Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 06 janvier 2021

Macron et le Quatrième Pouvoir

ep13-voeux-presse-img-header.jpg

Macron et le Quatrième Pouvoir

Par Franck Buleux

Traditionnellement, l’expression « quatrième pouvoir » désigne la presse et les médias. Par extension, le quatrième pouvoir regroupe tous les moyens de communication qui peuvent servir de contre-pouvoir face aux trois pouvoirs incarnant l’État (pouvoir exécutif, législatif et judiciaire).

De mémoire d’homme, ce pouvoir a, plus ou moins, toujours critiqué, voire combattu le pouvoir en place. Certes, la gouvernance classée à droite est toujours plus critiquée que la gouvernance classée à gauche. Il apparaît évident que la défaite de Valéry Giscard d’Estaing le 10 mai 1981 doit beaucoup à ce « pouvoir » au cours des années 1979 et 1980. De la même façon, il n’est guère critiquable de dire que Le Canard enchaîné, grâce ou à cause de ses révélations, a limité l’électorat de François Fillon à un peu plus de 20 % des suffrages exprimés. Certains m’objecteront que la plume n’est pas la cause initiale mais le fait incriminé, ce qui n’est pas faux.

Les écoles de journalisme produisent des hommes et des femmes de gauche. La presse de droite est moins influente, parfois inaudible. L’hebdomadaire de droite nationale, Minute, révélait la maladie de Mitterrand dès 1981, il a fallu attendre 1992 pour que le public l’apprenne par l’intéressé.

Certes, François Mitterrand, surtout lors de son second septennat et François Hollande surtout n’ont pas été exempt de critiques médiatiques, même s’il s’agissait, le plus souvent, de critiques « de gauche ».

Depuis la disparition de Minute, d’abord des kiosques puis du paysage de la presse écrite, la droite nationale dispose de peu de relais en kiosques et il ne s’agit pas, mis à part le courageux Présent, jamais cité par ses confrères, de quotidiens ou d’hebdomadaires à fort tirage.

cropped-Macron-et-les-journalistes-e1497617706926.jpg

Or, l’élection de Macron, en mai 2017, a fait coïncider le 4e pouvoir avec le pouvoir exécutif (ou législatif, de toute façon la réforme de la durée du mandat présidentiel a entraîné, ipso facto, la symbiose électorale quasi-automatique de ces deux pouvoirs). La représentation politique de Macron contre Marine Le Pen au second tour lui a donné une aura « de gauche » et sa politique économique, considérée comme libérale (je ne suis pas persuadé que la « nationalisation des salaires » soit très libérale mais il s’agissait probablement d’une nécessité sociale, via la prise en charge du financement du chômage partiel) lui a conféré une stature « de droite ». Aussi, les médias de droite comme de gauche, en particulier audiovisuels, rivalisent de félicités à l’endroit du président Macron.

Mais à quoi sert ce 4e pouvoir ? Il n’est plus un contre-pouvoir mais une espèce de caisse de résonnance des décisions prises en conseil des ministres (le Parlement n’était qu’une chambre d’enregistrement des règles édictées par l’exécutif).

La crise sanitaire est devenue l’exemple emblématique de cette situation. Chaque média rivalise de loyauté (sic) avec les dirigeants. Mieux même, cette presse « libre » en redemande, soulignant parfois que si l’exécutif ne va pas assez loin (la politique des vaccins par exemple), c’est à cause des « mauvais Français », les conspirationnistes et autres extrémistes qui « manipulent » (comment ? Ils n’ont aucun média…) l’opinion en les nourrissant de « fakes News », terme qui sert aujourd’hui à décrédibiliser toute opinion contraire à celle d’Emmanuel Macron.

Le « 4e pouvoir » ne joue plus son rôle de « contre-pouvoir », il n’est plus que l’aiguillon de l’exécutif, l’élément accélérateur du système : vaccination « pour tous », dissolution de groupes dissidents, « chasse » internationale sur le Net de tout individu qui remettrait en cause la doxa. Le sanitaire a pris la place du politique.

Même les réseaux sociaux sont contrôlés, surveillés et chacun d’entre nous risque, plus que son propre décès par la Covid-19, la mort sociale.

SONDAGE.-92-des-Francais-jugent-le-journalisme-utile.jpg

On arrive à penser que, même si l’exécutif hésite à mettre en place des règles privatrices de liberté, le 4e pouvoir va l’y pousser. On en viendrait presque à nous retourner, comme certains le font déjà, vers le pouvoir judiciaire face aux trois autres (exécutif, législatif et médiatique).

En Union soviétique (beaucoup l’ont oublié ou n’étaient pas nés), les médias se limitaient à un journal, La Pravda, c’est-à-dire « la vérité » en russe car, c’est bien connu, il n’y a qu’une vérité.

L’avantage de l’Union soviétique est que le message était unique alors que, dans la France de 2021, il y a plusieurs voix… pour indiquer une seule et unique voie. C’est la raison pour laquelle il apparaît nécessaire, voire indispensable, de développer des médias libres, écrits ou numériques. Comme Métainfos !

Le 4e pouvoir n’a d’intérêt que s’il apporte des éléments informatifs distincts, qui permettent de comprendre, de débattre, pas d’avaliser, sans analyses, les choix du pouvoir.

Une opposition atone, des médias aux ordres, l’image du président jeune et démocrate Macron ne correspond pas à la réalité que nous subissons. En 2021, « Ouvrez les yeux ! » devrait être la campagne essentielle de tous et de chacun. Dois-je vous rappeler que, en ce début janvier, les élections régionales et départementales ont été reportées et devraient avoir lieu en juin, si tout  va bien ou à l’année prochaine ? Aux calendes grecques.

Quel est le nom de cette démocratie dans laquelle les campagnes électorales n’existent même plus ? Sur cette interrogation à laquelle je vous invite à réfléchir, je présente tous mes vœux de santé et de concrétisation de vos projets tout au long de cette année à l’ensemble de notre lectorat, de plus en plus nombreux, attentif à nos écrits et fidélisé!

Les commentaires sont fermés.