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vendredi, 20 décembre 2024

Du badge de l'État islamique au relooking médiatique: comment le courant dominant pratique la cosmétique de guerre

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Du badge de l'État islamique au relooking médiatique: comment le courant dominant pratique la cosmétique de guerre

Source: https://report24.news/vom-isis-patch-zum-pr-makeover-wie-...

Dans le monde surréaliste du reportage de guerre, un phénomène remarquable se répète: les médias occidentaux jouant les conseillers en image pour des groupes de combat aux comportements problématiques. Le dernier exemple en date est celui d’un correspondant d’ABC qui attire subtilement l’attention des "rebelles modérés" en Syrie sur leur symbolique liée à l'État islamique (ISIS), rappelant étrangement une mise en scène similaire observée en Ukraine.

En 2021 encore, les médias occidentaux rapportaient de manière critique l’utilisation ouverte de symboles d’extrême droite par le régiment Azov. Cette unité, arborant le symbole du Wolfsangel – un emblème connu de l’époque nazie – dans son insigne, était qualifiée d’extrémiste dans de nombreux reportages. En 2018, le FBI l’avait désignée dans un rapport comme une "organisation paramilitaire nationaliste".

Cependant, avec le début de l'opération militaire spéciale de l'armée russe, une métamorphose médiatique notable s’est opérée. Les "combattants d’extrême droite" sont soudain devenus des "défenseurs héroïques de Marioupol". Le symbole du Wolfsangel a disparu – tout comme la "Soleil noir" et d’autres emblèmes similaires – peu à peu des reportages, tandis que les critiques s’atténuaient. Un exemple typique de recodage médiatique.

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Ce schéma se répète maintenant en Syrie. James Longman, correspondant en chef d’ABC News pour les affaires internationales, démontre involontairement comment cette correction d’image fonctionne en pratique. "Le logo de l’État islamique pourrait être mal interprété en Occident" – une façon diplomatique de dire : "Changeons l’apparence". Ali Abunimah, d’Electronic Intifada, résume bien la situation: "Les combattants interprètent ses commentaires comme un conseil amical sur leur présentation". La comparaison avec le régiment Azov s’impose, ce dernier ayant également adapté son apparence extérieure, tout en maintenant une orientation idéologique largement inchangée.

Cette forme de cosmétique journalistique suit un schéma inquiétant : ce qui était considéré hier comme extrémiste devient aujourd’hui acceptable grâce à une mise en scène médiatique habile. Le symbole du Wolfsangel disparaît, l’emblème ISIS est retiré – mais le problème de fond demeure. Des changements cosmétiques ne constituent pas des réorientations profondes.

C’est une forme de journalisme qui masque davantage la réalité qu’elle ne la révèle. Alors qu’en Ukraine, le régiment Azov a été réhabilité par les médias, nous assistons désormais en Syrie à un processus similaire de requalification des jihadistes les plus brutaux. Les médias occidentaux semblent agir moins comme des observateurs critiques que comme des conseillers en relations publiques. Ironiquement, tandis que la Russie exploite évidemment cette évolution à des fins de propagande, les médias occidentaux sapent leur propre crédibilité. Une chose est claire : un loup déguisé en mouton reste un loup – que ce soit à Marioupol ou en Syrie.

Grande-Bretagne: relations diplomatiques avec les rebelles syriens

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Grande-Bretagne: relations diplomatiques avec les rebelles syriens

Source: https://unser-mitteleuropa.com/154204

Selon David Lammy, chef du ministère britannique des Affaires étrangères, la nouvelle organisation dirigeante syrienne, « Hayat Tahrir al-Sham » (HTS), reste inscrite sur la liste noire du gouvernement britannique. Cependant, cela n’exclut pas que Londres ait établi des relations diplomatiques avec cette organisation, ce qui est désormais le cas.

Lammy a déclaré à la « BBC »: « La Grande-Bretagne souhaite instaurer un gouvernement représentatif et non exclusif en Syrie, mais également sécuriser les stocks d’armes chimiques syriens afin que personne ne puisse les utiliser. Londres vise aussi à mettre fin à la violence en Syrie. »

Ainsi, le gouvernement britannique s’efforcera de… « communiquer avec HTS par tous les canaux possibles, y compris diplomatiques et de renseignement, dans les domaines où cela est nécessaire » – a ajouté le ministre britannique des Affaires étrangères.

Bien que le « HTS » reste pour le moment sur la liste des organisations interdites, car le groupe « est issu du réseau terroriste Al-Qaïda », responsable de la mort de nombreuses personnes en Grande-Bretagne, Londres souhaite désormais juger le « HTS » sur ses actes, a poursuivi Lammy.

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Groupe terroriste interdit depuis 2012

En 2012, le gouvernement britannique avait désigné le « HTS » comme une organisation terroriste en vertu de la loi antiterroriste et interdit toutes ses activités au Royaume-Uni, le groupe ayant été lié par le passé à Al-Qaïda. Cependant, le « HTS » a rompu ses liens avec ce réseau terroriste en 2016.

Selon la législation antiterroriste britannique, il est illégal d’être membre d’un groupe figurant sur la liste des interdictions ou de soutenir activement ses activités. Ces infractions sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison.

Parmi les 79 groupes figurant sur la liste des interdictions, on trouve, en plus du « HTS », le mouvement islamiste radical « Hamas » dans la bande de Gaza, la milice chiite libanaise « Hezbollah », alliée à l’Iran, le groupe jihadiste « État islamique » et le groupe de mercenaires russe « Wagner ».

Rapprochement prudent

Pat McFadden, ministre britannique chargé des relations intergouvernementales, a également déclaré récemment à la « BBC » que le gouvernement britannique « envisageait », s’il était nécessaire, de continuer à classer le groupe syrien comme une organisation terroriste.

McFadden, le deuxième plus haut fonctionnaire du Cabinet Office après le Premier ministre Sir Keir Starmer, a ajouté que le chef du « HTS », Abu Mohammed al-Julani, s’était…

…« distancé de certaines déclarations qu’il avait faites dans le passé »…

…et avait désormais fait des « déclarations appropriées » concernant la protection des minorités et le respect des droits humains.

Cependant, Starmer a rapidement précisé que « retirer le HTS de la liste des organisations terroristes n’est absolument pas à l’ordre du jour ».

Il y a déjà des contacts personnels

Des images diffusées par « HTS » montrent désormais son dirigeant, Ahmad al-Sharaa, lors d’une rencontre avec des hauts responsables dans la capitale syrienne, Damas. Parmi les personnes présentes sur ces photos figure notamment Ann Snow, envoyée spéciale britannique pour la Syrie.

mercredi, 18 décembre 2024

Politique énergétique et instabilité en Syrie

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Politique énergétique et instabilité en Syrie

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/10/energiapolitiikkaa-ja-...

La chute du régime d’Assad et le passage (du moins pour l’instant) de la Syrie aux mains des rebelles islamistes ont surpris beaucoup de monde. Dans une tentative de comprendre ces événements qui furent rapides, toutes sortes de théories et d’hypothèses ont été avancées, mais la majorité des informations reste pure spéculation, faute de faits concrets.

Il y a des années déjà, on estimait que la « guerre civile » syrienne avait éclaté lorsque Assad avait refusé le projet de gazoduc soutenu par l’Occident, le Qatar et la Turquie. Ainsi est née la narration médiatique dominante d’un « régime tyrannique » contre lequel luttait « l’opposition syrienne », avec ses casques blancs. Dans cette théorie, la Russie serait intervenue pour consolider ses propres intérêts en matière de politique énergétique.

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Tout le tumulte dans la région trouve ses origines dans le programme américain Timber Sycamore, qui a financé et armé divers groupes combattant le gouvernement syrien. Les vassaux occidentaux, à savoir l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et la Jordanie, ont également soutenu les rebelles. Israël, fidèle à sa politique, a soigné dans ses hôpitaux des terroristes qui combattaient Assad.

Après la chute de Damas ce week-end, les forces israéliennes se sont empressées de pénétrer plus profondément en Syrie. L’armée de l’air israélienne a déjà effectué plus d’une centaine de frappes aériennes contre des cibles militaires. L’armée sioniste a détruit des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes de défense aérienne et des dépôts d’armes, sous prétexte d’assurer sa propre sécurité.

Il s’agit de l’une des plus grandes opérations offensives de l’histoire de l’armée de l’air israélienne. Contrairement à ce que les États-Unis avaient fait en se retirant d’Afghanistan, aucun équipement militaire fonctionnel n’a été laissé au nouveau gouvernement. Il est donc probable que les rebelles islamistes ne puissent pas établir un émirat en Syrie à l’image de ce que fit le mouvement taliban.

Israël ne souhaite ni une Syrie forte ni unifiée. Son plan serait plus compatible avec une région plongée dans l’instabilité. La Syrie pourrait devenir une nouvelle Libye, où des seigneurs de guerre et divers groupes s’affronteraient, tandis qu’à proximité, un État sécuritaire extrémiste juif étendrait ses colonies. Qu’adviendra-t-il alors des ambitions ottomanes d’Erdoğan dans cette équation?

Selon l’Arabie saoudite, les sionistes cherchent à saboter les possibilités pour les Syriens de retrouver des conditions de vie sûres. L’Irak et le Qatar ont également condamné les actions d’Israël, mais qui pourrait réellement empêcher le régime de Tel Aviv d’agir ? L’administration Biden prétend soutenir le nouveau gouvernement syrien.

Les hauteurs du Golan, illégalement occupées, sont désormais considérées par les sionistes comme une « partie intégrante de l’État d’Israël ». Israël a annexé les hauteurs du Golan syrien en 1981, après quoi la compagnie énergétique américaine Genie Energy, appartenant à des intérêts judéo-américains, a commencé à y forer du pétrole. L’intérêt de diverses parties pour la Syrie semble être lié non seulement à des objectifs géopolitiques, mais aussi à des projets énergétiques, notamment pétroliers et gaziers.

Quel que soit l’avenir de la Syrie, les 54 années de règne de la famille Assad ont pris fin. Né en 1965, Bachar al-Assad a au moins évité le sort de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, obtenant un refuge en Russie, où lui et sa famille pourront mener une vie luxueuse à l’abri de la politique.

lundi, 16 décembre 2024

Kiev a directement aidé les rebelles syriens

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Kiev a directement aidé les rebelles syriens

Par Guido Olimpio

Source : Guido Olimpio & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/kiev-ha-aiutato-i...

C’est une information qui refait surface, cette fois dans le Washington Post: Kiev aurait apporté une aide directe aux rebelles syriens en leur fournissant des drones utilisés lors des premiers assauts. Une contribution “limitée”, écrit David Ignatius, un commentateur bien informé, mais qui confirmerait une stratégie annoncée depuis plus d’un an par l’Ukraine.

Un groupe de conseillers ukrainiens est arrivé dans la région d’Idlib quelques semaines avant l’offensive sur Alep et a livré environ 150 “drones-kamikazes”, des modèles similaires à ceux utilisés contre les Russes. Cette opération aurait été supervisée par une vingtaine de militaires de l’unité spéciale Khimik, relevant du GUR, le service de renseignement de Kiev.

Le journaliste retrace également plusieurs étapes ayant précédé cette mission. En avril 2023, Kyrylo Budanov, chef des services de renseignement militaire ukrainiens, déclarait ouvertement que ses agents frapperaient la Russie “partout dans le monde”. Une affirmation suivie de signalements sur le terrain, suggérant des interventions possibles d’“opérateurs” en soutien aux forces gouvernementales au Soudan contre les milices soutenues par Wagner, ainsi qu’au Mali pour assister les rebelles dans des embuscades visant des mercenaires et des forces gouvernementales alliées au Kremlin.

En juin de cette année, le Kiev Post avait consacré un long article à l’engagement de l’Ukraine en faveur des insurgés syriens, illustré par des photos et vidéos de raids utilisant des drones. Quelques mois plus tard, des rumeurs faisaient état de l’envoi de 75 appareils de ce type. Ces révélations se sont entremêlées aux accusations explicites des Russes sur une coopération entre l’opposition syrienne et Kiev. En septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait publiquement formulé ces accusations. Toutes les indications pointaient dans la même direction: un présumé accord entre Kiev et HTS (Hayat Tahrir al-Sham) dans la région d’Idlib. Toutefois, des blogueurs militaires russes ont minimisé le rôle de l’Ukraine, tandis que certains observateurs occidentaux exprimaient des doutes.

L’histoire, au-delà de l'article du Washington Post, soulève plusieurs points :

    - Les insurgés utilisaient déjà des drones bien avant les Ukrainiens, comme de nombreux mouvements au Moyen-Orient.

    - Il ne fait aucun doute que Kiev a acquis une grande expertise dans ce domaine et aurait pu aider ses alliés ponctuels à perfectionner une arme qui s’est avérée très efficace. En effet, les insurgés auraient mis en difficulté les loyalistes grâce à une utilisation massive de ces systèmes contre les blindés.

    - Le GUR a un intérêt propagandiste à démontrer sa capacité à poursuivre l’adversaire sur des fronts éloignés. Il est également clair que les services de renseignement ukrainiens privilégient des actions spectaculaires, dont l’impact stratégique peut être limité, mais qui servent à maintenir le moral.

    - Enfin, il reste à savoir si le renseignement de Kiev agit réellement (le Washington Post semble en être certain) ou s’il entretient simplement les rumeurs sur son implication.

C’est un jeu toujours risqué, comme le rappelle le sabotage du Nord Stream. Cet incident, initialement imputé aux Russes, a par la suite été attribué aux services ukrainiens, qui auraient agi, selon les versions, de manière autonome ou avec l’accord des autorités politiques en s’appuyant sur un commando. Cette ambiguïté fait partie du “schéma” classique de la guerre de l’ombre entre services secrets.

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Syrie, Qatar, Turquie, gazoducs: la partie durera encore très longtemps...

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Syrie, Qatar, Turquie, gazoducs: la partie durera encore très longtemps...

Par Pierluigi Fagan

Source : Pierluigi Fagan & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/partite-lunghe

À une question précise posée tout récemment, le ministre turc des ressources naturelles a répondu ce qui suit lorsqu’on a évoqué le vieux projet du gazoduc Qatar-Turquie (passant par la Syrie): «Pour une Syrie qui a atteint l’unité et la stabilité, pourquoi pas?». Il a ajouté: «Si cela se produit, la route doit être sécurisée. Nous espérons que ce sera le cas, car c’est notre souhait». De quoi s’agit-il?

Certains analystes avaient jadis identifié ce projet, refusé à l’époque par Assad, comme la véritable cause sous-jacente à ces années sanglantes de conflit qui ont ravagé la Syrie, guerre interne menée par l'intervention de milices djihadistes. L’an dernier, après 12 ans, la Ligue arabe avait réintégré Assad dans son cercle à la majorité, malgré l’opposition marquée du Qatar. De plus, on rapporte plusieurs tentatives récentes d’Erdogan pour conclure un accord avec Assad; elles ont toujours été repoussées.

Un troisième indice (incertain) concerne la possible affiliation de HTS (Hayat Tahrir al-Sham) d’al-Jolani aux Frères musulmans. Après de nombreuses volte-face qui ont fait passer HTS d’un mouvement proche d’al-Qaïda à une entité encore mal définie, certains analystes estiment qu’il pourrait être lié au Frères musulmans, traditionnellement soutenus par le duo Qatar-Turquie. Le conflit syrien, en tant que « guerre civile » (donc dans sa dimension interne), remonte à la forte opposition entre le parti Baath, arrivé au pouvoir par un coup d’État militaire, et les FM (conflit qui a notamment été visibilisé par le massacre de Hama, causant entre 10.000 et 25.000 morts).

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Les premières déclarations d’al-Jolani en Syrie concernant les intentions politiques pour un nouvel État syrien semblaient improbables à beaucoup, amalgamant des salafistes politico-militaires comme les FM avec des groupes uniquement militaires (comme al-Qaïda ou Daech). Cependant, elles paraissent alignées sur l’idéologie des FM, qui vise à instaurer un État islamique par des moyens politiques et constitutionnels, idéalement par des élections régulières, comme celles qui ont porté Morsi au pouvoir en Égypte (avant d’être renversé en 2013 par un coup d’État de Sissi, soutenu par l’Occident).

Deux derniers points :

    - Ce supposé projet de gazoduc, ou du moins son concept, pourrait être une carte utilisée par la Turquie et le Qatar pour s’insérer dans les réarrangements régionaux initiés par l’accord d’Abraham (sous Trump) et poursuivis par la « Route du coton » (sous Biden). Cette idée sous-tend la guerre qu’Israël a menée contre Gaza et le Hamas, le Liban et le Hezbollah, et maintenant la Syrie, avec un œil sur l’Iran. Aucune de ces initiatives ne pouvait se concrétiser sans réduire les interférences iraniennes, comme Netanyahu l’a souvent déclaré à l’ONU, cartes et marqueurs à l’appui. Cependant, ce projet marginaliserait la Turquie et surtout le Qatar, qui a perdu son levier local qu’était le Hamas (lui-même proche des FM). En créer une alternative permettrait de proposer un élargissement du projet et d’y être inclus d’une manière ou d’une autre.

    - L’idée initiale du gazoduc qatari, exploitant le plus grand gisement de gaz naturel connu (South Pars/North Dome, partagé entre le Qatar et l’Iran), prévoyait un passage par l’Arabie saoudite. Mais cela semble improbable, l’Arabie saoudite ayant son propre projet aligné sur une stratégie de pacification régionale avec des débouchés en Israël. Bien que les relations entre l’Arabie saoudite et le Qatar se soient quelque peu normalisées, les tensions persistent entre les deux, notamment quant à l’hégémonie religieuse à exercer au sein de l’islam. Une alternative serait de passer par l’Irak, ce qui nécessiterait un accord avec l’Iran. Les relations entre le Qatar et l’Iran étant historiquement excellentes, une coopération entre la Turquie et l’Iran pourrait émerger dans le nouveau contexte multipolaire.

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Ce tracé pourrait se connecter au projet Nabucco turc, apportant de l’énergie en Europe pour remplacer les flux russes.

Enfin, bien que le maintien au pouvoir d’Assad ne plaise pas à la Russie et à l’Iran, une telle solution déplairait encore plus à l’Égypte. Selon le Wall Street Journal de la semaine dernière, l’Égypte et la Jordanie auraient conseillé à Assad de se retirer volontairement en formant un gouvernement légitime en exil. Assad, cependant, a remporté les dernières élections avec 88,7 % des voix. Pour les stratégies fréristes, la légitimité est essentielle.

On peut le dire, la partie durera encore très longtemps…

20:11 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, turquie, qatar, gaz, gazoducs, proche-orient, levant, hydrocarbures | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 11 décembre 2024

Néo-ottomanisme et Grand Israël

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Néo-ottomanisme et Grand Israël

par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/neo-ottomanesimo-...

Dans peu de temps, les « héroïques rebelles syriens » (il faudrait aussi évaluer combien d'entre eux sont réellement syriens) seront à nouveau définis comme des terroristes dans nos médias (sans doute lorsqu'ils auront rempli leur rôle et ne seront plus d'aucune utilité pour Tel Aviv et Washington - ce dernier est probablement déjà agacé par l'absence de menaces envers les bases russes). Entre-temps, par précaution, Israël lui-même a jugé bon de détruire, par des opérations aériennes ciblées et massives, des dépôts d'armes et des structures logistiques de la défunte armée arabe syrienne, afin d'éviter de dangereuses surprises et (peut-être) que certaines de ces armes ne parviennent au Liban en profitant du chaos. 

L'objectif sous-jacent reste de maintenir la Syrie dans un état de « failed state » (fragmenté sur le plan ethnique et sectaire) en exploitant les innombrables ouailles des groupes d'opposition à Bachar el-Assad, où l'on trouve aussi des acronymes moins enclins à la confrontation ouverte avec l'Iran et le Hezbollah (plutôt les plus proches du Qatar), ainsi que d'importants savants sunnites ayant une audience notable (je pense à Muhammad Yaqubi, opposant à la fois à Assad et à l'autoproclamé « État islamique » d'Abou Bakr al-Baghdadi). Il va sans dire que, de tous ces groupes, les premiers arrivés à Damas (HTS et associés) sont sans doute les pires.

Il reste encore beaucoup de choses à examiner dans l'histoire des derniers mois de la Syrie baasiste (entre le refroidissement des relations avec le soi-disant « axe de la résistance », la recherche d'un soutien auprès des monarchies du Golfe qui n'est jamais arrivé, et le refus d'une solution négociée avec la Turquie). Par ailleurs, comme nous l'avons dit à d'autres occasions, le néo-ottomanisme et le Grand Israël peuvent être des projets géopolitiques (et messianiques-religieux pour l'Etat hébreu) potentiellement conflictuels, notamment en ce qui concerne les corridors de transport de gaz et la relation avec les Kurdes (une ressource de longue date de l'Occident et d'Israël, particulièrement mal aimée d'Ankara). L'affrontement ouvert entre l'Armée syrienne libre (soutenue par Ankara) et les Forces démocratiques syriennes (à majorité kurde et soutenues par les États-Unis) est imminent.

Il ne fait aucun doute qu'Israël utilisera les combattants du HTS contre le Hezbollah puis, profitant du chaos syrien, tentera de placer son parapluie au-dessus de Damas (la zone tampon, au-delà du Golan, envisagée par Tsahal se trouve juste à la périphérie de l'ancienne capitale de la Syrie) ; une autre raison de conflit potentiel avec Ankara.

Néanmoins, il est assez inexplicable que certains membres du Hamas (en particulier de son aile politique qui, il convient de le souligner à nouveau, est différente de son aile militaire) puissent croire que le changement de régime en Syrie profitera à la cause palestinienne. En fait, nous sommes confrontés à une tragédie qui n'est pas sans rappeler « Septembre noir » pour les Palestiniens. La destruction de la Syrie est une victoire stratégique clé pour Israël. Dans le même temps, elle améliore le statut de l'Irak (qui connaît une croissance démographique et économique rapide), qui a construit une partie de son existence historique en opposition à la Syrie depuis l'époque des dynasties califales omeyyades et abbassides. L'Irak, en particulier, pourrait rapidement redevenir une cible pour la rage destructrice de l'Occident.

L'Iran, le Convive de pierre

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L'Iran, le Convive de pierre

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-convitato-di-pietra/

Netanyahou jubile. La défaite d'Assad en Syrie signifie l'élimination d'un des principaux ennemis d'Israël. Et surtout la rupture d'un équilibre militaire qui durait depuis cinquante ans. Et qui représentait encore et toujours une épine dans le pied de l'État juif.

Une grande réussite, à n'en pas douter. Un beau cadeau à l'approche de la fête de Hanoukka.

Le dirigeant israélien a ainsi regagné en popularité auprès de ses concitoyens, et fait taire, pour l'instant, les nombreuses voix, même autorisées, qui voulaient le destituer. Et qui lui trouvent maintenant des excuses pour un certain nombre de méfaits.

Bien sûr, des critiques subsistent. Mais, apparemment, la plupart des Israéliens sont avec lui. Et c'est ce qui compte, au final.

Le rôle d'Israël dans la défenestration de l'encombrant voisin qu'était Assad reste, délibérément, entouré de brouillard. Mais, incontestablement, Tel Aviv a joué un rôle non négligeable dans l'affaire.

Et elle représente une pièce maîtresse dans la guerre que mène Netanyahou.

La guerre contre le "Front chiite" (appelons-le ainsi). Et ses alliés dans le monde arabe.

Un front avec les milices du Hezbollah libanais, les Alaouites syriens d'Assad et, comme allié, le Hamas dans la bande de Gaza. Le tout sous le parapluie protecteur de Téhéran, la véritable menace pour Israël. En quelque sorte, le convive de pierre dans la situation actuelle.

En quelques semaines, Bibi a mis le Hezbollah sur la défensive au Liban. Et en grande difficulté. Abandonnant, de fait, Assad à son sort, face aux nombreux ennemis, notamment les djihadistes sunnites, qui ont désormais pris le pouvoir à Damas.

Quant au Hamas, son sort semble scellé depuis longtemps. Le dessein du gouvernement de Tel Aviv est, de manière flagrante, de prendre le contrôle total de la bande de Gaza. Il s'agit d'éliminer la menace palestinienne et de laisser la place aux colons juifs, qui comptent parmi les principaux soutiens de Netanyahou.

En outre, il est clair que même en Cisjordanie, ce qui reste de l'Autorité palestinienne, bien qu'elle ne se soit pas rangée du côté de Téhéran, sera réduit au minimum. Une sorte de réserve indienne, contrôlée par les Israéliens.

Bibi et ses collaborateurs ont été clairs. Il ne doit plus être question d'un véritable État palestinien.

Bien sûr, Netanyahou ne cache pas les difficultés qui subsistent sur le terrain. Et, en offrant le rameau d'olivier aux sunnites, aux druzes et aux chrétiens de Syrie, il profère une menace voilée. Et pas si voilée que cela.

Israël est prêt à repousser toute attitude menaçante. Sans hésiter.

Quant aux Alaouites d'Assad, ou ce qu'il en reste, il n'en parle pas. Les djihadistes régleront leur compte. Et ce sera probablement un massacre.

Incontestable, cependant, qu'avec l'éviction d'Assad, le gouvernement de Tel Aviv a obtenu, plus ou moins indirectement, un grand résultat.

Mais il est clair que ce résultat a été déterminé par des accords internationaux, notamment entre Moscou et Washington. Des accords qui ont convaincu Poutine d'abandonner le président syrien à son sort. En échange de quoi? Nous le verrons dans les mois à venir.

L'énigme de Téhéran demeure. Certes, il est incontestable que les Iraniens ont subi, bien qu'indirectement, une défaite considérable au Liban et, surtout, en Syrie.

Et leur attitude, prudente et tendant à éviter toute implication directe, le prouve.

Il reste cependant à savoir si cela est dû uniquement à la reconnaissance d'un moment de difficulté internationale, ou à une confrontation interne au sein des élites de Téhéran. Entre les anciens ayatollahs, affaiblis par l'âge et le déclin d'Ali Khamenei, et un nouveau groupe dirigeant, plus intéressé par les affaires et le commerce, qui est arrivé au sommet de la République avec le président Masoud Pazeshkian.

Netanyahou espère et parie probablement sur la seconde hypothèse.

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Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

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Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/ankara-e-tel-aviv-si-spartiscon...

Ce ne sont probablement pas Erdogan et Netanyahou qui s'affronteront. Au contraire, ils continueront à faire des affaires ensemble. En haut et en bas du comptoir, comme c'est le cas depuis un an: depuis Ankara, Erdogan a tonné contre le boucher de Tel-Aviv, jurant qu'il romprait toutes les relations d'affaires avec les criminels israéliens. Puis il a continué à vendre tout ce dont Netanyahou avait besoin pour poursuivre le massacre à Gaza.

Les pays arabes et l'Iran ont fait de même: les affaires sont les affaires et elles sont plus importantes que des milliers d'enfants palestiniens assassinés.

Désormais, la Turquie et Israël se partageront également la Syrie. Tel Aviv pour la prévention et la sécurité contre le Hezbollah ou les djihadistes qui ont occupé Damas. Ankara pour la prévention et la sécurité contre les Kurdes. Bref, ils ne le font pas pour des raisons coloniales, mais seulement pour se défendre. Seuls les politiciens italiens le croient ou font semblant de le croire. Minus quam.

Mais la Turquie et Israël ont des objectifs, réels, qui amèneront les deux pays à un conflit final. Netanyahou n'avait pas encore fini de célébrer l'élimination d'Assad qu'il commençait déjà à spéculer sur la nécessité d'aider les Kurdes à créer un État indépendant en Syrie. Tout cela pour menacer Ankara et favoriser l'établissement du Grand Israël.

A l'inverse, il n'est certainement pas nouveau qu'Erdogan rêve d'une reconstitution de l'Empire ottoman. En incorporant la Syrie, mais aussi en étendant son contrôle sur la Libye et en jouant un rôle de premier plan en Asie centrale. Là où il exerce déjà une influence sur l'Azerbaïdjan.

Leurs objectifs respectifs vont donc se télescoper. Avec des conséquences difficiles à prévoir. Car Israël, soutenu militairement par Washington, n'est pas membre de l'OTAN. Mais la Turquie l'est. Par conséquent, au premier missile tiré de Tel Aviv, ou à la première frappe comme les pro-israéliens du Tg5 appellent les bombardements contre les Palestiniens, tout le front de l'OTAN devrait intervenir contre Israël.

C'est risible rien que d'y penser. Et Erdogan, qui essaie également de maintenir de bonnes relations avec Moscou, le sait très bien. Et si les Russes conservent leurs bases en Syrie, la Turquie pourra les utiliser.

Bien entendu, cette menace de guerre en Méditerranée laisse la politique italienne totalement indifférente. L'époque de Craxi et du rôle pacificateur de l'Italie en Méditerranée est révolue.

Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

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Ankara et Tel-Aviv se partagent la Syrie mais se préparent à la guerre

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/ankara-e-tel-aviv-si-spartiscon...

Ce ne sont probablement pas Erdogan et Netanyahou qui s'affronteront. Au contraire, ils continueront à faire des affaires ensemble. En haut et en bas du comptoir, comme c'est le cas depuis un an: depuis Ankara, Erdogan a tonné contre le boucher de Tel-Aviv, jurant qu'il romprait toutes les relations d'affaires avec les criminels israéliens. Puis il a continué à vendre tout ce dont Netanyahou avait besoin pour poursuivre le massacre à Gaza.

Les pays arabes et l'Iran ont fait de même: les affaires sont les affaires et elles sont plus importantes que des milliers d'enfants palestiniens assassinés.

Désormais, la Turquie et Israël se partageront également la Syrie. Tel Aviv pour la prévention et la sécurité contre le Hezbollah ou les djihadistes qui ont occupé Damas. Ankara pour la prévention et la sécurité contre les Kurdes. Bref, ils ne le font pas pour des raisons coloniales, mais seulement pour se défendre. Seuls les politiciens italiens le croient ou font semblant de le croire. Minus quam.

Mais la Turquie et Israël ont des objectifs, réels, qui amèneront les deux pays à un conflit final. Netanyahou n'avait pas encore fini de célébrer l'élimination d'Assad qu'il commençait déjà à spéculer sur la nécessité d'aider les Kurdes à créer un État indépendant en Syrie. Tout cela pour menacer Ankara et favoriser l'établissement du Grand Israël.

A l'inverse, il n'est certainement pas nouveau qu'Erdogan rêve d'une reconstitution de l'Empire ottoman. En incorporant la Syrie, mais aussi en étendant son contrôle sur la Libye et en jouant un rôle de premier plan en Asie centrale. Là où il exerce déjà une influence sur l'Azerbaïdjan.

Leurs objectifs respectifs vont donc se télescoper. Avec des conséquences difficiles à prévoir. Car Israël, soutenu militairement par Washington, n'est pas membre de l'OTAN. Mais la Turquie l'est. Par conséquent, au premier missile tiré de Tel Aviv, ou à la première frappe comme les pro-israéliens du Tg5 appellent les bombardements contre les Palestiniens, tout le front de l'OTAN devrait intervenir contre Israël.

C'est risible rien que d'y penser. Et Erdogan, qui essaie également de maintenir de bonnes relations avec Moscou, le sait très bien. Et si les Russes conservent leurs bases en Syrie, la Turquie pourra les utiliser.

Bien entendu, cette menace de guerre en Méditerranée laisse la politique italienne totalement indifférente. L'époque de Craxi et du rôle pacificateur de l'Italie en Méditerranée est révolue.

La Russie attaquée sur plusieurs fronts: stratégies, tensions et jeu géopolitique mondial

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La Russie attaquée sur plusieurs fronts: stratégies, tensions et jeu géopolitique mondial

Par Marcelo Ramirez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/rusia-bajo-ataque-en-mu...

Dans un contexte d'intensification des conflits mondiaux, la Russie est soumise à des pressions multiples qui remettent en cause sa position stratégique et sa capacité de réaction militaire. Alors que le Kremlin continue d'accroître l'intensité de ses opérations en Ukraine, dévoilant même de nouveaux missiles tels que l'« Oreshnik », les fronts de conflit s'étendent à des théâtres inattendus tels que la Géorgie et la Syrie. Ces régions, historiquement sensibles aux intérêts russes, sont devenues les points focaux d'une stratégie occidentale plus large visant à diviser l'attention et les ressources de Moscou.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, on supposait que la principale confrontation resterait à l'intérieur des frontières de ce pays. Toutefois, la récente résurgence des conflits en Géorgie et en Syrie montre comment l'Occident a réactivé des foyers stratégiques pour exercer une pression supplémentaire sur la Russie. Ces actions ne sont pas spontanées, mais font partie d'un plan coordonné visant à affaiblir Moscou sur le plan militaire et politique, tout en consolidant les intérêts occidentaux dans la région.

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La situation en Géorgie illustre le fait que les révolutions de couleur restent un outil clé de la stratégie occidentale. Dirigée par le président géorgien Salomé Zourabichvili, la crise actuelle met en évidence les liens complexes entre les élites politiques locales et les intérêts étrangers. Zourabichvili, qui est née à Paris et dont la carrière diplomatique est étroitement liée à la France et à l'OTAN, représente un cas emblématique de la manière dont l'Occident place des personnalités alignées sur ses intérêts à des postes de pouvoir.

Mme Zourabichvili, qui a accédé à la présidence à l'issue d'un processus électoral controversé et d'un changement opportun de nationalité, illustre clairement la manière dont la dynamique internationale façonne la politique intérieure des pays stratégiques. Au cours de sa carrière, elle a joué un rôle important en tant qu'ambassadrice de France en Géorgie et ministre des affaires étrangères de Géorgie, poste qu'elle a occupé quelques jours seulement après avoir renoncé à sa citoyenneté française. Ce parcours politique atypique n'est qu'un des aspects qui alimentent les tensions actuelles en Géorgie.

La crise a été déclenchée par l'adoption d'une loi obligeant les ONG qui reçoivent plus de 20% de leur financement de l'étranger à s'enregistrer en tant qu'organisations étrangères. Cette mesure, qui vise à accroître la transparence, a été présentée par les médias occidentaux comme une menace pour la démocratie. En réalité, elle reflète la volonté de la Géorgie de réduire l'influence des acteurs extérieurs sur sa politique intérieure. Des manifestations de masse ont éclaté en réponse à cette loi, avec le soutien explicite de secteurs de l'opposition, d'ONG financées par l'Occident et de la présidente Zourabichvili elle-même.

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Le modèle de révolution colorée mis en œuvre en Géorgie n'est pas nouveau. Il utilise les étudiants des universités et des lycées, les ONG et les partis d'opposition pour générer un chaos social et politique. Cette stratégie, qui vise à délégitimer le gouvernement en place, n'est pas sans rappeler les événements qui ont conduit à l'Euromaïdan en Ukraine en 2014. Dans les deux cas, la population se voit promettre une entrée rapide dans l'Union européenne en guise d'incitation, une promesse rarement tenue mais qui sert à alimenter les attentes de changement.

Pendant ce temps, en Syrie, la situation s'aggrave avec la résurgence de groupes djihadistes qui s'appuient sur le soutien logistique et militaire de l'Ukraine. Selon les allégations de Moscou, ces groupes reçoivent des drones et d'autres équipements de pointe d'origine ukrainienne, preuve supplémentaire de l'interconnexion des conflits dans le cadre d'une stratégie anti-russe globale. Ces groupes ont capturé des systèmes antiaériens russes avancés, tels que le radar Polet 48Ya6-K1, qui pourraient être utilisés pour renforcer les capacités militaires occidentales s'ils étaient analysés en détail.

L'utilisation de ces systèmes constitue une menace importante pour la Russie, non seulement en raison de la perte de technologies sensibles, mais aussi parce que ces équipements pourraient être remis à des pays de l'OTAN. La Turquie, qui possède déjà des systèmes S-400 achetés à la Russie, pourrait servir d'intermédiaire pour que ces technologies soient démantelées et étudiées par les alliés occidentaux.

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La présence de combattants djihadistes en Ukraine et en Syrie expose également l'ampleur des opérations coordonnées par l'Occident. Depuis 2014, l'implication de combattants étrangers dans le conflit ukrainien, dont beaucoup ont des antécédents en Syrie ou en Irak, a été signalée. Ce réseau de soutien militaire et logistique reflète un schéma constant dans la stratégie occidentale : exploiter toutes les ressources disponibles pour affaiblir la Russie.

En Ukraine, les forces russes continuent de se masser, des rapports faisant état de la mobilisation de 120.000 militaires près de Zaporiyia. Cela suggère que Moscou accélère la récupération de son territoire, peut-être en préparation de futures négociations. Cependant, l'introduction de soldats de la paix de l'OTAN, déguisés en opérations internationales, pourrait encore compliquer la situation. Une telle mesure permettrait à l'Occident de renforcer les positions ukrainiennes sans déclarer ouvertement son implication dans le conflit, augmentant ainsi la pression sur la Russie.

La division de l'Ukraine en zones d'influence, un plan dénoncé par les services de renseignement russes, montre également que l'Occident considère le pays comme une monnaie d'échange. La Pologne, la Roumanie et l'Allemagne seraient chargées de contrôler différentes régions, tandis que le Royaume-Uni superviserait le nord du pays. Cette fragmentation n'affaiblirait pas seulement l'Ukraine en tant que nation souveraine, mais consoliderait également la présence de l'Occident dans la région.

La Russie est confrontée à un dilemme stratégique : intensifier sa réponse militaire sur tous les fronts ou donner la priorité à ses ressources en Ukraine. Les deux options présentent des risques importants. Une expansion militaire pourrait surcharger l'économie russe et accroître la possibilité d'une confrontation directe avec les pays de l'OTAN, tandis qu'une stratégie plus conservatrice permettrait à l'Occident de gagner du temps pour se réarmer et réorganiser ses positions.

L'Occident continue de présenter ces conflits comme des luttes pour la démocratie et les droits de l'homme, occultant ainsi les dynamiques géopolitiques complexes qui les animent. En réalité, ces conflits sont le résultat d'un jeu stratégique dans lequel les principaux acteurs cherchent à consolider leur pouvoir et leur influence aux dépens des autres.

Dans ce contexte, la question essentielle n'est pas de savoir s'il y aura une escalade, mais comment et où se produira le prochain mouvement sur ce dangereux échiquier mondial. La Russie, prise dans un siège géopolitique multidimensionnel, doit décider comment naviguer dans ces eaux troubles tout en redéfinissant sa position dans un monde de plus en plus fragmenté et hostile.

mardi, 10 décembre 2024

L'interdépendance géopolitique: le rôle de la Turquie en Syrie et au Liban

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L'interdépendance géopolitique: le rôle de la Turquie en Syrie et au Liban

Dans le contexte des événements actuels en Syrie, l'eurodéputée FPÖ Petra Steger met en lumière le rôle de la Turquie en Syrie et au Liban. Elle évoque également le risque potentiel d'une nouvelle vague de réfugiés pour l'Europe.

par Petra Steger

Source: https://www.freilich-magazin.com/welt/geopolitische-verfl...

« C'est comme si nous étions à nouveau en 2014 », c'est ainsi qu'un journaliste de la République fédérale d'Allemagne, connaissant bien la région, décrit les événements qui se précipitent en Syrie et qui lui rappellent l'intervention de l'État islamique (EI) dans la guerre civile syrienne. Au cours des derniers jours et des dernières heures, une troupe terroriste islamiste, apparemment sortie de nulle part, s'est emparée de vastes régions du pays, dont la majeure partie d'Alep, la plus grande ville de Syrie. Presque impuissants, les alliés du gouvernement central du président Bachar el-Assad doivent assister à lʼoffensive, les combattants du « HTS » (Hayʼat Tahrir al-Sham) envahissent des bases, des dépôts dʼarmes et des aéroports. Mais d'où vient la force soudaine des guerriers barbus de Dieu et s'agit-il seulement d'un « IS 2.0 » ?

Si l'on cherche des réponses à ces questions, il faut avant tout se pencher sur la situation géopolitique au Moyen-Orient et en Europe de l'Est, car le succès soudain du HTS s'explique en premier lieu par deux autres guerres: au Liban et en Ukraine. Depuis le début de l'invasion russe, l'engagement en Syrie est passé nettement au second plan. L'armée de l'air russe, redoutée par les rebelles syriens, a dû réduire ses interventions, les pilotes et le matériel étant de plus en plus nécessaires sur le front ukrainien. Au lieu de cela, le poids principal des combats s'est déplacé sur les épaules des milices locales fidèles au gouvernement, de l'armée syrienne et surtout du Hezbollah chiite libanais. Coordonnés par des conseillers militaires iraniens et des officiers d'état-major russes, les hommes aux drapeaux jaunes ont combattu avec succès.

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La stratégie iranienne de défense du « croissant chiite » (Sud-Liban, Syrie, Irak, Iran) a porté ses fruits. Quelques mois avant le 7 octobre 2023, date de l'attaque du Hamas contre Israël, beaucoup ont déclaré que la guerre civile en Syrie était de fait terminée. Ce n'est que dans la région d'Idlib que les rebelles islamistes, dont le HTS, ont pu s'affirmer dans de vastes territoires contigus. Mais le succès du gouvernement central s'est avéré être construit sur du sable. Après le début des combats au Sud-Liban, la force des milices du Hezbollah en Syrie s'est effondrée, de grandes parties du front ne pouvaient plus être tenues efficacement. Début novembre 2024, un vide de pouvoir s'était depuis longtemps créé, ce qui a finalement fait entrer en scène un autre acteur qui s'était jusqu'alors uniquement concentré sur des actions dans le nord peuplé de Kurdes.

Les ambitions turques

La Turquie, qui contrairement à l'Iran, la Russie ou Israël n'a pas encore été impliquée dans une guerre avec pertes et fracas, poursuit depuis un certain temps en Syrie l'objectif d'établir une zone tampon plus importante pour se défendre contre les attaques kurdes. Elle entretient des bases et des points de contrôle dans les régions où la population kurde est importante. Mais outre l'aspect sécuritaire, le président Recep Tayyip Erdoğan a également des objectifs très profanes. Plus de 3,6 millions de Syriens ont fui vers le pays voisin et y pèsent sur les systèmes sociaux. Selon la volonté du président, ils doivent être expulsés le plus rapidement possible vers une Syrie pacifiée. Par le passé, la Turquie a déjà collaboré avec le HTS de manière plus ou moins cachée et poursuit une stratégie de « diviser pour mieux régner » vis-à-vis de ce groupe hétérogène. Les fractions fiables et surtout modérées sur le plan idéologique doivent être privilégiées et ont accès aux informations et aux cartes, selon les déclarations des déserteurs. Des troupes turques patrouillent même dans des zones qui sont en fait tenues par le HTS.

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On peut donc en déduire que la direction du HTS s'est réassurée à Ankara avant de lancer sa propre offensive. Il n'est pas clair si, en plus d'une neutralité au moins tacite et amicale, un soutien des services secrets a également été accordé. Beaucoup de choses - comme l'utilisation ciblée de moyens de combat électroniques pour interrompre complètement les canaux de communication des unités proches du gouvernement - restent encore obscures. En effet, la Turquie dispose, en plus de ses propres troupes, d'une autre milice locale, l'« Armée nationale syrienne » (ANS), qui agit même conjointement avec les troupes turques contre les combattants kurdes le long de la frontière entre les deux pays. Alors que le HTS se concentre surtout sur Alep dans sa lutte, le SNA agit de manière ciblée contre les régions kurdes, conquiert zone après zone et contraint ainsi les « Forces démocratiques syriennes » (FDS), majoritairement kurdes, à une alliance involontaire avec le gouvernement central.

Soutien ou contrôle ? La relation d'Ankara avec le HTS

L'objectif concret de la Turquie dans cette nouvelle escalade reste jusqu'à présent peu clair. Si le HTS se révèle moins « modéré » que ne l'espère l'état-major turc, une nouvelle vague de réfugiés pourrait menacer. Il existe quelques indices en ce sens, des vidéos de décapitation circulent sur les médias sociaux, les minorités chrétiennes et druzes craignent pour leur sécurité. Tout porte à croire que la Turquie a laissé sortir de la bouteille un esprit salafiste qu'elle ne parvient plus à contrôler elle-même. La direction du HTS a certes fait des efforts ces derniers mois pour se débarrasser de son image d'« IS 2.0 », les églises ont pu rouvrir à Idlib. Le chef militaire de l'alliance islamiste, Abu Muhammad al-Djolani, s'est fait photographier lors de l'ouverture de puits en territoire druze et a promis de s'engager pour les droits des minorités religieuses. Mais le groupe reste hétérogène, son seul lien idéologique est l'islamisme. Pour la Turquie, les commanditaires et les financiers du HTS sont un facteur aggravant: de riches salafistes et islamistes de la péninsule arabique, d'Arabie saoudite et des Emirats, tous deux traditionnellement opposés à l'hégémonie turque.

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Pour l'UE et les Etats-Unis, le drame qui se dessine ne leur a accordé, jusqu'à présent, qu'un rôle de spectateur. La concentration unilatérale sur les unités kurdes en tant qu'alliés potentiels dans la région n'a pas porté ses fruits, il n'existe pas de canaux ouverts avec le gouvernement syrien d'Assad. La situation est encore aggravée par le fait que l'on dépend toujours de la Turquie en tant que garde-frontière de l'Europe. Le manque de protection aux frontières extérieures de l'Europe laisse l'UE et ses Etats membres pratiquement sans défense face à une nouvelle vague de réfugiés. Il est exclu que les Turcs offrent à nouveau un abri à des millions de Syriens. Il est plus probable qu'Erdoğan dirige les réfugiés de cette nouvelle escalade directement vers la Grèce et la Bulgarie, d'où ils devraient immédiatement se mettre en route pour Vienne, Berlin ou Bruxelles. Erdoğan ne devrait pas se soucier du fait que son gouvernement a peut-être contribué à cette vague de réfugiés par son engagement en Syrie.

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Trump ne changera pas la situation entre la Jordanie et la mer Rouge

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Trump ne changera pas la situation entre la Jordanie et la mer Rouge

Source: https://www.barbadillo.it/117266-focus-usa-trump-non-camb...

Le timing est essentiel. Déjà photographiés dans des hôpitaux de Tel-Aviv, serrant la main du "boucher" Mileikowsky, les "rebelles" sont prêts à reconnaître Israël dès que le gouvernement syrien actuel sera renversé.

par Asiaticus

La guerre en Syrie

L’objectif : vider Gaza et la Cisjordanie, en « réduisant » les populations, partiellement transférées dans des camps prévus depuis des années dans le Sinaï et en Jordanie. Ensuite, étendre Eretz Israel.

La création de l’État d’Israël en 1948 avait été précédée par l’émergence des monarchies au Moyen-Orient, mises en place pour contenir les résistances des peuples de la région.

Les tentatives arabes des dernières décennies pour se défaire de cette emprise – comme la victoire en Algérie et en Égypte de fronts islamistes dans des élections libres et transparentes – se sont soldées par l’impossibilité de former ou de renverser des gouvernements démocratiquement élus, ou par l’assassinat de leurs membres. En parallèle, l’Islam a été diabolisé par la presse occidentale.

Les événements en Syrie sont un autre indicateur de ce qui est en préparation. Ce n’est pas un hasard si la trêve au Liban – trêve factice, car les pirates internationaux y reviendront bientôt – a été accompagnée de la résurgence soudaine des "rebelles" syriens, une bande de pillards composée de Kurdes et d’Ukrainiens masqués en islamistes, cherchant à manipuler des masses également sensibles à ces mécanismes.

Le timing est essentiel. Déjà visibles dans des hôpitaux de Tel-Aviv, serrant la main du "boucher" Mileikowsky, les "rebelles" sont prêts à reconnaître Israël dès que le gouvernement syrien actuel aura été écarté. Et leur choix du moment est précis. L’affaiblissement du Hezbollah côté syrien prépare le terrain pour pulvériser le Liban. Ensuite, le cercle se refermera autour de l’Iran, bien que ce dernier cas présente plus d’incertitudes.

Les événements sont complexes, avec de nombreux acteurs impliqués, chacun poursuivant ses propres intérêts. Personne ne détient toute la vérité.

Mais lorsque apparaît l’acteur principal, tout devient plus clair.

Ah, la Russie. Même sa mise en échec via la guerre par procuration en Ukraine sert les événements qui se déroulent au Moyen-Orient avec une rapidité impressionnante, prouvant que tout est planifié depuis longtemps, selon un projet cohérent reliant ces événements.

La réélection de Trump, que beaucoup dans la "dissidence" ont saluée comme salvatrice, est également un prélude à la fin de la question palestinienne. Mais dans le sang.

Trump a averti les habitants de Gaza que si les otages ne sont pas libérés d’ici janvier, les États-Unis déclencheront l’enfer.

« Nous sommes déjà en enfer, a été la réponse, et notre vie n’est pas un terrain de jeu. »

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La guerre des gazoducs en Syrie est désormais remportée par les Américains

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La guerre des gazoducs en Syrie est désormais remportée par les Américains

Source: https://dissident.one/de-syrische-pijpleidingenoorlog-is-...

Comme vous vous en souvenez peut-être, l’une des raisons du déclenchement de la guerre en Syrie était le gaz.

Plus précisément, la question portait sur quel gazoduc serait utilisé pour transporter le gaz du gisement de Pars, le plus grand du monde, partagé entre le Qatar et l’Iran, vers l’Europe.

Les deux gazoducs devaient traverser la Syrie, et celui qui contrôle la Syrie pouvait décider si l’Europe serait alimentée en gaz par l’Iran, allié de la Russie, ou par le Qatar, allié des États-Unis.

Posobiec est un individu controversé, ayant servi à Guantanamo, et tout Américain ayant servi là-bas est coupable de torture sur des innocents, le crime le plus vil. Cependant, il a publié un tweet pertinent, et cela mérite d’être noté, même si cela dérange. Dans ce Tweet, il écrivait: Why does the CIA care about Syria so much you ask? Well right before the CIA and ‘moderate jihadists’ began the dirty war in Syria to oust Assad, he cancelled the US-backed Qatar pipeline project . Once again, maps cut through the rhetoric - Pourquoi la CIA se soucie-t-elle tant de la Syrie, me direz-vous? Eh bien, tout juste avant que la CIA et les "djihadistes modérés" ne commencent leur sale guerre en Syrie pour chasser Assad, ce dernier avait rejeté le projet de gazoduc du Qatar, soutenu par les Etats-Unis. Une fois de plus, les cartes en disent plus long que toute rhétorique (voir la carte en tête du présent article).

Pepe Escobar a écrit un article à ce sujet en 2015 :

La Syrie est une guerre énergétique. Au cœur de la question se trouve une compétition géopolitique féroce entre deux gazoducs proposés. C’est l’ultime « guerre de Pipelinestan », un terme que j’ai inventé il y a longtemps pour désigner les champs de bataille énergétiques impériaux du 21ᵉ siècle.

Tout a commencé en 2009, lorsque le Qatar a proposé à Damas de construire un gazoduc depuis son champ gazier du Nord – adjacent au champ gazier de South Pars appartenant à l’Iran – à travers l’Arabie saoudite, la Jordanie et la Syrie jusqu’à la Turquie, pour approvisionner l’UE.

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En 2010, Damas a choisi de soutenir un projet concurrent : le gazoduc Iran-Irak-Syrie de 10 milliards de dollars, également connu sous le nom de « pipeline islamique ». L’accord a été officiellement annoncé en juillet 2011, alors que la tragédie syrienne était déjà en cours. En 2012, un protocole d’accord a été signé avec l’Iran.

Jusqu’à cette époque, la Syrie était perçue comme géostratégiquement insignifiante par rapport aux riches ressources pétrolières et gazières des pays du CCG. Mais les initiés savaient déjà l’importance de la Syrie comme corridor énergétique régional. Plus tard, cela a été renforcé par la découverte de sérieux potentiels pétroliers et gaziers offshore.

L’Iran, de son côté, est un géant établi du pétrole et du gaz. À Bruxelles, des rumeurs persistantes ont alimenté une excitation à peine contenue à propos du "pipeline islamique", qui aurait pu être la stratégie idéale pour réduire la dépendance à Gazprom. Cependant, l’Iran était sous sanctions américaines et européennes en raison de son programme nucléaire.

Cela est finalement devenu une raison stratégique majeure, du moins pour les Européens, de rechercher une solution diplomatique au dossier nucléaire iranien. Un Iran « réhabilité » (aux yeux de l’Occident) pourrait devenir une source énergétique clé pour l’UE.

Cependant, du point de vue de Washington, un problème géostratégique demeurait : briser l’alliance entre Téhéran et Damas, et à terme, entre Téhéran et Moscou.

L’obsession de Washington selon laquelle « Assad doit partir » est une hydre à plusieurs têtes. Elle comprend la rupture de l’alliance entre la Russie, l’Iran, l’Irak et la Syrie (désormais connue sous le nom d’alliance « 4+1 », incluant le Hezbollah, qui combat activement toutes les formes de jihadisme salafiste en Syrie). Elle vise également à isoler leur coordination énergétique, au profit des clients pétrodollars du Golfe liés aux géants de l’énergie américains.

* * *

Nord Stream

Cette guerre est maintenant terminée et le vainqueur est clair. Ajoutez à cela le sabotage de Nord Stream par les Américains, qui acheminait du gaz russe vers l’Europe, et il est évident que les États-Unis ont désormais une emprise totale sur l’approvisionnement énergétique de leurs vassaux européens.

Pour la partie du projet chinois de la « Route de la soie » en direction de l’Europe qui traverse la Syrie, c’est également une mauvaise nouvelle. Des articles sur les conséquences de la fin très provisoire de cette guerre suivront certainement bientôt.

dimanche, 08 décembre 2024

Si Homs tombe, la Syrie sera brisée

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Si Homs tombe, la Syrie sera brisée

Par Daniele Perra

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/se-cade-homs-la-s...

Note de la rédaction: Cet article a été publié puis traduit avant l'effondrement brutal et soudain du régime baathiste d'Assad. Il donne néanmoins des informations précieuses pour comprendre la situation tragique de la Syrie et permet de tirer des leçons pour l'avenir.

L'effondrement (provoqué) du processus d’Astana aura également des répercussions significatives sur le théâtre ukrainien. Il est peu probable que la Russie accepte à nouveau une paix de compromis qui ne fait que geler (temporairement) un conflit à ses frontières, avec la possibilité que son rival direct se renforce au fil du temps.

Il va sans dire que le processus d’Astana représentait une petite pierre militaire dans la construction d’un système global multipolaire, ainsi qu’une défaite évidente des plans israélo-américains pour la Syrie. La solution, bien que temporaire, au conflit avait en effet été trouvée en marginalisant les exigences de l’Occident (partiellement représenté par la Turquie).

Si les miliciens djihadistes du HTS (inutile de les appeler « insurgés » ou « rebelles », il faut nommer les choses par leur nom) atteignent Homs et divisent la Syrie en deux, en séparant la côte méditerranéenne (une région avec une forte présence alaouite, minorité à laquelle appartient la famille Assad) du reste du pays, alors la Syrie telle que nous la connaissons aujourd’hui cessera d'exister. Dans ce cas, le risque devient également très élevé pour les bases russes de Tartous et Lattaquié.

L’effondrement de l’armée arabe syrienne n’est pas particulièrement surprenant si l’on considère qu’elle est en guerre de manière ininterrompue depuis 13 ans sur plusieurs fronts (comme celui de Deir ez-Zor, qui n’a jamais connu de réelles trêves) et qu’elle est attaquée presque quotidiennement par Israël (ciblant principalement des dépôts d’armes et des voies de transport). À cela s’ajoute le lourd régime de sanctions imposé par la première présidence Trump (le tristement célèbre Caesar Act), qui a effectivement privé le peuple syrien des biens de première nécessité, partiellement compensés par le soutien russo-iranien, et a facilité le pillage des ressources pétrolières syriennes, toujours en cours dans les régions sous contrôle des SDF et des États-Unis.

Si Homs tombe, la Syrie sera divisée en deux, et Damas sera directement menacée. À ce moment-là, l’avenir de ce pays du Levant pourrait se diriger vers une division en trois parties : une zone orientale sous le contrôle direct des SDF (Kurdes) et des États-Unis; une zone centrale sous le contrôle du HTS, de la Turquie et (indirectement) d’Israël (qui pourrait étendre son influence au-delà du plateau du Golan, comme le rêve Smotrich); et la côte méditerranéenne sous influence russe (il est peu probable qu’une menace directe pèse sur les bases russes), qui deviendrait une sorte d’enclave alaouite.

En d'autres termes, cela représenterait le triomphe d’un plan Yinon renouvelé: le Liban serait isolé et prêt à adhérer aux Accords d’Abraham une fois que le Hezbollah, privé de ravitaillement, serait marginalisé et militairement vaincu.

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Réfléchissons à la chute du régime d’Assad

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Réfléchissons à la chute du régime d’Assad

Filip Martens

Les « rebelles modérés », soutenus par l’Occident et la Turquie, instaurent un État wahhabite dans l’ouest et le centre de la Syrie. Des milliers de personnes, qu’elles soient chrétiennes, druzes, laïques, alaouites, sunnites ou chiites, seront assassinées pour des raisons religieuses ou politiques. Des centaines de milliers d’autres fuiront, en grande partie vers l’Europe. En Syrie, Kurdes, wahhabites et non-wahhabites (ce méli-mélo de l’Armée Syrienne Libre) se battent entre eux. Brusquement, le chaos syrien devient un problème majeur pour l’Occident.

Par ailleurs, la Turquie nourrit des plans d’annexion pour le nord de la Syrie et des factions pro-turques commencent à attaquer Manbij, une ville sous contrôle kurde.

La guerre en Syrie est loin d’être achevée. Le pays s’engage dans une période extrêmement sombre, et le pire reste à venir. Nous avons déjà vu des situations similaires en Libye et en Irak.

Cela n’avait rien de surprenant. Les conditions en Syrie ces dernières années et l’absence manifeste de volonté de libérer les zones occupées parlaient d’elles-mêmes. L’armée syrienne n’a pas défendu le pays face aux djihadistes, et de nombreux soldats syriens ont même rejoint leurs rangs. De plus, il y a deux jours, l’Iran a retiré ses principales unités de forces supplétives ainsi que ses spécialistes du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI). Ce retrait a rendu Assad politiquement impuissant.

À ce stade, il est difficile de dire ce qui serait mieux pour la Syrie. Attendons de voir comment les choses évoluent avant de formuler des commentaires supplémentaires.

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samedi, 07 décembre 2024

La nouvelle contre-offensive de l’empire du chaos en Syrie

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La nouvelle contre-offensive de l’empire du chaos en Syrie

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/01/kaaoksen-imperiumin-uu...

Peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban, les « rebelles djihadistes » soutenus par Israël, les États-Unis, la Turquie et le Qatar se sont à nouveau activés en Syrie, progressant rapidement vers la ville d’Alep. Des sources occidentales prétendent même que Damas serait sur le point de tomber, et que la famille Assad aurait fui à Moscou.

Dans les médias de masse occidentaux (et souvent mensongers), on remet en avant le récit de la « guerre civile syrienne », qui aurait commencé en 2011 après des manifestations antigouvernementales. Ce conflit, déclenché par les sionistes et les puissances occidentales, dure depuis près de quatorze ans mais le gouvernement Assad a tenu bon jusqu’ici, grâce au soutien de la Russie et de l’Iran.

Bien que le conflit ait semblé s’essouffler ces dernières années, Israël a continué de frapper les forces iraniennes opérant en Syrie. Désormais, ce sont à nouveau des mercenaires islamistes – agissant comme troupes au sol sous la bannière des « sunnites de la CIA » – qui sont déployés. Ces groupes fragmentés et aux noms variés cherchent à renverser le gouvernement de Bachar el-Assad, qui soutient à la fois le Hezbollah et la résistance palestinienne.

L’objectif est de plonger la Syrie dans la même instabilité et le même chaos que la Libye, car des dirigeants arabes indépendants et opposés au sionisme comme Assad ne conviennent pas à l’establishment anglo-américain. Si ce scénario se concrétise, il pourrait donner naissance à un nouveau régime extrémiste islamiste dans la région (avec la société d’investissement BlackRock à l’arrière-plan ?) et provoquer une nouvelle vague de réfugiés vers l’Europe.

Pourtant, en Occident et en Ukraine, certains se réjouissent déjà que la Russie, qui soutient Assad, ait dû effectuer des frappes aériennes en Syrie. Ils pensent apparemment que cela soulage l’Ukraine en engageant la Russie dans des conflits en Asie de l’Ouest. Je doute cependant que la Russie néglige ses priorités principales, et cette joie malveillante des Ukrainiens semble prématurée.

L’instabilité géopolitique actuelle montre néanmoins qu’on ne peut faire confiance aux accords conclus entre puissances concurrentes. En 2017, lors des négociations de paix d’Astana, la Russie, l’Iran et la Turquie avaient joué les médiateurs entre le gouvernement Assad et les « rebelles », dans le but de créer des « zones de désescalade » pour réduire les combats et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie.

Comme on peut le constater aujourd’hui, le gel partiel du conflit syrien, sans établir de cadres clairs ou de pressions suffisantes pour pousser les États-Unis à mettre fin à leur occupation – ou pour contraindre la Turquie à se retirer de la région d’Idlib – a conduit à des conséquences catastrophiques suite auxquelles les Syriens paient un lourd tribut.

Avec le recul, il est facile de dire que le gouvernement Assad n’aurait pas dû participer aux négociations d’Astana, tout comme Poutine s’est laissé tromper par les accords vides de Minsk. Avec ces manœuvres, l’Occident n’a fait que gagner du temps pour ses propres mouvements stratégiques et son renforcement militaire. Quelqu’un pensait-il réellement que les curateurs de l’empire du chaos – l’État profond américain et ses élites financières – renonceraient volontiers à leur pouvoir ?

Ainsi, la Syrie, l’Iran et la Russie doivent tirer des conclusions brutales de la situation actuelle: il faut renoncer aux accords et objectifs qui ne profitent qu’à l’adversaire, et, au lieu de négocier, laisser parler les armes jusqu’à la fin des conflits. Malheureusement, il semble que le monde appartienne à ceux qui sont prêts à le réduire en cendres.

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jeudi, 05 décembre 2024

Syrie: Cui prodest?

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Syrie: Cui prodest?

Par Enrico Tomaselli

Source : Giubbe rosse & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/siria-cui-prodest

Erdogan a finalement tombé le masque: sa solution à la crise syrienne est que le gouvernement de Damas "dialogue avec l'opposition". Évidemment, la seule opposition digne de dialogue devrait être constituée par l’Armée nationale syrienne (ANS), strictement alignée sur la Turquie. Le fait que ses anciens proxys d’Al-Nosra, abandonnés ensuite par Ankara et transformés en Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), aient pu se préparer pendant des mois à l’offensive des derniers jours, sous le regard complaisant des services turcs, tout comme le fait que les milices de l’ANS aient immédiatement lancé leur offensive pour occuper Alep et une partie des zones contrôlées par les Kurdes, avait déjà rendu cela évident pour quiconque voulait le voir.

Il était d’ailleurs clair que les accords d’Astana n’avaient pas satisfait le président turc, qui s’attendait à une plus grande docilité de la part de Damas face à ses exigences (inacceptables). D’où la réouverture du chaos syrien, qu’il propose maintenant de résoudre avec son propre soutien. Après tout, ses amis-ennemis de Washington ne font-ils pas exactement la même chose dans tout le Moyen-Orient ? Ils alimentent les guerres en soutenant activement une des parties, puis se proposent – ou s’imposent – comme médiateurs...

Mais comme pour tous les apprentis sorciers, invoquer les forces du mal ne signifie pas savoir les contrôler. HTS est nettement plus fort que l’ANS et lui laisse en fait juste un espace vers l’est, là où il peut régler ses comptes avec les formations kurdes intégrées aux FDS. Ces dernières, à leur tour, jouent sur plusieurs tableaux : elles se font soutenir par l’aviation russo-syrienne plus au nord pour ensuite attaquer les positions syriennes sur l’Euphrate, près de Deir ez-Zor, avec la couverture de l’artillerie et de l’aviation américaine stationnées à la base voisine de Conoco.

La situation risque de devenir si explosive que les États-Unis et la Russie ont réactivé une ligne de communication directe sur le terrain, précisément pour éviter des incidents dangereux.

L’audace d’Erdogan et son mépris des intérêts des autres ne peuvent qu’agacer – au minimum – Moscou et Téhéran, qui ont déjà d’excellentes raisons de se méfier du « sultan ». Non pas parce que les bandes de coupe-gorge de HTS pourraient réellement constituer une menace pour la présence russe ou iranienne en Syrie, ce qui est manifestement hors de leur portée, mais parce que cette manœuvre a bouleversé les équilibres sur lesquels reposait la situation syrienne vacillante, les obligeant à intervenir de manière plus incisive et durable. Le fait que l’Iran ait envoyé le général Seyyed Javad Ghaffari, vétéran de la guerre contre Daech, ancien numéro deux de Soleimani et connu pour ses méthodes radicales, est un indicateur clair: la présence des bandes terroristes, plus ou moins téléguidées par la Turquie, doit être éradiquée.

Bien sûr, il y a ceux qui prospèrent dans le chaos. Ainsi, Israël, les États-Unis et les services secrets du régime naziste de Kiev sont tous là, cherchant à attiser les flammes, convaincus que gêner l’ennemi est toujours et partout une bonne chose.

Avec cette logique, ils ont embrasé l’Ukraine, avec pour seul résultat de préparer la Russie à une confrontation inévitable et, en fin de compte, de poser les bases de la défaite politico-militaire la plus spectaculaire de toute l’histoire de l’OTAN.

Il ne reste plus qu’à s’asseoir sur les rives de l’Euphrate et attendre.

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lundi, 02 décembre 2024

Alep. Et plus encore...

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Alep. Et plus encore...

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/aleppo-e-altro/

Alep est, pratiquement, tombée. En quelques heures, conquise par la coalition rebelle syrienne. Une coalition composite, mais en fait hégémonisée par les djihadistes. C'est-à-dire par ces groupes auxquels, en paroles et parfois en actes, l'Occident dit s'opposer. Mais qui sont bien utiles en Syrie pour combattre Assad.

Derrière les forces kurdes, qui constituent la véritable colonne vertébrale militaire des rebelles, bien sûr, une coalition complexe où les djihadistes sont, très certainement, majoritaires. Il devient donc extrêmement difficile de décrypter le jeu complexe de soutien et de résistance entre la Turquie, d'une part, et l'Occident, principalement américain et britannique, et accessoirement français, d'autre part.

Erdogan semble inquiet. Et il négocie avec Poutine. Certes, sa Turquie a soutenu les soi-disant « rebelles » anti-Assad, mais l'horizon semble flou. Et pas de nature à le laisser serein. Le risque de voir naître un Kurdistan syrien indépendant est bien réel. Et celui-ci deviendrait certainement une base d'opérations pour les Kurdes du PKK, qui tentent d'arracher les provinces kurdes à Ankara.

Il est donc préférable de traiter avec Poutine maintenant. En position de force, essentiellement.

Assad est manifestement en grande difficulté. La violente offensive israélienne au Liban a rendu l'engagement du Hezbollah en Syrie pour l'essentiel non substantiel. Il a dû retirer la plupart de ses milices de Syrie pour les engager chez lui. Et qui, en outre, s'est trouvé, et se trouve encore dans une certaine mesure, dans une phase complexe de transition après la mort de son leader Nasrhallah.

Il y a donc une grande incertitude quant à ce que Téhéran veut faire. Celui-ci ne semble pas vouloir s'engager directement en Syrie, trop préoccupé, dans ses sommets, par les intentions d'Israël, ou plutôt de Netanyahou, qui semble vouloir attaquer directement le territoire iranien.

Cela ne se produira probablement pas en raison de la pression exercée par Washington qui, pour l'instant, souhaite éviter un conflit direct avec l'Iran. Mais l'inquiétude demeure et le nouveau président iranien, Masoud Pazeshkian, représente des groupes d'intérêts qui seraient trop lésés par un choc frontal avec les Etats-Unis.

D'où l'ambiguïté de la position iranienne dans le conflit syrien. Ce qui a donné et continue de donner l'impression d'un refus de s'engager directement.

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Les forces « rebelles » en sont bien sûr parfaitement conscientes. Et, surtout, ceux qui les manœuvrent de loin. De très loin. De l'autre côté de l'Atlantique, pour être clair.

Reste le problème Poutine. C'est-à-dire ce que la Russie, qui est et reste le principal soutien d'Assad, va décider de faire.

Et c'est là le point critique.

La Russie, toujours fortement impliquée en Ukraine, n'a certainement pas le désir, et peut-être même pas la force, d'intervenir directement au Moyen-Orient.

Et c'est précisément sur ce point que comptent les forces, politiques et économiques, qui cherchent à saper le pouvoir d'Assad. Avec la perspective non pas d'un changement de régime, c'est-à-dire d'un changement de gouvernement, mais d'une fragmentation de la Syrie. De conduire le pays vers une situation permanente de chaos et de troubles civils. Car certains intérêts profitent largement du chaos et de l'absence de gouvernement.

Cependant, Poutine est bien conscient que la Syrie d'Assad est la principale base d'opérations de la flotte russe en Méditerranée. Et il ne peut évidemment pas la perdre. Car ce serait une perspective très, très dangereuse pour l'avenir.

Tel est l'état actuel des choses.

Un signe avant-coureur, cependant, de développements continus qui sont très difficiles à prévoir. Ce qui pourrait se passer, par exemple, avec l'entrée de Trump dans le bureau ovale... Et ce que pourrait faire Pékin, qui jusqu'à présent reste silencieux. Mais, compte tenu de son intérêt pour les ports syriens, c'est un silence extrêmement lourd.

lundi, 11 décembre 2023

La géopolitique de la Palestine

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La géopolitique de la Palestine

Ronald Lasecki

Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2023/11/geopolityka-palestyny.html

Une réflexion sur la géopolitique de la Palestine doit bien sûr commencer par une perception de la géomorphologie de l'espace. Tout d'abord, il y a la plaine côtière sur laquelle se trouvaient les villes historiquement prospères qui servaient le commerce est-ouest, comme les anciennes Gaza, Ashkelon et Ashdod. Il en va de même pour le Liban plus montagneux au nord de l'Israël actuel, où se trouvaient historiquement des centres tels que Tyr, Byblos et Sidon. Dans l'Israël d'aujourd'hui, les plaines côtières sont le centre d'une population cosmopolite et libérale, cette part de la population qui s'identifie le plus étroitement à la civilisation occidentale. C'est une terre de commerçants, de banquiers, de bureaucratie civile et de médias, qui s'étend de Tel Aviv à Haïfa.

Périmètre oriental

À l'est se trouve une haute chaîne de montagnes, ensuite nous trouvons la profonde fosse du Jourdain avec le lac de Tibériade et la mer Morte. Au pied des montagnes se trouve la Cisjordanie et les structures de l'"État" palestinien qui y est installé. Ces régions, avec les chaînes de montagnes du Liban et de l'Anti-Liban et la profonde vallée tectonique de la Bekaa au nord, ont été historiquement les centres d'une civilisation de guerriers et d'agriculteurs. Pendant la période biblique, le site de l'actuelle Cisjordanie était occupé par le royaume d'Israël sous les dynasties d'Omrid et de Jéhu. Aujourd'hui, entre Jérusalem et le Jourdain, l'avantage est tenu par des structures militaires et des colons armés qui cherchent à contrebalancer les pressions syriennes et palestiniennes.

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À l'est du Jourdain, des tribus arabes locales sont implantées, mais elles sont trop faibles pour menacer les centres de pouvoir qui contrôlent la Judée et la Samarie (sud d'Israël et Cisjordanie). À environ 30-50 km à l'est du Jourdain commence le désert, qui constitue un tampon géopolitique entre la Palestine et la plaine mésopotamienne et les centres de pouvoir qui s'y trouvent. Après l'effondrement de l'Empire ottoman, la rive orientale du Jourdain a été séparée par les Anglais et est devenu ce qu'ils ont appelé la Transjordanie, un protectorat différent avec sa capitale à Amman, où la dynastie hachémite, alliée des Anglais et exilée du Hedjaz par les Saoudiens, s'est installée. Après le retrait anglais de la région en 1948, cette création a été rebaptisée Jordanie. Les Hachémites ont également reçu des Anglais, en 1921, le royaume d'Irak, de l'autre côté du désert, mais l'ont perdu au profit de putschistes militaires républicains en 1958.

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La dynastie hachémite, qui s'est liée matrimonialement avec des représentants des sphères militaires anglaises et janissaires, est considérée comme un corps étranger par de nombreuses personnes en Jordanie, en particulier les Palestiniens. Les Hachémites se sont positionnés comme sujets d'un protectorat anglais depuis 1916, tout en considérant l'État juif comme un allié pour contrebalancer la menace palestinienne. Régnant officiellement sur la Cisjordanie entre 1948 et 1967, ils n'ont en aucun cas permis la création d'un État palestinien. Au contraire, en septembre 1970, ils ont mené une guerre sanglante contre l'Organisation de libération de la Palestine, avec l'aide de Londres, obligeant le mouvement de libération nationale palestinien à déplacer son siège au Liban.

La Cisjordanie, qui abrite les structures aujourd'hui contrôlées par l'administration palestinienne basée à Ramallah, est donc géo-économiquement coincée entre Israël et la Jordanie, deux pays hostiles, et ne peut fonctionner que sur la base de l'économie plus dynamique de l'Etat d'Israël voisin. À l'instar de l'ancien royaume de Juda dans les collines, en conflit permanent avec les cités-États côtières de Philistie, l'"État de Palestine" actuel, situé au sommet des collines, dépend économiquement de l'accès aux ports de la plaine côtière d'Israël.

La menace qui pèse sur le centre de pouvoir palestinien, en revanche, provient des centres de pouvoir extérieurs qui traversent le désert syrien - depuis la Mésopotamie et les hauts plateaux iraniens. Entre 746 et 609 av. J.-C., la Palestine était sous la domination des Assyriens mésopotamiens. Entre 609 et 539 av. J.-C., les Babyloniens, originaires de la région mésopotamienne, les ont remplacés. Les Babyloniens ont ensuite été remplacés par les Perses, originaires du haut plateau iranien (550-330 av. J.-C.), qui finirent par succomber à Alexandre le Grand en 330 av. J.-C. C'est également le souverain perse Cambyse II qui, en 525 av. J.-C., conquiert l'Égypte en passant par le Sinaï, et Artaxerxès III qui réitère son exploit en 340 av. J.-C.

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La succession des hégémons a également rythmé l'évolution de l'État israélite antique: la destruction du royaume de Juda par les Babyloniens en 586 av. et la déportation des Juifs à Babylone par le souverain local Nabuchodonosor II, suivie de l'édit du souverain perse Cyrus II ouvrant la voie au "retour à Sion" des Juifs, qui marque le début du protectorat perse sur la Palestine - converti en macédonien après les conquêtes d'Alexandre le Grand au IVe siècle avant J.-C., puis en romain au Ier siècle avant J.-C..

Périmètre sud

Les incarnations historiques successives de l'État juif en Palestine au sud ont généralement dominé la côte entre Tel-Aviv et le Sinaï et tout ou partie du désert du Néguev. Au sud-ouest, le désert du Sinaï constitue donc un tampon géopolitique efficace pour la Palestine. Tant du côté palestinien qu'égyptien, les forces peuvent le traverser avec la possibilité de se réapprovisionner de l'autre côté. Au XVIIe siècle avant J.-C., l'Égypte a été conquise par les Hyksos venus de Palestine et traversant le désert du Sinaï, qui sont finalement vaincus par les forces autochtones environ un siècle plus tard, lorsque l'Égypte étend à son tour sa domination à la côte du Levant.

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En 640, les Arabes attaquant depuis Damas atteignent Al-Fustat et, deux ans plus tard, Alexandrie. En 1174, le fondateur de la dynastie des Ayyoubides, qui a régné sur l'Égypte jusqu'en 1250, le sultan Saladin, a occupé Damas et Homs. Une autre expansion de ce type n'a été entreprise à partir de l'Égypte que dans la première moitié du XIXe siècle par Muhammad Ali Pacha, qui a lutté contre l'Empire ottoman.

Le Sinaï peut donc être une voie d'expansion, mais le coût du maintien permanent de garnisons militaires sur la péninsule est élevé, de sorte qu'Israël n'a jamais dominé le Sinaï à long terme, tandis que la présence militaire de l'Égypte y est toujours symbolique et que la région est une sorte de "trou noir" politique, servant de repaire aux contrebandiers, aux bandits et aux militants. Une invasion par le Sinaï est possible en cas de décomposition politico-militaire de l'adversaire de l'autre côté du désert ("deuxième période de transition" en Égypte au 17ème siècle avant J.-C., défaite des Hyksos dans la lutte contre la 18ème dynastie au 16ème siècle avant J.-C., décomposition de l'Empire ottoman après la révolution grecque dans les années 1820) ou de soutien de l'entité attaquante par une puissance extérieure (Royaume-Uni et France soutenant Israël en 1956 et URSS soutenant l'Égypte en 1973).

Il convient de mentionner au passage la menace idéologique que représente le centre de pouvoir égyptien pour l'indépendance du centre de pouvoir palestinien. Pendant la période de la monarchie jusqu'en 1952, l'Égypte a manifesté le désir de détruire l'État israélien alors naissant. La guerre de 1948 a placé la bande de Gaza sous son administration militaire, qu'elle a contrôlée jusqu'en 1967. Avant le coup d'État militaire de 1952, le Caire considérait la bande de Gaza et le désert du Néguev comme une extension naturelle de la péninsule du Sinaï, et non comme le territoire de l'État national des Palestiniens.

Après le coup d'État de Gamal Abdel Naser en 1952, l'Égypte a adopté l'idéologie du nationalisme arabe. Sa plus grande réussite a été la République arabe unie unitaire, laïque et socialiste de 1958 à 1961, qui englobait l'Égypte et la Syrie et se complétait par une confédération nominale avec le Yémen du Nord. Gamal Abdel Naser a opposé le nationalisme et le socialisme arabes au sionisme juif, faisant de la destruction d'Israël et de l'incorporation des terres palestiniennes dans la République arabe unie le principal objectif stratégique, ce qui permettrait à l'État arabe de parvenir à une continuité territoriale. L'attitude du Caire à l'égard du nationalisme palestinien était donc assez ambivalente.

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Ajoutons que dans la seconde moitié du XXe siècle, le père du nationalisme palestinien, Yasser Arafat, et les organisations Al-Fatah (1958) et OLP (= Organisation de libération de la Palestine) (1968) qu'il a fondées, étaient considérés par les monarchies arabes conservatrices comme un outil de Nasser et une force subversive qui menaçait les régimes monarchiques. D'où la guerre sanglante entre Palestiniens et Hachémites en Jordanie en septembre 1970. Il existe donc une tension non seulement entre le nationalisme palestinien, le nationalisme syrien et le nationalisme panarabe émanant de l'Égypte jusqu'en 1970, mais aussi entre les aspirations palestiniennes et les politiques de sécurité des autres États arabes.

Au sud-est, les déserts Arabes et du Nefud constituent une barrière géopolitique efficace contre les incursions des tribus du Hedjaz, qui sont trop peu nombreuses et trop faibles pour menacer le centre du pouvoir palestinien. Elles ne peuvent réussir que dans des conditions d'explosion démographique, comme au VIIe siècle, lorsque les Arabes islamistes ont commencé leur expansion en conquérant puis en faisant de Damas leur capitale.

Le périmètre nord

Au nord-est du centre de pouvoir palestinien se trouve le centre de pouvoir syrien, dont la capitale est Damas. Cette ville a une population importante, mais elle est coupée de la mer, ce qui la rend pauvre. Ce centre syrien est abrité à l'est par un désert qui s'étend jusqu'à l'Euphrate. Au nord du centre de pouvoir syrien se trouve l'Anatolie montagneuse, où l'expansion depuis le sud est fortement entravée, mais à partir de laquelle des centres de pouvoir extérieurs exercent une pression sur la région. En l'absence de menace venant du nord et de stabilité interne, le centre de pouvoir syrien tente d'accéder à la mer en soumettant les villes du nord du Levant, avec lesquelles il entretient d'importants échanges commerciaux. Ce fut le cas, par exemple, entre 1976 et 2005, lorsque la Syrie s'est impliquée dans la guerre civile libanaise, envahissant le pays et en contrôlant ensuite la majeure partie.

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Les ports du nord du Levant ne constituent pas à eux seuls une puissance terrestre importante. Historiquement, la Phénicie s'y est installée avec des villes telles que Dor, Acre, Tyr, Serepta, Sidon, Berytos, Byblos, Tripoli et Arwad. Pendant la plus grande partie de leur existence, ces villes n'ont pas formé un organisme étatique unifié, se faisant concurrence et dépendant de centres de pouvoir extérieurs. À partir du 12ème siècle avant J.-C., les Phéniciens ont remplacé les Crétois en tant que principale puissance maritime et commerciale de la Méditerranée orientale. Cependant, au milieu du 9ème siècle avant J.-C., la plupart des villes phéniciennes étaient déjà dépendantes de la puissance terrestre croissante de l'Assyrie.

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La chaîne de montagnes libanaise du nord du Levant atteint presque le littoral et n'est que rarement entrecoupée de vallées fertiles. C'est pourquoi les centres de pouvoir de cette partie du Levant n'ont pas d'ancrage géopolitique. La Phénicie n'était probablement pas un pays très peuplé et fonctionnait principalement comme une puissance maritime et un intermédiaire pour le commerce entre la Mésopotamie, l'Égypte et la Méditerranée occidentale, d'où l'on importait notamment de l'argent, qui était très demandé à l'époque.

Le centre de pouvoir palestinien n'est donc pas menacé de manière significative par le centre de pouvoir libanais actuel. Le Liban moderne a été séparé de la province ottomane de Syrie par les Français après la défaite de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale. La base de cette séparation était la prédominance des chrétiens maronites, avec lesquels la France s'était alliée pendant la guerre civile dans l'Empire ottoman dans les années 1860.

Le Liban tire son nom de sa caractéristique topographique, à savoir le mont Liban qui domine le pays. Cependant, il n'a pas de spécificité géographique ou ethnique organique, car le seul trait distinctif du pays a été historiquement la domination par les alliés français. Le tampon stratégique pour l'Israël d'aujourd'hui est le fleuve Litani, dont Israël a cherché à contrôler la zone au sud, soit directement, soit avec l'aide de forces locales satellites entre 1978 et 2000, ou en tout cas à la débarrasser des forces ennemies comme pendant la guerre de juillet 2006.

Périmètre nord-est

Dans le cas du périmètre nord-est, il faut tenir compte des caractéristiques géostratégiques et historiques de la menace que représente le centre de force syrien pour le centre de force palestinien. Un centre de force syrien pourrait attaquer la Palestine par un corridor d'environ 40 kilomètres entre le mont Hermon dans la chaîne de l'Anti-Liban et le lac de Tibériade. Pour atteindre la plaine côtière de Palestine, les forces syriennes doivent traverser le plateau du Golan et la région montagneuse de la Galilée, puis maintenir des lignes de ravitaillement passant par ces terres qui constituent un bon point d'appui pour la guérilla. Une autre voie d'attaque mène au sud du lac de Tibériade, mais nécessite également le maintien de lignes de ravitaillement étendues.

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Site archéologique de Megiddo.

Depuis le néolithique, le point stratégique de cette région est la colline de Megiddo, également connue sous le nom grec d'Armageddon. Dans l'Antiquité, c'était le site principal du centre cananéen et la capitale du Royaume d'Israël, tandis qu'aujourd'hui, c'est le kibboutz israélien du même nom. La colline est située à l'extrémité nord de la vallée du Wadi Ara, qui traverse les montagnes du Carmel, et surplombe la vallée de Jezréel, également connue sous le nom de vallée d'Armageddon ou de vallée de Megiddo. Une force avançant depuis le nord-est à travers le plateau du Golan devrait se heurter à des forces locales opérant avec des lignes de ravitaillement courtes, elles-mêmes reliées à des lignes de ravitaillement de la guérilla montagnarde étirées et vulnérables.

La caractérisation historique de la menace syrienne doit commencer par la division des possessions arabes de l'Empire ottoman entre l'Angleterre et la France en vertu du traité Sykes-Picot de mai 1916. Le territoire de l'ancienne province ottomane de Syrie, comprenant les territoires de l'actuelle Syrie, du Liban, de la Jordanie et de la Palestine, a été divisé le long d'une ligne allant du Mont Hermon à la côte méditerranéenne en une partie nord qui revenait à la France et une partie sud qui revenait à l'Angleterre. En conséquence, de nombreux Arabes ayant adopté une identité nationale syrienne ont nié la spécificité de la Palestine, du Liban et de la Jordanie, considérant leurs habitants comme des Syriens. L'intervention de la République arabe syrienne au Liban en 1976 s'est faite sous les mots d'ordre de reconstruction d'une "Grande Syrie", entre autres, et a visé le mouvement national palestinien.

Vecteurs de pression extérieurs à la région

Le danger qui pèse sur le centre de pouvoir palestinien depuis le nord ne provient pas tant des forces locales que de l'extérieur. Les Seldjoukides ont conquis la Palestine sur les Byzantins après la bataille de Manzikert en 1071, en longeant la côte levantine depuis le nord et en s'emparant de Jérusalem en 1073. De même, les deux premières croisades ont atteint les plaines côtières de la Palestine aux XIe et XIIe siècles respectivement, en partant d'Antioche, via Tripoli, vers le sud, le long de la côte levantine. Les Mamelouks, qui régnaient alors sur la Palestine, ont été vaincus par les armées de Timur Khomey qui avançaient en 1399-1401 d'Alep vers le sud jusqu'à Damas, avant de rebrousser chemin vers Bagdad. Le sultan ottoman Selim Ier a mis fin au règne des Mamelouks sur l'Égypte en battant leurs armées en 1516, en avançant vers le sud le long de la côte levantine.

Dans tous ces cas, la Palestine a été envahie par le nord, non pas par des centres de pouvoir du nord du Levant, mais par des centres extérieurs à la région, capables de concentrer un pouvoir inaccessible aux villes situées au nord du fleuve Litani, qui manquaient de base géopolitique et étaient, pour ainsi dire, "pressées" contre les chaînes de montagnes côtières.

Pour les centres de pouvoir occidentaux qui aspirent à contrôler le bassin méditerranéen, le Levant est important en tant que pont terrestre, permettant - en l'occurrence des troupes et des cargaisons importantes - un transport moins coûteux, techniquement plus facile et exempt de la menace d'attaques en mer. Une puissance occidentale aspirant à contrôler les côtes nord et sud de la Méditerranée, mais ne contrôlant pas le Levant, aurait fortement augmenté les coûts de transport interne de l'empire. C'est ce qui doit expliquer l'intérêt de Rome, de Byzance, de Venise et des croisés, de l'Angleterre et de la France pour la côte levantine - après avoir traversé l'Hellespont, la voie du sud leur était ouverte à tous.

Les centres de pouvoir occidentaux, lorsqu'ils ne contrôlent pas le Levant, deviennent les centres de pouvoir du nord (centre de pouvoir gréco-anatolien, centre de pouvoir eurasien) et de l'est (centre de pouvoir mésopotamien, centre de pouvoir perse), en concurrence avec les centres de pouvoir occidentaux. Ils cherchent à sécuriser leur flanc sud en contrôlant les ports du Levant. La stabilité de tout empire se développant entre l'Hindou Kouch et la Méditerranée dépend de la sécurisation des ports levantins contre les attaques des centres de pouvoir occidentaux.

Une puissance orientale peut alors utiliser les voies de transport du Moyen-Orient vers la côte méditerranéenne; l'exemple le plus récent est le projet de corridor de transport iranien, développé après le renversement de Saddam en 2003, des centres de l'ouest de l'Iran, à travers le Kurdistan irakien, vers les ports de la Syrie et du Liban - peut-être que la guerre en Syrie après 2011 et l'expansion soudaine de l'État islamique en Irak en 2014 ont eu pour objectif tacite de paralyser ces projets.

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Dans le même ordre d'idées, les puissances du Nord telles que la Macédoine, Byzance, l'Empire ottoman et la Russie ont cherché (ou cherchent encore aujourd'hui) à contrôler la côte levantine afin de sécuriser leur flanc occidental contre l'expansion vers l'est; un centre de pouvoir nordique régnant sur le Bosphore peut librement redéployer des forces engagées jusqu'à la vallée de l'Indus, mais en laissant le Levant hors de son contrôle, il s'expose aux attaques des centres de pouvoir occidentaux.

La tellurocratie israélienne

La localisation du centre de pouvoir palestinien est compliquée par sa nature tellurique. Accrochées à des montagnes qui s'étendent presque jusqu'à la côte, les villes du nord du Levant produisent une civilisation thalassocratique, basée sur le commerce et orientée vers la mer. Avec une base géopolitique plus étendue sur une plaine côtière plus large que dans le nord et des collines moins escarpées, les centres palestiniens génèrent une civilisation tellurique.

Ce n'est pas une coïncidence si l'Israël moderne était un État socialiste à ses origines et si un secteur socialiste important, sous la forme de quelques kibboutzim, est encore préservé dans son économie aujourd'hui. L'économie de l'Israël moderne est basée sur l'agriculture et la technologie moderne, c'est-à-dire qu'elle répond aux caractéristiques d'un centre de pouvoir basé sur la terre, plutôt orienté vers l'intérieur. Il s'agit d'un type de civilisation très différent de celui des Juifs de la diaspora, basé sur le capitalisme et le commerce plutôt que sur l'industrie manufacturière et, de surcroît, sans lien avec la terre. La présence d'une colonie de colons armés en Samarie est la quintessence d'une civilisation "militaire" basée sur la terre. La déclaration officielle d'Israël, en 1980, de reconnaître Jérusalem intérieure plutôt que la ville côtière de Tel-Aviv comme capitale de l'État, revêt une importance symbolique. Contrairement aux villes du Levant Nord, le centre du pouvoir palestinien n'a jamais été une puissance maritime, pas plus que l'Israël moderne.

En raison de sa nature tellurique, l'Israël moderne est faiblement connecté au monde extérieur et n'a qu'un "besoin" limité pour les puissances mondiales; comme à la fin des années 1940, les pays arabes, plus étendus et plus significatifs, gagnent en importance, Israël tente alors, aujourd'hui, de se faire connaître grâce aux activités de la diaspora juive et au développement d'un secteur de start-up dans les domaines de l'intelligence artificielle et de la cybersécurité, dans le but de devenir un élément indispensable du système capitaliste mondial. Cependant, l'initiative appartient fermement aux États-Unis et à la Chine, qui agissent en tant qu'investisseurs en Israël. L'importance d'Israël pour son protecteur actuel, à savoir les États-Unis d'Amérique, repose sur le fait qu'il est un allié des États-Unis contre l'Iran. Cette convergence d'intérêts n'est cependant pas structurelle, mais accessoire et ne garantit pas le protectorat permanent de Washington sur l'Etat juif (ce protectorat ne date d'ailleurs pas d'avant 1967; avant cela, le protecteur du sionisme était l'Angleterre, et de l'Etat israélien successivement l'URSS et la France).

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Les deux pays des Palestiniens

Les Palestiniens, quant à eux, vivent dans deux entités géopolitiques distinctes. La Cisjordanie est un pays tellurique pauvre, situé dans les collines semi-arides, qui ne peut fonctionner que sur la base de l'économie plus dynamique de l'État juif. Le territoire palestinien y est constamment tronqué et fragmenté en enclaves isolées, proclamées depuis janvier 2013. L'"État de Palestine" peut en principe être considéré comme un État-nation palestinien, même si, dans la pratique, ses autorités se comportent davantage comme les Judenräte dans les ghettos juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

La bande de Gaza, quant à elle, ressemble davantage à une cité-état thalassocratique qu'à un État-nation. Contrairement aux villes du Levant connues dans l'histoire, elle n'est pas un centre cosmopolite de commerce, de banque et de transport maritime, car elle est soumise à un isolement hostile de la part d'Israël et de l'Égypte qui coopèrent contre les Palestiniens - la nature thalassocratique de la bande de Gaza a été, pour ainsi dire, "avortée" par ses voisins hostiles qui l'isolent.

La bande de Gaza couvre 365 kilomètres carrés et compte 2,4 millions d'habitants. La Cisjordanie, qui compte 3 millions d'habitants, s'étend sur 5655 km². La densité de population dans la bande de Gaza est de 6500 personnes/km², tandis que celle de la Cisjordanie est de 466 personnes/km². La bande de Gaza a une superficie de 41 km. Elle s'étend du sud au nord et de 6 km à 12 km d'est en ouest. La longueur de la frontière avec l'Égypte est de 11 km.

Les distances et superficies susmentionnées montrent clairement que la bande de Gaza est incapable de fonctionner dans sa forme actuelle sur le plan social, économique et civilisationnel. Au cours des dernières décennies, ses habitants ont végété grâce à l'aide humanitaire de l'Union européenne et des agences de l'ONU. La situation pourrait être modifiée par l'ouverture au marché du travail israélien ou par l'émigration d'une partie importante de la population de Gaza. Dans l'hypothèse de la création d'un Etat palestinien réellement indépendant incluant la bande de Gaza, un exode d'au moins plusieurs centaines de milliers de résidents de Gaza vers la Cisjordanie serait à prévoir, mais celle-ci ne serait pas en mesure d'assimiler un tel nombre de migrants.

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Les deux parties de l'actuel "État de Palestine" (la bande de Gaza et la Cisjordanie) ont donc des caractéristiques géopolitiques complètement différentes et il est difficile de parler d'une "nation" cohérente pour leurs habitants. L'actuel "État de Palestine" rappelle plutôt le Pakistan au moment de la sécession du Bangladesh en 1971: les parties du Pakistan situées sur l'Indus et à l'embouchure du Gange étaient séparées par l'État indien, plus fort et hostile. De même, les deux parties de l'"État de Palestine" sont divisées par l'État d'Israël, hostile et plus fort. L'éclatement de facto de l'"État de Palestine" en 2007 était aussi inévitable que l'éclatement du Pakistan en 1971.

L'Autorité nationale palestinienne en Cisjordanie poursuit une politique de collaboration avec l'occupant israélien, car les caractéristiques géopolitiques de la Cisjordanie rendent la situation ainsi créée très gênante, mais donnent néanmoins aux Palestiniens la possibilité d'une existence minimale. La situation est différente dans la bande de Gaza, pour laquelle la seule solution est le démantèlement de l'État juif et l'élimination des Juifs vivant en Palestine. Sinon, les Palestiniens de Gaza connaîtront un sort similaire à celui des habitants des ghettos juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Hamas, avec son exigence de liquidation d'Israël et d'assassinat ou d'expulsion de tous les Juifs, est perçue, dans la Bande de Gaza, comme la seule réponse possible à la condition de "prison à ciel ouvert" ("open-air prison", dénomination adoptée pour Gaza par certaines organisations internationales). Il semble également inutile de souligner l'inspiration israélienne dans la montée du Hamas, ce que la partie israélienne a ouvertement admis. Dans le même ordre d'idées, l'Inde a inspiré le mouvement séparatiste du Pakistan oriental et a soutenu les Mukti Bahini.

Toutefois, il ne faut pas en conclure hâtivement que les activités continues - et actuelles - du Hamas sont une "opération sous faux drapeau", comme en témoignent les guerres de 2008/2009 avec l'État juif et la guerre de sept semaines de 2014, ainsi que les manifestations de 2018-2019.

Les conditions de vie et l'absence de perspectives de développement dans la "prison à ciel ouvert" qu'est la bande de Gaza, ainsi que l'indifférence de l'Autorité nationale palestinienne en Cisjordanie (qui collabore déjà étroitement avec Israël au niveau de l'appareil de sécurité), forcent l'émergence de forces révisionnistes radicales dans cette région. Ainsi, si le Hamas n'émergeait pas, un autre groupe "remplissant le rôle du Hamas" émergerait probablement.

L'issue pour les Palestiniens de la situation géopolitique dans laquelle ils se trouvent serait la montée d'une puissance extérieure eurasienne ou d'Asie centrale, qui soutiendrait de l'extérieur un centre de force égyptien ou syrien, en l'orientant vers une voie pro-palestinienne. Cette situation a failli se produire entre juin 2012 et juillet 2013, lorsque le président égyptien était Muhammad Mursi, affilié aux Frères musulmans. Les Frères musulmans égyptiens soutenaient le Hamas, basé à Gaza, tout en bénéficiant du soutien du dirigeant turc Recep Tayyip Erdoğan. Cependant, M. Mursi a finalement été renversé par un coup d'État du général Abd al-Fattah as-Sisi, soutenu par l'Occident, ce qui semble avoir déterminé le sort des Palestiniens de Gaza de manière négative pour l'avenir prévisible.

Ronald Lasecki

Publié à l'origine dans Myśl Polska (47-48, 19-26.11.2023).

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samedi, 07 octobre 2023

Les huit années de la Russie en Syrie

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Les huit années de la Russie en Syrie

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/vosem-let-rossii-v-sirii

Le 30 septembre 2015, la Russie a commencé à mener des missions spéciales sur le territoire de la Syrie en réponse à une demande des dirigeants du pays. La raison de la présence militaire russe en Syrie était l'activité d'un nouveau type de groupes terroristes, qui agissaient en fait comme des armées à part entière, utilisant non seulement des armes légères et des explosifs, mais aussi des chars, des véhicules blindés et de l'artillerie.

Le catalyseur de ce processus a été le printemps arabe, qui a débuté en Tunisie à la fin de l'année 2010. Le feu des coups d'État s'est rapidement propagé en Afrique du Nord et en Asie occidentale. Là où les régimes étaient soutenus par les États-Unis (Bahreïn, Arabie saoudite), les manifestations ont été brutalement réprimées et l'Occident a détourné le regard. Lorsque des forces indésirables pour les États-Unis étaient au pouvoir, les protestations étaient non seulement encouragées, mais aussi directement soutenues, notamment par des livraisons d'armes.

La Libye a été pratiquement détruite par ces violentes turbulences. En Égypte, en revanche, le processus a été inversé et le président Morsi, qui avait pris ses fonctions à la suite d'une vague de protestations, a été condamné à la prison à vie.

Contrairement à certains pays où des politiciens pro-occidentaux ont pris le pouvoir après des révolutions colorées, la Syrie a maintenu une continuité qui remonte à l'Union soviétique. Ainsi, grâce en grande partie à la décision de fournir une assistance militaire à la Syrie, nous avons pu maintenir en place un gouvernement ami.

Au départ, la Syrie était isolée par nombre de ses voisins. Toutefois, par la suite, malgré la position anti-syrienne, un certain nombre de pays du Golfe et la Turquie ont refusé d'adopter une ligne de conduite dure à l'égard de Damas. C'est tout à l'honneur de Moscou, qui a défendu les intérêts de la Syrie, notamment en créant le Centre de réconciliation des parties et en organisant des lieux de négociation. Les séries de réunions répétées, y compris dans le cadre d'Astana, n'ont pas été faciles. Certains pays arabes ont également tenté à plusieurs reprises d'obtenir des concessions de la part de Moscou en ce qui concerne la Syrie, mais cela ne s'est pas produit. Cette ligne de conduite cohérente a gagné le respect des États de la région.

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La Syrie a récemment réintégré la Ligue arabe; les relations diplomatiques ont été rétablies avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, Oman, la Tunisie et l'Arabie saoudite. Dans le même temps, Moscou a été appréciée non seulement en tant que médiateur, mais aussi en tant que partenaire fiable sur lequel on peut compter, contrairement aux pays occidentaux qui peuvent soudainement oublier leurs clients.

L'intérêt pour la coopération avec Moscou est également né de l'utilisation de différents types d'armes contre les terroristes, car la Syrie est devenue un véritable terrain d'essai pour les nouveaux systèmes et la modernisation des anciens. Des missiles Kalibr ont été lancés à partir de navires et de sous-marins, des missiles Kh-101 à partir de porte-missiles stratégiques Tu-160, des avions Su-34 de quatrième génération, des drones Orlan-10 et Eleron-3SV, des robots de combat, le système de lance-flammes Solntsekek et bien d'autres ont été utilisés. Les spécialistes russes ont acquis une expérience inestimable dans le déminage de divers objets.

La rotation constante a permis aux commandants de l'armée russe d'acquérir une expérience directe du combat. Le système de commandement et de contrôle des troupes a été optimisé, ce qui est le mérite direct du général Surovikin, qui a commandé le groupement en 2017.

L'expérience a été acquise dans la coordination des opérations contre les terroristes avec des partenaires de l'aile militaire du parti Hezbollah libanais, des formations militaires iraniennes et, directement, des troupes syriennes. Un centre de coordination a été créé avec la participation de la Russie, de l'Irak, de l'Iran et de la Syrie, établissant ainsi un axe stratégique en Asie occidentale avec la participation de la Russie.

L'expérience du groupe Wagner est également importante. Son parcours de combattant a en fait commencé en Syrie et s'est ensuite étendu à d'autres pays.

La Russie a déployé des troupes pour vaincre des organisations terroristes, dont la plus puissante était ISIS, qui est interdite en Russie. Bien que des attaques terroristes sporadiques contre des citoyens russes aient été enregistrées, la croissance et le renforcement de cette structure ont été empêchés. L'expérience de la détection et de la reconnaissance des cellules terroristes, y compris la coordination inter-agences, sera utile à l'avenir.

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Nous ne devons pas oublier les aspects de la guerre de l'information. L'Occident a diabolisé le gouvernement de Bachar Al-Assad et n'a pas hésité à recourir aux faux et aux falsifications à cette fin. Il suffit de rappeler le projet des "Casques blancs", où l'apparence habilement mise en scène d'un empoisonnement chimique a servi de prétexte à un battage médiatique. Les manipulations des médias occidentaux ont été démasquées, de même que la propagande d'autres groupes. La Russie a acquis une expérience supplémentaire en matière d'information et d'analyse dans ce domaine, qui s'est certainement révélée utile dans le cadre de l'opération militaire spéciale en Ukraine.

En ce qui concerne les aspects géopolitiques, dans le cadre de l'accord avec la partie syrienne, la Russie a reçu deux bases militaires sur le territoire de ce pays. Il s'agit du 720ème point logistique de la marine russe dans la ville de Tartous et de l'aérodrome de Hmeimim, où est stationné le groupe d'aviation de l'armée de l'air russe. Ils servent non seulement aux tâches courantes, mais constituent également les bastions stratégiques de la Russie en mer Méditerranée.

Bien entendu, certains défis subsistent. Une partie du territoire syrien au nord est en fait occupée par la Turquie, et des troupes américaines se trouvent dans la région où vivent les Kurdes. Une partie du pétrole syrien est exportée illégalement hors du pays. Il y a des affrontements interethniques, et des restes de groupes terroristes tentent de temps à autre de relever la tête.

Dans ce contexte, on peut constater la futilité de l'ONU, sur la plate-forme de laquelle l'Occident collectif a tenté de faire pression à la fois sur la Syrie et sur la Russie. De nombreuses organisations internationales, telles que Médecins sans frontières, ont confirmé leur statut d'agents au service des intérêts de leurs clients, contrairement aux chartes de ces organisations apparemment humanitaires.

La Syrie a tenu bon et participe aujourd'hui à la construction d'un monde multipolaire. Fin septembre de cette année, le président syrien Bachar al-Assad s'est rendu en Chine. Il s'agissait de sa première visite depuis le début du printemps arabe et de la guerre en République arabe syrienne. Lors de sa rencontre avec M. Assad, Xi Jinping a déclaré que "face à la situation internationale instable et incertaine, la Chine est prête à continuer à travailler avec la Syrie dans l'intérêt de la coopération amicale et de la justice internationale". La Chine soutient la Syrie dans sa lutte contre l'ingérence étrangère et l'intimidation unilatérale [...]. et soutiendra la reconstruction de la Syrie".

Bien entendu, la reconstruction du pays sera abordée avec la participation de la Russie.

mercredi, 27 septembre 2023

Bachar el-Assad en Chine

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Bachar el-Assad en Chine

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/09/21/assad-kiinassa/

Le président syrien Bachar el-Assad et sa charmante épouse Asma se sont rendus en Chine pour une visite d'État officielle. Le président Xi Jinping a envoyé son propre avion présidentiel à Damas pour transporter le couple à Pékin.

C'est la première fois que le président syrien se rend en Chine depuis le début de la déstabilisation de la République arabe, il y a plus de douze ans. Nos médias répètent le récit d'une "guerre civile", mais en réalité, la dévastation de la Syrie était un projet planifié par l'Occident, jusqu'à utiliser des terroristes islamistes contre le régime d'Assad.

Compte tenu du rôle positif de la Chine dans la conclusion de l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran en mars, la visite d'Assad renforce le poids de la Chine en tant que sage-femme qui accouchera d'un développement pacifique en Asie de l'Ouest.

Bien entendu, les grands médias occidentaux, propagateurs de fausses nouvelles, ont déjà reçu l'ordre de leurs propriétaires de ne rendre compte de la visite d'Assad en Chine que sous un angle négatif. Le pays arabe appauvri et déchiré par la guerre serait en train de supplier la Chine de lui donner de l'argent. Xi Jinping, pour sa part, souhaite "étendre l'influence de la Chine au Moyen-Orient, où les États-Unis sont traditionnellement la puissance étrangère dominante".

Un groupe de réflexion britannique a suggéré qu'Assad s'est rendu à Pékin "pour relier la Syrie à l'axe émergent des États autocratiques anti-occidentaux" et "pour bénéficier des projets de sensibilisation menés par la Chine".

Malgré toutes les mauvaises langues, il est bon de voir que Bachar el-Assad et son épouse ont survécu aux tentatives de coup d'État sanglantes, aux bombardements et aux autres cataclysmes que le complexe militaire occidental a dirigés contre les dirigeants syriens au cours des dernières années.

À Pékin, M. Assad devrait discuter de la coopération pratique avec les Chinois, notamment de l'implication de la Chine dans la reconstruction de la Syrie. Les États-Unis et leurs alliés ont joué un rôle destructeur dans la région, mais peut-être qu'avec l'aide de la Chine, le pays se remettra sur pied après toutes ces difficultés.

La manière dont les voleurs de pétrole américains et les autres déstabilisateurs de la région seront chassés du sol syrien est une autre question, mais dans cette nouvelle conjoncture historique, cela peut aussi se produire. Espérons que la "malédiction d'Assad", qui est un mème des médias sociaux depuis quelques années, désemparera tous les ennemis du Lion de Damas.

19:32 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, chine, levant, proche-orient, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 05 juin 2023

Moyen-Orient 2.0

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Moyen-Orient 2.0

Ivan Plotnikov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/blizhniy-vostok-20

Les pays musulmans ont refusé d'être des satellites de Washington

Le territoire du Moyen-Orient (de l'Asie occidentale à l'Afrique du Nord) a toujours attiré les puissances étrangères. Tout d'abord, la région est une source majeure d'hydrocarbures, principalement de pétrole. Deuxièmement, c'est le centre du système logistique de transport de l'énergie. Il suffit de se rappeler le canal de Suez, le détroit de Gibraltar, les Dardanelles, le Bosphore, etc.

En raison de ces avantages, le Moyen-Orient a été conquis, d'abord par la Grande-Bretagne et la France, dans le cadre de leurs entreprises coloniales, puis par l'alliance de l'OTAN, qui a joué un rôle majeur dans la déstabilisation de la région lors du printemps arabe.

Mais aujourd'hui, les pays du Moyen-Orient poursuivent une politique de souveraineté, privilégiant la Russie et la Chine plutôt que le bloc de l'OTAN.

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Le conflit entre l'Iran et l'Arabie saoudite est terminé

L'Iran et l'Arabie saoudite sont des acteurs clés de la scène géopolitique du golfe Persique.

L'histoire de leur conflit, qui dure depuis plus de 40 ans, remonte à 1979, après les événements de la révolution islamique. La révolution a détruit la monarchie en Iran et a établi la République islamique (État théocratique avec un chef religieux à sa tête).

Téhéran a adopté une politique d'exportation de la révolution vers les pays islamiques voisins. L'Arabie saoudite, qui était à l'époque le leader informel du monde musulman, s'y est opposée.

De plus, le conflit religieux est au cœur de l'aversion réciproque que se vouent ces deux pays. Les deux nations professent des courants différents de l'islam. Alors qu'en Iran, la majorité de la population est chiite, en Arabie saoudite, ce sont les sunnites qui dominent.

Depuis l'invasion américaine de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein en 2003, Téhéran a rapidement étendu son influence en Irak, en Syrie, au Yémen, au Liban et à Bahreïn. En outre, l'Iran est en train de devenir un leader dans la lutte contre l'influence américaine, alors que les Saoudiens sont des alliés traditionnels de Washington.

En 2011, sur fond de printemps arabe, l'Iran et l'Arabie saoudite ont de nouveau entamé une lutte pour les sphères d'influence en Méditerranée. Riyad a accusé les Iraniens de soutenir l'opposition chiite, tandis que Téhéran a accusé les Saoudiens de restreindre les droits de la minorité chiite.

Les deux pays ont finalement rompu leurs relations diplomatiques en 2016 lorsque le prédicateur chiite Nimr al-Nimr a été exécuté en Arabie saoudite. Par la suite, l'ambassade diplomatique des Saoudiens à Téhéran a été vandalisée par des chiites en colère. Bien que les émeutiers aient été punis, les Saoudiens ont rejeté la faute sur le gouvernement iranien.

En 2022, la Russie a tenté de réconcilier les parties. Oman et l'Irak ont également réussi à organiser une série de consultations. Mais il n'a pas été possible de rétablir les relations entre les adversaires.

En 2023, cela a été possible grâce à la Chine. Des pourparlers entre l'Iran et l'Arabie saoudite ont eu lieu à Pékin du 6 au 10 mars.

Plusieurs réunions ont abouti à la reprise des relations diplomatiques. Les pays ont rouvert leurs ambassades et réaffirmé les principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires de l'autre.

Du côté iranien, la délégation était conduite par Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, et du côté saoudien par le conseiller à la sécurité nationale et ministre d'État Musayed al-Aiban.

"La visite du président Raisi en Chine en février et sa conversation avec le président chinois Xi Jinping ont ouvert la voie à de nouvelles discussions très sérieuses entre les délégations de l'Iran et de l'Arabie saoudite", a déclaré Ali Shamkhani, de Téhéran, à un porte-parole.

La Chine est l'un des principaux alliés et partenaires commerciaux des pays du Moyen-Orient. Pékin est intéressé par l'achat de pétrole, ainsi que par la participation des puissances musulmanes au projet "Une ceinture, une route". Le rétablissement des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite réduira les risques d'escalade des conflits militaires au Moyen-Orient, et donc les risques pour la logistique des ressources énergétiques vers la Chine.

Il convient de noter que ces dernières années, l'Arabie saoudite n'a en fait plus adhéré aux sentiments pro-américains et a tenté de mener une politique indépendante. Par exemple, Riyad continue de coopérer avec la Russie. Le ministre saoudien des affaires étrangères, Faisal bin Farhan, a proposé sa médiation dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine.

Le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux États musulmans pourrait avoir des conséquences considérables. Par exemple, les dirigeants du monde entier prédisent déjà une trêve ou une fin complète du conflit interne au Yémen.

La crise financière et d'autres problèmes intérieurs au Liban et en Syrie pourraient également s'améliorer de manière significative.

Mais le changement progressif le plus important est la résolution des relations entre les deux centres religieux du monde musulman. Ainsi, la confrontation religieuse entre les courants chiite et sunnite a de bonnes chances de prendre fin.

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Damas n'est plus un paria

Les relations diplomatiques entre la Syrie et l'Arabie saoudite ont également été rétablies en mars 2023. Les deux pays ont rouvert leurs ambassades diplomatiques après une décennie d'interruption.

En avril, le ministre saoudien des affaires étrangères, Faisal bin Farhan, s'est rendu à Damas pour s'entretenir avec le président syrien Bachar al-Assad. Ils ont discuté de l'acheminement de l'aide humanitaire et de la résolution des conflits nationaux dans la République arabe.

Rappelons que le conflit entre les deux États a éclaté en 2012 après que Bachar el-Assad a été accusé de réprimer les manifestations populaires. Les Saoudiens ont également soutenu financièrement les groupes armés d'opposition en Syrie.

Le réchauffement des relations entre les deux pays a été rendu possible par plusieurs facteurs.

Tout d'abord, les tremblements de terre en Turquie et en Syrie ont joué un rôle important. Il est apparu clairement que les conséquences de ces catastrophes ne pouvaient être évitées que par des efforts conjoints. L'Arabie saoudite a envoyé de l'aide humanitaire à ces deux pays.

Deuxièmement, les Saoudiens espèrent trouver un allié dans la lutte contre l'Iran pour l'influence au Moyen-Orient. La plupart des Syriens sont chiites et sont susceptibles de soutenir leur groupe religieux.

Troisièmement, l'influence des États-Unis, qui ont consacré tous leurs efforts à la lutte économique avec la Chine et aux fournitures militaires à l'Ukraine, s'amenuise. Malgré l'aversion des Américains pour le régime de Bachar el-Assad, il est devenu évident que le gouvernement syrien a résisté à la guerre civile et que les relations doivent être rétablies d'une manière ou d'une autre. En outre, un certain nombre de pays du Moyen-Orient (EAU, Oman, Tunisie, Égypte, Irak, etc.) estiment que la politique d'isolement de la Syrie devrait être reconsidérée.

La Russie a un rôle clé à jouer dans la réconciliation des États. En mars 2023, le ministre saoudien des affaires étrangères Faisal bin Farhan s'est rendu à Moscou, et Poutine et Bachar el-Assad se sont rencontrés quelques jours plus tard. C'est très probablement à ce moment-là que les solutions possibles au conflit ont été discutées.

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Sommet de la LEA 

La Ligue des États arabes est une organisation internationale composée de 22 États arabophones. L'objectif principal de l'organisation est de développer une position politique commune pour défendre la souveraineté et les intérêts de tous les États arabes. Les membres de l'alliance coopèrent également dans les domaines économique, social, culturel et administratif.

Une victoire diplomatique importante a également été remportée dans le cadre de la coopération avec la Ligue arabe. Après 12 ans, la Syrie a retrouvé sa représentation au sein de l'organisation.

Il convient de mentionner que la Syrie a joué un rôle clé dans la création de la LEA en 1945. Cependant, en 2011, lorsque la guerre civile a éclaté et que le gouvernement Assad et l'opposition armée se sont affrontés, la Syrie a fait l'objet d'un boycott économique et a été privée de ses droits de membre.

Le 32e sommet de la LEA s'est ouvert le 19 mai à Djeddah, en Arabie saoudite. La plupart des participants ont soutenu le retour du représentant syrien Bachar al-Assad. Cependant, l'absence de l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, a été une note désagréable. L'homme politique a quitté le sommet sans explication. Il convient de noter que le Qatar s'était précédemment opposé au rétablissement des droits d'adhésion de Damas à la LEA.

On peut donc parler d'un rétablissement de l'interaction diplomatique entre la Syrie et d'autres acteurs géopolitiques du Moyen-Orient. Au cours du sommet, le ministre syrien des affaires étrangères Faisal Mikdad s'est entretenu avec ses homologues de Jordanie, du Liban, des Émirats arabes unis, d'Oman, d'Arabie saoudite et de Tunisie.

L'ordre du jour des chefs d'État portait sur la résolution des crises politiques au Yémen, en Libye et en Syrie, ainsi que sur le règlement du conflit israélo-palestinien.

Le conflit russo-ukrainien a également été abordé. Les États arabes ont décidé d'adhérer au principe de "neutralité positive", c'est-à-dire de maintenir des relations tant avec Moscou qu'avec Kiev. Les représentants de Riyad ont réitéré leur volonté de médiation entre les parties.

En outre, la déclaration finale a posé les jalons de l'indépendance vis-à-vis des ingérences étrangères dans les affaires intérieures. Le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'État, des valeurs et des cultures des autres nations a été proclamé.

"Cette réunion marque le début d'une nouvelle phase d'action arabe commune visant à instaurer la paix, le développement et la prospérité dans notre région au lieu de la guerre et de la destruction", a déclaré le président de la RAS, Bachar el-Assad.

La Maison Blanche n'a pas approuvé le retour de la Syrie au sein de la LEA.

"Nous ne pensons pas que la Syrie mérite d'être réadmise au sein de la Ligue arabe. Les Etats-Unis ne vont pas normaliser les relations avec Assad et son régime", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken.

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La diplomatie irakienne 

Malgré ses problèmes internes, l'Irak a poursuivi une politique étrangère visant à résoudre de nombreux conflits au Moyen-Orient.

En août 2021, la Conférence de Bagdad sur la coopération et le partenariat s'est tenue. Y participent le président égyptien, l'émir du Qatar, le roi de Jordanie, les premiers ministres du Koweït et des Émirats arabes unis, ainsi que les ministres des affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Iran et de Turquie.

Il est à noter que Bachar el-Assad n'a pas été invité à la réunion en raison des tensions qui existaient encore à l'époque entre le gouvernement syrien et d'autres pays musulmans.

Dans le communiqué final de la conférence, les pays ont appelé à créer les conditions pour résoudre les conflits interétatiques et accroître la stabilité au Moyen-Orient. Le rôle prépondérant de la sphère économique dans la coopération interétatique a été souligné.

D'autres questions importantes ont également été abordées, telles que la lutte contre le terrorisme et la pandémie de Covi d-19.

Cependant, malgré ses politiques progressistes, l'Iran reste dépendant des États-Unis, en particulier sur le plan économique. Par exemple, selon Elbrus Koutrachev, l'ambassadeur russe en Irak, les fonds provenant des ventes de pétrole sont versés sur des comptes américains. Bagdad reste également très dépendant du dollar.

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Les Emirats Arabes Unis

Les Émirats arabes unis poursuivent désormais également leurs propres politiques, qui vont à l'encontre des intérêts américains dans la région.

En 2023, les Émirats arabes unis se sont vu accorder le statut de partenaire de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS). L'accord a été signé lors d'une réunion du Conseil des ministres des affaires étrangères qui s'est tenue dans la ville indienne de Panaji les 4 et 5 mai.

"Au cours de la période à venir, les Émirats arabes unis s'efforceront de participer activement aux travaux de l'OCS et de renforcer l'interaction avec les États membres. Nous sommes heureux de devenir partenaire d'une organisation dont l'influence et l'importance mondiales ne cessent de croître". - a déclaré le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdullah bin Zayed Al Nahyan.

Toutefois, les Émirats arabes unis ont gardé une relation plutôt froide avec les États-Unis. Par exemple, M. Biden a invité le président des Émirats arabes unis, Mohammed bin Zayed, à se rendre aux États-Unis au cours de l'été 2022. La rencontre n'a toutefois pas encore eu lieu.

En outre, les États-Unis ont exigé à plusieurs reprises que les Émirats arabes unis cessent d'exporter des produits électroniques vers la Russie. Les Émirats arabes unis ont reçu la visite de plusieurs fonctionnaires des États-Unis, de l'Union européenne et du Royaume-Uni. Ils craignent que les Émirats arabes unis ne soient utilisés comme plaque tournante pour contourner les sanctions antirusses et fournir des produits à l'industrie militaire russe. Selon les médias, des responsables américains ont même menacé les Émirats arabes unis de détériorer leurs relations s'ils continuaient à coopérer avec la Russie et la Chine, notamment sur des questions militaires et de renseignement.

Dans l'impasse entre la Russie et l'Ukraine, les Émirats arabes unis sont également restés neutres. Le gouvernement omanais ne s'est pas encore joint aux sanctions antirusses. Par ailleurs, nos partenaires arabes ont également proposé leur aide pour résoudre le conflit en tant que médiateur.

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Spécificités de la politique et de la religion omanaises

La politique étrangère d'Oman peut être décrite comme neutre et multisectorielle. Oman s'efforce d'entretenir des relations amicales avec tous les États voisins, qu'il s'agisse de l'Arabie saoudite, du Yémen ou des Émirats arabes unis. Le gouvernement omanais est rarement impliqué dans des conflits. Mascate n'a pas participé au boycott du Qatar en 2017, lorsque le pays a été accusé de financer le terrorisme. Oman n'a pas non plus participé à une action militaire contre Israël ni coupé ses relations commerciales avec lui. Par ailleurs, Oman a été le seul pays arabe à reconnaître les accords de Camp David (entre Israël et l'Égypte), ce qui a provoqué une réaction négative dans le monde musulman.

Lorsque l'on parle d'Oman, il convient de prendre en compte les spécificités de la religion. L'ibaditisme est pratiqué dans le pays et est suivi par environ 45% de la population. Il s'agit d'un courant de l'islam différent de l'islam chiite et de l'islam sunnite, caractérisé par la paix, la tolérance et la compréhension mutuelle. Il est possible que ce choix de la voie religieuse ait déterminé le rôle d'Oman en tant que médiateur politique dans l'arène géopolitique.

Par ailleurs, Oman est un membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les pays membres du CCG coopèrent dans les domaines économique, militaire, culturel et législatif.

Les relations d'Oman avec la Russie s'améliorent également.

En 2019, le ministre des affaires étrangères d'Oman s'est rendu deux fois en Russie.

En 2022, le ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, s'est rendu à Oman et s'est entretenu avec le sultan Haisam bin Tarek Al Said.

Le 23 mars 2023, le président russe Vladimir Poutine a eu une conversation téléphonique avec le sultan d'Oman Haisam bin Tarek Al Said. Cette conversation a eu lieu à l'initiative de la partie omanaise.

Selon un communiqué du Kremlin, les entretiens ont porté sur le développement de la coopération économique et la mise en œuvre de projets communs, notamment dans le secteur des transports et de la logistique. La situation géopolitique au Moyen-Orient a également été abordée.

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Le Caire et Téhéran se rapprochent

En mai, Fada Hussein Maliki, membre de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Majlis iranien, a déclaré que l'Iran et l'Égypte menaient des discussions en Irak. Il a ajouté que l'ouverture d'ambassades était prévue, suivie d'une rencontre entre le dirigeant iranien Ibrahim Raisi et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi.

Le conflit entre les deux pays dure depuis 43 ans. Les relations diplomatiques ont été rompues en 1980 après la révolution islamique iranienne, lorsque l'Égypte a accordé l'asile au dernier monarque iranien, Mohammad Reza Pahlavi. Les accords de Camp David, mentionnés ci-dessus, ont également refroidi les relations.

La résolution de ce conflit a été influencée par le réchauffement des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Les Saoudiens étant un investisseur et un partenaire majeur en Egypte, le Caire bénéficie désormais de l'alignement géopolitique nouveau de son allié.

Il faut également noter que l'Iran et l'Egypte ont une influence énorme sur l'establishment et les factions politiques en Palestine. Par exemple, c'est grâce à l'action du Caire que des accords de cessez-le-feu ont été conclus entre Israël, le Hamas et le Jihad islamique.

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Sur le conflit israélo-arabe 

En 1947, l'Assemblée générale des Nations unies a élaboré un plan visant à créer deux États en Palestine, l'un juif et l'autre arabe.

Certains pays du Moyen-Orient ne soutiennent pas cette décision (Arabie saoudite, Égypte, Syrie, Yémen, Irak, Liban).

Après la déclaration d'indépendance d'Israël en 1948, une guerre éclate entre Israël et les États membres de la LEA. Les forces combinées de l'Égypte, de la Jordanie, de l'Irak et du Liban participent aux combats. Malgré la supériorité numérique des musulmans, Israël a réussi à résister.

Bien que l'ONU ait tenté d'intervenir en 1949 pour résoudre le conflit, la plupart des pays du Moyen-Orient n'ont pas reconnu l'indépendance d'Israël et les négociations de paix ont également été refusées.

En conséquence, Israël occupe les trois quarts du territoire palestinien, y compris la ville de Jérusalem. Dans le même temps, le gouvernement juif refuse de donner à la ville un statut international, ce qui provoque des réactions négatives dans le monde musulman.

Pendant des décennies, les zones frontalières ont été le théâtre d'affrontements entre Arabes et Juifs. Le déclenchement d'une nouvelle guerre n'était qu'une question de temps. La "guerre des six jours" a débuté le 5 juin 1967 par des attaques aériennes et terrestres contre l'Égypte. Le Caire est soutenu par la Syrie, l'Irak et la Jordanie.

Israël réussit à nouveau à l'emporter. Il réussit à s'emparer de la bande de Gaza (territoire situé sur la Méditerranée), de la péninsule du Sinaï, de la Cisjordanie et du plateau du Golan.

En réponse à l'occupation, les États arabes ont signé la résolution de Khartoum, qui interdit la reconnaissance, la paix et les négociations.

En 1973, un nouveau conflit, appelé la guerre du Jugement dernier, éclate entre l'Égypte et la Syrie d'une part, et Israël d'autre part. L'affrontement n'est réglé que grâce à l'intervention de l'URSS et des États-Unis.

Le conflit israélo-arabe s'est donc estompé pour reprendre de plus belle pendant une longue période. Des contacts diplomatiques n'ont été établis qu'avec l'Égypte et la Jordanie.

Mais il est impossible d'être entouré en permanence de voisins inamicaux. Un point clé du changement dans les relations israélo-arabes a été la visite du Premier ministre Binyamin Netanyahou à Oman en octobre 2018. Il s'agissait du premier pas vers la paix.

En 2020, Israël et les Émirats arabes unis ont repris leurs relations diplomatiques. Dans le cadre des nouveaux accords, le gouvernement des Émirats arabes unis s'est engagé à lever son boycott économique de l'État juif.

En 2022, des contacts diplomatiques ont également été établis avec la Turquie. À la suite d'une conversation téléphonique entre le Premier ministre Yair Lapid et le président turc Recep Tayyib Erdogan, les ambassades des deux pays ont été rouvertes.

Les relations entre Jérusalem et Ankara ont été rompues après l'attaque par l'armée israélienne du navire d'aide humanitaire Mavi Marmara. Le président Erdogan a qualifié cette attaque d'"acte de terrorisme".

En avril 2023, le Premier ministre israélien Netanyahu a déclaré que les relations du pays avec le monde arabe devaient encore être améliorées. Il est notamment prévu d'organiser des pourparlers de paix avec l'Arabie saoudite.

Ainsi, pour l'instant, le gouvernement israélien s'efforce de trouver une solution pour résoudre pacifiquement toutes les questions litigieuses.

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En résumé

La région du Moyen-Orient traverse une période de changements politiques. Une ère de coopération et de bon voisinage s'est ouverte. La région a donné la priorité à des politiques visant à accroître la souveraineté et le multidimensionnalisme.

La région a d'abord été marquée par une extrême volatilité. Les pays se livraient à des guerres ouvertes et hybrides. Cette situation était extrêmement bénéfique pour Washington et l'Occident, car elle leur permettait de maintenir une position de leader dans le monde et d'obtenir des ressources bon marché.

Aujourd'hui, les États-Unis perdent rapidement de l'influence au Moyen-Orient et le sentiment pro-américain qui dominait auparavant dans la région est en train de s'estomper. En outre, les efforts de Washington se concentrent déjà sur la confrontation avec Pékin (dans la région Asie-Pacifique) et l'implication dans le conflit ukrainien.

La Russie et la Chine, intéressées par la stabilité économique et politique de la région, sont devenues de nouveaux alliés pour les pays musulmans.

Par exemple, les échanges commerciaux entre la Russie et les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) ont augmenté de 83 % au cours des cinq dernières années, pour atteindre plus de 90 milliards de dollars.

Il convient également de mentionner que la Russie défend depuis longtemps l'idée de créer un système de sécurité pour le Moyen-Orient. Il pourrait s'agir d'une organisation sur le modèle de l'OSCE.

Nikita Danyuk, directeur adjoint de l'Institut de recherche stratégique et de prévision de l'Université russe de l'amitié des peuples et membre de la Chambre publique de la Fédération de Russie, estime que "le processus de création d'un monde véritablement multipolaire consistera, entre autres, à ce que les alliés et satellites traditionnels des Etats-Unis au Moyen-Orient s'éloignent de la ligne américaine". Selon lui, les alliés les plus probables des États de la région du Moyen-Orient sont la Russie, la Chine et l'Inde.

mercredi, 10 mai 2023

La Syrie retourne à la Ligue Arabe malgré l'opposition des Etats-Unis

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La Syrie retourne à la Ligue arabe malgré l'opposition des États-Unis

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/la-siria-torna-nella-lega-araba-nonostante-la-contrarieta-degli-usa

La Syrie est de retour au sein de la Ligue arabe après en avoir été expulsée il y a 11 ans en raison du changement de régime vicieux initié par les États-Unis et soutenu par plusieurs pays arabes et européens. La Syrie a résisté à l'agression avec l'aide de l'Iran et de la Russie, mais elle en est ressortie dévastée et réduite - un tiers est toujours sous occupation américaine par l'intermédiaire des Kurdes - et épuisée par les sanctions, qui sont restées en place malgré le récent tremblement de terre qui a détruit le pays.

Concernant la situation tragique en Syrie, un rapport de l'ONU, rapporté par CNN, note que "les niveaux de pauvreté et d'insécurité alimentaire auxquels sont confrontés les Syriens sont sans précédent". Le Programme alimentaire mondial estime que d'ici 2022, "plus de 12 millions de Syriens, soit plus de la moitié de la population, seront en situation d'insécurité alimentaire". Les sanctions en sont la cause, mais CNN ne peut évidemment pas dire que son pays et l'Europe affament un peuple entier...

La défaite des États-Unis

Au-delà des détails, il reste la réintégration de la Syrie dans l'œcumène arabe, qui a été fortement entravée par les Etats-Unis (Jerusalem Post), obsédés par leur haine irréductible d'Assad. A tel point que samedi dernier, avant le vote de l'assemblée arabe sur la question, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan s'est précipité à Riyad pour s'entretenir avec le prince Mohamed Bin Salman, architecte du retour dans le giron arabe de Damas.

Selon Axios, les deux hommes ont parlé de la paix au Yémen et de certains projets d'infrastructure visant à relier plus étroitement les pays du Moyen-Orient et l'Inde.

Ils voudraient créer une alternative à l'intégration du Moyen-Orient dans la route de la soie chinoise, en cooptant l'Inde - le rival de la Chine - dans un projet alternatif dirigé par les États-Unis, qui verrait l'adhésion future d'Israël. Une tentative qui pourrait ne pas aboutir, notamment parce que, comme le note Foreign Affairs dans un article intitulé "The Wrong US Bet on India", "New Delhi ne se rangera pas du côté de Washington contre Pékin"...

Cependant, le timing de la visite de Sullivan, qui est arrivé à Riyad la veille du vote fatidique sur la Syrie, ne nous échappe pas. Il a manifestement tenté une dernière fois d'éviter une telle démarche, mais n'y est pas parvenu. Une défaite pour la diplomatie américaine, comme en témoigne le fait que les premiers à se réjouir de ce qui s'est passé sont la Russie et la Chine, ses antagonistes mondiaux.

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Le nouvel activisme de Riyad

L'étape a été douloureuse, comme en témoigne le fait que la réunion décisive pour la réintégration de la Syrie s'est déroulée à huis clos et que la décision a été prise à la majorité (The Cradle a mentionné l'opposition du Qatar dans l'article "Ennemis jusqu'au bout").

Le retour de Damas au sein de la Ligue marque un nouveau point en faveur de la diplomatie saoudienne, qui le souhaitait vivement, s'exposant ainsi aux représailles des nombreux ennemis d'Assad.

C'est un moment très important pour Mohamed Bin Salman qui, de moteur de la déstabilisation régionale (pour le compte d'autrui), a endossé le rôle de moteur du nouvel ordre moyen-oriental, comme en témoigne aussi la détente avec l'Iran.

L'activisme déployé à l'égard du conflit soudanais, qui a éclaté il y a quelques jours en raison de la rivalité de deux puissants seigneurs de guerre locaux et des manœuvres des néocons qui ont alimenté des rivalités latentes, s'inscrit également dans cette perspective.

Riyad a accueilli un sommet entre les factions rivales (Guardian). Il n'y a pas encore d'accord, mais le simple fait d'amener les duellistes à la table des négociations est une réussite remarquable. Nous verrons bien.

samedi, 25 mars 2023

La paix chinoise entre Téhéran et Riyad s'étend à Damas. Et l'Égypte bouge aussi...

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La paix chinoise entre Téhéran et Riyad s'étend à Damas. Et l'Égypte bouge aussi...

Enrico Toselli

https://electomagazine.it/la-pace-cinese-tra-teheran-e-riad-si-estende-a-damasco-e-si-muove-anche-legitto/

Alors que Schlein et Meloni s'affrontent pour le titre convoité de majordome le plus fidèle de Biden, le repositionnement géopolitique s'intensifie en Méditerranée. La démarche de Pékin qui a conduit à l'incroyable rapprochement entre l'Iran et l'Arabie Saoudite porte des fruits rapides et de plus en plus étendus. Car l'effet domino concerne aussi la Syrie, où c'est précisément l'Arabie saoudite qui va reprendre son siège diplomatique. Et le geste de Riyad ouvrira la voie à la réintégration de Damas dans le contexte du monde arabe dont la Syrie avait été exclue.

Mais l'Egypte bouge aussi, qui, après l'accord avec la Russie sur la dédollarisation des échanges, est en train de conclure des accords similaires avec la Chine et l'Inde. Des signaux évidemment ignorés par les clercs de la désinformation italienne (ndt: et européenne). Et le système bancaire américain connaît simultanément des difficultés qui se répercutent aussi en Suisse. Ce n'est pas vraiment la meilleure façon de convaincre le monde d'accepter la domination de Washington et de Wall Street.

Entre-temps, Téhéran et Bagdad, pour fêter dignement le 20ème anniversaire de l'invasion anglo-américaine, conviennent de renforcer leur collaboration dans une fonction anti-kurde. En théorie, c'est contre le terrorisme kurde, en pratique c'est contre l'utilisation des Kurdes par les Etats-Unis. Les Turcs, qui sont appelés à voter en mai, sont également tout à fait d'accord sur ce point.

Justement, les élections en Turquie font apparaître les situations paradoxales. Erdogan, qui est particulièrement détesté par l'administration américaine pour ses nombreux volte-face et pour ne pas avoir adhéré aux sanctions contre Moscou, a ralenti ces dernières semaines ses initiatives de coopération avec la Russie. Un refroidissement des relations pour plaire à Washington, qui soutient le candidat rival Kilicdaroglu, en tête dans les sondages. Alors que fait Kilicdaroglu ? Il annonce qu'il renforcera la coopération avec Moscou s'il gagne.

Les déclarations dans une campagne électorale, on le sait, ont très peu de valeur (en Italie, quelqu'un avait même promis un blocus naval pour empêcher l'arrivée d'immigrés clandestins), mais elles sont intéressantes pour évaluer les humeurs et les tendances. Et, pour l'instant, la tendance est d'ignorer complètement le "plan Mattei" qui a tant enthousiasmé les ministres italiens. Hormis la Tunisie, en mal d'argent, d'où qu'il vienne et sans contrepartie, le reste de la Méditerranée, le Proche-Orient et l'Afrique subsaharienne ignorent superbement le projet italien. Mais il vaut mieux éviter d'interrompre le sommeil de Tajani, Crosetto et de Lady Garbatella (= surnom de Giorgia Meloni, ndt).

samedi, 12 novembre 2022

En violation du droit international : les États-Unis renforcent massivement leur présence militaire en Syrie

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En violation du droit international : les États-Unis renforcent massivement leur présence militaire en Syrie

Source: https://zuerst.de/2022/11/11/voelkerrechtswidrig-usa-bauen-militaerpraesenz-in-syrien-massiv-aus/

Damas . Depuis des années, le gouvernement syrien dénonce devant les forums internationaux l'occupation continue et illégale du territoire syrien par les États-Unis. Concrètement, il s'agit d'environ un tiers du territoire syrien à l'est de l'Euphrate. Les États-Unis y exploitent illégalement des gisements de pétrole syriens.

Il y a actuellement 28 bases militaires américaines sur le territoire syrien. Elles ont été construites sans l'accord du gouvernement de Damas et servent à la protection militaire des zones pétrolières.

Aux 28 bases existantes (17 dans la province de Hasakah, 9 dans la province de Deir Ezzor et 2 dans la province de Homs) s'ajoute désormais une autre base près du pont Al-Raqqa sur l'Euphrate à Deir Ezzor. Les environs à l'est de Deir Ezzor abritent les bases militaires les plus stratégiques, notamment la base pétrolière d'al-Omar - l'une des plus grandes de Syrie - et le champ gazier de Conoco.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (SOHR), une organisation d'opposition basée au Royaume-Uni, a récemment publié des photos montrant la construction du site. Selon le SOHR, les troupes américaines ont récemment établi un autre poste militaire dans le village de Naqara, situé à trois kilomètres de Qamishli, dans la province de Hasakah (nord-est). L'empreinte militaire des États-Unis ne cesse ainsi de s'étendre.

La répartition des bases militaires américaines illégales correspond à un cordon autour des puits de pétrole et de gaz à l'est de l'Euphrate, qui constituent la majeure partie des ressources naturelles syriennes. Ce faisant, elles empêchent également le gouvernement syrien d'accéder aux ressources essentielles qui seraient nécessaires à la reconstruction des zones pacifiées. (mü)

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