samedi, 25 décembre 2010
"Figures de proues": une revue qui retourne aux sources de l'âme européenne
« Figures de proues » : une revue qui retourne aux sources de l’âme européenne
Le premier numéro de la revue Figures de proues, sous-titrée « Cahiers de recherches sur l’héritage littéraire, culturel et l’imaginaire européens », est paru il y a quelques jours. Rencontre, en Alsace où il vit, avec son rédacteur en chef Pierre Bagnuls, Européen fervent, amoureux des épopées et des textes fondateurs de notre identité.
NOVOPress : Vous avez intitulé votre revue Figures de proues, un nom qui évoque immanquablement le voyage, l’aventure mythique et les îles au Nord du monde. Que va-t-elle donc explorer ?
Pierre Bagnuls : J’ai souhaité que Figures de proues, au fil de ses quatre numéros par an, parte à la redécouverte de notre héritage spécifique d’Européens. Pour moi, qui suis un amoureux des livres, et convaincu qu’ils sont indispensables pour former des hommes libres, c’est-à-dire capables de penser par eux-mêmes, cela passe nécessairement par la découverte ou la redécouverte des textes de nos grandes gestes héroïques et de nos grandes aventures.
Notre héritage est tellement vaste et riche… Je suis par ailleurs convaincu qu’il nous faut aujourd’hui recréer une homogénéité européenne, et elle se fera par la culture, par une « musique » qui liera les Européens en une communauté charnelle et organique. Il faut que nous rebâtissions une vue du monde commune, des idéaux communs, des référents identiques ou proches qui imprégneront nos âmes et nos esprits, pour savoir où nous allons collectivement et en conscience. Sinon, quel sera notre avenir d’hommes et de femmes européens solidaires ethniquement, culturellement et politiquement ?
Nous subissons le métissage multiculturel, nous allons vers une acculturation chaotique qui modifie complètement les données géopolitiques de notre continent en particulier, et notre avenir en général. Contre cela, il faut se préserver, et l’identité forte y contribue grandement et majoritairement. C’est à cela d’abord que Figures de proues, à sa mesure – ce n’est que celle d’une revue – souhaite contribuer.
Mais Figures de proues n’est pas une revue politique ?
L’objectif de la revue est de participer à la forge des idées enracinées et identitaires. En ce sens, certainement est-elle politique. Mais elle a surtout vocation à renouer avec le fil d’Ariane de la tradition européenne, la plus ancienne tradition, antérieure au christianisme.
Personnellement, je n’ai pas la foi chrétienne, et peut-être pas la grâce qui l’accompagne. Je me sens plus proche de ce que l’on peut encore connaître de l’antique foi des autochtones européens. C’est donc une démarche en forme de quête. Je dois cela au Grèce [Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne] et à des auteurs comme Jean Mabire, Dominique Venner, Alain de Benoist, Jacques Marlaud, Robert Steuckers… et tant d’autres écrivains qui avaient une conviction moins militante que ceux-ci, mais tout aussi sincère. La foi dans les grands ancêtres et leurs mythes éternels !
Qui sont donc nos guides pour ce premier numéro ?
La revue propose trois types d’explorations : des personnalités emblématiques, écrivains, penseurs ou poètes, qui sont des inspirateurs et des ré-enchanteurs du monde ; des textes essentiels souvent injustement tombés dans l’oubli ; enfin des recensions de livres formateurs ou même de chefs d’œuvre pour se nourrir d’imaginaire européen authentique – en ce sens, la revue n’est pas nécessairement au service des « nouveautés », qui ont souvent la vie bien courte.
Ce premier numéro propose des escapades littéraires sur ce que j’ai appelé le « recours au refuge », c’est-à-dire l’abri, la hutte ou le chalet qui sont souvent les matrices de nos légendes et le lieu où se fomentent nos salutaires révoltes contre le monde moderne. Il présente aussi des textes d’Ernst Jünger, de Pierre Drieu La Rochelle, de Jean Giono ou de Thierry Maulnier. Parmi d’autres ouvrages, nous avons notamment retenu deux magnifiques romans vikings « réalistes », Orm Le Rouge et Frères Jurés, qui nous plongent dans l’univers mental des hommes du Nord.
Ce premier numéro est en effet très axé sur le monde nordique. Votre revue s’aventurera-t-elle sur d’autres terres ?
Bien sûr, il s’agira aussi bien de pérégriner en terres celtes ou grecques que de se plonger dans la littérature romantique, dans la philosophie ou dans la littérature de voyage. Tout cela, je l’espère, donnera des pistes et aidera à renouer avec la poésie des peuples européens… et avec son éternité.
Figures de proues (éditions d’Heligoland),
n°1, Equinoxe 2010, tarif découverte : 5 euros.
Pour s’abonner à Figures de proues, c’est ici [1]
[cc [2]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://alsace.novopress.info [3]]
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00:15 Publié dans Revue, Terres d'Europe, Terroirs et racines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, terroirs, racines, traditions, traditionalisme, mondes nordiques, scandinavie, mythologie scandinave, littérature, lettres, lettres scandinaves, littérature scandinave | | del.icio.us | | Digg | Facebook