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mercredi, 02 avril 2014

Syrie-Turquie : les guerres d'Erdogan

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Syrie-Turquie: les guerres d'Erdogan
 
Les autres municipales qui peuvent sanctionner un pouvoir contesté

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
 
Erdogan peut prendre le risque d’une guerre contre la Syrie et la provoquer artificiellement pour faire oublier les scandales et une contestation de sa politique dans la rue et dans les urnes. Face à la fuite en avant du premier ministre islamiste et la radicalisation d’un régime de plus en plus aventuriste on aimerait rappeler certaines analyses.

Erdogan, c’était dans le monde musulman la preuve qu’une démocratie islamiste était possible comme il y avait une démocratie chrétienne. L’islam modéré, nous disait-on, pouvait être conforme à la démocratie et un modèle pour les autres pays arabo-musulmans, avec un rôle de modération. Encore une fois, les benêts de la démocratie et leurs idiots utiles des médias se sont trompés.

Empêtré dans des scandales à répétition, Erdogan tord le cou aux dernières libertés turques et semble préparer une guerre de diversion en Syrie. Face aux scandales, Recep Erdogan joue sa survie et entraîne la Turquie dans sa dérive. L’instabilité et la violence politique ressurgissent. La mise au pas de l’armée a laissé les coudées franches à Erdogan qui a éliminé les derniers contre-pouvoirs. Ses adversaires, le parti kémaliste en tête, ont dénoncé « un coup d’Etat civil ». Cette manœuvre consacrée par le référendum de 2011 a permis au gouvernement de réformer partiellement la Constitution et de prendre le contrôle des hautes cours de justice, notamment pour neutraliser la Cour constitutionnelle qui avait failli dissoudre l’AKP, accusé d’« activités antilaïques » en 2008. De nombreux officiers impliqués  sont sortis de prison  et ont promis de poursuivre leur combat contre Erdogan. Un retour des militaires dans le jeu politique n’est plus à exclure

L’AKP aborde les scrutins électoraux à venir en position de favori. Les municipales du 30 mars seront suivies d’une présidentielle, en août, puis de législatives, d’ici à 2015, et l’opposition, fractionnée et prisonnière de ses propres luttes internes, ne semble pas en mesure de proposer une alternative. Le principal adversaire de M. Erdogan est le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, qui après dix ans d’étroite collaboration, souhaite en finir avec l’ère Erdogan. Il serait temps.

La tension est montée d'un cran en Turquie avec le muselage des libertés et la révélation de nouvelles écoutes de membres du gouvernement. Selon le quotidien kémaliste Cumhuriyet, il s'agit d'une "bombe", d'un "scandale historique". 

En effet, le contenu des conversations qui ont eu lieu le 13 mars dernier au plus niveau concernant l'engagement de la Turquie dans le conflit syrien a été diffusé sur YouTube. Selon ces enregistrements qui révèlent la faiblesse de l'État mis sur écoute, le ministre des Affaires étrangères, le chef des services secrets et le numéro deux de l'état-major de l'armée turque auraient discuté d'un plan visant à provoquer une intervention militaire turque en Syrie, au besoin en créant des prétextes pour intervenir.
 
Le prétexte serait la menace qui pèse sur le mausolée ottoman de Suleyman Shah située dans le nord du pays, non loin d'Alep, considéré selon le droit international comme territoire turc et qui est sous la menace de radicaux islamistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
 
Une bonne guerre bien morale pour faire oublier ses échecs…. Ils sont incroyables ces Turcs !

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