lundi, 23 novembre 2015
Ne faudrait-il pas repenser notre modus operandi en matière de terrorisme ?
Si l’on fait le rapport du nombre d’intervenants dans les forces de police pour l’arrestation d’un terroriste « vivant », on arrive peu ou prou à 1.000/5, sans parler des 5.000 cartouches qui ont été tirées par nos forces de police lors de l’intervention à Saint-Denis.
Imaginons qu’au même instant, dans les dix plus grandes villes de France, des terroristes passent à l’action. Allons-nous avoir la capacité de rassembler plus de 20.000 policiers sur les lieux d’opération, allons-nous déplacer les chars d’assaut pour parvenir à circonscrire des équipes de 4 ou 5 terroristes ? Somme toute, qu’est-ce qui fait la différence entre un preneur d’otages à la suite d’un braquage de banque et un terroriste, si ce n’est que le but recherché par les protagonistes est d’un côté l’argent et de l’autre l’application d’une idéologie crapuleuse ? Et pourtant, une prise d’otages dans une banque n’a jamais déplacé plus d’une trentaine de policiers.
Ne faudrait-il pas, alors, repenser le mode d’intervention de nos forces de police en matière de terrorisme et, d’une manière plus concrète encore, interdire les médias de diffuser en direct ces interventions afin de ne pas fournir des informations capitales aux terroristes assiégés, mais surtout aux autres terroristes qui voient en direct leurs complices sous le feu de nos forces de l’ordre et, par conséquent, peuvent ainsi organiser leur évasion du territoire ou, pire encore, déclencher une autre attaque en guise de revanche.
Si nous prenons l’intervention à Saint-Denis, nos renseignements avaient permis de situer exactement la position des terroristes : on savait qu’ils occupaient un petit local d’à peine 30 m2, par conséquent il s’agissait d’interpeller 3 ou 4 personnes. Le temps jouant pour nos forces de police, il y a bien un moment où l’un des terroristes serait sorti pour aller chercher de quoi manger. Il suffisait alors de l’interpeller discrètement jusqu’à ce que le prochain subisse le même sort, mais surtout le premier arrêté aurait pu fournir suffisamment d’informations pour faciliter l’arrestation des autres protagonistes.
En résumé, ne serait-il pas plus opérationnel d’intervenir dans l’ombre et le silence, de placer un système de surveillance sophistiqué pour détecter tous les mouvements des terroristes à l’intérieur du domicile, ou bien de diffuser à l’intérieur un produit soporifique au lieu d’envahir le quartier avec des véhicules de police laissant apparaître en grosses lettres « BRI » ou « RAID », comme si ces services avaient besoin de publicité médiatique.
Cessons de montrer à nos agresseurs qu’à chaque fois qu’ils frappent sur notre territoire, ils déstabilisent le pays, poussent le président de la République à rassembler le Congrès, à rappeler les forces armées, etc. Lorsqu’on veut inquiéter le terrorisme, on agit comme lui, dans l’ombre et le silence, et l’on fait disparaître ses soldats sans coup férir.
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : police, france, europe, affaires européennes, attentats de paris, paris, terrorisme, djihadisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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