lundi, 30 avril 2007
La gauche contre le peuple !
La gauche a un problème avec les questions de sécurité... Frappée d'une maladie endémique, l'angélisme, elle a tout simplement oublié que les premières victimes de la montée de l'insécurité dans les banlieues étaient les milieux populaires. Ecrit par un grand journaliste de gauche, rédacteur en chef adjoint au service politique du Nouvel Observateur, cet essai bouscule les idées reçues.
Quatrième de couverture
Depuis toujours la gauche préfère un désordre à une injustice. Charles Pasqua aime à dire que la principale différence entre la droite et la gauche c’est que "Nous, à droite, quand on attrape un délinquant, on est content. La gauche, elle, est malheureuse". Privilégier, dans l’explication de la délinquance, les causes sociales, est une chose. Négliger de la combattre en est une autre. Depuis trente ans, dans la foulée de Mai 68, est apparue une nouvelle culture, l’angélisme, qui a fait du délinquant la première victime de la société. Délégitimant l’idée même de répression. Les idées de Mai ont façonné un "politiquement correct" auquel chacun a dû se soumettre. Car quiconque s’y oppose est aussitôt dénoncé comme lepéniste. Dans l’intelligentsia de gauche en particulier, le thème de la sécurité est considéré comme foncièrement de droite, pour ne pas dire d’extrême droite. Un constat : jusqu’à ces derniers mois, la gauche n’a pas fait de la lutte contre l’insécurité une priorité. Alors même que ce sont les quartiers les plus défavorisés qui sont les plus touchés.
Détails
|
Publié sur penseeunique.com, ce texte est extrait du livre “SECURITE: La gauche contre le peuple” d’Hervé Algalarrondo. L’auteur est Rédacteur en chef adjoint au Nouvel Observateur, il a publié un essai propre à désespérer une partie de la gauche: “Sécurité: la gauche contre le peuple” (Robert Laffont), un essai «très politiquement incorrect» sur la trahison dans ce domaine des élites socialistes à l’encontre du peuple.
Il est cependant nécessaire de préciser qu’il n’y a plus de “droite” en France (si ce n’est la “droite nationale”) ou en Belgique. Tous les partis dits “démocratiques” mènent une politique pire que soviétoïde et contraire à l’intérêt de la population qui les a mis au pouvoir.
(Hervé Algalarrondo) La gauche a renoncé à protéger les plus faibles contre la montée des insécurités. La “culture de l’excuse” a conduit l’intelligentsia à ignorer le parti de la victime pour prendre trop souvent le parti du délinquant. Mai 68 est passé par là : “CRS = SS.”
Ici, il faut nous arrêter sur l’un des grands non-dits de la société française : la délinquance immigrée.
Elle existe, et une seule donnée suffit à l’attester : le taux élevé d’étrangers dans les prisons. Nous n’insinuons nullement que tous les immigrés seraient des délinquants en puissance. Tous les délinquants ne sont pas davantage d’origine étrangère.
Et pourtant cette délinquance immigré existe, et il n’y a pas lieu de s’en offusquer tant elle est naturelle : nul besoin d’invoquer des raisons ethniques pour l’expliquer. Depuis toujours, la délinquance fleurit davantage chez les pauvres que chez les riches. Et, les immigrés ne sont pas précisément tous des nantis. Mais pourquoi le nier ? L’évoquer, c’est briser l’un des principaux tabous du “politiquement correct”.
Le politiquement correct modèle également le langage. Pour désigner les jeunes immigrés, on évoque souvent ” les jeunes ” sans autre précision.
Rejeton de Mai, Libération se livre régulièrement à de vertueux escamotages. Quand, dans un fait divers, l’agresseur est un immigré, il est souvent désigné par ses seules initiales. Pour masquer son origine. Naturellement, lorsqu’un immigré est au contraire la victime d’un fait divers, Libé n’a aucun scrupule à livrer son nom en pâture…
C’est l’un des points obscurs de la pensée de l’intelligentsia : elle veut se persuader que la souffrance immigrée est tout entière engendrée par la société blanche.
L’immigré valorisé est celui qui a “la haine”, comme l’a illustré le film de Mathieu Kassovitz justement intitulé La Haine. Cette oeuvre est post-soixante-huitarde dans toutes ses dimensions : casser du flic est présenté comme une entreprise de salut public. Les jeunes issus de l’immigration seraient en état de légitime défense. Agressés, ostracisés, rejetés par la société française, ils se voient accorder un droit si ce n’est à la délinquance, du moins à la “résistance”.
C’est un élément fondamental : la violence des immigrés est perçue par le “parti des droits de l’homme” comme aussi légitime que la violence des colonisés hier. Ce serait une contreviolence, de nature politique, en réponse à la violence d’État que la France exercerait à leur endroit, notamment à travers la police.
Le “parti des droits de l’homme” ne se mobilise pas en faveur d’immigrés réels, mais en faveur d’immigrés rêvés, qui seraient à l’image des enragés de 68, c’est-à-dire rebelles.
Or, la délinquance immigrée est, comme toutes les autres, essentiellement une délinquance de droit commun. Agressions contre les personnes, viols, cambriolages, rackets, trafic de drogue… Rien de très original, rien de très exaltant. D’autant que cette délinquance s’exerce principalement, là aussi pour une raison banale, géographique, contre d’autres immigrés. L’insécurité dans les transports ou dans les collèges des quartiers sensibles touche d’abord ceux qui y vivent. De la même façon qu’aux États-Ünis tous les Noirs assassinés ne sont pas victimes de Yankees bornés membres du Ku Klux Klan. Cinéaste black, John Singleton a mis cette phrase en exergue d’un de ses films : 95 % des Noirs américains victimes de mort violente sont tués par d’autres Noirs.
L’autre grand combat mené par les associations de défense des étrangers concerne les “sanspapiers”, c’est-à-dire l’immigration clandestine. Une telle attitude serait justifiée si les immigrés en situation régulière étaient sortis d’affaire. Or, depuis vingt ans, ils sont frappés de plein fouet par la crise. Chez les jeunes d’origine maghrébine ou africaine, le chômage connaît une ampleur proprement effrayante : un jeune sur deux, ou presque, est sans emploi. Voilà, du point de vue des droits de l’homme, le vrai scandale dans le traitement que la France réserve à ses étrangers : elle interdit pratiquement l’intégration de leurs enfants en les condamnant à aller pointer à l’ANPE.
Sur ce terrain, les élites culturelles sont muettes.
Article printed from AMIBe: http://be.altermedia.info
URL to article: http://be.altermedia.info/tribune-libre/la-delinquance-immigree_6123.html
06:05 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les commentaires sont fermés.