporelle, vis-à-vis du passé et de la tradition, mais aussi par rapport à un avenir qui ne se décline que sous sa version cataclysmique. L’homme semble fixé à son vide existentiel comme un papillon sans vie. Le totalitarisme contemporain est semblable à une neurasthénie universelle, qui s’alimente des vapeurs de néant. Le totalitarisme ancien assénait les mots comme des massues : c’était pour le faire avancer. Celui d’aujourd’hui dit tout et n’importe quoi, rendant ainsi stérile le langage et impossible tout cheminement. L’on ne sait plus quoi dire. Il n’existe plus aucune source de conviction comme centre du pouvoir. Finalement, on dirait que nous somme revenu aux temps mythiques, mais sans les mythes. »
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