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vendredi, 29 juin 2007

La Turquie et l'Europe

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La Turquie et l'Europe

Entretien de Robert Steuckers à la revue étudiante "Branding" - Propos recueillis par Jurgen Branckaert

1. Le 6 octobre dernier [2004], la Commission Européenne a donné un avis positif pour l’adhésion de la Turquie à l’UE, malgré de vastes protestations émises par de nombreuses forces politiques  européennes et leur arrière-ban. Nous nous posons la question : le combat contre cette adhésion est-il terminé, faut-il déposer les armes?

Non, le combat n’est pas terminé. Comme d’habitude, on a une nouvelle fois escamoté les problèmes. Car ils sont légion : le déficit de l’économie turque atteint des proportions  formidables, en dépit d’incontestables améliorations au cours de ces quelques dernières années. Mais, le passif reste trop important pour qu’il puisse être tout simplement absorbé par des subsides venus du reste le l’UE. Avec la meilleure volonté du monde, on ne peut y remédier, alors que l’Europe elle-même a un besoin urgent de nouveaux investissements structurels, notamment dans les zones plus ou moins sinistrées d’Europe occidentale, dans les Länder de l’Allemagne de l’Est, en Pologne ou en d’autres zones de l’ancien COMECON. Qui plus est, la démographie turque s’accroît sans arrêt. Les experts en questions démographiques prévoient que la population turque atteindra le chiffre de 95 millions d’âmes en 1925. Cet accroissement démographique considérable contribuera à accroître le déficit de l’économie turque et augmentera le nombre de chômeurs autochtones là-bas, qui ne pourront pas vraiment être aidés. Ensuite, si la Turquie adhère, la politique agricole commune, pratiquée depuis les origines du “Marché Commun” ne pourra plus exister et fera totalement faillite. On ne pourra tout simplement plus la financer, car, ne l’oublions pas, le pourcentage de la population turque qui vit de l’agriculture atteint le chiffre de 35%, alors qu’il n’est que de 5,6% dans le reste de l’Union. Enfin, on peut raisonnablement s’attendre à ce que, sur le plan des droits de l’homme, le gouvernement turc commette encore quelques solides gaffes, notamment au Kurdistan. A cela s’ajoute que le projet d’adhésion suscitera une forte résistance dans certains pays de l’Union qui ne sont pas spécialement turcophiles, comme Chypre et la Grèce. A mes yeux, les Etats de l’ancienne fédération yougoslave devraient bénéficier d’une priorité absolue dans leur droit historique à faire partie de la communauté des peuples européens, que prétend être l’Union. Ces Etats cultiveront évidemment une méfiance à l’endroit d’Ankara. Les cercles d’inspiration identitaire en Europe doivent poser des conditions claires, sans aucune ambiguïté :
1) Toutes les troupes turques doivent quitter sans délais et sans conditions, le Nord de l’île de Chypre;
2) Le Kurdistan doit bénéficier d’un statut d’autonomie;
3) La Turquie doit reconnaître le génocide jadis perpétrer contre les Arméniens et les Grecs;
4) La Turquie doit reconnaître sur son territoire toutes les Eglises chrétiennes orientales (notamment celles des communautés araméennes établies le long de la frontière syrienne);
5) La Turquie doit s’interdire d’apporter toute aide matérielle et tout soutien idéologique au terrorisme tchétchène;
6) La Turquie doit rendre Sainte-Sophie au culte de l’Eglise grecque-orthodoxe;
7) La Turquie doit s’abstenir de s’immiscer dans les affaires intérieures des républiques turcophones de l’ancienne Union Soviétique;
8) La Turquie doit mettre un terme à sa politique de construire des barrages sur les cours du Tigre et de l’Euphrate, qui conduit à assécher l’ensemble du Moyen-Orient.
Telles sont les principales conditions que la Turquie doit satisfaire pour devenir un membre à part entière de l’UE. Or, aucune de ces conditions ne pourra jamais être acceptée par un gouvernement turc, quelle que soit sa couleur, ce que l’on peut parfaitement comprendre du point de vue turc. Mais, du point de vue européen, ces conditions constituent le strict minimum pour une Turquie européenne crédible, pour que la Turquie prouve sa loyauté à la civilisation dont elle veut faire partie.


2. Pouvez-vous expliciter les principaux arguments historiques, culturels et politiques qui plaident contre une adhésion turque à l’UE?

Sur le plan historique, on pourrait écrire des centaines de volumes pour démontrer que l’Europe, d’une part, et la Turquie, d’autre part, sont deux mondes politiques fondamentalement différents, antagonistes et irréconciliables. En l’an 955, après la Bataille de Lechfeld en Bavière, le futur empereur romain-germanique Othon I bat les Hongrois définitivement et met un terme aux invasions constantes subies par l’Europe en provenance de la steppe eurasiatique. Les Rois de Hongrie ont dû promettre de ne plus jamais mener des campagnes et des raids en direction de l’Europe occidentale, de défendre le Danube et la plaine de Pannonie contre toutes les incursions ou invasions à venir issues du fonds du continent asiatique. Les Hongrois ont donc dû changer complètement de perspective géopolitique. Telle est l’essence de leur conversion, qui, de fait, est d’ordre géopolitique, et non pas tant d’ordre religieux. Après la chute de Constantinople en mai 1453, le Pape Pie II suggère les mêmes conditions au Sultan, qui les refuse. Pie II avait été le Chancelier de l’Empereur romain-germanique Frédéric III. Avant d’avoir assuré cette haute fonction politique, il avait été un humaniste italien, traducteur de textes antiques. Il avait notamment traduit le “De Germania” de Tacite puis esquissé un programme géopolitique européen dans son “De Europa”, où il démontrait que l’Europe était de facto le Saint-Empire romain-germanique, que le reste du continent était composé de zones périphériques, et que ce Saint-Empire ne pouvait survivre que s’il conservait la Bohème et le Brabant. Pie II est ainsi, en quelque sorte, un des pères fondateurs des nationalismes allemand et flamand. De Tacite, il avait fait sienne l’idée d’une qualité humaine “supérieure” des peuples du Nord. Mais revenons à la question turque : le Sultan refuse donc de changer, comme jadis les Hongrois, de perspective géopolitique et se pose derechef comme l’héritier de deux perspectives géopolitiques anti-européennes, plus exactement de deux “directions offensives”, de “Stoßrichtungen” contraire à celles de l’Europe. La première de ces “directions offensives” est celle des peuples turcs de la steppe qui, partis des profondeurs de l’Asie, déboulent à intervalles réguliers dans l’histoire, dans l’espace de la Mer Noire et dans le bassin du Danube sur le flanc septentrional, dans la direction de l’Egée sur le flanc méridional. La seconde de ces “directions offensives” est celle des tribus nomades venues de la péninsule arabique pour se porter vers l’Afrique du Nord, d’une part, vers l’Egée à travers l’Anatolie, d’autre part. L’existence bien tangibles de ces “directions offensives” constitue une menace mortelle pour l’Europe. La Turquie actuelle continue d’agir dans ces deux sens, même si aujourd’hui, elle le fait d’une manière moins belliqueuse et avec des arguments apparemment pacifiques. L’objectif principal du programme pan-turc est d’ouvrir une porte sur l’Europe à toutes les populations du monde turcophone entre le Bosphore et la frontière chinoise. L’objectif est d’installer ces populations en Europe et de venger et d’annuler ainsi les défaites des Huns, des Hongrois, des Avars, des Coumans, de Petchénègues, des Khazars, des Seldjouks et des Ottomans. Nous ne devons pas oublier que la mémoire politique des peuples d’Orient est une “longue mémoire”  et que le passé, à leurs yeux, n’est justement jamais “passé”, mais demeure toujours d’une brûlante actualité. Les peuples d’Orient ne souffrent pas, comme nous, d’amnésie, de troubles de la mémoire, caractéristiques majeures de la pathologie “progressiste”.

3. Pouvons-nous tirer des leçons du passé dans la campagne que nous allons mener contre l’éventuelle adhésion turque à l’UE? Quels sont les grands exemples historiques auxquels nous pouvons nous référer?

De l’histoire, nous pouvons tirer mille et une leçons. Une chose est cependant certaine : l’élite politique, que l’Europe devrait avoir, aurait pour but premier de connaître sur le bout des doigts l’histoire de la confrontation millénaire entre nos peuples et ceux des steppes et devrait aussi modeler toutes ses décisions sur ces connaissances historiques. Le grand exemple historique demeure incontestablement le Prince Eugène de Savoie-Carignan, un homme qui avait lu toutes les sources disponibles en son temps, avant de lancer ses campagnes militaires victorieuses contre les Ottomans, afin de les battre et de faire disparaître la menace qu’ils constituaient pour l’Europe. L’arme dont disposait ce petit homme chétif était une grande connaissance des sources historiques de son temps. Avec de faibles moyens, et avec la formidable armée française du traître Louis XIV dans le dos, il a réussi à battre la plus grande puissance militaire de son époque. Sun Tzu nous enseigne que l’information est extrêmement importante pour battre l’ennemi. Le Prince Eugène l’a prouvé et, dans son cas, l’information était la connaissance de l’histoire. Clausewitz soulignera aussi l’importance d’une vision historique et stratégique pour étayer le moral des officiers et transmettre cette force à la troupe. Cette règle est toujours valable : les puissances anglo-saxonnes gagnent la partie en Asie centrale et au Moyen-Orient parce que leurs livres d’histoire sont les meilleurs à l’heure actuelle.

4. Comment voyez-vous le rôle des éléments turcs dans la  population d’Europe occidentale et centrale?  Forment-ils à terme une sorte de cinquième colonne, si jamais la Turquie était admise dans l’UE? Et comment devons-nous évaluer les conséquences de la citoyenneté turque accordée de jure aux millions de turcophones d’Asie centrale, si jamais la République turque devenait membre à part entière de l’UE?

Ce n’est pas “à terme” que les Turcs d’Europe occidentale formeront une cinquième colonne, ils le sont déjà! Il y a quelques années, à Schaerbeek, plusieurs centres culturels kurdes et araméens ont été saccagés et incendiés par des bandes de jeunes Turcs mineurs d’âge, bien entraînés par les militants “Loups Gris” voire directement pas des militaires turcs, le tout sous les caméras d’une équipe de télévision turque, qui a disparu rapidement après les incidents, direction Istanbul. Le soir même, les images prises à Schaerbeek étaient diffusées sur les écrans de la télévision turque, sans que la fameuse sûreté de l’Etat belge n’ai pu ou voulu réagir! La Belgique, une fois de plus, s’était couverte de ridicule. En Allemagne, des incidents similaires se sont produits maintes fois. Quant aux Turcophones d’Asie centrale, le gouvernement turc leur donne automatiquement la citoyenneté turque, tant et si bien que le chiffre de 95 millions de citoyens turcs en 2025 n’est qu’un pieux euphémisme. La Turquie ne laissera pas tomber les Turcophones d’Asie centrale : l’Empire byzantin a été miné de l’intérieur par la pénétration pacifique d’immigrés issus des peuples pasteurs turkmènes ou turcomans, dès l’époque des Seldjouks. Les armées des Sultans étaient toujours composées pour une bonne part de cavaliers ou de fantassins turkmènes ou tatars. Ces derniers ont notamment pillé et ravagé systématiquement la Bohème, la Moravie et la Hongrie lors du dernier siège de Vienne en 1683. Sur le plan historique, les liens entre les Turcs de l’actuel Etat turc et les Turcophones de l’ancienne URSS sont très étroits. Et cela ne changera pas, même si la Turquie fait mine de se convertir faussement aux pseudo-valeurs, toutes de mièvrerie, de l’Europe libérale.

5. Qu’en est-il des opposants à l’adhésion turque en Turquie même? Selon vous, existent-il des possibilités de forger des alliances objectives avec ces forces politiques?

Les opposants turcs à l’adhésion sont, d’une part, les nationalistes “Loups Gris” et, d’autre part, les islamistes. Les “Loups Gris”, qui sont parfois très ambigus dans leurs positions, craignent que la Turquie ne devienne une colonie de l’Occident et que le pays devra abandonner sa politique traditionnelle au Kurdistan. Les islamistes craignent que les fausses valeurs de l’Occident vont miner, par leur immoralité profonde, les assises de la société turque. Comme nous n’avons ni l’intention de “coloniser” la Turquie ni de propager les valeurs délétères du libéralisme occidental, nous pouvons devenir des interlocuteurs valables pour ces résistants ethno-nationaux ou religieux de Turquie. Reste à savoir si l’histoire nous réserve cette possibilité... L’”alliance objective” me semble possible avec les nationalistes, dans la mesure où, comme eux, nous constatons qu’après le Traité de Lausanne de 1923, la Turquie est devenue un pays totalement dépendant d’abord de la Grande-Bretagne, ensuite des Etats-Unis, car le Traité l’avait privée de pétrole et d’autres ressources énergétiques. A la dernière minute, les Anglais ont annexé la région de Mossoul à l’Irak, car elle contenait d’immenses réserves de pétrole. Sans sources énergétiques, la Turquie reste un pays faible. Nous devons le faire comprendre clairement aux nationalistes turcs, mais, il est évident, qu’en dépit de l’alliance américaine et de la fidélité à l’OTAN, ils le savent. La Turquie n’a pas d’autre avenir qu’en Irak. Mais l’attitude servile qu’ont adoptée tous les gouvernements turcs face aux Américains n’a laissé aucune chance à la Turquie de récupérer Mossoul. Aujourd’hui, c’est apparemment trop tard : l’US Army y campe, flanquée de ses auxiliaires kurdes. Par ailleurs, les Américains souhaitent affaiblir l’Europe, qui devra payer interminablement les dettes et les factures d’Ankara pour remettre à flot une Turquie surpeuplée et faible sur le plan des infrastructures, tandis que les pétroliers US contrôleront Mossoul, qui revient de droit à la Turquie et lui permettrait d’être une puissance viable et indépendante. Une dernière remarque : une telle orientation mésopotamienne de la Turquie avait été possible au temps de son alliance avec l’Allemagne avant 1914 et pendant la première guerre mondiale...  Un épisode de l’histoire que nous devons impérativement relire, tant en Europe qu’en Turquie.

6. Un “niet” européen à l’adhésion turque est une chose. Mais qu’en est-il de l’alternative que l’Europe devra alors proposer à la Turquie, qui, comme nous le savons tous, est une puissance de premier plan au Moyen Orient et en Asie centrale?  Existe-t-il une possibilité de soustraire la Turquie à la sphère d’influence américaine et d’en faire un allié objectif de l’Europe, par exemple en lui proposant une sorte de partenariat, où elle sera une nation privilégiée, un partenariat qui viserait à fortifier les intérêts géopolitiques et de l’Europe et de la Turquie et qui utiliserait les énergies du peuple turc contre les ennemis de l’Europe et non pas contre l’Europe?

Un “niet” n’a de sens que s’il est un “niet” contre la volonté occulte des Turcs de conquérir l’Europe à l’aide de millions d’immigrants venus d’Anatolie, du Kurdistan ou d’Asie centrale, afin, comme je viens de le dire, de réduire à néant l’effet de leurs défaites au cours des siècles précédents. Un “niet” me parait aussi raisonnable parce que l’adhésion turque s’avèrerait rapidement impayable, surtout que nous sommes plongés depuis plus de deux décennies dans une phase de basse conjoncture. Mais, effectivement, il faut une alternative valable à l’adhésion pure et simple et le seul projet intelligent à remettre en selle est celui jadis suggéré par l’Empereur prussien de l’Allemagne, Guillaume II, c’est-à-dire un partenariat entre l’Europe toute entière et une Turquie qui retrouvera son rôle capital et historique en Mésopotamie. L’Empereur Guillaume avait convié l’Europe entière à participer à son projet de rentabiliser la Mésopotamie et la péninsule arabique, projet que l’on a appelé le projet “Berlin-Bagdad”, mais la France avait refusé cette offre de manière hautaine, parce qu’elle était travaillée par l’idée de “revanche”; elle pariait à l’époque sur la Russie pour la transformer, pour son malheur, en rouleau compresseur contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Le partenariat euro-turc était possible en ce temps-là parce que les champs pétrolifères restaient disponibles. Après la défaite de 1918, la Turquie a perdu ses principales ressources énergétiques et son alliance actuelle avec les Etats-Unis fait qu’elle ne pourra pas retrouver ces ressources. Voilà donc un fait géopolitique incontournable. Il faut en être conscient tant à Euro-Bruxelles, qu’à Berlin, Vienne ou Ankara. Les Turcs doivent aussi prendre conscience que la réduction volontaire de leur espace géopolitique par l’idéologie kémaliste pose aujourd’hui problème car une Turquie réduite à l’Anatolie sans les régions kurdes ou arabes ne peut, sur le long terme, devenir une puissance régionale réelle et viable. L’Empire Ottoman était de facto un empire multiculturel et fédéral. Dans son partenariat avec l’Europe, la Turquie ne peut demeurer un système étatique centraliste de facture jacobine. Jamais la Turquie ne pourra récupérer Mossoul sans accorder aux Kurdes, de part et d’autre de la frontière turco-irakienne, un statut d’autonomie cohérent, comme ils en disposaient sous le régime ottoman. Une Turquie fédérale, réconciliée avec l’Europe et la Russie, aura un avenir valable et digne. Sans ces réformes nécessaires, la Turquie restera un facteur de zizanie dans la région, au service de Washington. Le sort de la région de Mossoul prouve que les ennemis de l’Europe et de la Turquie sont les mêmes.  Il faut en devenir bien conscient, ici en Europe, là-bas en Turquie...

7. Une dernière question : imaginons que l’adhésion turque à l’UE soit devenue réalité; de quelle manière pourrons-nous, le cas échéant, poursuivre notre combat?  

Si cette adhésion devient réalité, l’ensemble de notre continent et de sa civilisation s’en ira à vau-l’eau.  Une évolution positive serait de voir émerger une alliance triangulaire entre la Russie, l’Europe et la Turquie autour de la Mer Noire, qui deviendrait, ipso facto, le point d’intersection des échanges entre ces trois pôles. Alexandre Douguine envisage cette hypothèse aujourd’hui à Moscou. Dans le cas d’une adhésion effective de la Turquie à l’UE, nos efforts devraient converger vers une telle alliance, ce qui impliquerait aussi que la Turquie ne se laisse plus atteler à des projets anti-européens et anti-russes, pareils à ceux que concocte Brzezinski aux Etats-Unis, depuis déjà de nombreuses décennies.


[Traduction française de l’original néerlandais]

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