jeudi, 05 juin 2025
Ceux qui ne veulent pas de trêve. Attaques ukrainiennes, piste britannique
Ceux qui ne veulent pas de trêve. Attaques ukrainiennes, piste britannique
par Gian Micalessin
Source: https://www.destra.it/home/chi-non-vuole-la-tregua-attacc...
Les négociations russo-ukrainiennes qui ont débuté récemment à Istanbul ne se présentent pas sous les meilleurs auspices. Mais elles risquent désormais d’échouer définitivement. L’aggravation provient aussi des attaques spectaculaires contre au moins quatre bases aériennes russes importantes. Ces attaques ont été lancées hier par des escadrons de drones ukrainiens qui ont détruit un nombre indéterminé d’avions russes stratégiques – notamment les coûteux avions radar A-50 et divers bombardiers Tu-95 et Tu-22 M3. Selon les informations diffusées par le service de renseignement ukrainien SBU, l’« opération Spiderweb » aurait permis la « destruction de 41 avions » avec des « pertes totales de plus de 2 milliards de dollars ». Un coup dur survenu à quelques heures des attentats contre trois avions civils russes, qui ont coûté la vie à au moins sept personnes. Hier soir, une conversation téléphonique a eu lieu entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov et le secrétaire d’État américain Marco Rubio, concernant la situation en Ukraine.
Les attaques ont mis à rude épreuve la crédibilité de l’appareil militaire russe. Car – comme le soulignent sur Telegram le site Rybar et de nombreux blogueurs – les bombardiers stratégiques n’étaient pas abrités dans des hangars protégés. Une erreur impardonnable déjà commise à l’été 2023, lorsque l’aéroport de Soltsy, dans la région de Novgorod, a été attaqué. Une erreur qui n’a pas été corrigée en deux ans. Et le pire pourrait encore venir. À Moscou, peu croient à la responsabilité exclusive du service secret ukrainien SBU, qui a revendiqué l’opération contre les bases militaires de Belaya, Diaghilev, Olenya et Ivanovo. Beaucoup pointent plutôt du doigt la Grande-Bretagne ou les nations européennes liées à ce qu’on appelle l’« axe des volontaires ». Un soupçon pouvant pousser le Kremlin à cibler des objectifs européens ou des cibles potentielles relevant de l’OTAN. Pour comprendre pourquoi l’attaque signée SBU est particulièrement grave et, à terme, dangereuse, il faut partir des modalités des attaques et de la liste des bases visées.
Les modalités – identiques pour toutes les attaques – évoquent un film d’action. Comme en témoignent certains films qui ont été tournés avec des téléphones, tout commence par l’ouverture automatique des conteneurs en bois alignés sur les caissons d’un camion, puis par la libération des avions télécommandés. Ce qui surprend, c’est la distance à laquelle l’opération est menée. La base de Belaya se trouve dans l’oblast d’Irkoutsk, en Sibérie orientale, à environ 4300 kilomètres de l’Ukraine. Et Mourmansk est à plus de 3400 kilomètres de Kiev. C’est pourquoi beaucoup se demandent comment le renseignement ukrainien a pu piloter les drones vers leur cible sans satellites de contrôle à distance.
Plus spectaculaire encore sont les attaques contre la base navale de Severomorsk et la base aérienne d’Olenya, situées dans une région de Mourmansk considérée comme essentielle pour le contrôle des routes de l’Arctique et des ressources énergétiques enfouies dans ses fonds marins. Ce contrôle est exercé par la Flotte du Nord, stationnée dans la ville fermée de Severomorsk, et par les bombardiers de la base d’Olenya, utilisés depuis des mois pour pilonner des villes ukrainiennes avec des missiles.
Mais à Moscou, on se demande aussi comment ces camions et ces drones ont traversé des territoires fortement surveillés et ont pu rester stationnés le temps nécessaire pour permettre l’évacuation des agents ukrainiens qui les avaient amenés jusque-là. Il ne s’agissait pas d’une opération simple en territoire ennemi, mais d’un vrai et coûteux affront. Un affront que le Kremlin ne peut se permettre d’ignorer.
10:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, ukraine, russie | |
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