vendredi, 08 février 2019
François Begaudeau : "Populisme est un mot creux, et sans contenu"
François Begaudeau : "Populisme est un mot creux, et sans contenu"
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Pierre Bourdieu. Sur la télévision
Pierre Bourdieu. Sur la télévision
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Michel Houellebecq contre le système
Michel Houellebecq contre le système
Les Carnets de Nicolas Bonnal
Ex: http://www.dedefensa.org
Il a récemment soutenu Donald Trump et c’était très bien de le faire. Il avait attaqué la religion de paix et d’amour de Riyad et c’était très bien de le faire. Il remet en cause les acquis de la révolution sexuelle et libertaire, et c’était encore mieux de le faire. Il a régulièrement insulté ses ennemis et c’est bon de le faire. Il ne vit pas en France, et il a raison de le faire. Comme dit Bonald, dans son essai sur l’émigration :
« Le sol n'est pas la patrie de l'homme civilisé ; il n'est pas même celle du sauvage, qui se croit toujours dans sa patrie lorsqu'il emporte avec lui les ossements de ses pères. Le sol n'est la patrie que de l'animal ; et, pour les renards et les ours, la patrie est leur tanière. Pour l'homme en société publique, le sol qu'il cultive n'est pas plus la patrie, que pour l'homme domestique la maison qu'il habite n'est la famille.L'homme civilisé ne voit la patrie que dans les lois qui régissent la société, dans l'ordre qui y règne, dans les pouvoirs qui la gouvernent, dans la religion qu'on y professe, et pour lui son pays peut n'être pas toujours sa patrie. »
De toute manière il a aussi dit que le monde est devenu un hôtel.
Il, c’est Michel Houellebecq.
L’ennemi a perdu depuis longtemps la bataille des idées, et il s’en est récemment rendu compte. Certes, il lui reste la trique, la dictature européenne, la censure médiatique, et sans doute la guerre contre la Russie pour espérer se maintenir au pouvoir.
Quelques rappels de Houellebecq pour s’en assurer, de la victoire…
« Tout comme le libéralisme économique sans frein, et pour des raisons analogues, le libéralisme sexuel produit des phénomènes de paupérisation absolue. Certains font l'amour tous les jours; d'autres cinq ou six fois dans leur vie, ou jamais. Certains font l'amour avec des dizaines de femmes ; d'autres avec aucune. C'est ce qu'on appelle la « loi du marché ».
Et cette sublime envolée, toujours dans l’extension du domaine de la lutte :
« Le libéralisme économique, c’est l’extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. De même, le libéralisme sexuel, c’est l’extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. »
Le meilleur livre restera – avec, selon moi, le recueil rester vivants qui donne des recettes pratiques pour supporter cette société –, les particules élémentaires. Poète, Houellebecq aura chargé comme un traditionaliste contre la société festive sans que les bourgeois de la presse de gauche s’en rendent compte :
« Cependant, dans le même temps, la consommation libidinale de masse d’origine nord-américaine (chansons d’Elvis Presley, films de Marilyn Monroe) se répandait en Europe occidentale. Parallèlement aux réfrigérateurs et aux machines à laver, accompagnement matériel du bonheur du couple, se répandaient le transistor et le pick-up, qui devaient mettre en avant le modèle comportemental du flirt adolescent. Le conflit idéologique, latent tout au long des années soixante, éclata au début des années soixante-dix dans Mademoiselle Age tendre et dans 20 Ans, se cristallisant autour de la question à l’époque centrale : « Jusqu’où peut-on aller avant le mariage ? » Ces mêmes années, l’option hédoniste-libidinale d’origine nord-américaine reçut un appui puissant de la part d’organes de presse d’inspiration libertaire (le premier numéro d’Actuel parut en octobre 1970, celui de Charlie Hebdo en novembre). S’ils se situaient en principe dans une perspective politique de contestation du capitalisme, ces périodiques s’accordaient avec l’industrie du divertissement sur l’essentiel : destruction des valeurs morales judéo-chrétiennes, apologie de la jeunesse et de la liberté individuelle. »
Comme Muray à la même époque (Libération tançait cette « libération de la parole gauloise »), Houellebecq explique la désertification de la France par le sexe (revoyez le très instructif sex-shop de Claude Berri tournée à la fin de ces satanées années Pompidou) :
« Le 14 décembre 1967, l’Assemblée nationale adopta en première lecture la loi Neuwirth sur la légalisation de la contraception ; quoique non encore remboursée par la Sécurité sociale, la pilule était désormais en vente libre dans les pharmacies. C’est à partir de ce moment que de larges couches de la population eurent accès à la libération sexuelle, auparavant réservée aux cadres supérieurs, professions libérales et artistes – ainsi qu’à certains patrons de PME. Il est piquant de constater que cette libération sexuelle a parfois été présentée sous la forme d’un rêve communautaire, alors qu’il s’agissait en réalité d’un nouveau palier dans la montée historique de l’individualisme. »
Chesterton a dit que la famille est le seul État qui crée et aime ses citoyens (l’État-république les détruit et les remplace). Houellebecq :
« Comme l’indique le beau mot de « ménage », le couple et la famille représentaient le dernier îlot de communisme primitif au sein de la société libérale. La libération sexuelle eut pour effet la destruction de ces communautés intermédiaires, les dernières à séparer l’individu du marché. Ce processus de destruction se poursuit de nos jours. »
Houellebecq décrit aussi très bien la dérive du new Age (on sait maintenant que tout fut manipulé et encadré par des sévices secrets) :
« Au départ c’était plutôt un endroit alternatif, nouvelle gauche ; maintenant c’est devenu New Age ; ça n’a pas tellement changé. Dans les années soixante-dix on s’intéressait déjà aux mystiques orientales ; aujourd’hui, il y a toujours un jacuzzi et des massages. C’est un endroit agréable, mais un peu triste ; il y a beaucoup moins de violence qu’au-dehors. L’ambiance religieuse dissimule un peu la brutalité des rapports de drague. Il y a cependant des femmes qui souffrent, ici. Les hommes qui vieillissent dans la solitude sont beaucoup moins à plaindre que les femmes dans la même situation. Ils boivent du mauvais vin, ils s’endorment et leurs dents puent ; puis ils s’éveillent et recommencent ; ils meurent assez vite. Les femmes prennent des calmants, font du yoga, vont voir des psychologues ; elles vivent très vieilles et souffrent beaucoup. Elles vendent un corps affaibli, enlaidi ; elles le savent et elles en souffrent. Pourtant elles continuent, car elles ne parviennent pas à renoncer à être aimées. Jusqu’au bout elles sont victimes de cette illusion. »
S’ensuit la douce confession du gros prof déprimé. Le plus intéressant dans cette élégie c’est que la littérature est enfin définie pour ce qu’elle est : « un objet culturel désuet ».
« Je ne sers à rien, dit Bruno avec résignation. Je suis incapable d’élever des porcs. Je n’ai aucune notion sur la fabrication des saucisses, des fourchettes ou des téléphones portables. Tous ces objets qui m’entourent, que j’utilise ou que je dévore, je suis incapable de les produire ; je ne suis même pas capable de comprendre leur processus de production. Si l’industrie devait s’arrêter, si les ingénieurs et techniciens spécialisés venaient à disparaître, je serais incapable d’assurer le moindre redémarrage. Placé en dehors du complexe économique-industriel, je ne serais même pas en mesure d’assurer ma propre survie : je ne saurais comment me nourrir, me vêtir, me protéger des intempéries ; mes compétences techniques personnelles sont largement inférieures à celles de l’homme de Neandertal. Totalement dépendant de la société qui m’entoure, je lui suis pour ma part à peu près inutile ; tout ce que je sais faire, c’est produire des commentaires douteux sur des objets culturels désuets. Je perçois cependant un salaire, et même un bon salaire, largement supérieur à la moyenne. La plupart des gens qui m’entourent sont dans le même cas. Au fond, la seule personne utile que je connaisse, c’est mon frère. »
Et de parler des rares années heureuses en matière d’amour, qui ne durèrent pas longtemps, quand il avait un début de révolution sexuelle et un reste de christianisme en France :
« L’Église catholique, qui avait toujours regardé avec réticence la sexualité hors mariage, accueillit avec enthousiasme cette évolution vers le mariage d’amour, plus conforme à ses théories (« Homme et femme Il les créa »), plus propre à constituer un premier pas vers cette civilisation de la paix, de la fidélité et de l’amour qui constituait son but naturel. Le Parti communiste, seule force spirituelle susceptible d’être mise en regard de l’Église catholique pendant ces années, combattait pour des objectifs presque identiques. C’est donc avec une impatience unanime que les jeunes gens des années cinquante attendaient de tomber amoureux, d’autant que la désertification rurale, la disparition concomitante des communautés villageoises permettaient au choix du futur conjoint de s’effectuer dans un rayon presque illimité, en même temps qu’elles lui donnaient une importance extrême (c’est en septembre 1955 que fut lancée à Sarcelles la politique dite des « grands ensembles », traduction visuelle évidente d’une socialité réduite au cadre du noyau familial). C’est donc sans arbitraire que l’on peut caractériser les années cinquante, le début des années soixante comme un véritable âge d’or du sentiment amoureux – dont les chansons de Jean Ferrat, celles de Françoise Hardy dans sa première période peuvent encore aujourd’hui nous restituer l’image. »
Houellebecq change de registre élégamment et sans faire de manière. Et voyez cette autre envolée sublime, aux femmes qui donnaient tout toute leur vie sans rien demander (on pense à la Félicité de Flaubert) :
« De tels êtres humains, historiquement, ont existé. Des êtres humains qui travaillaient toute leur vie, et qui travaillaient dur, uniquement par dévouement et par amour ; qui donnaient littéralement leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d’amour ; qui n’avaient cependant nullement l’impression de se sacrifier ; qui n’envisageaient en réalité d’autre manière de vivre que de donner leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d’amour. En pratique, ces êtres humains étaient généralement des femmes. »
Dans Soumission, qui est un roman courageux, Houellebecq tape bien sur les politiques et les …catholiques (voyez des images des JMJ à Panama, c’était à se tordre, dirait Allais) :
« Ce qui est extraordinaire chez Bayrou, ce qui le rend irremplaçable, poursuivit Tanneur avec enthousiasme, c'est qu'il est parfaitement stupide, son projet politique s'est toujours limité à son propre désir d'accéder par n'importe quel moyen à la « magistrature suprême », comme on dit ; il n'a jamais eu, ni feint d'avoir la moindre idée personnelle ; à ce point, c'est tout de même rare. Ça en fait l'homme politique idéal pour incarner la notion d'humanisme, d'autant qu'il se prend pour Henri IV, et pour un grand pacificateur du dialogue interreligieux ; il jouit d'ailleurs d'une excellente cote auprès de l'électorat catholique, que sa bêtise rassure. »
Après cette bonne démonstration de sobre et froide cruauté, je ne saurais trop recommander au lecteur de découvrir la part la plus soignée et révoltée de l’œuvre de Michel Houellebecq : ses vers…
Sources
Michel Houellebecq – Les particules élémentaires… ; extension du domaine… ; soumission ; rester vivant
Nicolas Bonnal – Comment les Français sont morts (Amazon.fr)
Louis de Bonald – Œuvres complètes, XVII (archive.org)
00:25 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel houellebecq, lettres, lettres françaises, littérature, littérature française | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les sanctions sont une forme de guerre contre les peuples
Les sanctions sont une forme de guerre contre les peuples
Par B.
Paru sur Moon of Alabama sous le titre Sanctions Are Wars Against Peoples
Ex: http://www.entelekheia.fr
Un ancien rapporteur de l’ONU affirme que les nombreuses sanctions américaines (pdf) contre le Venezuela sont dévastatrices et illégales :
M. De Zayas, ancien secrétaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) et expert en droit international, a accordé une interview au journal The Independent quelque mois après la présentation de son rapport sur le Venezuela au CDH. Il a dit que le rapport qu’il avait présenté en septembre dernier avait été ignoré par l’ONU et n’avait pas suscité le débat public qu’il méritait.
« Les sanctions tuent », a-t-il déclaré à The Independent, ajoutant que les sanctions contre le Venezuela frappent plus durement les personnes les plus pauvres de la société, causent clairement la mort du fait du manque de nourriture et de médicaments, conduisent à des violations des droits humains et visent à imposer des changements économiques dans une « démocratie sœur ».
Lors de sa mission d’enquête dans le pays fin 2017, il a constaté que la dépendance excessive du pays au pétrole, la mauvaise gouvernance et la corruption avaient durement frappé l’économie vénézuélienne, mais il a déclaré que la « guerre économique » pratiquée par les États-Unis, l’UE et le Canada étaient des facteurs importants de la crise économique.
Les quatre facteurs – pétrole, mauvaise gouvernance, corruption et sanctions – ne sont pas sans rapport entre eux. Le fait que le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde en fait une cible pour l’impérialisme américain. Pas simplement pour « s’emparer de leur pétrole » comme le veut Trump, mais pour des raisons géopolitiques, comme Andrew Korybko l’explique :
En plus d’assurer un contrôle géopolitique total sur le bassin des Caraïbes et de mener un combat idéologique contre le socialisme, les Etats-Unis veulent avoir assez d’influence sur le Venezuela pour l’intégrer dans une structure de type OPEP pour combattre l’accord OPEP+ russo-saoudien, exactement comme je l’avais prédit fin 2016 quand j’avais parlé de la formation du cartel des « Pays nord-américains-sud-américains exportateurs de pétrole « . Cette entité fonctionnerait comme la composante énergétique de la « forteresse américaine » et pourrait exercer, sur le long terme, une grande pression sur le marché pétrolier international aux dépens de la Russie et de l’Arabie saoudite.
La dépendance excessive du Venezuela à l’extraction d’une seule ressource a également favorisé la mauvaise gouvernance. Hugo Chavez est devenu président du Venezuela en 1998. Entre cette date et 2014, les prix du pétrole n’ont jamais cessé d’augmenter. Lorsque l’augmentation des prix garantit un revenu décent, on ne ressent pas le besoin de se soucier de l’efficacité du gouvernement, ni de développer d’autres industries.
Toutes les administrations américaines depuis George W. Bush ont introduit des sanctions supplémentaires contre le Venezuela. Les pires sont les sanctions financières qui rendent l’achat des importations nécessaires extrêmement difficile. Tous les États qui ont fait l’objet de telles sanctions, l’Irak sous Saddam Hussein, la Corée du Nord, l’Iran, la Syrie et le Venezuela essaient de les contourner. La contrebande, à laquelle les gouvernements s’opposent habituellement, devient soudainement une nécessité. Les hommes d’affaires ou les officiers militaires en qui le gouvernement a confiance peuvent construire des monopoles s’ils sont en mesure d’importer des marchandises sanctionnées. Le risque pour ces personnes est souvent élevé, mais la récompense l’est aussi. La position de monopole leur permet d’exiger des profits exorbitants. Tous les pays souffrent de corruption politique, mais les sanctions tendent à l’augmenter exponentiellement.
Un ami du professeur Landis décrit ce phénomène à propos de la Syrie :
Joshua Landis @joshua_landis – 22:17 utc – 27 jan 2019
Au sujet des sanctions syriennes en tant qu’outil pour punir ou affaiblir le régime syrien, un ami syrien, dont la famille élargie s’intéresse depuis longtemps aux routes de contrebande en Syrie, a alerté sur le fait qu’elles ne font que renforcer et enrichir les gros bonnets du régime.
« Un résultat ironique et que je ne peux pas mentionner dans mes articles, c’est que les sanctions ont engendré une augmentation de la contrebande. Les contrebandiers n’ont jamais gagné autant d’argent qu’aujourd’hui. Qui sont ces contrebandiers ? les figures du régime, leurs parents et leurs amis. Les sanctions leur permettent d’accumuler des richesses dont ils n’avaient jamais rêvé.
« Leur influence s’est accrue. Il est devenu impossible d’exporter même une seule paire de chaussures sans payer l’agent de sécurité de la 4e Division pour obtenir un permis d’exportation ou d’importation de la Chine. Il ne suffit pas de les payer une fois, il faut les payer deux fois, et c’est la même chose pour la douane.
« Non seulement les sanctions sont inefficaces et affectent principalement les civils, mais elles renforcent et enrichissent directement les tenants du régime. Regardez la liste des sanctions, ceux qui sont sur la liste étaient tous millionnaires avant 2011, maintenant ils sont milliardaires.
Les sanctions entraînent toujours une hausse des prix et de l’inflation dans le pays visé. Elles détruisent la classe moyenne et sont dévastatrices pour les pauvres :
Le résultat, a déclaré l’homme d’affaires Naji Adeeb, basé à Damas, est que les propriétaires d’entreprises sont punis pendant que les proches associés de l’État, y compris ceux qui sont nommés dans les sanctions, concluent des accords de centaines de millions de dollars.
« Il faut beaucoup plus de ressources pour faire beaucoup moins de choses, et si vous réalisez une transaction aujourd’hui, vous ne savez pas si vous pourrez la renouveler dans un mois, » dit Adeeb. « C’est un contexte dans lequel seuls les escrocs et la mafia peuvent prospérer. »
Les États-Unis accusent le gouvernement du Venezuela d’être corrompu. Ils déplorent que 2 millions de personnes aient fui le pays. Mais ces phénomènes sont en grande partie les conséquences de la guerre économique qu’ils mènent contre le pays.
Les sanctions ne peuvent atteindre leur objectif que lorsque l’entité visée peut changer son fonctionnement et obtenir ainsi un allègement des sanctions. Mais les sanctions contre l’Irak, l’Iran, la Syrie et le Venezuela étaient ou sont toutes destinées à provoquer un changement de régime. Il faudrait que les responsables de ces pays se suicident, ou du moins renoncent à leurs positions, pour obtenir un allégement des sanctions. Ils n’ont aucune raison de le faire. De vastes sanctions contre un pays rendent la population plus dépendante de son gouvernement. Elles permettent aux responsables d’augmenter leur pouvoir.
Il est donc évident que ces sanctions sont destinées à détruire des pays, et n’ont rien à voir avec les « droits de l’homme », la « démocratie » ou même le « changement de régime ». Ce sont des guerres d’agression par d’autres moyens :
Les sanctions américaines sont illégales en vertu du droit international parce qu’elles n’ont pas été approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré M. de Zayas, expert en droit international et ancien avocat principal du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
« Les sanctions économiques et les blocus actuels sont comparables aux sièges médiévaux des villes.
« Les sanctions du XXIe siècle tentent de mettre à genoux non seulement des villes, mais aussi des pays souverains », a écrit M. de Zayas dans son rapport.
Les sièges et les sanctions à eux seuls permettent rarement d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Les sièges médiévaux se terminaient généralement soit par le retrait de l’attaquant, soit par l’assaut et le pillage de la ville. Les sièges et les sanctions sont les moyens « d’affaiblir » la cible, pour avoir moins de mal à l’attaquer ensuite. Pendant treize ans, des sanctions très brutales ont été imposées à l’Irak. Il a quand même fallu une guerre à grande échelle pour faire tomber Saddam Hussein. Et la guerre ne s’est même pas arrêtée là.
Traduction Dominique Muselet
Photo Pixabay : Vendeur de rue, Maracaïbo, Venezuela
00:19 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sanctions, sanctions économiques, boycott, politique internationale, etats-unis, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook