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mercredi, 27 janvier 2021

Réponses au Questionnaire de la Nietzsche Académie d'Abir Taha

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Réponses au Questionnaire de la Nietzsche Académie d'Abir Taha

Ex: https://nietzscheacademie.over-blog.com

Réponses au Questionnaire de la Nietzsche Académie d'Abir Taha, diplomate libanaise, philosophe et poète, chercheur à la Sorbonne (Centre d’histoire des philosophies modernes), auteur de deux ouvrages sur Nietzsche : "Nietzsche, Prophet of Nazism : the Cult of the Superman" et "Le Dieu à venir de Nietzsche, ou la Rédemption du Divin" (Paris, Editions Connaissances et Savoirs, 2005) traduit en anglais sous le titre "Nietzsche's Coming God, or the Redemption of the Divine".

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Abir Taha.

Nietzsche Académie - Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

Abir Taha - La pensée de Nietzsche a façonné ma Weltanschauung de façon indélébile, et ce depuis mon plus jeune âge, mais depuis elle a bien évolué dans un sens plus spirituel et même mystique : dans mes écrits, y compris mes deux ouvrages sur Nietzsche, je parle du vrai Nietzsche, de sa vision pagano-hindouiste-dionysiaque et néo-aristocratique. Ainsi je mets l’accent surtout sur sa spiritualité occultée et j’explique que, loin d’être un matérialiste et un athée absolu, Nietzsche préconisait un « athéisme spirituel » d’inspiration païenne et prônait un nouveau mode de divinité qui devrait naître suite à la mort du Dieu monothéiste. Mon roman philosophique « The Epic of Arya – In Search of the Sacred Light » est décrit par nombre de critiques littéraires aux USA et en Europe comme la deuxième partie d’ « Ainsi Parlait Zarathoustra », et l’on me surnomme dans les cercles philosophiques « la sœur de Zarathoustra ».

N.A. - Être nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

A.T. - Le nietzschéen est un Surhomme en devenir, tout comme ce dernier est un dieu en devenir. Le nietzschéen est un pont vers la vraie vie, la seule digne d’être vécue : la vie héroïque, tragique, divine, celle qui prône la beauté, la perfection, la noblesse de pensée et de forme. Le nietzschéen est l’homme qui s’est débarrassé de ses peurs et de ses désirs « humains, trop humains », c’est l’aigle qui vit sur les cimes de l’Esprit, et qui fait fi des occupations et réflexions stériles d’une humanité formée de fragments d’hommes superficiels et superflus ne recherchant que le « bonheur bovin », au lieu de ressembler aux dieux, leurs aïeux, en s’élevant au-dessus de leur condition humaine et créant au-dessus d’eux-mêmes afin qu’ils périssent et que vive le Surhumain.

N.A. - Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

A.T. - Tous les livres de Nietzsche sont des perles et des puits de sagesse et donc doivent être lus, mais son Zarathoustra reste la bible du Surhumain, l’aube de l’Age d’Or et du retour des dieux.

e9a020946d21371bba6401f58c7a2e7c.jpgN.A. - Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

A.T. - Nietzsche prône un aristocratisme spirituel – par opposition à l’aristocratie héréditaire – et supranational, le règne d’une « race des seigneurs » dont la mission serait de créer le Surhumain, le sens de la terre et par conséquent le seul sens et but de la vie, cette dernière n’étant rien d’autre que création et élévation perpétuelles. La vocation de l’homme est donc la réalisation de sa nature divine, et la création du Surhumain. Ceci est l’essence de la philosophie de Nietzsche. Par conséquent, comment parler encore de gauche et de droite, lorsqu’on regarde le monde du haut de l’Everest de l’Esprit qu’est la pensée de ce grand philosophe, « dernier disciple du dieu-philosophe Dionysos » ? Ceci étant dit, si l’on insiste à le classer, et donc à parler de politique au lieu de Grande Politique, la philosophie de Nietzsche est clairement de droite, et même d’extrême droite, étant donné son aristocratisme radical – lequel, cependant, prône une nouvelle noblesse non pas héréditaire mais spirituelle – et étant donné que même son supranationalisme (et son dédain du nationalisme étroit) était fondamentalement aristocratique, par opposition à l’universalisme humaniste de gauche. Les Seigneurs de la terre sont des âmes élevées, des Arhats ou Bodhisattvas qui se trouvent aux quatre coins du monde, au-delà des frontières érigées par les hommes, ce sont des Hyperboréens qui vivent sur les cimes, bien au-delà des vallées des troupeaux d’hommes fragmentaires aux âmes étroites et aux vertus horizontales.

N.A. - Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

A.T. - Nietzsche est à lui seul un paradigme. Il n’y a qu’un seul Nietzsche. Je décris Nietzsche comme « l’esprit le plus grand et l’âme la plus riche », un géant de l’esprit qui scinda l’histoire en deux, le pré et le post-Nietzschéisme. Cependant, bien qu’il n’y ait qu’un seul Nietzsche, ce grand philosophe a influencé diverses écoles philosophiques et penseurs de tous bords, et à des degrés différents : Sri Aurobindo, Heidegger, Bergson, Freud, Sartre, pour ne citer que quelques exemples.

N.A. - Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

A.T. - L’éternel dépassement de soi que Nietzsche préconise culmine dans la création du Surhumain, de l’Übermensch, qui est ainsi l’essence même et le sens de la vie. Il est l’homme complet, l’homme qui s’est dépassé, l’héritier des dieux et le créateur de nouveaux dieux. Chez les Hindous, on le nomme Arhat, et chez les Bouddhistes, Bodhisattva. Nietzsche décrit ainsi le Surhumain : "J’ai pour la première fois réuni en moi le juste, le héros, le poète, le savant, le devin, le chef ; j’ai étendu ma voûte au-dessus des peuples, j’ai dressé des colonnes sur lesquelles repose un ciel - assez fortes pour porter un ciel." Le Surhumain est l’homme synthétique, le philosophe artiste, le grand législateur de l’avenir, "l’unité du créateur, de l’amoureux, du chercheur, dans la puissance… la grande synthèse du créateur, de l’amoureux, du destructeur". C'est un Friedrich Nietzsche, le grand réformateur de l'humanité qui "impose sa main au prochain millénaire" car il est cet homme prédestiné qui fixe les valeurs pour des millénaires." Le Surhumain, antithèse exacte de "l'homme moderne", représente le zénith de la vision aristocratique du monde, incarnant des valeurs totalement différentes de celles des humains ordinaires, des valeurs hors du commun, hors du médiocre. Ce concept radicalement élitiste de Surhumain ne s'applique qu'aux êtres d'exception, c'est une espèce qui "n'est pas encore née" (sauf exception), comme dit Nietzsche ; en effet, le dépassement de soi, et par conséquent, la création du Surhumain, est un but réservé aux rares esprits supérieurs et créatifs, et reste un rêve impossible pour le commun des mortels qui, selon Nietzsche, n’ont pas de valeur inhérente.

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N.A - Votre citation favorite de Nietzsche ?

A.T. - « Il faut que tu veuilles brûler dans ta propre flamme : comment voudrais-tu redevenir neuf si tu n'es pas d'abord devenu cendre ! »  « J'aime ceux qui ne cherchent pas, derrière les étoiles, une raison pour périr ou pour s'offrir en sacrifice ; mais ceux qui se sacrifient à la terre, pour qu'un jour la terre appartienne au Surhumain. » [« Ainsi parlait Zarathoustra »] 

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The Epic of Arya - In Search of the Sacred Light

Synopsis

THE THIRD WAY —

“I am searching for the Light… not the light made by man, but the Light that made man.”

“Know that it was but one god who died on the cross, and many are waiting to be born.”

—Abir Taha ...

The Epic of Arya is about man’s eternal quest for the divine. It depicts man’s perennial inner struggle between light and darkness, and teaches him to re-conquer his lost divinity by unveiling the “god within”, the Inner Light. Overcoming the “death of God” declared by Nietzsche, The Epic of Arya speaks about the redemption of the divine and its rebirth in man. To redeem God in men: that is Arya’s sacred mission.

Half-woman, half-goddess, Arya is torn between Love and Truth, between passion and duty. Confused, she wonders: should she accept her human plight, or fulfil her divine destiny? A fundamental question ever haunts her: is Love human or divine? In that fateful question lies the future of humanity, for in each man, the divine flame slumbers, waiting to be kindled by the Light of Awakening. Rising above her fears, and breaking her idols, Arya, awakened and liberated, preaches the Eternal Religion which is above men’s fleeting religions, narrow identities, and imperfect creeds, heralding a new, higher consciousness beyond the frontiers erected within man and between men.

An inner journey of self-discovery, this inspirational, allegorical novel is the spiritual bible: it heals, awakens, transforms. Arya’s epic conveys a universal message of unity, hope, and salvation in a world torn apart by the clash of civilisations and religions, offering a spiritual alternative to the two scourges plaguing mankind today: the scourge of religious fundamentalism—God idolatry—and the scourge of atheist materialism—God denial—for only a spiritual awakening can save man from his own blind folly.

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Nietzsche's Coming God

by Abir Taha

In Nietzsche's Coming God, the author demonstrates that the "destructive" and "nihilistic" side of Nietzsche's thought was in fact only a hammer that Nietzsche used in order to destroy the "millenarian lies" of Judeo-Christianity, a necessary - albeit transitory - stage that preceded his ultimate creation: the Superman, an incarnation of the god in the making... the coming god. Contrary to popular belief, Nietzsche was both a free spirit and a deeply spiritual thinker who welcomed the death of the false god - the god who curses and denies life - not as an end in itself, but as a prelude to the rebirth of the divine. Indeed, although Nietzsche was an avowed atheist, he was also "the most pious of the godless," as he described himself in Thus Spoke Zarathustra. Nietzsche dreamt of, and augured, a new mode of divinity and a new hope for mankind which, having rejected both religious obscurantist dogma as well as Cartesian rationalist dogma, would be the search for eternal self-perfection and self-overcoming. The death of the god of monotheism thus paved the way for a new, pantheistic and pagan vision of the divine, heralding a "god to come" beyond good and evil, a god who affirms and blesses life. Nietzsche's coming god is none other than Dionysus reborn, or the redemption of the divine. Abir Taha holds a postgraduate degree in Philosophy from the Sorbonne, and is a career diplomat for the government of Lebanon, having previously served as the Consul at the Lebanese embassy in Paris. A thinker and a poet as well, she has spent years conducting in-depth research and analysis into Nietzsche's thought, which has led her to assert the importance of the spiritual dimension of his philosophy, derived from the Vedic tradition of India as well as ancient Greek philosophy. Unlike other Nietzsche scholars, who treat him as a purely secular philosopher, Taha believes that this spirituality lies at the very heart of his thought. In English she has previously published Nietzsche, Prophet of Nazism: The Cult of the Superman (2005) and The Epic of Arya: In Search of the Sacred Light (2009).