jeudi, 09 janvier 2025
Une note de Dominique Venner sur Jean-Marie Le Pen
Une note de Dominique Venner sur Jean-Marie Le Pen
Ex: Dominique Venner, Carnet rebelles, vol 3, p 273-274. Ed de La Nouvelle Librairie, 2023.
Déjeuner parc Montretout - lundi 5 décembre 1994.
Froid. Beau temps d’hiver. 13 heures.
Maître d’hôtel, concierge (sans uniforme) noir (style paki plutôt qu’africain). Sens de l’humour du propriétaire des lieux. Deux dobermans fort débonnaires.
Hall dans un sympathique désordre de maison de campagne. Selle d’équitation sur la rampe de l’escalier, semble avoir été posée depuis cinq minutes. Vieux canapé encombré de manteaux.
Une petite fille blonde se promène (quatre ou cinq ans), enfant d’une des filles de Jean-Marie Le Pen.
Brouhaha de voix venant d’une salle de réunion, dominé par la voix bien connue de Le Pen.
Les participants sortent. Quelques visages connus: Bruno Mégret, Reveau, Le Gallou, Yvan Blot (que Jean-Marie Le Pen priera à déjeuner avec nous), Patrick Peillon, Racouchot, etc… Présentation à Samuel Maréchal (gendre et directeur du Front National de la jeunesse).
Atmosphère de travail et d’activité. Quand nous nous levons de table vers 14h30, Le Pen et Yvan partent pour une réunion (bureau politique ?). R25 aux glaces noires suivie de voiture gardes du corps.
Très en forme (surtout quand se joignent à nous pour le café Patrick Peillon et Bruno Racouchot). Le grand acteur se révèle. Numéro des grands jours. Rappel affaires confidences de Louis Pauwels au Figaro Magazine après entretien: « Ils vous écraseront… »
Franz-Olivier Giesbert : « Pourquoi ne faites-vous pas les gestes que l’on attend de vous ? Pourquoi vous entêter ? ».
« Parce que je refuse de me coucher ! ».
Et c’est bien ce qui est admirable chez cet homme malgré tous les travers de caractère. Il ne s’est jamais couché. La plus belle carrière politique lui était ouverte s’il ne s’était pas « entêté ». S’il n’était pas resté fidèle.
D’où quelques paroles plus amusées, ironiques qu’acerbes sur Alain de Benoist, « l’obsédé de la note » que je défends mais en position difficile. Je défends aussi Gilbert Collard (« petit coq ») qu’il a bien connu autrefois au Quartier-Latin et qui a fait des confidences déplaisantes semble-t-il aux auteurs d’un livre hostile comme il se doit.
Nous parlons de mon Histoire de la Résistance. Intéressé. Évoque ses souvenirs à seize ans. Rejoint le maquis breton avec le revolver de son père. Et reçoit en retour une bonne trempe de sa mère…Ce qu’il voit lors de la Libération le dégoûte à tout jamais et, par réaction, l’incite à de la sympathie pour les vaincus.
Je le retrouve intellectuellement inchangé. Même fougue, plus profonde sans doute. Il est porté par une espérance, c’est évident. Quel chemin parcouru depuis 1981 !
Tout tient par lui, c’est évident, quelle que soit la qualité d’une petite poignée autour. Phénomène unique à notre époque que celui de la réunion chez un même homme des qualités d’un puissant animal politique et d’une fidélité à des convictions qui le condamnent à la marginalité… A moins que… C’est bien entendu cette part du « à moins que » à laquelle il croit grâce à une santé et une énergie vitale exceptionnelles, qui le fait agir.
Dominique Venner, Carnet rebelles, vol 3, p 273-274. Ed de La Nouvelle Librairie, 2023.
19:02 Publié dans Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-marie le pen, dominique venner, france, nouvelle droite, front national | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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