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lundi, 19 septembre 2022

A propos de Piłsudski  et de l'Intermarium

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A propos de Piłsudski  et de l'Intermarium

par Danny Sguera

Source : Danny Sguera & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/intermarium-30382

La politique extrémiste et belliciste de l'OTAN et des États-Unis n'est rien d'autre, aujourd'hui sur fond de conflit russo-ukrainien, qu'une répétition de la stratégie militaire conçue au début du 20ème siècle par le général polonais Piłsudski (connu pour le "Miracle de la Vistule") qui soulignait la nécessité de canaliser une union de nations non russes afin d'encercler la Russie (voir l'extension récente de l'OTAN) qui appartenait alors, comme aujourd'hui, à partir de l'après-guerre, à la sphère tsariste ou du Pacte de Varsovie. Ces pays s'étendaient de la Baltique à la Caspienne et au Caucase et auraient dû recevoir comme tâche précise de stabiliser leurs souverainetés, celles-ci étant toutefois hétéro-dirigés par les diktats étrangers franco-britanniques à l'époque et placés sous l'égide des États-Unis aujourd'hui (le garant de la Pologne, à l'époque, était l'entente franco-britannique qui a misérablement abandonné Piłsudski en poussant le chef de l'ethnat ukrainien Skoropads'kij, à l'époque, vers la Russie pour réduire les empires allemand et austro-hongrois).

Piłsudski croyait, par le biais de la vision de l'INTERMARIUM et des méthodes propres à son idéologie PROMETHEISTE, qu'il était indispensable de stabiliser le territoire ukrainien afin de contenir les visées de l'Empire tsariste d'abord, puis du régime soviétique, de manière à rompre toute relation avec l'Est et à proclamer ensuite la Pologne, porte d'entrée du monde slave, gardienne de ce rôle de premier plan. Piłsudski préférait être un franc-tireur méfiant tant à l'égard de l'Est que de l'Ouest, car il était conscient qu'il pouvait être écrasé par les empires de l'époque, notamment celui des Habsbourg et l'empire allemand qui étaient en constante progression. Aujourd'hui, comme à l'époque, il est possible de tracer les similitudes avec le rôle assumé par la Pologne dans le domaine géostratégique, qui, en cohabitation avec d'autres Etats vassaux (Ukraine, Finlande, Lettonie, Lituanie, Géorgie, en partie Azerbaïdjan), exerce certes des politiques d'intérêt mutuel mais aussi et surtout des politiques coïncidant avec les intérêts des Américains. Ces États jouent le rôle de chiens enragés envers la Russie en soutenant les politiques les plus militaristes de la zone européenne.... mais pas seulement. En fait, aujourd'hui comme à l'époque, la Pologne, à la lumière du récent conflit interne avec l'Union européenne, peut encore conserver des espaces d'autonomie obtenus grâce à l'hégémon américain, du moins tant qu'elle restera subordonnée aux plans géopolitiques de la superpuissance qui, en échange, lui permettra d'exprimer un revanchisme nationaliste axé principalement sur la détestation de la Russie.

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La politique actuelle à courte vue des États-Unis vise, comme il y a quelques décennies et pendant tout le siècle dernier, à espérer une chute progressive et providentielle du système régissant la Fédération de Russie, comme elle l'a fait avec l'URSS pour des raisons endogènes, par l'effondrement politico-économique dû à la course aux armements, au système économique dépassé de planification contre l'économie de marché et avec, en prime, quelques raids ici et là des états de l'INTERMARIUM exerçant une force perturbatrice qui n'est pas vraiment efficace mais utile pour gagner du temps afin que les deux premières causes, déjà expliquées dans le présent article, se réalisent finalement dans le temps (voir aujourd'hui le déploiement et l'effort militaire en Ukraine plus les glissements de terrain entre la Géorgie et le Nagorno Karabagh combinés avec les sanctions occidentales).

Ces théories politiques du maréchal et ministre de la guerre polonais en 1915-1918 ont laissé leur empreinte sur le modus operandi euro-américain en produisant des crises successives qui se répercutent aujourd'hui sur tout notre continent en raison des grandes similitudes avec les conflits de 2008 en Géorgie et de 2014 en Ukraine. Une approche insensée qui, en élargissant le front de l'OTAN, a rassemblé tous les États dits "prométhéens" (selon la définition donnée par les idéologues autour de Pilsudski) qui, en réitérant leurs provocations au fil du temps, entendent contrecarrer la forte résurgence de la Russie dans le monde eurasien, résultat de la politique de réaffirmation de Vladimir Poutine.

Le fait est qu'entre-temps, le monde a changé, la Russie n'est plus ni un empire ni l'URSS, même si cela arrange le monde occidental de lui coller des étiquettes du siècle dernier pour ne pas avoir à dire la vérité ou du moins à avouer les changements historiques à ses citoyens. Les espoirs d'un effondrement socio-économique à la manière de l'URSS, complétés par des théâtres de guerre pour user et harceler la Russie, révèlent un Occident vieux, malade et fortement colonialiste qui préfère se bercer d'illusions en retournant inlassablement à de vieilles pages du passé tout en éludant les changements structurels internationaux qui, sauf en cas de conflit mondial, sont INÉVITABLES.

Le système économique russe a changé et adopte désormais un modèle hybride de marché et de souveraineté. Mais, à côté de cela, tout un monde a changé avec les BRICS.  L'Inde mais surtout la Chine offrent des opportunités de marché qui font voler en éclats les politiques d'isolement dépassées et rétrogrades que l'on veut appliquer contre la Russie. Au contraire, par une propagande immorale, l'Américanosphère a convaincu ses citoyens qu'il y a un monstre de l'autre côté de la ligne, et par des décisions politiques précises, elle a choisi obtusément de faire sauter tout un échafaudage économique et culturel, en se retranchant, comme elle l'a fait jadis pour l'URSS, dans une économie fermée (SEV/COMECON), qui non seulement n'a pas de débouchés économiques en politique étrangère, mais fait de ses Etats membres des sujets politiques soumis au pouvoir hypercentralisé de Washington. En bref, des Etats fantoches sans autonomie ni réel pouvoir législatif en matière internationale !

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