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mardi, 18 juin 2013

JAPON 2013: l’Empire du soleil déclinant

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JAPON 2013: l’Empire du soleil déclinant

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr/
Le Japon sera-t-il le modèle de la décadence occidentale? La conversion de ses dirigeants aux tripotages financiers anglo-saxons, qu’elle soit volontaire, par aliénation, ou obligée, sous l’influence de chantages divers, est étonnante: le saut dans la création monétaire débridée imitant l’escroquerie de la réserve fédérale aura des effets pervers. Pourtant, dans les années 80 tout se présentait bien
 
Le grand ingénieur OHNO et sa révolution organisationnelle.
 
On se souvient que la méthode OHNO eut tant de succès qu’elle transforma toutes les entreprises dans le monde. Elle reposait sur deux piliers : la production juste à temps et l’activation automatique de celle-ci. Dans un pays totalement détruit après la guerre, les entreprises devaient offrir des produits très différents en petites quantités et dans des variétés multiples. 
 

Taiichi Ohno
 
Aussi, l’ingénieur Ohno utilisa-t-il l’expression : penser à l’envers (de l’occident) quand il chercha et trouva comment augmenter la productivité lorsque les quantités produites sont stables. La révolution dans l’organisation se concentra sur la chasse aux excédents, tant de matière que de personnes, ce qui obligea à repenser toute la structure des entreprises pour faire apparaître ces derniers où qu’ils soient, et les éliminer par des adaptations. Bien sûr, le succès japonais d’alors possédait quelques traits spécifiques, en particulier la pratique du marché du travail interne aux organisations, des syndicats d'entreprises avec une éthique coopérative, l’emploi à vie car le Japon manquait alors de main d’œuvre adulte, et un salaire croissant avec l’ancienneté. Ainsi, le Japon transforma le monde. Jusqu’à ce que les voyous de la finance bloquent son développement.
 
La crise asiatique des années 90.
 
Le fondement du pillage de la finance repose sur la création puis la dévalorisation de créances. Ce processus donne vie aux assassins financiers, leur fournit l’oxygène nécessaire à leurs entreprises. Ils gonflent les créances (les croyances en l’avenir radieux d’un secteur, d’un pays, d’une technique) puis les dégonflent en leur faisant perdre toute valeur. Alors ils volent, désarticulent et tuent. Cela permet d’empêcher le développement de zones car celles-ci sont ruinées au moment où les créances sont dégonflées.
 
Le Japon a subi une agression similaire dans les années 90. La finance anglo-saxone voulait déstructurer son économie, l’émietter, la vider de sa substance comme ils le font avec l’Europe moribonde. Le Japon a cependant préféré l’austérité. La déflation s’est effectuée en interne, sans démembrement. Pendant des années, les gains ont servi à compenser la bulle antérieure. Le dégonflement a signifié stagnation. Pendant ce temps, la commission européenne était corrompue pour un prix modique, les frontières détruites par Lord Brittan, l’homme de Rothschild, et la Chine pouvait décoller, écoulant en Europe ses produits puis acquérant peu à peu une technologie que les Européens sont désormais incapables de renouveler car tout le tissu humain, culturel, socio-politique, éducatif s’effrite sous l’œil torve de dégénérés béats placés là par la supra classe financière. Malheureusement, il semble que le Japon ne veuille plus résister.

Un présent qui ne prépare pas l’avenir.
 
D’abord, la population japonaise vieillit. On sait que le nombre de retraités va augmenter et que le système de retraite a placé son épargne dans les titres publics. Le niveau de vie des anciens est donc conditionné par la politique monétaire. On ne sait pas si le désastre de Fukushima, qui va marquer génétiquement la zone pour une assez longue période, résulte d’un phénomène naturel ou si le système HAARP en est la cause. Toujours est-il que le pouvoir politique a voulu tout secouer et s’est lancé dans la production monétaire avec l’allégresse de l’enfant découvrant la machine à fabriquer des bulles de savon. On s’attendra donc à deux phénomènes, au moins: les folies monétaires font croître à court terme les valeurs des actifs, car il faut bien utiliser ces yens. 
 
 
La bourse va donc monter. La rapidité de l’inondation monétaire, sans investissements nouveaux - et rentables - suffisants provoque l’achat d’autres devises, à titre de placements. Le yen baisse. Le premier ministre, nouveau converti aux béatitudes monétaristes, espère que cela maintiendra un écart constant entre le yen et les autres monnaies soumises au même phénomène de production inflationniste. Aucun effet sur les exportations et importations n’en est attendu. Il est probable qu’une partie des yens émis sera convertie en devises d’autres zones, et que ces capitaux entreront dans des fonds souverains, peut-être pour acheter, eux-aussi, des terres, immeubles, etc. puisque tout est à vendre, surtout en Europe où les gagistes des ministères bradent tout pour se remplir les poches. 
 
L'Humain avant tout
 
La production de yens répond à la production de dollars, livres, etc. dans un monde dominé par les faux-monnayeurs. Il est regrettable que l’élite japonaise n’ait pas plus d’idées que Bernanke. Les modèles de développement sont à réinventer. La grande innovation japonaise d’après-guerre a porté ses fruits. Mais les pillards veillent et gardent le même cap: étouffer tout ce qui est humain car ils s’éduquent à cela.  Aucune réforme pertinente, tant dans la finance que dans l’éducation, dans les retraites comme dans l’écologie n’a jamais été décidée au Japon ou en Europe depuis la victoire de la finance mondialiste. Il faut repenser le développement car ni le FMI, ni l’OMC et ses démolisseurs, ni les tueurs en série des associations de financiers n’amélioreront le sort de quelque humain que ce soit. Ces institutions ont été pensées par des trafiquants pour assurer leur domination. Il ne faut jamais cesser de regarder du côté de la Grèce antique, seul moment où l’homme a été considéré comme la mesure de toute chose. Et non le dollar, le yen ou l’euro.

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