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vendredi, 31 janvier 2020

Coalescence et tensions interraciales

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Coalescence et tensions interraciales

par Antonin Campana

Ex: https://www.autochtonisme.com

 

« Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français » (Charles de Gaulle, rapporté par Alain Peyrefitte). Ce 05 mars 1959, le général de Gaulle venait intuitivement d’appliquer aux populations les principes élémentaires de la mécanique des fluides !

Le processus est bien connu, vérifiez-le avec de l’eau, ce sera plus visible qu’avec du vinaigre. Ainsi, quand on agite vigoureusement un mélange d’huile et d’eau on voit nettement des gouttelettes sphériques d’huile se disperser dans l’eau. Mais dès que l’on cesse cette action, les molécules d’huiles et les molécules d’eau se séparent et se rassemblent selon leur nature. Le processus physique en action s’appelle la « coalescence ».

La coalescence est donc un phénomène par lequel les éléments dispersés d’une substance identique ont tendance à se réunir. Les physiciens nous expliquent que ce processus de rassemblement s’opère sous l’action de ce qu’ils appellent la « tension interfaciale ».

Voilà, approximativement, comment cela se passe :

Les molécules d’huile situées en périphérie des gouttelettes d’huile sont en contact avec les molécules  d’eau. Elles interagissent donc avec celles-ci alors que celles qui sont au centre des gouttelettes n’interagissent qu’avec leurs semblables. Même chose, bien sûr, pour les molécules d’eau. Il s’ensuit que les deux matières, l’huile et l’eau, ne sont pas rigoureusement dans le même état à leur interface et en leur milieu.  Le contact entre molécules d’eau et molécules d’huile rend donc le milieu instable. Chaque molécule est attirée par son propre milieu (force de cohésion) et une « tension », dite « interfaciale », s’exerce là où les deux milieux se touchent. Cependant, comme tous les systèmes, le système engendré par le mélange d’huile et d’eau tend naturellement vers un équilibre qui correspond à la configuration de plus basse tension. Le système modifie donc son organisation pour diminuer l’aire de contact entre les deux milieux. A volume égal, une sphère unique présentera moins de surface de contact que plusieurs sphères dispersées. Les sphères dispersées vont donc se réunir progressivement en une sphère unique. D’où la coalescence observée !

Mais, le principe physique de la coalescence peut-il s’appliquer à des populations ? On notera tout d’abord que la coalescence se produit généralement dans des fluides. On observera ensuite qu’une population se comporte, sous bien des aspects, comme une sorte de « fluide ».

Un fluide est un « milieu matériel parfaitement déformable » dit Wikipedia. Or, quoi de plus « déformable » qu’une population ? Celle-ci peut être dispersée et quasiment réduite à l’état gazeux (« le peuple juif au milieu des nations »). Tel un liquide, une population peut s’écouler hors de ses frontières (l’immigration africaine) et remplir un nouvel espace (Grand Remplacement). Tel un solide, une population peut au contraire former un bloc résilient et compact face à l’envahisseur (la France de la 1ere guerre mondiale). La transition entre les états gazeux, liquide et solide peut être lente, sous l’effet de forces démographiques, culturelles ou économiques, voire brutale, sous l’effet par exemple d’un effondrement militaire.

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Si l’on postule qu’une population peut (aussi) s’analyser comme un fluide, alors nous devrions pouvoir vérifier que le principe de coalescence s’applique également aux populations. L’exercice sera d’autant plus facile que le régime en place organise aujourd’hui le mélange artificiel de populations aussi différentes que le sont l’huile et l’eau. Et que constatons-nous ?

Tout d’abord, que les « molécules autochtones » situées en périphérie du peuple autochtone (la « France périphérique ») sont en contact avec des «  molécules allochtones ». Elles interagissent avec ces dernières alors que les molécules autochtones qui sont au centre du milieu autochtone (la France des métropoles) n’interagissent qu’avec d’autres molécules autochtones. Il s’ensuit, voyez Christophe Guilluy, que face à l’immigration et au vivre-tous-ensemble, les molécules autochtones réagissent différemment selon qu’elles résident au centre ou à la périphérie. Les molécules de la périphérie subissent directement l’immigration de peuplement et réagissent en conséquence, soit par la fuite, soit par la résistance (vote FN), soit par les deux. Les molécules du centre, cultivant un entre-soi rigoureux et protégées de toute promiscuité avec la matière étrangère, ignorent, méprisent et ne comprennent pas les tensions qui animent les molécules de la périphérie. Il s’ensuit que la matière autochtone, notre peuple, n’est pas « rigoureusement  dans le même état à sa surface que dans son milieu ». Cela, bien sûr, se traduit politiquement : LREM pour les molécules du milieu, RN pour les molécules de l’interface.

 Notons, d’ailleurs, que la même configuration doit pouvoir être observée dans la matière allochtone. Les molécules allochtones vivant au centre des banlieues ne connaissent et ne comprennent sans doute pas les problèmes des molécules allochtones au contact de la matière autochtone. La fracture entre allochtones vivant de l’économie parallèle, au centre des banlieues, et allochtones « intégrés », dans l’obligation de composer avec le milieu autochtone, est sûrement aussi profonde que la fracture entre Autochtones vivant au centre des métropoles et Autochtones subissant la présence étrangère.

On observera néanmoins que chaque molécule humaine est attirée par son propre milieu (force de cohésion). Les Autochtones, qu’ils soient au centre ou à la périphérie, entendent préserver leur mode de vie autochtone. Les allochtones, quant à eux, qu’ils soient « intégrés » ou pas, sont séduits par les valeurs culturelles ou religieuses qu’ils ont héritées de leurs parents. Une force de cohésion s’exerce sur les deux milieux humains, sans que ceux qui les composent en soit forcément conscients. Chacun des deux milieux se replie sur lui-même et s’arcboute sur son identité. Aussi les zones de contact entre la matière autochtone et la matière allochtone sont-elles des zones de plus en plus instables. La délinquance, les agressions, la chute des prix de l’immobilier et, globalement, le recul des populations autochtones, caractérisent cette instabilité. Au niveau individuel, lorsqu’on ne peut éviter le contact avec l’Autre, l’instabilité se caractérise par des relations superficielles et peu durables. On se fréquente rarement par plaisir.

En résumé, on observera que la population vivant en France peut être analysée comme un système instable animé de fortes tensions internes. D’où le phénomène de coalescence que l’on constate !

En effet, à l’instar des fluides classiques, la population multiethnique instable va tendre « naturellement vers un équilibre qui correspond à la configuration de plus basse tension ». Le système social va naturellement modifier son organisation pour diminuer l’aire de contact entre les milieux autochtones et allochtones. De même, qu’à volume égal, une sphère unique présente moins de surface de contact avec l’autre milieu que plusieurs sphères dispersées, une population rassemblée présentera moins d’occasions de contacts avec l’autre population qu’une population dispersée. Si mon environnement est autochtone et homogène, je verrais moins d’étrangers que s’il est métissé. Diminuer les points de contacts revient à diminuer les risques de conflit : contrairement à ce que pensent les bobos enfermés dans leur entre-soi, plus les Autochtones et les allochtones se connaissent, moins ils s’apprécient. A un certain niveau, la séparation devient un gage de paix sociale. La coalescence qui en résulte se fera selon le principe éprouvé : « Qui se ressemble s’assemble » !

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Nous dirons que la coalescence, c’est-à-dire le rassemblement des populations selon leur origine, ou si l’on préfère, pour reprendre notre définition, le phénomène par lequel des individus dispersés d’une population identique ont tendance à se réunir, est un processus naturel actionné par le besoin des systèmes, y compris sociaux, de parvenir à l’équilibre. Or, c’est une loi physique : pour parvenir à l’équilibre, ces systèmes n’ont pas d’autres moyens que de diminuer les « tensions interfaciales » qui s’exercent là où les deux milieux se touchent. Et les « tensions interfaciales » dont parlent les physiciens ne sont rien d’autres que les « tensions interraciales » rapportées par les sociologues et les historiens. Un régime politique aspirant à la concorde civile favoriserait donc le caractère naturellement coalescible des populations et ne chercherait jamais à le gommer, comme le fait pourtant la République.

Au début de cet article nous avons dit que l’huile et l’eau mélangées se séparaient automatiquement quand l’on cessait d’agiter vigoureusement le récipient qui les contenait. Imaginons que le récipient soit la France. Imaginons qu’il ne s’agisse pas d’huile et d’eau, mais, comme nous l’avons dit, de populations aussi différentes que le sont l’huile et l’eau. Question : qui agite le récipient ?

A l’évidence le régime en place ! C’est lui, en effet, qui a conçu le mélange, nous assurant qu’il serait stable et enrichissant pour tous. Et c’est bien lui qui secoue la France en voulant « intégrer » de force des immigrés au milieu de notre peuple, en les dispersant dans nos campagnes, en leur réservant des emplois protégés, en obligeant la « mixité sociale », en restreignant la visibilité de notre culture…  C’est bien lui enfin qui, méprisant toutes les lois de la physique des fluides, multiplie et augmente les « surfaces de tension interfaciale », précipitant ainsi notre pays vers la guerre civile.

Le régime est coupable ! Nous lui proposons une solution, s’il veut durer encore un peu : qu’il reconnaisse le droit à l’existence du peuple autochtone de France et qu’il reconnaisse son droit à la coalescence. Il diminuera ainsi des tensions interraciales qui ne profitent à personne… et nous pourrons utilement préparer le « monde d’après » !

Antonin Campana

L’usurpation du Pouvoir par les minorités

C’est toujours de cette façon que meurt un régime politique, voire une civilisation : lorsqu’un petit groupe d’agités, aussi motivés qu’efficaces, s’empare de la force publique, profitant de la passivité du troupeau humain.

Les minorités commencent par saper l’autorité du Pouvoir en place, sous les applaudissements d’une partie des rejetons veules, incapables et moralement déficients de l’élite de la richesse et de la culture. C’est la phase nécessaire, généralement longue de plusieurs décennies, que des observateurs aussi lucides qu’impuissants nomment parfois, d’une façon fort intelligente : miner une société.

On y parvient grâce à l’hystérie et à l’arrogance, par l’usage des confusions sémantiques et du trompe-l’œil, et encore plus facilement si l’on adopte un statut victimaire. Les sexagénaires actuels ne peuvent oublier comment ont agi, puis triomphé, les agitateurs des années 1965 sq. en Occident.

L’hystérie du comportement, l’arrogance du discours exercent une extraordinaire fascination sur le bourgeois, l’ouvrier, le commerçant ou le paysan calmes et travailleurs. Car, pour des êtres qui s’ennuient à force de routine, d’application et de conformisme, il persiste toujours un espoir de divertissement hors normes. Les détraqué(e)s et les crétins fascinent les êtres de bon sens, au même titre qu’ils se jettent, avant de s’endormir ou lors de leurs vacances, sur des thrillers dégoulinant de joie de nuire, de malfaisance, de sang et d’horreur.

La bonne propagande est celle qui fait passer l’exception pour la règle, qui parvient à faire adhérer aux plus gros mensonges, par le mécanisme de l’information, tronquée parce que partielle et partisane, ainsi que par la répétition jusqu’à satiété des mêmes bobards. Les images et les films truqués valent infiniment mieux que n’importe quel discours démagogique, tout le monde le sait depuis plus d’un siècle. Mais le succès va toujours à celui qui promet la lune sans effort ou, mieux encore, le paradis, soit terrestre, mais dans un avenir indéterminé, soit post-mortem – et personne n’est jamais revenu d’outre-tombe pour détromper les bonimenteurs.

Au bout du compte, l’universitaire se retrouve aux côtés de l’analphabète, vaincu par les mêmes mensonges ou les mêmes demi-vérités, seule varie la présentation… encore a-t-on vu en 1968 de soi-disant brillants cerveaux beugler des slogans d’un merveilleux crétinisme.

La reconnaissance par les médias – partant par l’opinion publique qu’il est devenu si aisé de formater grâce à la propagande télévisée, puis aux blogs et aux sites à prétentions historiques du Net – du statut de victime personnelle, familiale ou communautaire, permet d’exiger une protection juridique particulière, une atténuation du discours médiatique en cas de déviance personnelle ou communautaire, et d’espérer un afflux d’hommages publics et privés, ainsi que de subventions d’origine étatique.

Être reconnu descendant d’un peuple de « victimes perpétuelles de persécutions » permet de s’intégrer à ces « minorités qui font la loi ». Se réclamer du judaïsme victimaire, se poser en lointain descendant d’esclaves, en victime de discrimination sexiste ou « homophobe », en résidu d’inceste ou de viol à l’âge prépubère font de n’importe quel minus, voire d’un authentique délinquant, un sujet hautement protégé par les médias, l’administration publique et les directeurs des relations humaines du secteur public et du privé. La posture victimaire bien exploitée autorise la revendication permanente et tous azimuts.

À la fin du processus de pourrissement de la société, s’impose l’une des minorités. Qu’elle soit composée d’une communauté d’affairistes, d’intellectuels, de professionnels de la manipulation d’opinion publique (depuis les journalistes et les politiciens « fous de dieu » jusqu’aux simples courtiers en assurance vie éternelle) ou encore de guerriers ne fait rien à l’affaire. D’ailleurs, bien souvent, comme ce fut le cas en France l’An 1789, à Petrograd en 1917 ou à Téhéran l’An 1979, on trouve associés des membres de ces quatre composantes.

Dès qu’une minorité a triomphé, raflant le Pouvoir – soit la puissance policière et militaire, la justice, les médias, le droit d’user de l’argent public et, pour les nullités plus ou moins décoratives, l’accès aux sinécures dorées –, débutent les querelles de Divas. La lutte est sans merci, mais pas forcément sanglante. Puis se crée une société nouvelle, dont la durabilité dépend de bien trop de paramètres, dont le plus puissant demeure sa sacrée majesté le hasard, pour qu’on puisse énoncer une théorie à ce propos.

Il n’est pas besoin de « complot » (variante à la sauce romantique : de « conjuration ») pour expliquer la victoire d’une minorité.

Les minorités qui ont triomphé ces derniers millénaires jouissaient presque toutes d’un chef, parfois génial (tels Jules César et son neveu Octave devenu Auguste), souvent médiocre (un François Mitterrand a incarné l’espoir du changement en France à l’aube des années 1980).

De façon obligatoire, elles sont riches de propagandistes efficaces, ceux qui savent « colérer » la populace, suivant le principe fondamental : « Plus c’est gros, plus c’est con, mieux ça passe. »

Mais, pour triompher, elles doivent nécessairement enthousiasmer des militants prêts à tout sacrifier pour la cause. Une minorité qui gagne n’est pas celle qui pleurniche ou intente des actions en justice pour enrichir ses membres ou faire parler d’eux. Une minorité qui emporte le morceau est celle qui parvient à noyauter l’infrastructure de l’État, non pas les hauts fonctionnaires vénaux et opportunistes, mais des centaines de petits agents mus par l’idéal ou l’ambition – et la combinaison de ces deux motivations s’est toujours avérée particulièrement efficace.

Dans la France soixante-huitarde, les fêtards alcoolo-tabagiques et les grandes gueules marxistes de toutes les chapelles (trotskistes et maoïstes s’avérant les plus nocifs) ont obtenu ce qu’ils voulaient : l’abolition de l’État napoléonien, la féminisation de la société – gage d’une plus grande efficacité de la propagande pleurnicharde et démagogique –, le brassage des races et des cultures. Ils n’ont fait que détruire, tenter de dissoudre l’esprit national. Ils y sont presque parvenus grâce à la globalo-mondialisation.

Le résultat est effarant, au point que le seul (et lamentable) mouvement populiste français est objectivement devenu le premier parti du pays… au moment où il n’a plus ni chef, ni doctrine, ni élan, ni militantisme actif.

Au milieu des ruines, il reste l’espérance. Celle du triomphe d’une aristocratie du courage et de la droiture, au service du Bien commun et de la Nation, elle-même pleinement intégrée à la race européenne.

Mais pour obtenir ce résultat, il faut attendre que les Français – et d’une manière générale les Européens – souffrent davantage qu’actuellement, pour qu’enfin ils se révoltent. Ils ne le feront que le jour où une puissante minorité active aura compris que la globalo-mondialisation menace directement la survie de leurs descendants.

Car, si la plupart des minorités triomphantes s’avèrent malfaisantes, corrompues, tyranniques, voire sanguinaires, il en est de bienfaisantes – celle qui instaura l’Empire romain, par exemple.

17:55 Publié dans Définitions, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : définition, sociologie, minorités | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

In Defense of Mishima

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In Defense of Mishima

I have read Andrew Joyce’s article “Against Mishima [2]” at The Occidental Observer with great interest and mixed feelings. I admire Dr. Joyce’s writings on the Jewish question, but to be candid, his critique of Mishima is on the whole tendentious and shallow. It is also overly emphatic on some topics while neglecting or downplaying other equally, if not more, important ones.

Dr. Joyce seems fixated on Mishima’s sexuality, which Joyce attributes to his unhealthy family environment and peculiar upbringing. Mishima’s sexuality is understandably regarded as unsavory by most traditional-minded people. But Dr. Joyce had gone a bit too far with his meticulous attention to this particular issue. Furthermore, I’m afraid that many of his claims about Mishima’s private life are based on taking his novel Confessions of a Mask as a straightforward autobiography, which is not supported by Mishima scholarship.

Mishima is certainly not a paragon of traditional sexual morality. That said, is he still worthy of the respect he receives from white nationalists? I believe the answer is yes, if we focus on the uplifting aspects of his life and work, including many of his writings and speeches that were given short shrift in Dr. Joyce’s article and perhaps are also generally less known to people who do not read Japanese.

The kernel of Dr. Joyce’s argument is that “if key aspects of his biography, including the death, are linked significantly more to his sexuality than his politics, then this is grounds to reconsider the worth of promoting such a figure,” which was later reinforced by his other claim that “a theory thus presents itself that Mishima’s carefully orchestrated death was a piece of homosexual sadomasochist theatre rather than anything political, let alone fascistic or in the tradition of the Samurai.”

To be frank, I found this assertion utterly preposterous. When a man delivers a speech about the importance of the Samurai tradition, then kills himself Samurai-style by cutting open his stomach—literally “spilling his guts”—it seems perverse to wonder if he is being insincere, if he is engaging in “homosexual sadomasochist theatre.” Irony, camp, and theatrics are all fake. There is nothing ironic or campy or fake about actually killing oneself.

Joyce simply ignores the text of Mishima’s final speech, in which he decried the ugly post-war era of Japan, deploring its materialistic and spiritually vacuous society. He lambasted venal and cowardly mainstream politicians. He called for Constitutional reform. He highlighted the authenticity of the Japanese military tradition, contrasting it to the miserable reality of the Japanese Self-defense Force, pointing out the dishonor of the Japanese military forever being a mercenary force of America and capitalists. He rejected the hypocrisy and nihilism of the post-war democracy and its mantra of “respect for human lives.” He reasserted the paramount status of the Tennō (Emperor) and Dentō (tradition), and urged the audience to die as real men and warriors combating the nation-wrecking post-war political regime and value system.

Then he demonstrated that he meant it.

The speech remains every bit as pertinent, powerful, and inspiring when read today as it was back then. The speech alone is enough to guarantee the immortality of Mishima as a nationalist figure of global significance, to say nothing of his numerous politically and culturally themed writings, fiction and non-fiction alike, and his other relevant speeches, which Dr. Joyce was either unaware of or chose to ignore.

A central argument of Dr. Joyce against Mishima is that “he seems hardly political at all. His fiction, denounced by early critics of all political hues as full of ‘evil narcissism’ possessing ‘no reality,’ is almost entirely devoid of ideology.” This could not be further from the truth and seems based on sheer ignorance. I wonder how many works of Mishima Dr. Joyce has actually read or even read about? Did he ever read Mishima’s final speech in full, or his Anti-Revolutionary Manifesto?

Admittedly, Mishima was not a political theorist or a philosopher; he was primarily a novelist and playwright. But being a nationalist writer and activist, his literary world was rich in themes drawn from Japanese history, traditional culture, politics, and current affairs. And, when it comes to political and ideological relevance, it is accurate to understand Mishima more as a Right-wing artist and inspirational activist than a theorist, which certainly has value for the Dissident Right in the West.

4806040005_b70748afe4_b.jpgDr. Joyce maintained that “Mishima, of course, never explored the Emperor’s role in World War II in any depth, and his chief fixation appears solely to have been the decision of the Emperor to accede to Allied demands and ‘become human.’” This is a baffling statement which again simply betrays Dr. Joyce’s lack of knowledge. Besides rightfully decrying the Showa Emperor’s self-demotion to “become human” from his traditional status of “Arahitogami” (god in human form or demigod), Mishima also critically examined the Emperor’s role in politics before, during, and after the war, which revealed that what Mishima essentially venerated was not the individual Tennō but the tō (the unique and time-honored Japanese monarchical system).

For example, Mishima criticized the Showa Emperor, expressing strong sympathy with the rebel soldiers of the “2.26 Incident” of 1936, who were genuine patriots with lofty ideals who were mercilessly crushed by the explicit order of the Emperor. His Patriotism and Voice of the Martyrs were written with great feeling in commemoration of them. [1] [3]

Mishima also extolled the spirit and actions, and lamented the defeat of, the Samurai bands (prototypes of the movie The Last Samurai) who held fast to traditional values in defiance of Japan’s westernization in the wake of the Meiji Restoration. This is justifiably perceived as his criticism of the Meiji regime. Interested readers are recommended to take a look at my old review of the book Persona: A Biography of Yukio Mishima here [4].

Mishima believed that the Emperor could unify Japanese society as a cultural figure, standing above the political realm. He believed that if the monarchy stood as a national and cultural principle of unity, this would create a free space for political debate and cultural innovation, without endangering the cohesion of society. This view is rooted in Japanese tradition, but seeks to make space for important elements of modernity, including political pluralism and cultural freedom. One may agree or disagree with such views, but contra Joyce, they do exist, and they are not vague or vacuous.

A comprehensive search will discover that Mishima’s many books, essays, dramas, and speeches contain explicit or implicit messages defending Japan’s political, cultural, and military traditions, including but not limited to Bushido, expressed with the beauty and exuberance that are Mishima’s literary hallmarks and showing his profound cultivation in ancient Japanese and Chinese classics. His non-fiction books on cultural and political topics include For the Young Samurais, Introduction to Hagakure, Sun and Steel, and Theory of Cultural Defense. The same themes are discussed in his novel Runaway Horses and numerous essays. The five books cited above are especially popular and widely read in France and Italy.

In Sun and Steel (1968), Mishima writes, “Sword/martial art means to fight and fall like scattering blossoms, and pen/literary art means to cultivate imperishable blossoms.” Mishima has certainly lived up to this ideal himself, fulfilling it with his own sword and pen. According to literary critic Koichiro Tomioka, Sun and Steel is almost Mishima’s “literary suicide note” in which his cultural and philosophic thoughts were condensed. In it, Mishima argues that it is exactly the post-war era, in which all values have been inverted, that necessitates the revival of the ancient ethic code of “Bun-Bu-Ryodo” (cultivating a mastery of both pen and sword), as when “Bu” (sword) is gone, “Bun” (pen) slackens and decays. It is in the healthy tension created by the contrasting “Bun” and “Bu” that Mishima was seeking to reclaim traditional Japanese sensibilities.

Mishima also made some famous political statements in a long and heated debate with Leftist students at Tokyo University in 1969, the peak of a cultural and political maelstrom that had swept across Japan’s campuses at large. Their discussion went beyond different political stances into philosophical realms. While the students advocated transcending time and realizing a conceptual revolution in a new space, Mishima upheld the continuum of time. The topics included the Emperor, arts and aesthetics, ego and flesh, morality of violence, politics and literature, time and space, beauty as concept and reality, etc. While being an avowed and ardent Right-wing nationalist in politics and culture, Mishima actually showed sympathy with the Left-wing students’ opposition to capitalism and big business, telling the students: “If you guys are willing to recognize the sanctity and solemnity of the Emperor [as the head of the Japanese national community], I am willing join your ranks.”

Dr. Joyce also made a few jaundiced remarks that detract from his credibility. For example, he claims “[Mishima] was so poor at articulating his ideas to troops during his coup attempt that he was simply laughed at by gathered soldiers.” This is a surprisingly uninformed and erroneous assertion. It was true that Mishima was jeered and taunted by the gathered troops, who interrupted his speech multiple times by shouting. But their behavior had nothing to do with Mishima’s alleged inability to articulate his ideas. Mishima, after all, made a career of articulating ideas, a talent that did not fail him in his final speech.

The problem, rather, lies with the soldiers themselves, who understandably resented the fact that they were convened to listen to Mishima’s speech under duress because Mishima had taken their commander hostage. Moreover, most post-war Japanese servicemen were mere salarymen in a prosperous and materialistic society. They had little connection with the Japanese warrior tradition and were hardly capable of appreciating the problems of the spiritually vacuous society that had produced them. Mishima was perhaps aware of the possibility that he was “casting pearls before swine,” but he knew that his actions would give his words a far larger audience than the hecklers before him. Interestingly enough, according to a 2015 Mishima memorial in the Japanese nationalist publication Sankei Shimbun, some of the soldiers who mocked Mishima’s words later came around to his way of thinking.

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Dr. Joyce states that “[Mishima] lied during his own army medical exam during the war in an effort to avoid military service.” This was simply not true. According to a number of Japanese books and essays on Mishima written by his supporters and critics alike, a large amount of evidence on this particular issue pointed to Mishima’s father Azusa Hiraoka using his government connections to help his son evade military conscription, about which Mishima was unaware. Another version of the story is that, although Mishima passed the initial exam, he was diagnosed with pulmonary infiltrates and was judged physically unqualified and excluded from military service, which was unsurprising due to his chronically weak physical conditions from early childhood.

Rather than chasing after such pointless shadows, it is far more worthwhile to take notice of the fact that Mishima had long felt pangs of conscience and an acute sense of survivor’s guilt for his inability to fight as a result of his physical condition in his youth, which partly explained why he took up body building after the war, striving to become a better man in both physical and spiritual senses, and entered the cultural and spiritual world of Bushido and the Samurai.

Another baseless and snide remark from Dr. Joyce is “One could add speculations that Mishima’s military fantasies were an extension of his sexual fixations, including a possible attempt to simply gain power over a large number of athletic young men. But this would be laboring an all-too-obvious point.” There is simply no evidence that Mishima harbored such baleful intent toward the young men who joined his Tatenokai (Shield Society). There has not been a single allegation of sexual impropriety, either before or after Mishima’s death, either from the young men themselves or from the media at large, including many hostile tabloid papers eager to pounce on the first possible chance to sling mud at Mishima. Surely one could expect that Mishima’s young followers, however juvenile and starry-eyed they might have been back then, would have said something in the last half-century if they had really become targets of Mishima’s “sexual fixations.”

Dr. Joyce moves from disparaging Mishima to demeaning Japanese culture in general in his misguided dismissal of Seppuku. Joyce’s major source, namely Toyomasa Fuse, is a Leftist who hates his ancestral cultural roots, like many Japanese and other East Asians who have either grown up in post-war American society or have been educated in toxic American institutions of higher learning. A simple search online reveals that Fuse was one of a select few Japanese groomed by the American occupation regime as a new intellectual elite. Fuse went to the US in 1950, sponsored by the US government, and later received both his Master’s and Ph.D. degrees from UC Berkeley, where he became a full-fledged Leftist and anti-traditionalist scholar. He was an active member of the anti-Vietnam War movement and moved from the US to Canada in 1968 with some other anti-war college professors. As the founder of the hilariously named Canada Suicide Studies Society, he specialized in and taught “Suicide Studies” at York University from 1972 until his retirement in 1997. Consulting Fuse on Japanese militarism is like consulting the Frankfurt School about Prussian militarism. Joyce, of all people, should know better.

The last sweeping and sloppy charge against Japanese culture by Dr. Joyce that I would like to counter is this: “Again, we must question, at a time when we are trying to break free from high levels of social concern and shaming in Europe, whether it is healthy or helpful to praise practices originating in pathologically shame-centered cultures.”

Surely Dr. Joyce realizes that social shaming in today’s Western countries is fundamentally different from social shaming in traditional Japanese society.

The shaming of whites in Western societies was imposed by an alien hostile elite on the native white populace for the purpose of undermining their traditional culture and values. But the shame culture of Japan is imposed by the Japanese community on its own members to encourage them to live up to communal standards and serve the common good. To put it simply, shaming in the West is an alien contrivance to undermine white society by pinning whites down with false guilt, while shaming in Japan is an indigenous and organic way that the Japanese maintain social norms and enhance social cohesion. The gradual decline of Japanese shaming culture in recent years due to Western influence is another trend that has alarmed traditionalists and nationalists in Japan.

If white societies had greater social cohesion and responsibility, reinforced by shaming, they probably would have resisted the takeover of hostile alien elites. Perhaps, then, white nationalists should study and adopt Japanese shaming mechanisms instead of bashing and trashing them. By calling traditional Japanese shame-centered culture embodied by Mishima “pathological,” Dr. Joyce might as well be quoting from the Frankfurt School, which sought to pathologize healthy white family and social norms, which are not so different from healthy Japanese norms.

Note

[1] [5] Two of the leaders of the uprising, senior captain Asaichi Isobe and senior captain Hisashi Kōno, evoked the greatest empathetic feelings from Mishima, and their patriotism, sincerity, and Samurai mettle became sources of his literary creations. Mishima wrote Patriotism and Voice of the Martyrs based on the Prison Note of Isobe, which featured the revengeful ghosts of the 2.26 uprising soldiers and Kamikaze pilots.

In a conversation with Tsukasa Kōno, elder brother of senior captain Hisashi Kōno, who was a key member of the uprising and committed suicide after the coup failed, Mishima remarks on the Showa Emperor’s dismissive words on the officers who decided to commit suicide: “Go ahead and kill themselves if they want. I’m not going to honor those despicable men with any official envoy.” Mishima commented: “It was not the rightful conduct for a Japanese Emperor. This is so sad.” Tsukasa asked Mishima: “Had those young officers known what the Emperor had said, would they have still shouted ‘Tennō Heika Banzai!’ (Long Live His Majesty the Emperor) before the firing squad?”

Mishima answered: “Even when the Emperor didn’t behave like an emperor, subjects ought to behave like subjects. They knew they must fulfill their part as subjects and chanted ‘Long Live the Emperor,’ believing in the judgment of the heaven. But what a tragedy for Japan!” When uttering his, he looked teary and his voice choked. After publishing Voice of the Martyrs, Mishima wrote in a letter to Tsukasa: “I wrote it with an intention to present it before the memorial tablets of your younger brother and other deceased officers of the 2.26 Uprising.”

 

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/08/Grave_of_Yukio_Mishima.jpg

[2] Against Mishima: https://www.theoccidentalobserver.net/2020/01/08/against-mishima-sex-death-and-optics-in-the-dissident-right/

[3] [1]: #_ftn1

[4] here: https://www.counter-currents.com/2014/09/naoko-inoses-persona-a-biography-of-yukio-mishima/

[5] [1]: #_ftnref1

Comment la santé est devenue un enjeu géopolitique

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Comment la santé est devenue un enjeu géopolitique

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Ni l’altruisme ni la philanthropie n’expliquent la préoccupation des grandes puissances pour la santé mondiale. Mais plutôt des intérêts tantôt sécuritaires, tantôt économiques ou géopolitiques. Néanmoins, l’Europe pourrait mieux utiliser les fonds octroyés aux institutions internationales. La priorité revient à l’Afrique francophone, où se concentrent les défis des décennies à venir.
 
En 2000, cent quatre-vingt-treize Etats membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) et vingt-trois organisations internationales se fixent huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) : atteindre, d’ici à 2015, des « niveaux de progrès minimum » en matière de réduction de la pauvreté, de la faim, des inégalités, et d’amélioration de l’accès à la santé, à l’eau potable ainsi qu’à l’éducation (lire « Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la santé »).

D’emblée, Mme Gro Harlem Brundtland, alors directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), identifie une priorité : dégager des financements à la hauteur du défi. Elle confie à M. Jeffrey Sachs, conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, la commission « Macroéconomie et santé » visant à accroître les investissements en faveur de la réalisation rapide des OMD dans la santé.

Entre 2000 et 2007, les financements mondiaux des pays en développement, provenant de partenariats public-privé associant le secteur industriel et commercial, notamment les fabricants de vaccins et de médicaments, ont été multipliés par quatre — par trois pour la période 2001-2010, atteignant un pic de 28,2 milliards de dollars en 2010. Les fonds américains publics et privés en constituent la plus grande part. La Fondation Bill et Melinda Gates a donné à elle seule près de 900 millions de dollars en 2012. L’Afrique aurait reçu 56 % des financements en 2010. L’aide mondiale au développement a augmenté de 61 % sur cette période, pour atteindre 148,4 milliards de dollars en 2010.

Aux Etats-Unis, une question sécuritaire

Pourtant, 2015 approche, et la réalisation des OMD demeure toujours aussi lointaine en Afrique subsaharienne. L’insuffisance des financements n’explique qu’en partie ces retards : d’autres facteurs, moins connus, ont aussi joué un rôle important. Il est utile d’y revenir, alors que se prépare l’élaboration des « nouveaux objectifs » à mettre en œuvre après 2015.

De nombreuses études et recherches montrent que l’allocation de l’aide mondiale ne repose pas seulement sur des critères épidémiologiques, de population, ou de charge de maladie, mais aussi sur ces puissants vecteurs que furent et que demeurent les intérêts commerciaux, les relations historiques et les rapports géopolitiques (lire « Mission inaccomplie en Afrique de l’Ouest »).

La relecture de l’histoire de la santé indique que la tenue des premières conférences internationales sur le sujet, au XIXe siècle, était moins motivée par le désir de vaincre la propagation de la peste, du choléra ou de la fièvre jaune que par la volonté de réduire au minimum les mesures de quarantaine, qui s’avéraient coûteuses pour le commerce… Ces tensions entre la médecine, la santé, les intérêts marchands et le pouvoir politique forment les termes d’une équation paradoxale inhérente à la question de la santé publique mondiale. L’accès des populations pauvres aux médicaments dans le cadre des Accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (Adpic) exprime bien ces tensions, qui, dans le monde contemporain, peuvent aller jusqu’au bras de fer.

Les fondateurs et les partenaires du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme présupposent que les stratégies de lutte contre ces trois maladies sont pertinentes dans tous les pays et qu’« il ne manque plus que l’argent ». Pour comprendre cette vision financière des enjeux de santé et ses limites en termes d’efficacité, il faut revenir sur le contexte dans lequel le Fonds mondial a été créé.

En 1996, M. William Clinton, alors président des Etats-Unis, publie une directive appelant à une stratégie davantage orientée vers les maladies infectieuses. Il s’agit là moins d’un élan d’altruisme que d’une préoccupation de sécurité nationale. Propagation, conséquences économiques, retard dans le développement de nouvelles molécules, résistance des agents infectieux aux antibiotiques, mobilité des populations, croissance des mégapoles, faiblesse des systèmes de santé des pays pauvres : ces sujets inquiètent l’administration américaine, et ce bien avant les attentats du 11 septembre 2001.

Dès 1997, l’Institut de médecine, instance de référence scientifique américaine, publie un rapport expliquant que la santé mondiale est « d’un intérêt vital pour les Etats-Unis ». Pour la première fois apparaît l’expression global health, que nous traduisons par santé mondiale : « Les pays du monde ont trop en commun pour que la santé soit considérée comme une question relevant du niveau national. Un nouveau concept de “santé mondiale” est nécessaire pour traiter des problèmes de santé qui transcendent les frontières, qui peuvent être influencés par des événements se produisant dans d’autres pays, et auxquels de meilleures solutions pourraient être envisagées par la coopération. »

Alors que le sida se propage en Afrique australe de manière spectaculaire, la publication en 1999 par le ministère de la défense sud-africain de taux élevés de prévalence de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) chez les militaires de nombreux Etats d’Afrique alarme les autorités. Les capacités de défense nationale ne seraient, à court terme, plus suffisantes pour faire face à des conflits internes ou externes. Selon l’International Crisis Group (ICG), de nombreux pays « ne seront bientôt plus en mesure de contribuer aux opérations de maintien de la paix ». Sur la période 1999-2008, le Conseil national des services de renseignement du gouvernement américain, le National Intelligence Council (NIC), centre de réflexion stratégique, publie six rapports sur la santé mondiale. Fait inédit, ces documents définissent une maladie comme un « agent de menace non traditionnel » pour la sécurité des Etats-Unis, dont les bases militaires constellent la planète.

Cette « menace » va parvenir jusqu’aux Nations unies. Pour la première fois de son histoire, le 10 janvier 2000, à New York, le Conseil de sécurité inscrit à l’ordre du jour de sa réunion un thème qui n’est pas lié à un risque direct de conflit : « La situation en Afrique : l’impact du sida sur la paix et la sécurité en Afrique ». Les Etats-Unis président les échanges, avec le vice-président Albert Gore le matin et l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Richard Holbrooke, l’après-midi. Il en sortira plusieurs résolutions. L’article 90 de la résolution de la session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies du 27 juin 2001 appelle à la création d’un « fonds mondial santé et VIH-sida afin de financer une réponse urgente à l’épidémie selon une approche intégrée de prévention, de prise en charge, de soutien et de traitement, et d’appuyer les Etats dans leurs efforts contre le sida, avec une priorité donnée aux pays les plus touchés, notamment en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes ».

Le Fonds mondial voit le jour grâce à la mobilisation des membres du G8 par M. Annan. Loin du « fonds santé et sida » recommandé, le mandat du partenariat public-privé (PPP) mondial porte seulement sur le sida, la tuberculose et le paludisme. La politique de sécurité nationale américaine se nourrit de peurs plus ou moins fondées contre lesquelles il faut lutter : le communisme, le terrorisme, les maladies… Tels sont les « traumatismes » inspirant les politiques de défense des Etats-Unis, qui n’hésitent pas, pour défendre leurs positions sur les enjeux de santé mondiale, à instrumentaliser le Conseil de sécurité des Nations unies.

Après une décennie marquée par la guerre en Afghanistan et en Irak, la stratégie de M. Barack Obama consiste à emmener son pays vers d’autres combats que les « conflits à l’extérieur ». Il s’agit de « restaurer le leadership américain à l’étranger », y compris pour relever les défis liés au contrôle des épidémies, thème expressément mentionné dans la stratégie de sécurité nationale en 2010. Lorsque le gouvernement annonce, en juillet 2012, la création au sein du département d’Etat de l’Office of Global Health Diplomacy — institué juste avant le départ de Mme Hillary Clinton —, il affirme vouloir prendre le contrôle et le pouvoir. « Nous avons recommandé de passer du leadership en interne [c’est-à-dire entre les agences nationales de coopération sanitaire] au leadership mondial par le gouvernement américain », précise le communiqué. « Les Etats-Unis ont bien compris qu’au fond la véritable puissance, aujourd’hui, c’est de pouvoir jouer dans les deux sphères, interétatique et transnationale », analyse l’historien des relations internationales Georges-Henri Soutou. 

Choix financiers sous influence

L’analyse des facteurs qui ont façonné les politiques sanitaires de ces dernières décennies permet de distinguer trois conceptions : la santé mondiale comme investissement économique, comme outil sécuritaire et comme élément de politique étrangère (sans même parler de charité ou de santé publique, deux composantes supplémentaires qui, d’après David Stuckler et Martin McKee, complètent l’ensemble). En politique, la notion de sécurité implique l’urgence, le court terme et le contrôle des maladies contagieuses, plutôt que l’approche holistique et systémique de long terme qu’exigerait le renforcement des capacités institutionnelles des systèmes de santé. La pérennité des interventions financées pendant près de quinze ans en est fragilisée.

Ces observations aident à comprendre pourquoi l’aide n’est que d’une efficacité limitée : quels que soient les montants alloués par le Fonds mondial ou par le gouvernement américain au travers du plan d’urgence de lutte contre le sida (Pepfar ), les performances de ces programmes sur le terrain s’avèrent décevantes. La pertinence des financements en faveur de la prévention, ou l’ajustement des interventions à des dynamiques démographiques, urbaines, sociales, économiques ou conflictuelles, et aux spécificités nationales de la propagation, sont autant d’éléments fondamentaux relativement peu pris en compte.

Trente ans après le début de la pandémie, peu de moyens sont alloués à la recherche locale, épidémiologique, anthropologique et économique au service de la décision. Pour deux personnes mises sous traitement, cinq nouvelles infections se produisent. Le retentissement des violences sexuelles sur la féminisation de la pandémie en Afrique n’est pas même une hypothèse de recherche, sur un continent où les conflits armés se multiplient ! A l’échelle internationale, le détournement de quelques millions de dollars du Fonds mondial suscite davantage l’indignation que l’absence d’analyse, dans les pays mêmes, de l’efficacité des stratégies. Opérés sous influence, les choix financiers privilégient pourtant le paradigme curatif de la santé, au bénéfice de l’industrie pharmaceutique, plutôt que la prévention de la transmission du VIH.

De la multiplication des acteurs de l’aide au développement émergent des conflits de gouvernance entre « décideurs » et « partenaires », ce qui entraîne une dilution des responsabilités : qui doit rendre des comptes sur l’utilisation des financements alloués au travers de partenariats mondiaux ou de mécanismes innovants, quelle que soit la thématique ? Pour les aspects financiers, la responsabilité relève du conseil d’administration du Fonds mondial, plutôt que du seul secrétariat exécutif. Les aspects techniques et stratégiques sont censés être traités par les pays et leurs partenaires (Onusida, Fonds des Nations unies pour l’enfance — Unicef — et OMS). Si les agences de l’ONU ont apporté un appui technique aux Etats, leurs équipes ont-elles su les accompagner vers une vision stratégique qui tienne compte de leurs spécificités pour enrayer les trois pandémies ? Si la réponse est non, il est temps de l’assumer.

L’Afrique, la France et l’Europe seront confrontées au cours des décennies à venir à des défis hors normes. La population du continent noir va doubler d’ici à 2050, passant de un à deux milliards d’habitants, soit 20 % de la population mondiale. D’après l’économiste François Bourguignon, invité au Collège de France pour présenter son ouvrage sur la « mondialisation de l’inégalité », la pauvreté — au sens strict — sera un problème exclusivement africain d’ici à 2040 ou 2050.

Transitions démographique et épidémiologique sont en marche sur un continent qui s’urbanise rapidement, et où des maladies chroniques dont nous n’avons pas encore mesuré l’ampleur deviennent plus massives : cancers, diabètes, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, problèmes de santé mentale, maladies liées aux pollutions environnementales… Ces affections, non ou tardivement dépistées et diagnostiquées, se propagent telles de nouvelles pandémies, en plus des accidents sur la voie publique, ajoutant à la charge de travail de personnels de santé déjà en nombre très insuffisant.

Les inégalités de santé s’inscrivent dans le sillage des inégalités économiques et sociales. Les systèmes d’assurance- maladie et de protection sociale se mettent en place trop lentement et inégalement d’une région à l’autre. La « couverture sanitaire universelle » serait utile aux populations pauvres si elle était un moyen au service d’une politique fondée sur les priorités nationales, et en particulier sur la prévention.

Compte tenu des liens historiques et des relations politiques, économiques et commerciales que la France et l’Europe entretiennent avec l’Afrique subsaharienne depuis quelques siècles, la contribution politique, leur expertise et leurs financements sont encore attendus, et ne doivent pas s’effacer derrière les priorités américaines. La situation en Afrique francophone de l’Ouest et du centre appelle des réactions massives sur le long terme.

A faire converger les objectifs de développement avec ceux du développement « durable » pour le monde d’après 2015, nous prenons le risque de ne nous intéresser qu’aux enjeux mondiaux communs, et de négliger une nouvelle fois les Etats fragiles et les populations les plus vulnérables. Les priorités, pour ceux-ci, sont plutôt l’éducation des filles (jusqu’au niveau de l’enseignement supérieur), la santé des femmes enceintes, les maladies tropicales ignorées et les capacités institutionnelles à élaborer et à gérer des politiques complexes.

Ne perdons pas de temps à plaider en faveur de la santé : « Ceux qui se posent la question de savoir si une meilleure santé est un bon instrument de développement négligent peut-être l’aspect le plus fondamental de la question, à savoir que santé et développement sont indissociables, insiste Amartya Sen. Il n’est pas nécessaire d’instrumentaliser la santé pour en établir la valeur, c’est-à-dire d’essayer de montrer qu’une bonne santé peut également contribuer à stimuler la croissance économique. » Privilégions, pour chacun sur la planète, l’idée d’une santé durable, plutôt que le seul mécanisme de financement qu’incarne la couverture sanitaire universelle, désormais présentée comme un objectif de développement durable.

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