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lundi, 20 octobre 2025

L'hebdo allemand Wirtschaftswoche: L'Europe se prépare – et marche aveuglément vers une économie de guerre

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L'hebdo allemand Wirtschaftswoche: L'Europe se prépare – et marche aveuglément vers une économie de guerre 

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena/2796  

L'hebdo économique allemand WirtschaftsWoche célèbre le patron de Rheinmetall, Armin Papperger, comme étant le «dirigeant de l'époque du tournant».

Dans le langage de l'article, cela ressemble à un succès, à une « force européenne » émergente.

Mais en réalité, WirtschaftsWoche – sans le dire expressis verbis – décrit le début d’une économie de guerre en Europe. 

L'Europe se prépare

Allemagne : 93,7 → 204,8 milliards de dollars (+119 %)

Royaume-Uni : 84,2 → 130,9 milliards de dollars (+56 %)

France : 64,5 → 103,2 milliards de dollars (+60 %)

Italie : 35,4 → 59,1 milliards de dollars (+67 %)

Pologne : 34,5 → 56,9 milliards de dollars (+65 %)

Turquie : 28,3 → 46,4 milliards de dollars (+64 %)

Pays-Bas : 21,9 → 46,0 milliards de dollars (+110 %) 

Ce n’est pas une simple impulsion visant la modernisation des armées.

C’est le doublement des dépenses européennes en armement – en seulement six ans.

L’Allemagne a pris la tête du processus.

Et ce n’est pas seulement une question d’arithmétique budgétaire.

C’est la transformation économique de l’Europe – passant de la production, d’énergie et de biens de consommation à des chaînes d’approvisionnement militaro-administrées. 

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Les indicateurs précoces silencieux

Ceux qui connaissent les cycles historiques détectent dans cette évolution une série de signaux d’alerte classiques: 

- Politique de mobilisation – le retour du service militaire, les programmes pour réservistes, les campagnes de recrutement militaire.

- Déploiements de troupes hors des routines habituelles: contingents permanents de l’OTAN dans les États baltes et en Roumanie; extension de la plus grande base de l’OTAN en Europe.

- Conditions cadres de l’économie de guerre: fabrication en série, standardisation à l’échelle de l’UE, contrats s'élevant à plusieurs milliards, priorité industrielle à la production d’armements malgré la crise énergétique.

- Protection civile et évacuations: relance des anciens programmes de protection civile, exercices en cas de crise, développement d’infrastructures pour la logistique de crise.

- Synchronisation communicative: campagnes d’information, polarisation, construction d’images d’ennemis – préparation psychologique de la population à des « conflits inévitables ».

- Érosion diplomatique: canaux bloqués vers la Russie, politique extérieure chargée de moralisme sans canaux de retour.

Tout cela, pris ensemble, ne constitue pas une « alliance de défense », mais une pré-structuration pour se livrer à l’escalade. 

La question stratégique

L’Europe aurait appris de son histoire, dit-on.

Mais que se passe-t-il si elle est en train de reproduire d’anciennes erreurs sous une nouvelle apparence ?

Un continent qui reconvertit sa base industrielle au profit de l’industrie de l’armement, qui réduit la production civile, qui déclare que ses dépenses en matière de sécurité relèvent de la croissance, – et qui, en même temps, coupe ses canaux diplomatiques – ne se dirige pas vers la paix, mais vers une nouvelle logique militaire que fait système. 

Conclusion

WirtschaftsWoche voulait décrire la montée en force de Rheinmetall – elle a involontairement lancé un signal d’alerte économique. 

Si l’économie européenne devient capable de faire la guerre d’ici 2030, mais n’est plus capable de faire la paix, ce n’est pas un signe de force – mais de désaffection stratégique. 

Les véritables risques ne résident pas à Moscou, mais à Bruxelles, Berlin et dans les bureaux des nouvelles industries de guerre. 

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