dimanche, 11 janvier 2015
Le conflit qui pourrait dominer l'actualité cette année: la Moldavie
Le conflit qui pourrait dominer l'actualité cette année: la Moldavie
Beaucoup d’entre nous ont besoin de Google Maps pour localiser la Moldavie, ce mini-Etat pris en sandwich entre la Roumanie et l'Ukraine. Mais selon les analystes de la société de recherche politique Eurasia Group, cette année, ce tout petit pays pourrait se trouver au centre de 3 tendances : l’instabilité politique en Europe, l’intransigeance russe, et l’utilisation croissante de la finance comme une arme.
En décembre, cette ancienne république soviétique qu’est la Moldavie a désigné un gouvernement pro-européen, et il souhaite se préparer à une intégration européenne. Ainsi, le pays suit l'exemple de sa grande voisine l’Ukraine : l’année dernière, c’était précisément le désir des citoyens ukrainiens de conclure un accord avec l’UE qui avait mené à la destitution du président pro-russe Viktor Yanoukovytch. Peu après, la Crimée avait fait sécession d’avec l’Ukraine, et avait été rattachée à la Russie. Or, l’année dernière, un scénario similaire s’est produit en Transnistrie, une région pro-russe de la Moldavie : elle a proclamé son indépendance et ses dirigeants ont indiqué qu’ils souhaitaient le rattachement à la Russie.
Cliff Kupchan, un ancien diplomate américain qui préside le conseil d’Eurasia, a rapporté récemment à des journalistes ce que lui avaient dit des dirigeants politiques à Moscou : « Ils m’ont averti que la Moldavie est dans le radar, et que si ses dirigeants continuent de se rapprocher de l’UE et de l’OTAN, ils devraient faire bien attention à ce qu’ils souhaitaient réellement. Une déstabilisation ne serait pas difficile à obtenir. Les gars de Transnistrie, ils retireront leurs uniformes, des petits hommes verts avec des masques, et les villes de Moldavie commenceront à tomber. Nous avons déjà vu comment font les Russes ». Or, la Russie a déjà envoyé près de 2000 soldats pour protéger l'enclave russe de la Transnistrie…
Les Etats-Unis se dirigent vers leurs prochaines élections présidentielles, et en cas de crise, les candidats à la présidence pourraient être tentés de durcir le ton à l’égard de la Russie pour montrer qu’ils ont la stature d’un chef d’Etat qui sait se faire respecter à l’international.
Mais cette rhétorique agressive pourrait ne pas convenir à la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays entretient des liens économiques importants avec la Russie, qu’elle pourrait chercher à préserver, malgré les sanctions économiques. En conséquence, l’UE pourrait réduire sa coopération en matière de sanctions financières à l’égard de la Russie.
D'un autre côté, il est plus que probable que les partis populistes vont continuer de monter en puissance dans les différents pays européens, et qu’ils vont générer une certaine incertitude.
Malgré l’application des sanctions économiques et des dommages qu’elles ont causé à la Russie, le président russe, Vladimir Poutine, n’a guère fléchi, et il probable qu’il continuera de mettre la pression économique sur l’Europe.
Dans ces conditions, un conflit en Moldavie serait encore plus difficile à résoudre que la crise ukrainienne. Cette année, ce petit pays pour l’instant encore largement inconnu pourrait bien devenir plus familier pour nous…
- Source : Audrey Duperron
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, géopolitique, moldavie, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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