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mercredi, 01 juin 2016

L’Occident: de l’art de mal gérer le Bien commun

Papierchaos-658x370-7724811963d52871.jpgL’Occident: de l’art de mal gérer le Bien commun

Bernard Plouvier,

auteur, essayiste

Ex: http://metamag.fr

L’un des grands ministres de l’histoire de France, Jean-Baptiste Colbert (in Maximes générales d’un bon gouvernement) a écrit : « L’impôt, pour être lucratif, doit être simple, d’une perception aisée par un très petit nombre de régisseurs et de comptables, afin de ne point salarier, aux dépens de la nation, un grand nombre d’inutiles, vampires de la société »… en nos jours de traitement informatique des données, l’administration du ministère des Finances en la Ve République française coûte plus cher à l’État que ne lui rapporte l’impôt sur les revenus.

L’impôt injuste, spoliant les  travailleurs, et l’impôt maladroit, du fait de dépenses ineptes, est la négation même de la notion de Bien commun. L’imposition excessive favorise l’évasion des capitaux. En revanche, c’est une mesure stupide que d’exonérer de l’impôt un citoyen : quels que soient ses revenus, tout citoyen se doit de contribuer aux dépenses communes, même de façon minime. Tous les gains doivent être imposés, même ceux des jeux et des loteries, tandis que le profit des marchés illicites (issus de trafics clandestins ou de la corruption) doit être intégralement confisqué au bénéfice de l’État. Aucune immunité ne doit couvrir les malversations d’élus du peuple ou de fonctionnaires.

geen-geldverspilling.jpgL’exemple français contemporain est assez instructif. Selon les données du ministère des Finances, les recettes de l’État, pour l’année 2014, ont été apportées à 56% par les taxes à la consommation, à 25% par les impôts perçus auprès des particuliers, à 13% par les impôts sur les sociétés, à 6% par les bénéfices d’exploitation des régies et Domaines. Les dépenses ont été réparties à hauteur de 25% en allocations, allègements de taxes et subventions diverses (aux associations, aux entreprises et aux particuliers), à hauteur de 12% pour le service de la Dette, 21% pour la Défense et la sécurité publique, 20% pour l’enseignement et la recherche, 22% pour les autres ministères… les dépenses ont très largement excédé les recettes, d’où un accroissement de la Dette !

Les politiciens  sont d’abominables gestionnaires, irresponsables légalement autant que moralement.

Depuis le début de l’ère mondialiste, divers prédateurs ont inventé une nouvelle forme de racket légal : le Charity business. En l’An 1999, 900 000 associations étaient légalement reconnues par l’État français. En 2003, on a calculé que depuis 1980, elles avaient tiré 308 milliards de Francs de la charité publique et engrangé 166 milliards de subventions publiques (soit l’équivalent de 72,25 milliards d’euros)… nul ne connaît le montant exact des sommes dépensées en coût de fonctionnement ni celui des détournements à des fins d’enrichissement personnel.

Étant donné que, par les taxes à la consommation, les impôts sur les revenus et les successions, le  peuple règle une énorme part de la dépense collective (81%, en 2014, pour l’exemple français), il paraît logique que les gouvernants prennent son avis, par voie référendaire, pour tout choix de société grèvant les finances publiques : immigration massive, subventions aux associations, aide aux peuples du tiers monde, entretien des ex-colonies qui continuent à être des boulets économiques pour la métropole sous l’appellation de départements d’Outre-mer, engagement de nouveaux fonctionnaires, etc… on ne méconnaît pas l’apport de l’impôt sur les sociétés, mais leurs dirigeants sont, eux, très largement écoutés des politiciens et des hauts-fonctionnaires.

Fin 2015, l’État français, peuplé de 64,5 millions d’habitants en métropole et de 2,1 millions dans les succursales extra-européennes, était riche de 5,65 millions de fonctionnaires zélés autant que consciencieux, alors qu’il devait faire face à 5 millions de chômeurs pleins, partiels ou en « stages » (catégories A, B et C) et à 13 millions de retraités… seul notre  Président estime, en 2016, que : « Ça va mieux ».

gabegie.JPGUn État qui emprunte pour créer des infrastructures utiles (autoroutes, ports et aéroports, rail, télécommunications, production d’énergie au meilleur coût), pour mieux protéger la population et mieux instruire la jeunesse, est bienfaisant (l’instruction publique française a été classée, en 2015, au 25e rang des pays développés : il y a de qui pavoiser). Un État qui emprunte pour nourrir le parasitisme social (immigrés sans travail légal, associations) ou accroître le cheptel des fonctionnaires pour mieux caser les clients politiques et syndicaux est, par essence, un État démagogique et corrompu, appelé à disparaître.

Or, les sommes prêtées par les banques centrales ou supranationales aux États ne sont que de l’argent fictif, alors que le remboursement de la Dette (principal et intérêts) n’est nullement fictif. Chaque contribuable voit ainsi détourné, au profit des requins de la finance cosmopolite, une part de plus en plus considérable de l’argent qu’on lui soutire… alors même qu’un peu partout, les États réduisent les infrastructures en milieu rural ou dans les petites villes ; c’est singulièrement le cas en France.
Tous les États de la planète, à l’ère globalo-mondialiste, sont surendettés. La Dette mondiale était en 2014 égale à 215% du Produit Brut mondial. En octobre 2013, des experts du Fonds Monétaire international ont recommandé aux maîtres du système de confisquer 10% de l’épargne des particuliers des Nations évoluées, pour éponger le seul surplus des Dettes étatiques constaté depuis l’effondrement financier des années 2007-2011, induit par l’explosion de bulles spéculatives et l’arnaque made in New York des subprimes.

Les experts ont calculé que pouvaient être ainsi soutirés 11 200 milliards aux libres citoyens des USA, 8 400 milliards aux vaches à lait de l’Union Européenne et 1 700 milliards aux Britanniques (toutes valeurs exprimées en dollars US). Personne n’a osé envisager de faire rendre gorge aux hyper-riches ! On imagine que cette solution sera imposée par les dictateurs populistes qui devront reprendre en mains les destinées nationales, une fois terminée la gabegie globalo-mondialiste.

Depuis l’Antiquité, les théoriciens estiment que les maîtres d’un État ont pour missions de gérer au mieux le Bien commun et de faire évoluer les institutions et les conditions de vie des citoyens à mesure qu’apparaissent les problèmes de fond. Toute réforme de fonctionnement doit être menée avec tact et intelligence, étant toujours précédée d’une campagne d’information contradictoire, avant d’être soumise aux élus. Les réformes fondamentales (ou de structure) doivent impérativement être proposées pour avis au peuple souverain. Le despotisme éclairé n’est une bonne chose qu’avec des peuples arriérés et incultes.

La « démocratie » (ploutocratie serait le terme plus exact) telle qu’elle est pratiquée un peu partout dans les pays de mode de vie occidental, depuis 1830, n’est rien d’autre que l’art de gouverner pour maintenir les privilèges de la caste au pouvoir. La « mondialisation », programmée dès la fin des années trente par Franklin Delano Roosevelt, et progressivement mise en place à partir de 1980, n’est en définitive que le triomphe absolu du Pouvoir économique sur tous les autres types de pouvoirs.

Un jour viendra où même le plus borné des citoyens comprendra que le populisme est l’expression de la véritable démocratie, soit le gouvernement POUR le peuple et non plus le gouvernement pour défendre les privilèges des castes économique et politicienne.

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