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samedi, 01 février 2025

Le monde selon Trump

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Le monde selon Trump

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-mondo-secondo-trump/

Trump, "The Donald", comme l’appellent ses partisans, n’est certainement pas un politicien taciturne. Surtout maintenant que, revenu triomphalement dans le Bureau ovale, il dévoile à tous comment il voit, et veut, le monde.

Même s’il serait plus juste de dire « comment il voudrait » le voir. Car même pour lui, entre dire et faire, il y a un monde.

Et ce monde est vaste, tumultueux, dangereux.

L'Amérique sous la bannière étoilée

Trump considère les Amériques, du cap Horn au détroit de Béring, comme un territoire devant être sous la coupe de la bannière étoilée. Le Canada devrait être directement intégré aux États-Unis en tant qu’État. Le Mexique, devenir et demeurer une simple extension. Quant à l’Amérique du Sud, avec sa complexité tourmentée, il s’agirait de la normaliser et de la ramener dans le giron américain. Fini les insubordinations andines. Et surtout, fini les ambitions du Brésil de Lula. L’Argentin Milei, lui, deviendrait son proconsul au sud.

Puis, il y a le Groenland. C’est l’Amérique. Point final. La Couronne danoise devra s’y conformer. Et se taire.

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Le Moyen-Orient : Israël et les alliés soumis

Le Moyen-Orient, lui, serait laissé aux mains d’Israël et des États arabes prêts à se plier aux volontés de Washington.

Gaza serait entièrement débarrassée des Palestiniens et livrée aux colons armés israéliens. Pendant ce temps, son ami Netanyahu aurait, en substance, carte blanche en Cisjordanie. Parler d’un État palestinien reviendrait désormais à raconter des fables comme celle du Petit Chaperon Rouge.

Quant à la Syrie et au Liban, on verra plus tard. Quoi qu’il en soit, pour le Hezbollah et les Alaouites – qui constituaient la colonne vertébrale du régime d’Assad –, la cloche du glas sonne.

Les Saoudiens et leurs alliés, eux, auraient carte blanche pour anéantir les Houthis du Yémen et clore définitivement ce chapitre.

Le casse-tête iranien

Mais ensuite vient l’Iran. Et là, les problèmes commencent. Car le nouveau président iranien, Masoud Pezeshkian, ne cherche ni tensions ni conflits avec Washington. Il représente en effet les milieux économiques, qui veulent commercer et faire des affaires, et non s’enliser dans une guerre, suicidaire à bien des égards, contre les Américains.

Toutefois, cela ne signifie pas qu’il soit un ami. Ni un adversaire conciliant. Il a ainsi renforcé ses liens avec la Chine d’abord, puis avec la Russie. En quelque sorte, il a sécurisé l’Iran dans un réseau d’alliances que même Trump hésite à provoquer.

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Un monde divisé en trois puissances

La vision du magnat, devenu président pour le deuxième fois, repose sur un monde divisé en trois superpuissances: la Russie, la Chine et, bien sûr, les États-Unis. Ses États-Unis doivent maintenir une position dominante et empêcher les deux autres de se rapprocher. Un « bloc continental » sino-russe rendrait en effet difficile le maintien de la suprématie américaine sur le monde.

C’est pourquoi Trump est prêt, malgré les apparences, à négocier avec Poutine. Lui concéder l’Ukraine et se débarrasser de cette « Union » (façon de parler) européenne, qui lui apparaît de plus en plus comme un frein inutile, un fardeau dont il faut se défaire.

Avec Poutine, il veut – et doit – trouver un accord. Dans l’espoir de briser le lien grandissant entre la Russie et la Chine. Car la Chine est le véritable rival des États-Unis. Leur principal concurrent économique et commercial.

Le monde selon Trump : pragmatisme et suprématie

Voilà, en résumé, le monde selon Trump. Un mélange de réalisme et de revendication altière de la suprématie américaine.

Une vision purement économique, combinée à une poigne de fer pour maintenir les autres à distance. Et surtout, en position de soumission.

Seul le temps nous dira s’il s’agit d’un simple rêve ou si le monde est en train de changer radicalement.

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