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mercredi, 15 octobre 2025

L'Europe commence à deviner le rôle que l'Amérique lui a réservé

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L'Europe commence à deviner le rôle que l'Amérique lui a réservé

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena

La Neue Zürcher Zeitung (NZZ) n'est pas un journal à sensation. Lorsque son rédacteur en chef Eric Gujer écrit qu'une guerre nucléaire en Europe n'est plus inimaginable, ce n'est pas de l'alarmisme, mais un symptôme.

Un symptôme du retour de la guerre froide, cette fois sans architecture de sécurité, sans lignes rouges, sans rationalité.

Gujer décrit ce que les gouvernements européens refusent de voir :

- L'arrangement confortable – les Ukrainiens se battent et meurent, les Européens paient et fournissent des armes – est révolu.

- Avec les « drones inconnus » au-dessus des aéroports allemands, danois et polonais, la frontière entre zone de guerre et zone de paix s'estompe. Le conflit, que l'on observait à distance respectable, commence à avoir des retombée tout près de nous.

Ce qui suit est un regard sans concession sur la réalité :

- Si la Russie occupe une bande de terre symbolique dans les pays baltes et menace d'une escalade nucléaire, l'Allemagne se battra-t-elle ?

- Ou capitulera-t-elle pour survivre ?

- Et que feront Paris et Londres si leurs systèmes de dissuasion nucléaire deviennent soudainement la cible d'attaques militaires ?

Gujer reconnaît le dilemme, mais en tire la mauvaise conclusion :

- Au lieu d'arrêter la spirale de l'escalade, il recommande le réarmement comme assurance, comme si l'on n'avait rien appris de 1914 et de 1939.

Ceux qui veulent se prémunir contre le « chantage » en s'armant jusqu'aux dents confondent sécurité et frénésie.

Car en réalité, Gujer décrit – peut-être involontairement – la logique américaine qui sous-tend le rôle de l'Europe:

- Washington a d'abord laissé l'Ukraine se battre pour elle.

- Aujourd'hui, l'ensemble de l'UE est entraînée dans le même mécanisme: livraisons d'armes, programmes d'armement, dogmes de sécurité – tout est financé, mais rien n'est décidé par l'Europe.

L'Europe doit redevenir un État frontalier, pas être un acteur.

Et tandis que les États-Unis se demandent s'ils interviendraient en cas d'urgence, le champ de bataille se rapproche de plus en plus de Berlin, de Varsovie et de Paris.

Le texte de Gujer est moins un avertissement qu'un miroir:

- Il montre à quel point les élites européennes se sont habituées à l'idée que la guerre est à nouveau « gérable » – tant qu'elle n'a pas lieu à Washington.

Telle est la nouvelle « architecture de sécurité » du monde transatlantique:

- L'Europe comme zone tampon, moralement surévaluée, stratégiquement mise sous tutelle – et dangereusement proche du précipice nucléaire.

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