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dimanche, 30 septembre 2007

Charles le Hardi & Frédéric III

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30 septembre 1473 : Les négociations entre Charles le Hardi (dit le « Téméraire » par ses ennemis français) et l’Empereur Frédéric III commencent à Trêves en vue de constituer à l’Ouest un « Royaume de Bourgogne » sous suzeraineté impériale. Le but est d’unir les forces européennes traditionnelles contre la sédition gauloise  animée par Louis XI, dit l’ « Universelle Aragne ». Ces négociations dureront jusqu’au 25 novembre et n’auront guère d’effets et de résultats. Les hésitations de Frédéric III, personnalité plus réservée que le fougueux Duc, auront un effet retardateur et temporisateur. Cette différence entre un Empereur hésitant et un Duc énergique constitue l’un des thèmes du beau roman de l’écrivain wallon contemporain Gaston Compère (« Je soussigné Charles le Téméraire Duc de Bourgogne »).

Même  si les pourparlers de Trêves n’ont pas abouti immédiatement, leur objectif, celui d’unir Bourgogne et Empire se réalisera in fine par le mariage de Marie de Bourgogne et de Maximilien, fils héritier de Frédéric III.

Maximilien écrasera les hordes de l’Universelle Aragne, qui se vengera en excitant le particularisme des villes flamandes, qui devront se soumettre à la raison. De ce jeu complexe, se dégage aujourd’hui les idéologies identitaires wallonnes et flamandes : les Wallons, conservateurs, soucieux de l’héritage bourguignon, se réclament du Duc, comme l’atteste le livre de Gaston Compère, qui critique très fort les particularismes flamands et alsaciens ; les identitaires flamands, sauf les héritiers du mouvement DINASO de van Severen, ont tendance à survaloriser le particularisme urbain des villes rebelles contre le « Prince ». Or ce particularisme était à la solde de la France, ce qui constitue une contradiction avec le mouvement flamand d’après 1918, qui s’est battu pour que la Belgique, et partant la Flandre, soit totalement dégagée de toute alliance française (« Los van Frankrijk »).

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Leçons d'histoire pour donneur de leçons de morale

 

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Une leçon d'histoire pour les donneurs de leçons de morale

 

Depuis plus d’un siècle les Etats-Unis se sont arrogé le monopole de la vertu politique internationale, s’octroyant ainsi le privilège de mener leurs guerres impériales sous le couvert de la morale. Un dossier paru, ce mois de novembre 99, dans la revue Historia (n° 635 bis) consacré aux grandes manipulations de l’histoire, vient à propos rappeler que les Etats-Unis n’ont jamais cessé d’agir avec le plus parfait cynisme et la plus constante brutalité pour asseoir leur hégémonie mondiale. Leur domination est le fruit d’une technique éprouvée. Cette technique, assez grossière, n’en est pas moins d’une redoutable efficacité. Elle se décline en quatre temps :

 

Le premier temps est celui où l’ennemi à abattre est choisi en fonction des priorités d’expansion économique du moment.

 

Le second temps est celui où l’ennemi est diabolisé aux yeux de l’opinion publique.

 

Le troisième temps vise à créer les conditions qui acculeront l’ennemi à la faute, si possible à l’agression directe contre les Etats-Unis ou l’un de ses alliés. Dans l’hypothèse où cette agression ne se produirait pas, une opération de désinformation est systématiquement organisée pour faire croire à cette agression.

 

Le quatrième temps est celui de la guerre totale. L’ennemi doit non seulement être détruit mais ses dirigeants remplacés par des hommes de paille.

 

Le scénario est exposé. Il convient, maintenant, de le vérifier à l’aune de la politique de conquête poursuivie par les Etats-Unis depuis la guerre de Sécession. On peut, en effet, affirmer que c’est à partir de l’expérience acquise lors de ce conflit que (1861-1865) l’élite du Nord des Etats-Unis a mis en place la machinerie idéologique et militaire qui allait lui assurer l’accès à la suprématie planétaire.

 

En 1861, l’Union américaine était divisée en deux zones – pour schématiser le Nord et le Sud – aux intérêts antagonistes. Le Nord était industriel et le Sud agricole. Dans les Etats du Nord, l’esclavage (*) avait été aboli, non par générosité d’âme, mais pour créer une main d’œuvre mobile, disponible, servile, et à bon marché. Le Nord était protectionniste, tourné vers son marché intérieur et animé par l’égalitarisme distillé par les loges maçonniques. Le Sud était quant à lui libre-échangiste, orienté vers l’Europe – c’était là sans doute sa plus grave faute – mû par un esprit de tradition. La confrontation était inévitable. Les élites du Nord étaient toutefois bridées dans leur volonté de domination du Sud, par le droit de sécession que prévoyait la constitution fédérale. La guerre ne pouvant se faire au nom du droit se ferait donc au nom de la morale. Les manœuvres contre le Sud commencèrent dès 1832. Cette année là, le Congrès fédéral (dominé par le Nord) imposa unilatéralement à la Caroline du Sud un nouveau tarif douanier, qui menaçait tous les équilibres fondamentaux de son économie.

 

(*) L’auteur tient à signaler que ce développement a pour seul but d’éclairer le lecteur sur la politique impériale américaine. Il n’est ni d’une manière directe, indirecte, inconsciente ou subluminale, une apologie de l’esclavage, ce qui est cohérent avec sa position de refus de l’asservissement des peuples, européens en particulier, aux idées reçues et son refus de toute forme d’avilissement.

 

La Case de l’Oncle Tom : instrument de propagande

 

Cet Etat tenta de s’opposer au tarif douanier en question, mais dut finalement se soumettre devant la menace d’une intervention armée des troupes fédérales, brandie par le président Jackson. Le galop d’essai était un succès. Le scénario de la provocation/répression/soumission était rodé. Mais il fallait encore préparer les consciences à la guerre civile. Tel fut le rôle « confié » à certains intellectuels, dont Harriet Beetcher-Stowe faisait partie. Son ouvrage La case de l’oncle Tom (1852), fut l’un des premiers ouvrages de propagande de l’ère moderne et produisit l’émotion voulue. Dans les années suivantes, le parti Républicain (créé en 1854) sous l’influence du lobby industriel, fit du thème de l’abolition de l’esclavage son unique discours politique. Celui-ci était ostensiblement orienté contre les Etats du Sud. En novembre 1860, l’élection du candidat républicain Abraham Lincoln fut donc vécue par les Etats du Sud comme une véritable déclaration de guerre. En effet, ce président très minoritaire, élu avec seulement avec 39,8% des voix, n’avait pas l’intention d’abandonner son programme qui condamnait dans la pratique toute la structure politique, économique, culturelle et sociale des Etats du Sud. Face à ce péril, la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, le Texas, La Géorgie, le Texas, la Louisiane, se retirèrent – conformément à leur droit – de l’Union et formèrent le 8 février 1861 un nouvel Etat baptisé « Les Etats confédérés d’Amérique ». Cet Etat voulut naturellement exercer sa sou­veraineté sur un certain nombre de places fortes fédérales situées sur son territoire : Sumter à Charleston (Ca­roline du Sud) et Pickens  à Pensacola (Floride), ce à quoi leurs commandants fédéraux s’opposèrent. De­vant ce refus, les troupes confédérales organisèrent leur siège. C’est alors que Lincoln saisit l’opportunité po­li­tique et stratégique que son parti avait réussi à créer et se décida à engager la guerre civile, fort de sa posture d’agressé. La suite est connue. La leçon tirée du conflit par les dirigeants du Nord fut inestimable : les foules ai­maient être ébahies par la propagande humanitaire et le sentiment du bon droit (*). Elles allaient être servies.

 

1898 : Ecraser l’Espagne !

 

A la fin du siècle dernier, les Etats-Unis se donnèrent de nouveaux objectifs impériaux : le contrôle exclusif de l’accès à l’Amérique du Sud, et la percée dans le Pacifique. Une puissance s’opposait à ce dessein : l’Espagne. Cependant, l’éloignement et l’expérience diplomatique du nouvel ennemi rendaient les tentatives de manipulation difficiles. Pour pallier l’absence d’agression espagnole, les Etats-Unis allaient exploiter l’ex­plo­sion accidentelle du cuirassier Maine (1898) au large de Cuba, et faire croire, à leur opinion publique, qu’il s’agissait d’une attaque surprise de l’Armada espagnole. Sur la base de ce motif, inventé de toutes pièces, les hostilités furent ouvertes. Après de courtes batailles navales, les Etats-Unis remportèrent une victoire totale et acquirent, en retour, la mainmise sur Porto Rico, Cuba, les Philippines et l’île de Guam. Tout cela n’était pas très moral, mais les formes (mensongères) y étaient.

 

(*) A ceux qui douteraient que la propagande abolitionniste du Nord n’était que poudre aux yeux,  il est rappelé les faits suivants : presque tous les noirs libérés de l’esclavage se retrouvèrent aux lendemains  de la guerre dans une situation de misère insoutenable. L’économie ruinée du Sud ne pouvant plus leur fournir d’emplois, ils émigrèrent vers le nord où ils furent employés à vil prix et dans des conditions souvent plus déplorables que leur ancien esclavage. Bien que libérés, ils durent attendre un siècle pour obtenir leurs droits politiques. Quant aux Indiens, les seuls véritables américains, ils durent attendre 1918 pour recevoir... la nationalité américaine.

 

La seconde guerre mondiale allait donner l’occasion aux Etats-Unis de décliner le scénario décrit plus haut sur une  grande échelle. L’ennemi cette fois était le Japon qui menaçait les fruits de la victoire sur l’Espagne (Philippines et Guam) et qui était en passe de devenir une superpuissance mondiale par son industrie et ses conquêtes asiatiques. A partir de ce moment, le conflit était inéluctable. Il débute le 28 juillet 1941, par la décision de Roosevelt de geler les avoirs du Japon aux Etats-Unis et d’étendre l’embargo aux livraisons du pétrole à destination du Japon. Cette décision accule les Japonais à l’intervention militaire. Mais cette intervention militaire est diligentée par les services secrets américains, dont on a aujourd’hui (cf. dossier du magazine Historia) la certitude qu’ils en suivaient pas à pas les préparatifs. Ainsi, l’intervention japonaise sur Pearl Harbor était non seulement connue dans ses détails mais désirée pour créer l’électrochoc qui permettrait de mobiliser tout un peuple dans une guerre totale contre un autre, déclaré perfide et immoral, bon à réduire en poussières atomisées.

 

La seconde guerre mondiale à peine achevée les Etats-Unis se donnent un nouvel objectif stratégique : évincer les Européens de l’Ouest – ceux de l’Est ont été donnés par Roosevelt en pâture à Staline - de leurs colonies pour s’emparer de leurs ressources. Dans cette logique, les Etats-Unis arment le Viêt-cong et le F.L.N. en Algérie contre les Français Au Viêt-nam, leur objectif est atteint, mais le résultat de leur action est mitigé par l’existence d’un Etat communiste hostile au nord. L’opinion publique américaine est selon sa tradition hostile à une intervention sans motif. Qu’à cela ne tienne l’administration de Lyndon Johnson va, en 1963, lui en tailler un sur mesure en accusant la marine Nord Vietnamienne d’avoir attaqué leur destroyer l’USS Maddox dans le golfe du Tonkin. Ce qui était là aussi un pur mensonge, mais un mensonge suffisant pour justifier une intervention directe.

 

La démonisation de Noriega 

 

La défaite contre les Vietnamiens allait refroidir quelque temps l’expansionnisme américain. Il n’allait, toutefois, pas tarder à se réchauffer et à employer les bonnes vieilles recettes du succès. D’abord contre le Panama, où la venue au pouvoir d’un certain Général Noriega (face d’Ananas selon l’expression américaine) avait tout pour déplaire à Washington. L’homme s’opposait à la fois au FMI, critiquait l’action de la CIA aux côtés des Contras au Nicaragua, et menaçait de réviser les clauses du traité régissant les droits octroyés aux Etats-Unis sur le Canal de Panama. La réaction américaine fut foudroyante. Une campagne de presse fut savamment organisée dans laquelle Noriega était présenté à la fois comme le grand organisateur du trafic mondial de la drogue, un être satanique, et l’adorateur d’Adolf Hitler. L’opinion publique américaine soigneusement mijotée, Georges Bush put sans résistance interne lancer, le 20 décembre 1989, son opération militaire contre Panama, dénommée « Juste cause » - tout un programme. Cette intervention effectuée en violation totale du droit international, ne suscita que quelques rodomontades diplomatiques sans conséquence sur l’influence américaine dans la zone. En 1991, l’ennemi suivant était l’Irak, une proie pétrolifère de choix. Cette fois la recette fut cuisinée avec un degré de raffinement jamais atteint. D’un côté les autorités américaines pressaient les Koweïtiens de mettre le couteau sur la gorge des Irakiens en les incitant à leur refuser l’aménagement de la dette contractée à leur égard, de l’autre ils faisaient savoir à Saddam Hussein, par la voix de leur ambassadrice à Bagdad, que dans l’éventualité où l’Irak attaquerait le Koweït ils observeraient une bienveillante neutralité.

 

L’Europe, rivale éternelle…

 

Le piège était tendu il allait fonctionner à merveille. La préparation concoctée par les services secrets était si subtile que pour la première fois la potion morale américaine allait se marier au droit international Les dupes européennes qui suivirent l’empire sans barguigner en furent pour leurs frais. La potion était plus amère que le fumet de pétrole qui s’en échappait. Malgré leur aide inconditionnelle et benoîte, les puissances européennes perdaient pied dans la région et dans le même temps la sécurité de leurs approvisionnements en hydrocarbures. On aurait pu penser que la tempête du désert une fois passée, les élites qui nous gouvernent auraient recouvré un peu d’esprit critique. Que nenni ! Inlassablement elles demandent à être resservie du même brouet infâme, aussi furent-elles comblées avec le Kosovo, où la CIA grande manipulatrice de l’UCK parvint à pousser Milosevic à la faute qui justifierait sa nouvelle campagne morale contre le droit. Quel était l’objectif stratégique de cette guerre ? Mais voyons toujours le même : l’Europe, le rival éternel, la civilisation à abattre.

 

J’allais oublier un détail : la recette impériale américaine ne produit tous ses effets qu’avec le bombardement des populations civiles : celles de Tokyo, de Hiroshima, de Nagasaki, de Dresde, de Hanoi, de Hué, de Phnom Penh, Panama, de Bagdad et de Belgrade. Juste quelques petits millions de morts et de carbonisés. Pas de quoi émouvoir, une conscience humanitaire bien trempée.

(© Charles Magne – Novembre 99).

samedi, 29 septembre 2007

Bernanos, l'homme habité

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Bernanos,

  

l’homme habité

1998 aura été, littérairement parlant, l'année Bernanos. Alors que de toutes parts, patiemment érigé sur vingt siècles d'histoire euro­péen­ne, l'imposant édifice catholique s'effrite, les plus grandes maisons d'édition parisiennes ont tenu l'an durant à célébrer la mémoire du plus fameux de nos « catholiques écrivant », mort il y a tout juste cinquante ans, par la réédition de quelques-uns de ses meilleurs brû­lots: Français si vous saviez, La liberté pour quoi faire, La grande peur des bien-pensants. Le tout assorti de quelques nouvelles iné­di­tes. Sans oublier, en ces temps où, misère de l'esprit, l'on s'intéresse davantage aux petits secrets de nos auteurs qu'à ce qu'ils ont pu é­crir­e (que penser de « l’affaire » Marguerite Duras?), l'inévitable cor­tè­ge de biographies, plus ou moins littéraires et bien troussées. Iro­nie de l'histoire, pour une des rares plumes libres du siècle, guère plus connue aujourd'hui que pour ses trois volumes de la Pléiade.

 

Le don, cette force sur laquelle fut élevée notre civilisation

 

Et pourtant. Une fois n'est pas coutume, de toutes ces publications, celles qui retinrent le plus notre attention ne furent pas tant Français si vous saviez ou Dialogue d'Ombres, mais bien deux courtes biographies, éclectiques, passionnées, de VRAIS LECTEURS chez qui Bernanos a signifié plus encore sans doute que la vision très personnelle qu’ils nous en donnent. Georges Bernanos encore une fois, de Sébastien Lapaque, et Georges Bernanos, une parole libre, de Claire Daudin rendent chacun à sa manière le juste hommage qui revenait au dernier «chrétien de combat ». Si le premier, journaliste au Figaro Littéraire, eut volontiers été des jeunes camelots du Roi qui suivirent Bernanos dans ses échauffourées estudiantines, la seconde eut fourni pour sa part une confidente attentive et pleine de réserve au Bernanos des soirs de doute. Chaleureux et engagés, les deux dis­cours se complètent et se répondent: pourquoi donc «une telle rencontre est-elle souhaitable aujourd'hui? Dans un monde envahi par la violence, où chacun, tant bien que mal, essaie de lui échapper, à quoi bon nous proposer ce rendez-vous avec la colère d’un hom­me?» (Claire Daudin). Parce que précisément, l’homme moderne est abandonné à la satisfaction de ses (seuls) égoïsmes. A son âme, il a substitué une conscience. A Dieu, il préfère les vertus. Il ne songe pas à préserver ce qui le dépasse. Le don, cette folie sur laquelle fut élevée notre civilisation, lui est aussi étranger qu'aux robots, ses maîtres. Renonçant à sa liberté, il n'obéit qu'à celui qui le programme. La télévision, le travail et les loisirs, les joies et les pei­nes, tout est programmation » (Sébastien Lapaque). Au milieu de l'a­pathie généralisée, sous laquelle étouffe notre vieille Europe, Ber­na­nos nous enseigne l'insurrection de l'esprit, sa violence se fait a­mour, des siens, des hommes, de Dieu. «L'homme de ces temps a le cœur dur et trop sensible» écrivait-il déjà en 1937.

 

«Vieillir, c'est se renier»

 

Fanatique, il le fut, c'est certain. Mais pas de ce fanatisme qui tue au nom d'un dogme, d'une idéologie. Le  «scandale de la vérité», sa croisade personnelle, fut d'abord d'affirmer le primat du cœur guidé par la foi sur le vile confort matériel. Ni conservateur ni révolutionnaire, ni de droite ni de gauche, mais royaliste jusqu'à la racine, «de cet écrivain contestataire, l'histoire littéraire a fait un marginal, utopiste ou réactionnaire, nostalgique d'âges d'or, éternel inadapté dans un monde qu'il refuse » note Claire Daudin. C'est ne rien comprendre à l'essence-même de son œuvre qu'il a située dans tous les engagements de son temps. «Rester fidèle aux grandes passions de l'adolescence ou périr avec elles. Vieillir c'est se renier». Faire face, l'esprit en alerte, prêt à bondir. «Romancier des vertiges de l'âme, Bernanos fut également un écrivain qui ne se sentait bien que dans l'Histoire » (S. Lapaque). Le présent, et plus encore l'avenir, furent sa préoccupation constante, ce qui explique qu'il se soit tou­jours adressé en priorité à la jeunesse. Car pour Bernanos la chré­tienté ne pouvait rimer qu'avec la jeunesse, époque d'aventure et de pauvreté par excellence (rien n'horripilait davantage Bernanos que la bourgeoisie catholique, repue et replète), l'âge où se conquiert la sainteté, puis le monde.

 

Dictature et démocratie tendent au même dirigisme universel

 

Antidémocrate par conviction: «Je ne comprendrai jamais, confiait-il à un ami prêtre en 1906, qu'on se désintéresse d'une lutte dont l'enjeu est le pays et qu'on se contente de mettre un billet dans l'urne», sa constante fidélité à ses principes premiers reste exemplaire dans le tumulte. Goguenard, Lapaque écrit: «Il est vrai que la veulerie de l'Episcopat espagnol, la lâcheté de Munich et le cynisme de Pétain le firent bondir. (« on ne va tout de même pas nous faire croire que c'était au nom de la démocratie et des droits de l'homme!»). Militant royaliste épris d'action (une photo le montre perturbant, canne en main, le transfert des cendres de Zola au Panthéon), et forcément déçu par l'AF (à lire absolument, sa participation au complot avorté de restauration de la monarchie portugaise), l'écriture s'impose bientôt à lui comme le support idéal à son message. Une fois Sous le Soleil de Satan paru, remarqué par Daniel Halévy («Vous aurez en France cinq cent lecteurs. Vous arrivez trop tôt ou trop tard»!) et André Gide («C'est la même chose que Bloy et Barbey d'Aurevilly, et cette chose m'est contraire»), la machine littérature, une fois lancée, ne s'arrêtera plus. On est en 1926, Bernanos a 38 ans. Des romans aux essais (L’Imposture, La Joie, Les Grands Cimetières sous la Lune, Nous Autres Français, Les Enfants Humiliés, Le Dialogue des Carmélites et tant d'autres), son appel en faveur d'un «Front chrétien» est inchangé. Sans Dieu présent dans chacun de nos actes, le monde est réduit à son absurdité.

 

Avant comme après 1945, la situation reste la même, et elle le navre. «Je n'ai jamais cru à la guerre des démocraties contre les dictatures, la formule n'ayant jamais été qu'un slogan (...) Dictature et dé­mo­cratie tendaient au dirigisme universel, à l'univers totalierté sera son drapeau, celle qui prescrit d'agir en son âme et conscience. Si ses ex­hortations restèrent lettre morte, des figures littéraires aussi diverses qu'estimables salueront son indépendance, son refus de la glo­riole (il refusa par trois fois la Légion d'Honneur), sa soif de ju­stice: Camus, Weil, Claudel, Artaud. De Gaulle lui-même, qui re­con­naîtra : «Celui-là, je n'ai pas réussi à l'atteler ».

 

A mille lieues de Mauriac mais frère en Péguy, Georges Bernanos de­meure aujourd'hui encore un cas dans la littérature française. Seul Malraux daignera assister à ses obsèques, le 13 juin 1948. Aucun représentant de la République, et pour cause, ne fera acte de pré­sence. Sans optimisme bêlant, Bernanos fut jusqu'au bout l'homme de l'espérance, jusqu'à l'hérésie. Brasillach avait bien raison, qui le surnommait «l'anar chrétien ».

 

Laurent SCHANG.

 

- Georges Bernanos une parole libre, de Claire DAUDIN, éditions Des­clée de Brouwer, collection Témoins d'humanité, 1998.

- Georges Bernanos encore une fois, de Sébastien LAPAQUE, Essai, éditions L'Age d'Homme / Les Provinciales, 1998.

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Lothaire I

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29 septembre 855 :  Lothaire I, empereur, meurt à Prüm. Détenteur théorique de la prééminence impériale, qu’il avait perdue de facto lors du partage de Verdun en 843, au profit de ses frères Louis le Germanique et Charles. A la mort de Lothaire 1, le territoire de la Grande Lotharingie est partagé à son tour entre Louis II, l’aîné, qui recevra l’Italie et portera le titre impérial, Lothaire II, qui recevra le nord, qui héritera du nom de « Lotharingie », et comprendra les terres entre l’Escaut et le Léman, et Charles, qui recevra la Provence et tous les territoires situés entre le Léman et la Méditerranée. L’unité grande-lotharingienne prend fin et excite la convoitise des Francs occidentaux et des Francs orientaux. Louis le Germanique reprendra à son compte l’ensemble lotharingien. Conrad II, Empereur germanique, assoira son autorité calme et tranquille sur la « Burgondie » (du Léman à la Méditerranée provençale). Le Duc de Bourgogne, Charles le Hardi, dit le « Téméraire » par les Français, aura pour objectif de réunir à nouveau cet ensemble médian, et de le lier à l’Empereur Frédéric III. Son rêve sera un échec. Le clivage franco-allemand, qui ensanglantera l’Europe et l’affaiblira définitivement, prend naissance, car les rois de France n’auront de cesse de récupérer les territoires ayant appartenu à Lothaire. Seules nos régions, en souvenir de l’héritage politique et spirituel bourguignon, et en vertu des clauses ayant scellé le mariage de Marie de Bourgogne et de Maximilien, ont échappé à cette volonté annexionniste. L’occupation par la France de la Lorraine, de l’Alsace, de la Franche-Comté, de la Savoie, de la Provence et du Dauphiné est toutefois foncièrement illégitime et illégale et ne saurait être acceptée comme telle.

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vendredi, 28 septembre 2007

ND: débat Champetier/Tingaud/Steuckers

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Débat ND (13)

 

Lettre de Charles Champetier

Réponses de Grégoire Tingaud (MNR)

Réponses de Robert Steuckers

 

Cher Grégoire

Quelques remarques très rapides :

 

1.

Je n'ai jamais critiqué le FN parce qu'il était "populiste" (j'ai mêmerédigé il n'y a pas si longtemps une présentation élogieuse du principal théoricien américain du populisme, Christopher Lasch ; cf. "Les peuples  contre la Nouvelle Classe" in Eléments). Au contraire, le "gaucho-lepénisme" m'apparaissait comme un des aspects les plus intéressants du phénomène, à l'encontre de ses réflexes plus conservateurs (moins de fiscalité, critique facile du "gauchisme", ordre moral, valeurs chrétiennes, etc.), souvent dominants dans les discours.

 

GT - Je n'avais pas relevé cette subtilité dans tes propos, et je trouve ton explication contradictoire avec ton argumentation contre Guillaume Faye (qui selon toi "bunkeriserait" nos idées par un goût affirmé de la provocation et la flatterie à l'égard des pulsions supposées "racistes" du peuple).

Mais ce n'est pas la première fois que je découvre ton étonnante sympathie pour Le Pen et le lepénisme : serais-tu à ton corps défendant touché par ce "romantisme de la défaite" propre à cette extrême-droite que tu méprises tant ?..

 

RS - Je peux témoigner avoir entendu très souvent (trop souvent) Monsieur Champetier se moquer méchamment des réactions populaires et populistes, que celles-ci émanent du FN français ou d'autres formations politiques ou associations. Je prends note de son recours à des thèses américaines actuelles, au demeurant excellentes, qui posent le peuple (voire la "majorité silencieuse", dénomination que Champetier n'aime pas) aux nouvelles élites intellectuelles, tenaillées par des utopies idéologiques impossibles à incarner dans la réalité politique, et aux détenteurs du pouvoir marqués par cette bouillie idéologique. Utopisme et idéologie sont ici considérés comme les armes d'un pouvoir qui se proclame "démocratique" mais qui n'est rien d'autre que coercitif. Souvent les révoltes populistes américaines étaient fort anti-intellectualistes, plus anti-intellectualistes que les mouvements identitaires européens d'aujourd'hui. Champetier se contredit en quelque sorte...

 

Ensuite, je trouve curieuse la démarche de Champetier aujourd'hui, qui est si fier d'avoir recensé un ouvrage de Lash. Faye avait analysé cet auteur en profondeur dès 1980-81 (Bulletin intérieur du GRECE, Nouvelle école, Orientations, que CC compulse sa documentation ou celle de son patron). Lash a exercé une influence profonde sur Faye. D'où, nous sommes en présence d'un paradoxe supplémentaire: CC s'attaque aux nouvelles thèses de Faye, qui dérivent partiellement d'une lecture ancienne et attentive de Lash, tout en se réclamant du populisme de Lash. Pourquoi cette attitude pour le moins biscornue? Tout simplement parce que CC tente de flatter les directeurs de la revue américaine Telos, pour qu'il puisse encore y écrire un article. Or, Paul Piccone, directeur en exercice de cette revue intéressante, ne cache pas son enthousiasme pour la Lega Nord de Bossi, dont le discours sur l'immigration est tout de même fort musclé. Ce flou dans l'attitude de CC (et d'AdB qui se dissimule toujours derrière lui et tient souvent sa plume...) semble donner raison à Faye: leur attitude hostile à son égard est dictée par des motivations bassement commerciales. Ils veulent éliminer un concurrent, qui publie dans une autre maison d'édition que le Labyrinthe.

 

2.

Je pense que la "majorité morale" n'existe plus en tant que force politique ; elle perdure en revanche en tant que masse sociologique réactive sur des points précis de l'évolution de nos sociétés. Il me semble que les partis politiques ne sont plus les formes les mieux appropriées pour faire bouger les choses sur ces points précis (cf. le paradoxe connu depuis 16 ans: les deux-tiers des Français partagent certains points du programme FN-MNR

mais les deux-tiers des Français considèrent en même temps ces partis comme dangereux).

 

GT - Il y a eu de tout temps des personnes pour enterrer l'action politique en la qualifiant d'impasse.

Il n'empêche qu'elle est toujours là, et qu'elle peut, en complément d'autres initiatives, se révéler la plus efficace, ne serait-ce que par sa capacité à toucher le maximum de personnes.

 

RS - Que Champetier le veuille ou non, il existe une "majorité morale" dans tous les pays du monde, même si celle-ci n'a plus nécessairement des références chrétiennes. C'est là effectivement que réside la difficulté majeure pour ceux qui veulent l'action politique. Ils doivent prendre appui sur une minorité activiste, ou sur un ensemble (limité) de minorités activistes, dont le discours est profilé d'une certaine manière bien précise et non partagé, en apparence, par la majorité de la population. L'objectif est de conquérir cette majorité, en diversifiant les langages et les argumentaires, en leur donnant un ton naturel (c'est le succès de Haider), sans heurter les activistes du départ (qui tiennent à conserver leurs prérogatives au sein des partis, associations, etc.). Les partis politiques ne sont plus tout à fait des formes adéquates effectivement: il me semble qu'ils doivent être flanqués de lobbies, à la manière américaine. Il faut travailler sur les contradictions de nos sociétés, dont les oligarques et leur prêtraille d'idéologues sont responsables. Néanmoins, le travail en lobbies doit déboucher sur une traduction politique, via des formations participant aux élections. Il faut au moins faire perdre un maximum de voix aux partis établis, freiner leur progression. Si 2/3 des Français sont d'accord avec les idées des partis populistes mais les considèrent comme dangereux, c'est la un hiatus dû à la dictature médiatique, que doivent combattre les associations métapolitiques. Que CC se mette donc au travail.

 

3.

La loi Gayssot n'empêche nullement de créer un Observatoire de l'immigration ou même un Observatoire des minorités. Et sauf erreur de ma part, la discrimation religieuse est autant punie par la loi que la discrimination raciale. La focalisation sur l'Islam plaît surtout à une minorité catholique. Elle est contradictoire avec la focalisation sur l'ethnie.

 

GT - Je suis d'accord sur le premier aspect (si ce n'est que parler d'islam évite de parler ouvertement de "race", alors que le message sous-jacent est bien le même).

Quant à l'opportunité du combat contre l'islam - et a fortiori contre l'islamisme et l'islamisation - nous sommes évidemment en total désaccord, ce qui ne te surprendra pas. PS : Ce combat est d'autant moins réductible à une "minorité catholique" qu'il s'inscrit parfaitement dans une vision du monde polythéiste...

 

RS - Champetier semble accepter que les discriminations religieuses soient punies par la loi. Soit. Mais toute religion est discriminante par rapport aux autres. Donc on risque de ne jamais en sortir et d'en arriver, tôt ou tard, à la saturation des tribunaux (ce qui est logique quand on veut arbitrer les goûts et les couleurs, ce qui n'est pas la fonction du droit)... Ensuite, il n'y a pas si longtemps  —mais sans doute Champetier a-t-il la mémoire courte—  sa revue éléments revendiquait haut et clair le "droit au blasphème", donc le droit à s'opposer à toutes les formes d'intolérance religieuse, voire le droit de se moquer des dévots. Pourquoi Faye n'aurait-il dès lors pas le droit de s'insurger contre certaines dérives du fondamentalisme islamiste?

 

Quant à la "focalisation sur l'Islam" dont parle Champetier, elle n'est pas la spécialité d'une minorité catholique, mais se retrouve également dans bon nombre de milieux laïcs voire laïcards qui s'inquiètent justement du recul de l'esprit voltairien. De plus, les options "païennes" de la secte où officie Champetier, à la droite du gourou, ne sont pas davantage compatibles avec un islamisme fondamentaliste, même si quelques psychopathes qui s'y produisent se proclament tout à la fois catholiques, islamistes et païens. Mais ce n'est pas là un fait sociologique, mais une psychopathologie individuelle. 

 

4.

Nous n'avons pas le même "adversaire principal", et c'est bien là le problème. L'entreprise de destruction systématique de la ND depuis la campagne de 1979 aussi bien que les 15 ans de harcèlement du FN ont démontré que les véritables maîtres de l'opinion en démocratie occidentale sont désormais les médias au sens large, qui conforment les mentalités et discriminent les attitudes ou opinions recevables/irrecevables. Jusqu'à plus ample information, ces médias ne sont pas tenus par des islamistes ou des afro-asiatiques. La dénonciation de l'islamisme est précisément un lieu commun de ces médias depuis longtemps : sur ce point, je ne vois pas de  différences majeures entre les violents éditos "anti-intégristes" de Jean Daniel et la prose d'Alexandre Del Valle.

 

GT - Je ne vois pas en quoi l'adversaire principal est différent.

Mais attaquer frontalement les "médias" s'est jusqu'à présent révélé infructueux, voire contre-productif (cf. les expériences dans ce domaine, effectivement, du FN et de la ND...).

Je crois que c'est dû principalement au fait que ce danger n'est pas ressenti par l'opinion, contrairement à l'excès d'immigration, lequel n'est possible que par la complicité du système dans son entier (politique, médiatique, etc.).

Une fois encore, il ne faut pas confondre combat politique (nécessairement simplificateur car mobilisateur à partir d'un fait / d'une menace tangible) et engagement métapolitique (qui doit en effet analyser en profondeur les rapports de force afin de dégager des axes de rupture possible).

Quant à moi, je me refuse à mettre sur un pied d'égalité envahisseurs et envahis, par principe et par solidarité "naturelle" avec les seconds, qui constituent malgré tout mon peuple ...

 

RS - L'adversaire principal est effectivement l'établissement, qui use et abuse des armes médiatiques. Or le phénomène migratoire (dont la majorité des ressortissants sont de confession islamique) a servi à cet établissement pour disloquer systématiquement et graduellement les bases juridiques de nos Cités politiques, pour ruiner l'idée de citoyenneté (liée à l'appartenance), pour détruire l'enseignement (qui donnait une égalité des chances à tous), pour démolir les ressorts des communautés et des familles, etc. De manière à avoir des masses atones de consommateurs dociles.

Ensuite, que Champetier ne fasse pas le bête: l'anti-intégrisme de Jean Daniel dérive de son idiosyncrasie per­sonnelle: il est né à Alger, il connaît l'Algérie charnellement, etc. Son anti-intégrisme repose essentielle­ment sur une appréciation personnelle du drame algérien depuis Sétif en 1945. Le propos de Del Valle est complè­te­ment différent: il argumente de manière plus globale et tire des leçons d'ordre géopolitique. Del Valle a le mé­rite de dénoncer l'alliance des Etats-Unis, de la Turquie et de l'Arabie Saoudite (et du Pakistan) contre l'Europe, la Russie et l'Inde. Je ne crois pas que Jean Daniel ait le souci de défendre l'Europe (centrée autour de l'Alle­magne et de l'Autriche), la Russie et l'Inde... 

 

5.

Le positionnement "droitier-conservateur" est une tactique. Peut-être. Mais en politique, les tactiques devien­nent vite des stratégies, et les stratégies des réalités. RV donc dans quelques mois ou années pour voir à quoi tout cela vous mène. Et si cela menait au pouvoir —ce qu'après tout je vous souhaite—, voyons pour quoi faire.

 

GT - La conquête du pouvoir ne se confond pas avec son exercice, à moins de s'enivrer d'un idéalisme par trop adolescent.

Quand au positionnement "conservateur", je maintiens qu'il est tout à fait compatible (voire consubstantiel) avec un état d'esprit révolutionnaire. Une preuve ? L'une des valeurs les plus conservatrices a priori (l'enra­cine­ment, et par voie de conséquence le régionalisme et le combat identitaire) est une arme de combat contre le Système dans son entier (mondialiste et donc niveleur) et est d'ailleurs considéré comme tel (cf. l'opération de "repentance" exigée du Mouvement breton, de l'attentat de Quevert au lycée Diwan "Roparz Hémon"...).

 

RS - La défense de l'enracinement a eu des visages conservateurs et des visages révolutionnaires. Tout comme la défense du peuple contre les oligarchies aux Etats-Unis, pour revenir au début de cette discussion et aux débats qu'organise la revue Telos. L'objectif de toute métapolitique bien comprise doit être de fusionner ces motivations diverses en un tout cohérent. Ce à quoi je me suis employé, très tôt, dès le début des années 80, dans le sillage du neutralisme allemand. J'ai été épaulé dans ce combat par Thierry Mudry, Jean-Pierre Patin, Ange Sampieru et plusieurs autres. A l'époque, de Benoist nous traitait de "trotskistes" et s'amusait à répandre des ragots ineptes contre la personne de Thierry Mudry. Aujourd'hui, cette politique, qui fut la nôtre, et qui fut critiquée par les pontes de la ND, est devenue subitement la panacée, chez ceux qui la rejetaient hier. Comprenne qui pourra...

 

CC - Cordialement

GT - Idem.

RS - Meilleures salutations.

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J. Attali : Remarques critiques

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Remarques critiques sur le "Dictionnaire du XXIe siècle" de Jacques Attali

 

Jacques ATTALI : Dictionnaire du XXI° siècle. Le livre de Poche, n°14778, 350p. 2000.

 

L'idée fondamentale de l'auteur ressort de la classique prédication en faveur du paradis sur terre. Tous les ar­tic­les lus s'inscrivent dans le même courant, poursuivi avec acharnement :la prophétie qui n'engage que ceux qui y croient. Trois thèmes sont systématiquement abordés :

 

1 - Le métissage:

 

Employé à tout propos, dans le maximum d'articles et un maximum de fois dans chacun d'eux, il ressort de la mé­thode d'intoxication par les mots. C'est un véritable bombardement verbal. L'auteur continue la tradition des sectes religieuses issues de tribus nomades qui y voient le moyen de détruire les peuples sédentaires et leurs cultures, ainsi que leurs valeurs spécifiques, pour y substituer une "vérité révélée". A titre d'illustration, on lira l'article CANADA.

 

La seconde méthode d'abrutissement est mise en œuvre systématiquement en faveur de ce concept : le couple diabolisation / adulation. Le néo-nomade discrédite et diabolise les traditions des peuples, notamment le sens de la lignée et du mariage endogamique. Il adule tout ce qui leur est étranger, antagoniste.

 

2 - La démagogie:

 

Tout viendra demain sans effort. Que ce soit dans l'ENSEIGNEMENT, où les nouvelles techniques dispenseront de beau­coup d'efforts ; ou à propos de l'AUTOGESTION, censée caractériser les nouveaux entrepreneurs de l'hy­per­clas­se, alors que c'est un mode d'organisation très fragile qui demande beaucoup d'efforts. Les articles qui se ré­fèrent à la science, par exemple la BIOAGRICULTURE, n'évoquent jamais les difficultés qu'il faut fran­chir pour ob­tenir une science de qualité.

 

3 - Le nomadisme:

 

Aussi fréquemment martelé que le mot métissage, il vise à empêcher les humains de se poser pour penser, ré­flé­chir, méditer. Car le sage n'est pas obsédé par l'agitation : il se déplace pour une raison précise, non à la ma­nière d'un badaud attiré par le clinquant et mis en branle par l'ennui. Donc, tout ce qui bouge et interdit la réflexion est présenté comme fondamental.

 

A -  Le dictionnaire est fondamentalement "occidentiste" au sens que Zinoviev donne à ce terme. Il prêche en faveur du CIVILEGO, un bric à brac de fragments de civilisation qui permet à la GLOBALISATION de règner par­tout. Il essaie de rabaisser tout ce qui n'est pas occidentiste, et critique donc les Asiatiques car l'Asie se pense comme un orchestre où chacun joue sa partition, alors que l'Occident organise les monopoles à la manière des "ecclesia" monothéistes ou des "soviets" des régimes à parti unique. Aussi, l'auteur affirme dans ses rubriques consacrées à l'ASIE, à la CHINE et au JAPON que ceux-ci se développeront à condition de s'engager sur la voie des réformes dictées par le modèle occidental.Il est important de remarquer la contradiction. Les grands EM­PIRES ont toujours reposé sur des hiérarchies légitimes, donc sur la CONFIANCE. Or, l'auteur souligne, à notre avis avec justesse, que la confiance est en régression et qu'elle est remplacée par la législation et les juristes. Com­ment s'organiseront alors les EMPIRES dont l'auteur ne prévoit pas la disparition pour la CHINE, l'INDE, le NI­GE­RIA ? L'Empire fondé sur le contrat et la démocratie actuelle n'a aucun sens.

 

B - Tous les articles consacrés aux trois piliers de la domination occidentale, finance, commerce, médiats, sont di­thyrambiques.

 

A propos de l'ASSURANCE, il est affirmé que les fonds de pension auront nécessairement un rôle dominant. La FI­NANCE connaîtra une crise (mais c'est banal depuis l'origine du capitalisme...). Une MONNAIE mondiale émer­gera et la monnaie électronique, le paiement par cartes avec photos et empreintes, se généralisera. La globa­li­sa­tion recherchée par les maîtres de la finance vaut tant pour l'EURO que pour le YEN. Ce sont des étapes inter­médiaires vers la monnaie mondiale.

 

Les médiats (PRESSE, TELEVISION, INTERNET) sont présentés sous l'angle exclusif de l'atomisation individuelle. Car l'objectif des néo-nomades, chantés par Attali,  est de former des groupes antagonistes, de soutenir toutes les oppositions et d'attiser l'envie.

 

C - L'ecclesia néo-nomade, à laquelle appartient l'auteur, exprime aussi sa haine de toute haute culture en pré­sen­tant plusieurs scénarios pour l'EUROPE où domine celui du pandémonium des races mêlées. La TURQUIE est pré­sentée comme sauvant l'Europe de son côté étriqué en lui apportant, avec l'Islam, la dimension universelle qui lui manque...

 

L'IMMIGRATION est souhaitée, comme chez les homologues d'Attali qui ont rédigé le dossier de l'ONU sur ce su­jet. L'ethnocide, les souffrances des populations victimes des colonies de peuplement, tout cela n'est jamais pris en considération. L'objectif est évidemment d'attiser les crises économique, politique, idéologique. Tout ce qui provient de la fébrilité nomade ou néo-nomade, tout ce qui est, selon notre expérience, médiocre, bor­né, aliénant, est présenté comme merveilleux et universel. C'est l'escroquerie monothéiste de base : Dieu ou l'hu­manité c'est nous, disent ces cagots. Le reste appartient à la non-humanité. Discrimination inacceptable. Ar­rogance assimilable au "racisme".

 

CONCLUSION

 

Dans les articles lus, les éléments intéressants, crédibles ou acceptables, se trouvent dans n'importe quelle re­vue. L'auteur est très banal. Le fond de son intervention réside dans les prophéties qualitatives destinées à en­dor­mir l'attention et à favoriser la croyance au miracle. Demain tout sera merveilleux si on écoute les propos lé­ni­fiants de ce genre de personnage. Pour un bon Européen, il est clair que l'auteur ment. Et il sait qu'il ment.

 

PONOCRATES.

jeudi, 27 septembre 2007

Nouvelle cible: la Birmanie

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Guerre froide : nouvelle cible, la Birmanie !

Alors qu’on ne s’occupe plus des affrontements intercommunautaires et du gouvernement maoïsant du Népal pour cause de danger de conflit direct avec la Chine, le fusil de l’Axe du Mal semble cette fois braqué sur la Birmanie. Il y a quelques jours, les Etats-Unis d’Amérique et les Etats-Unis d’Europe (aussi appelée Union européenne) ont fermement demandé à l’O.N.-U. de sanctionner ce pays suite à la répression d’une manifestation religieuse à Rangoun.

Le diplomate nigérian Ibrahim Gambari et (représentant de l’O.N.-U. dans la région) a constitué une délégation pour juger sur place de l’état des lieux. Les dirigeants birmans ont reçu l’ordre de “coopérer pleinement avec cette mission”. Le président « de France », Nikolas Sarközy, a appelé l’ensemble des entreprises françaises à « faire preuve de la plus grande retenue » dans leurs investissements là-bas et de ne pas en réaliser d’autres ; alors que ce marché est l’un des rares où nous ne soyons pas concurrencés par les Américains ! Quelle inconscience ! Il n’est pas inintéressant de constater par ailleurs que les relations franco-birmanes ne sont quasi-nulles ! Chose amusante à noter: les médias qui, il y a peu, ignoraient l’existence de ce pays nous gavent de son actualité. Ne serait-ce pas pour nous préparer à une nouvelle « révolution de couleur » non plus orange, comme en Ukraine, mais safran, de la couleur de la robe des bonzes ? Supposons que l’un d’entre eux s’immole par le feu, comme au Sud-Vietnam en 1963, et la boucle de haine médiatique aura trouvé sa nouvelle cible : la junte nationaliste des généraux birmans !

Cette stratégie rappelle celle employée il y a peu par les Américains pour justifier leurs attaques sur l’Irak et l’Afghanistan. S’il ne semble pas se dessiner d’intervention en Birmanie pour le moment, cette dernière a visiblement un rôle à jouer dans le plan mondial. Gorgée de forêts de teck, de rizières, de vallées herbeuses et de paysages escarpés, ses principales richesses sont naturelles. C’est un État-nation « à la française » caractérisé par une forte diversité culturelle, linguistique et ethnique. Peut-être que son caractère autarcique et rural est un agacement dont « Big Brother » se passerait bien, mais c’est bien mince vous ne trouvez pas ?

La réalité est beaucoup plus simple : Les plus importants gisements de gaz naturel ont été découverts le long de la côte Ouest de la Birmanie. D’importants gisements de gaz naturel ont également été décelés le long de la côte occidentale. Ces découvertes pourraient rapporter à ce pays la somme de trois milliards de dollars par an. Ses partenaires sont pour l’instant l’Inde et la Corée du Sud (dans le cadre du projet Shwe Gas Development) bien que les principaux protecteurs de ces intérêts soient actuellement la Russie et la Chine. Pour finir, elle dispose aussi de réserves de pétroles et de pierres précieuses !

Les moines bouddhistes souhaitent que ses richesses profitent à la population, c’est tout à leur honneur et ils sont dans leur rôle, et se croient soutenus en cela par la Communauté internationale. Mais cette dernière souhaite-elle sincèrement que de tels richesses géostratégiques profites aux travailleurs nationaux Birmans ?

Pour Altermédia France : K.H.

Article printed from AMI France: http://fr.altermedia.info

URL to article: http://fr.altermedia.info/general/guerre-froide-nouvelle-cible-la-birmanie_11551.html

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mercredi, 26 septembre 2007

Le premier numéro du journal "Tintin"

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Le premier numéro du journal "Tintin"

26 septembre 1946 : Le premier numéro du journal de Tintin, hebdomadaire, sort dans les kiosques belges. Quatre dessinateurs oeuvrent dans cet hebdomadaire : Hergé, bien sûr, Jacobs, Cuvelier et Laudy. Jacobs y publie les premières planches de sa fameuse aventure de Blake et Mortimer, « Le Secret de l’Espadon ». Il a fallu batailler contre toute une cohorte d’excités, haineux et profondément stupides, pour pouvoir autoriser Hergé à republier son œuvre et à la poursuivre. Le mérite de ce combat tenace revient au résistant national-royaliste Raymond Leblanc, qui souhaitait que le cataclysme de 1939-1945 n’ait pas pour effet complémentaire de ruiner les bonnes valeurs au sein de la jeunesse de notre pays. Il a réussi là un brillant combat d’arrière-garde, permettant de les conserver, presque intactes, jusqu’au seuil des années 70, où tout a commencé à partir en quenouille.

Les ennemis de Hergé en 1945, ces individus écervelés et échaudés par des propagandes ineptes, lui reprochaient d’avoir publié le « Secret de la Licorne », « Le Trésor de Rackham le Rouge » et « Les Sept boules de cristal » (l’histoire fut interrompue lors de l’arrivée des troupes anglo-saxonnes) en feuilleton dans le quotidien le « Soir », qui avait été non pas réquisitionné par l’occupant allemand, mais cédé en bonne et due forme par l’héritière de la famille qui possédait le quotidien ! On a beau écarquiller les yeux, mais on ne trouve aucune allusion politique aux événements de la seconde guerre mondiale dans ces albums. Hergé fut arrêté à plusieurs reprises, chaque fois relâché et ne fut jamais traîné devant un tribunal de ces terrifiants « auditorats militaires » de l’époque, qui suscitaient, disait un ministre d’alors, une « justice de roi nègre ». Rien n’y fit : la hargne obsessionnelle de ses adversaires n’a jamais cessé de se manifester, jusqu’à nos jours, où récemment l’affaire « Tintin au Congo » a suscité quelques émois, en Angleterre d’abord, en Belgique ensuite, avec la plainte déposée par un pitre congolais auprès du Tribunal de Première Instance de Bruxelles, sans oublier l’odieux pamphlet, heureusement peu commenté et commis par un gauchiste échevelé, un certain Maxime Benoît-Jeannin (« Les guerres d’Hergé. Essai de paranoïa-critique », janvier 2007).

Dans cette période peu glorieuse de l’histoire belge, entre 1944 et 1951, Hergé a cherché un moment refuge en Suisse, sur les bords du Léman, puis a montré une belle fidélité à bon nombre de proscrits, tels Robert Poulet, Raymond De Becker, Paul Jamin (alias « Jam » puis « Alidor »), Paul Werrie, Soulev S. Kaya, J. van den Branden de Reeth, etc. Et n’oubliait pas non plus, dans ses chagrins, l’exécution d’un journaliste, Victor Meulenijzer, dont le pire crime fut sans doute d’avoir publié, avant-guerre, un livre sur les coups bas des services secrets britanniques…  Et se révoltait contre le sort que l’on fit à son ami Jacques Van Melkebeke, inspirateur de bon nombre d’albums. Hergé n’avait rien d’un fasciste ou d’un nazi, comme tente de le démontrer le délirant Maxime Benoît-Jeannin, mais un homme qui avait été élevé dans le vaste monde intellectuel du catholicisme belge d’entre les deux guerres, où, comme l’a dit une romaniste avisée, qui a étudié le phénomène dans toute son ampleur, « on écrivait sous le regard de Dieu », et où communiaient des idéologèmes conservateurs et sociaux-justicialistes.

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mardi, 25 septembre 2007

Elsass Frei !

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La France redevient un satellite de Washington

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Andrea PERRONE :

La France est redevenue un satellite de Washington

 

Sarközy et Morin annoncent le retour imminent de Paris au sein du commandement militaire de l’OTAN

 

Les temps changent et la France cesse d’être une puissance au profil propre, abandonne sa voie gaullienne et se soumet aux Etats-Unis. Il y a plus de quarante ans, la France avait quitté le commandement militaire de l’OTAN parce que le Général De Gaulle l’avait voulu. Sarközy met un terme à cette politique de l’honneur et entend revenir servilement à l’obéissance inconditionnelle à Washington.

 

Le Ministre de la Défense français, Hervé Morin, l’a annoncé par surprise, en confirmant que le chef de l’Elysée, Nicolas Sarközy est favorable au renforcement du rôle de la France dans l’Alliance Atlantique. Bon nombre d’analystes retiennent en fait que Sarközy veut aujourd’hui combler un vide, où, pendant plus de quarante ans, la France avait été absente des structures de commandement de l’OTAN. Le quotidien « Le Monde », citant des sources officielles, pense que Paris pourrait profiter du sommet de l’OTAN l’an prochain à Bucarest pour annoncer le retour de la France au sein du commandement militaire de l’Alliance Atlantique. « Le Monde » croit pouvoir émettre cette hypothèse en interprétant les paroles de Morin, qui a suggéré que le rôle de la France au sein de l’Alliance Atlantique, rôle qui sanctionnerait à nouveau sa dépendance envers Washington, pourrait être défini et annoncé dans un livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont la parution est prévue vers mars 2008. Ensuite, le ministre français pense que les relations renforcées de son pays avec l’OTAN pourraient servir à consolider les projets de défense européenne et à influencer le sens des opérations militaires de l’Alliance Atlantique. Morin semble oublier que le contrôle général de l’OTAN reste et restera aux mains des Etats-Unis seuls qui décideront de faire ce qui leur plait et de faire intervenir leurs troupes partout dans le monde, sans le minimum de respect pour les intérêts et les vues de leurs « alliés », dont le seul rôle qui leur est dévolu est d’obéir sans discuter à leurs diktats. Il y a un mois déjà, le nouveau président français avait souligné que, dans un bref délai, Paris retrouverait pleinement sa place au sein de l’Alliance Atlantique.

 

Actuellement, la France est le cinquième pays dans l’ordre de ceux qui financent l’Alliance contrôlée par Washington. Bien sûr, les déclarations enthousiastes commentant les décisions imminentes de Sarközy n’ont pas manquées, et, parmi elles, celles du porte paroles de l’OTAN, James Appathurai, qui, à Bruxelles, devant un parterre de journalistes, vient de déclarer que « la France est un pays qui contribue beaucoup financièrement, et se trouve même parmi les pays qui contribuent le plus, à l’Alliance, et qui soutient également nos opérations militaires ». Appathurai a ensuite dit que le moment était venu pour la France de décider si elle voulait réintégrer à plein titre la structure militaire de l’Alliance Atlantique.

 

Nous assistons à un changement de fond de la politique étrangère française, mais ce changement était prévisible, vu les positions du nouvel occupant de l’Elysée, qui sont clairement néo-libérales et philo-atlantistes.

 

De très nombreuses années sont passées depuis cette journée du 7 mars 1966, quand le Général Charles De Gaulle avait annoncé la sortie de son pays hors de la structure de commandement militaire de l’OTAN au président américain de l’époque, Lyndon B. Johnson, tout en maintenant sa présence au sein des structures civiles de l’Alliance Atlantique. Après cette décision historique, lucide et courageuse de De Gaulle, l’OTAN déménagea son quartier général installé à Versailles et à Fontainebleau en avril 1967. La crise avait commencé lorsque Washington avait manifesté sa volonté de contrôler plus étroitement l’Europe que dans l’immédiat après-guerre. La France avait maintenu de fait une indépendance relative par rapport aux autres pays européens, plus petits ou vaincus en 1945. Cette position avait permis à la France d’obtenir un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU et, partant, son droit de veto, comme les grandes puissances victorieuses de la seconde guerre mondiale.

 

De Gaulle avait voulu de détacher de l’emprise américaine et avait manifesté l’intention de forger un « axe carolingien » avec l’Allemagne de Konrad Adenauer, axe qui aurait dû, à terme, s’élargir à Moscou et favoriser de facto un « Axe Paris-Berlin-Moscou », ce dont Washington ne voulait à aucun prix. A ce projet, envisagé sur le très long terme, la politique gaullienne entendait ajouter la création d’une structure militaire européenne indépendante, réelle alternative à l’OTAN. Cependant, ce qui effrayait davantage Washington, était un troisième volet dans les projets gaulliens : détacher la France du coût fixe que constituaient les pétro-dollars, sur lesquels Washington jouait pour juguler les crises inflationnistes, modus operandi qui mettait en danger les réserves d’or de Paris. De Gaulle décida donc de restituer les dollars aux Etats-Unis, ce qui lui avait permis de conserver intactes ses réserves d’or. Avec leurs pétro-dollars, les Etats-Unis avaient envisagé d’imposer une stratégie globale d’asservissement à leurs intérêts : De Gaulle l’avait refusée, en sachant que Paris allait être satellisé, réduit à un instrument de la politique américaine du dollar.

 

En annonçant le retour de la France dans le bercail atlantiste, Sarközy a trahi cette politique gaullienne indépendantiste, amorcé un changement calamiteux, où son pays retourne servilement sous la dépendance de Washington, perdant en même temps, et d’un seul coup, toutes les cartes qui lui garantissaient son autonomie politique.

 

Andrea PERRONE.

(article paru dans le quotidien romain « Rinascita », vendredi 14 septembre 2007).

 

lundi, 24 septembre 2007

Sarközy se soumet à Washington

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Andrea PERRONE :

Sarközy se soumet à Washington

 

Le président français met en œuvre son programme d’asservissement à l’hyper-puissance d’Outre-Atlantique

Sarközy et son entourage sont en train de soumettre complètement la France à la politique américaine. Depuis l’annonce, vendredi 14 septembre 2007, du retour imminent de Paris au sein du commandement général de l’OTAN, le nouveau président français Nicolas Sarközy a ouvert encore de nouvelles perspectives sur le très prochain asservissement total de la France aux Etats-Unis.

 

Le chef de l’Elysée s’est rendu vendredi 14 septembre en Hongrie pour rabibocher les rapports entre la France et les Magyars, après le gel des relations entre les deux pays sous l’ère Chirac. Les relations entre Paris et Budapest s’étaient considérablement rafraîchies après les commentaires méprisants qu’avait formulés Chirac lorsque la Hongrie avait appuyé le contenu d’une lettre de soutien à l’intervention américaine en Irak. Chirac avait déclaré que la Hongrie « avait perdu une bonne occasion de se taire ». Pour effacer ce souvenir cuisant, Sarközy a dit, dans un discours prononcé à la fin de ses entretiens avec son homologue hongrois Laszlo Solyom, qu’il « était venu à Budapest pour porter le message que l’Europe a besoin de la Hongrie et que la France serait désormais plus présente en Europe centrale et orientale ».

 

Le chef de l’Elysée a ensuite ajouté que « dans l’esprit de la France, il n’y a pas de petits pays et de grands pays, des pays qui ont droit à la parole et d’autres qui n’ont que le droit de se taire ». Cette allusion dépréciative et directe aux paroles fortes de Chirac montre bien que la nouvelle politique internationale inaugurée par le président Sarközy entend bien mettre un terme aux principes les plus sains du gaullisme, à les détruire définitivement, pour s’incliner servilement devant les diktats du gendarme américain de la planète. Mais cette soumission verbale n’est que la partie émergée de l’iceberg.

 

Paris a désormais l’intention de supprimer l’obligation que la France s’était donnée d’organiser à chaque fois un référendum populaire quand l’UE proposait l’adhésion d’un pays. Disposition constitutionnelle qui visait bien entendu à faire barrage à l’adhésion turque. Paris flanche, Paris recule, Paris s’amollit. Cet amollissement se perçoit clairement dans les propos tenus par Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, dans les colonnes du quotidien « Le Figaro », vendredi 14 septembre 2007. L’existence de ce référendum français pour toute future adhésion à l’UE, était perçue, à Ankara comme à Euro-Bruxelles, comme une menace permanente contre l’adhésion turque. Jouyet a suggéré, dans son entretien accordé au « Figaro », de supprimer le fameux article 88, alinéa 5, de la Constitution française qui fixait les modalités de l’obligation de consulter le peuple par référendum lors de chaque proposition d’élargissement de l’UE.

 

Cet article 88 devait s’appliquer à toutes les adhésions futures, après celle de la Croatie, prévue pour 2010. Il avait été adopté en 2005 par les députés réunis en congrès à Versailles avec l’appui clair et net de Jacques Chirac, alors président de la république. Jouyet remet tout en question en demandant, « Faut-il supprimer ou maintenir cette disposition ? », lors d’une intervention à la tribune d’un « think tank » parisien présidé par l’ancien premier ministre Edouard Balladur. Précisant qu’il s’exprimait à titre personnel, le responsable français des affaires de l’UE a feint d’avoir subitement oublié que « revenir sur une décision qui figure dans le texte même de notre Constitution constituerait un gros risque, surtout en prévision de la ratification du nouveau Traité », que les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept devront accepter de manière informelle lors du sommet de l’UE à Bruxelles en décembre prochain. Dans un climat de méfiance à l’égard des institutions eurocratiques de Bruxelles, surtout en France, le référendum de l’article 88, alinéa 5, était perçu comme l’ultime barrage contre les élargissements sans fin de l’Union, à commencer par un élargissement à la Turquie.

 

Jouyet explique notamment, qu’avec ce référendum, la France « risquerait de bloquer, au moment opportun, un processus d’adhésion, même si toutes les conditions sont respectées » par un pays ou un autre. Dans tous les cas de figure, poursuit Jouyet, « l’idée ne serait pas de supprimer le référendum mais de permettre au chef de l’Etat de choisir entre celui-ci et la voie parlementaire ».

 

La proposition est examinée actuellement par l’Elysée, qui a tenu à rappeler que Sarközy, lors de sa campagne pour les présidentielles, avait déjà émis l’hypothèse de la suppression éventuelle de l’article 88, sanctionnant l’obligation d’organiser un référendum pour tout élargissement de l’UE.

 

Andrea PERRONE.

(article paru dans le quotidien romain « Rinascita », 15/16 septembre 2007).

 

 

Marguerite Yourcenar

Marguerite Yourcenar : cachez cet écrivain de droite que je ne saurais voir !

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France Culture a des éclairs de génie. Une série de 15 émissions sur Marguerite Yourcenar, préparée par l’écrivain Clémence Boulouque a durant quelques jours, enchantée les amateurs de littérature et de culture française et européenne. A écouter : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossier…

Certains sujets chers à cet auteur sont longuement abordés, pour mieux cerner cette figure marmoréenne, alors que l’on s’apprête à célébrer (du moins peut-on l’espérer) le vingtième anniversaire de sa disparition, en 1987. Mais lors de deux émissions, certains n’ont pu s’empêcher d’aborder le sujet qui fâche, l’éventuel “côté sombre” de Marguerite Yourcenar : c’est peut-être un écrivain de droite !

Celle-là, on ne l’attendait pas aussi tôt. L’auteur des « Mémoires d’Hadrien » ressuscitant au fil des pages la grandeur de l’Empire romain, ou d’un essai sur l’écrivain japonais Mishima, fasciste notoire ne pouvait pas y échapper, du moins pas sur France Culture. Même si des pincettes ont été prises, on sent tout ce beau monde universitaire un peu gêné aux entournures.
Pensez donc dès 1929, elle est déjà accusée d’antisémitisme dans un livre qui lui est consacré. Forcément, qui dit « écrivain de droite » dit antisémite.

Certains des doutes, des incompréhensions voire de la haine de l’Empereur Hadrien contre les juifs, évoqués dans son roman rendent certains commentateurs soupçonneux. Heureusement, le spécialiste invité ce jour-là, gomme cette image d’une phrase : il s’agit là d’ « une confusion entre ses personnages et elle, entre ce qu’ils pensent et ce qu’on prête à l’auteur.» Ouf…
Et cela n’a pas lieu d’être quand on est un lecteur un minimum intelligent peut-on rajouter.

Malheur, elle avait pourtant aggravé son cas dans son roman « Le coup de grâce » où elle parle de la « race juive ». Le commentateur, toujours docte balaye cela d’un coup méprisant en expliquant qu’elle «reprenait là les clichés propagés par « toute cette littérature à droite, raciste, xénophobe et évidemment antisémite ».
Nous vous le disions déjà au fil de nos articles, l’écrivain de droite est un salaud.

Jean d’Ormesson : ” je ne m’occupe que très peu des opinions politiques des écrivains”
Heureusement, Jean d’Ormesson est aussi invité dans l’une des émissions nommée « Une femme sous la Coupole ».
Il est vrai qu’au moment de son élection à l’Académie Française, certains ont hurlé au scandale tel l’Académicien André Chamson qui la trouvait selon l’animatrice Clémence Boulouque « trop droitiste, une personnalité trop marquée à droite ».
Et Jean d’Ormesson de répliquer : « elle n’était pas très à droite ; d’ailleurs, elle n’était pas giscardienne ! Je ne m’occupe que très peu des opinions politiques des écrivains ». C’est aussi cette sage décision que certains devraient prendre…

Une aristocrate magnifique
Enfin, dans l’émission intitulée « Le mythe de l’histoire » on s’interroge, au sujet du thème de la décadence que Marguerite Yourcenar ne cessera de manier. Et voilà ce qu’on entend de la part de Mme Boulouque lors de cette émission « Cette omniprésence du thème de la décadence, a fait l’objet d’une critique de Yourcenar ; certains verraient en elle un écrivain un peu droitier, d’autant plus que sa réappropriation des thèmes antiques de l’entre-deux guerres s’est faite, comme l’ont fait un certain nombre d’auteurs qui voyaient là une occasion de parler d’un rappel à l’ordre, d’une communion avec un modèle antique, qui serait une critique de la modernité. Elle se réapproprie ces thèmes aussi, dans une critique de la modernité mais qui ne serait certainement pas cette enveloppe vide du fascisme. » L’Universitaire à qui elle s’adresse passe du temps après cela, à dédouaner la pauvre Yourcenar. On entendra même l’une des invités proférer cette idiotie : « mais Yourcenar était écologiste ! L’écologie n’est pas un sujet de droite ! »

La logique est donc implacable. Vous parlez de l’Antiquité, c’est suspect car fasciste. Vous préférez les philosophies orientales au judaïsme ou à d’autres religions par exemple, c’est suspect. Vous êtes aristocrate, d’une grande culture et voyageuse c’est suspect. Ainsi donc, Marguerite Yourcenar, l’un des plus grands écrivains français est donc suspecté d’être de droite. La pire des hontes dans le joyeux monde culturel… Mais on recommandera tout de même chaudement l’écoute de ces émissions remarquables.

« Il taisait ses pensées qui pour lui comptaient le plus, mais il savait de longue date que celui qui s’expose par ses propos n’est qu’un sot, quand il est si facile de laisser les autres se servir de leur gosier et de leur langue pour former des sons.» L’œuvre au noir

Laurent Husser (La droite strasbourgeoise)

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Pépin III le Bref

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24 septembre 768 : Pépin III, dit le « Bref », meurt à Paris. Il avait déposé les derniers mérovingiens et, de « Maire du Palais », il était devenu, Roi des Francs. Il les avait unis sous son autorité unique. A sa mort et selon la coutume germanique, les possessions franques sont partagées entre Charles (le futur Charlemagne) et Carloman. Celui-ci meurt en 771, permettant de rassembler une nouvelle fois les possessions franques sous l’autorité d’un souverain unique, en l’occurrence son frère. Celui-ci laissera toutefois trop de pouvoir à l’Eglise : cette politique a d’abord été nécessaire, car, à l’époque, seule la vaste institution ecclésiale pouvait offrir un cadre administratif à l’Empire ; cette politique crée toutefois un précédent malsain, dans la mesure où l’Eglise voudra sans cesse supplanter l’institution impériale, même dans les domaines militaires et stratégiques, pour lesquels elle n’était pas formée et même totalement incompétente. Ce clivage entre institution impériale et institution ecclésiale, qui connaîtra son maximum d’intensité lors de la querelle des investitures, laissera souvent l’Europe, et surtout son centre germanique, tchèque et hongrois, dans un état de faiblesse problématique, la rendant incapable de parachever les croisades et la reconquista rapidement. Pire, quand la volonté ottomane se forme sur les rives du Bosphore à la fin du 14ième siècle et envisage de conquérir l’Europe en remontant le Danube, le désordre dans lequel l’intransigeance anti-impériale des pontifes de Rome a plongé l’Europe, ne permet pas d’opposer à cette volonté étrangère une riposte fulgurante et définitive. Une Europe cohérente à la fin du 11ième siècle, non affaiblie par le schisme Rome/Byzance et par la querelle des investitures (commencée en 1075), aurait parfaitement pu conserver ses postes avancés sur la rive orientale de la Méditerranée, former une alliance avec l’Arménie, barrer ainsi la route à toutes les invasions turques ultérieures et sauver l’empire perse indo-européen, islamisé en surface seulement.

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dimanche, 23 septembre 2007

République théocratique française

République Théocratique Française.

République Théocratique Française.

Bien qu’il se définisse ainsi, l’Idéal Républicain français de l’an 2000 n’est absolument pas la république laïque. Son modèle n’est plus du tout celui de “la séparation de l’Église et de l’État”. Désormais la République Française, peut-être pour mieux ressembler à ses amis du Tiers-Monde, est devenue une théocratie.

Désormais, il incombe à l’État, et seulement à l’État, de se prononcer sur ce qui est Bien et ce qui est Mal, c’est à dire de définir le champ de la moralité et de la foi. Il existe ainsi une véritable religion républicaine, avec son culte, ses prêtres, son tribunal, ses saints et ses martyrs, etc. Naturellement, c’est une religion d’amour, et elle est universelle. Issue d’une dissidence rationaliste du christianisme, elle lui ressemble autant qu’elle s’y oppose, comme deux images inversées de part et d’autre du miroir. Mais elles sont sœurs ennemies, et la religion républicaine s’ingénie chaque jour davantage à ressembler à son modèle pour masquer ses funestes desseins sous une couverture d’impeccable probité.

La République Française possède son texte révélé, son Décalogue fondateur : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Le fait que cette Déclaration soit à la fois française ET universelle positionne d’emblée la France comme une sorte de Peuple Élu dont le rayonnement sur les nations doit être un devoir sacré. Autrefois la France était “fille aînée de l’Église”, désormais son aura divine porte le nom de “Pays des Droits de l’Homme”. Avant le Décalogue, c’était la corruption et l’obscurité. Avant les Droits de l’Homme, il n’y avait que le néant. Depuis 1789, le monde reçoit enfin la lumière [ou plutôt les Lumières] de la bonne nouvelle. Assise sur cette légitimité absolument sacrée et inviolable, la Religion Républicaine [RR] organise le service du culte.

La RR possède son catéchisme. A l’instar des curés d’antan qui enseignaient une morale moisie, les écoles de la RR veillent aujourd’hui à bien enseigner aux enfants la connaissance du Bien et du Mal. Dans le camp du Bien, on place les vertus théologales : Tolérance, Vigilance, Citoyenneté, Progrès, Solidarité, Diversité. Dans le camp du Mal, on place les vices funestes : Racisme, Intolérance, Inégalités, Discrimination. Évidemment, il convient de faire triompher le Bien et de dénoncer le Mal. Comme il s’agit d’une théocratie, le Tribunal de la RR ne sert pas seulement au jugement des affaires civiles. Il sert aussi au jugement des affaires morales, puisqu’il tranche ce qui est licite de ce qui est illicite, tous objets confondus. C’est la raison pour laquelle on punit sévèrement les Intolérants et les Racistes qui refusent d’embaucher des Noirs dans les salons de coiffure, ou qui refusent d’embaucher des musulmans dans une fabrique de saucisson ou de rillettes. Il ne convient pas de juger d’un crime de fait, comme une agression, un meurtre, ou vol, mais d’un crime moral, c’est à dire une pensée habitée par le Mal. Le Tribunal de la RR est aussi une Inquisition : il est tout à fait en droit de demander des comptes à n’importe qui sur la conduite de leur moralité. Quiconque n’a pas clamé en place publique son antiracisme est soupçonné de déviance morale. Quiconque ne s’est pas flagellé en public pendant les processions électorales de la Passion Antifasciste est soupçonné de servir le camp du Mal. Quiconque ne s’est pas indigné du sort des clandestins risque de se voir convoqué en haut lieu, par exemple par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité [HALDE], l’administration suprême de l’Inquisition.

Comme il n’est pas de théocratie honorable sans contrôle actif de la vie privée, les tribunaux de la RR font tout pour veiller à la bonne moralité de leurs ouailles, y compris des plus jeunes. L’émancipation sexuelle est bien entendu un impératif, la couleur de peau de ses partenaires sexuels en est un autre. Les tribunaux gardent un œil sur les trombinoscopes multiculturels des chaînes de TV. Les individus ne sont libres que dans la mesure où ils satisfont aux commandements de Vigilance et de Diversité. Le code civil et la morale ne font qu’un.

Vous noterez au passage l’importance que revêt le fait d’être français ou non. Avoir des papiers français est l’assurance d’une dignité, l’assurance d’avoir gagné sa place au paradis. Je vous rappelle que la France est une terre sacrée car elle est la terre d’élection des Droits de l’Homme : refuser d’accorder des papiers français, c’est comme refuser de se pencher sur ses petits frères pécheurs pour leur accorder le pardon, c’est leur refuser la grâce, c’est comme leur refuser la pleine communion avec l’Église de la RR. Devenir français est d’ailleurs un si grand sacrement qu’il fait l’objet d’une cérémonie du Baptême Républicain, destinée à faire entrer l’impie dans la communauté des croyants. Celui-ci choisit alors publiquement de refuser la souillure pour épouser le Bien. La fusion du fait civil et du fait religieux est de plus en plus complète, si bien qu’on ne sait plus lequel des deux à engendré l’autre.

La RR possède ses dogmes. En premier lieu, le dogme de l’Immaculée Conception est désormais acquis pour les théologien de la RR orthodoxe. Il ne s’agit pas de la Vierge Marie, puisque la RR est un détournement du christianisme, mais du Socialisme. Il faut bien comprendre que le socialisme est un des véhicules du progressisme, donc une force divine. Les tribunaux de la RR sont d’une sévérité implacable pour condamner les forces de l’anti-progressisme, donc du Mal [Pinochet, Franco, l’Ancien Régime,…] mais sont d’une clémence miséricordieuse et magnanime à l’égard des forces progressistes passées ou présentes parce qu’elles sont dans le camp du Bien. Les régimes de Fidel Castro, des Khmers rouges ou de Staline n’ont jamais fait l’objet d’une condamnation par les tribunaux de la RR, par exemple, parce qu’ils s’affichent sous la bannière immaculée de la Vigilance, de la Citoyenneté, du Progrès, et de la lutte contre l’Inégalité.
Il existe tout de même une exception, puisque le Parti National-Socialiste a profondément trahi la cause du Bien, au point de s’identifier au Mal Absolu.

D’ailleurs, un autre dogme important de la RR est celui de la Shoah. Quiconque ose remettre en cause le moindre détail de la Shoah s’est ouvertement dévoilé comme un suppôt du Mal. Le dogme est absolument intouchable, le dossier est définitivement clos, l’affaire est bouclée pour de bon. Et, évidemment, les tribunaux de la RR mettent tout en œuvre pour répondre à la vertu de Vigilance et envoyer en prison ceux qui affirment effrontément qu’il serait bon de pouvoir poursuivre l’étude de la Shoah librement. La chasse aux hérétiques est ouverte.

Le dogme de l’Autre est également un pilier de la RR. L’Autre, parce qu’il est le petit, le faible, le discriminé, le minoritaire, est la voie du salut. En se penchant sur sa condition, on travaille certainement pour le Bien puisqu’il participe à l’œuvre de rédemption qui nous appelle à la sainteté. L’Autre est appelé à devenir bon, autant qu’à nous faire devenir bon en l’amour de notre prochain. Toutefois, si les tribunaux de la RR sont bienveillants avec cet Autre là, ils encouragent volontiers un certain mépris quand l’Autre est un riche ou un puissant [exemple typique : les américains]. Car les riches et les puissants n’ont pas accès au Royaume des Cieux, ils ne sont ni solidaires, ni citoyens, et ils discriminent. Ils se vautrent dans la corruption, donc.

Et puis le dogme de l’Autre fonctionne avec un autre dogme à la filiation chrétienne-bigote évidente, celui de la haine de soi. Un bon fidèle de la RR sait que dans son corps et dans son âme, il porte la charge du péché originel [encore un autre dogme, incarné par la Colonisation, l’Occupation, etc…], que celui-ci peut ressurgir à tout moment et provoquer la Faute, et qu’il doit toute sa vie expier ce terrible fléau. Les infidèles, ceux qui choisissent le Mal, ne ressentent pas ce besoin d’expiation et de confession ; alors que les fidèles, eux, pour chaque attention qu’il accordent à autrui, rachètent un peu de leur âme.

Divers groupes de fervents croyants désirent volontairement faire œuvre pour l’Église du Bien. Ils doivent demander auprès des tribunaux officiels une bénédiction pour leur communauté, accompagnée d’une subvention pour en assurer la survie. En général, on les appelle collectifs ou associations.
Vers l’an 1000, la France s’est couverte d’un blanc manteau d’églises. Vers l’an 2000, la France s’est couverte d’un blanc manteau d’associations et de collectifs, défendant avec fougue les causes antifascistes, antiracistes, antimachistes, antidiscriminations, etc. Ils forment la troupe des soldats de la RR, manifestant régulièrement leur foi en public, leur dégoût pour le Mal et leur amour du Bien. Ils pratiquent un culte festif destiné à invoquer la Gentillesse et la Tolérance pour effrayer le Mal et le faire fuir.
Ils lâchent des ballons pour libérer des otages, ils chantent pour lutter contre le sida, ils défilent contre le racisme, ils chassent les démons sur leur passage. Les Solidays, la Fête de l’Huma, les Enfoirés, les festivals antifascistes en tous genre,… tous ces rites reposent sur la pratique du catéchisme traditionnel de la RR : Tolérance, Vigilance, Citoyenneté, Progrès. Ces militants sont en réalité des ligues de vertu pudibondes et paranoïaques, mais franchement plus proche de la police de la pensée orwellienne ou des tribunaux islamiques iraniens que de l’ordre chevaleresque chrétien.

Notons que la confusion est parfois possible entre une manifestation de type “grand-messe antiraciste” et une manifestation de type “pélerinage festivo-vigilant”. Car la RR est aussi une religion de pélerinages. Parfois ce sont des pélerinages aux Mystères Joyeux [festivals métis, festivals d’Avignon ou d’Aurillac, etc], parfois ce sont des pélerinages aux Mystères Douloureux [Auchwitz, monument aux Justes de France, etc.].

Les prêtres de la bonne moralité sont nombreux, on les lit dans Libération, on les voit chez Ardisson, on les entend chez Ali Baddou. Ils gouvernent les applaudissements et font tomber les fatwas.

Jacques Chirac fut l’homme qui instaura solidement la théocratie française, et, à ce titre, il entrera dans l’Histoire. Il fut le premier président à endosser la double casquette de chef de l’État et de chef de l’Église. Il suffit d’écouter ses discours pour s’en convaincre : ils n’étaient remplis que de la Parole du Bien. Au lieu de nous parler de politique, de stratégies économiques ou d’engagements divers pour la patrie, il nous parlait le langage moralitaire de la Diversité, du Vivre-ensemble, de la Tolérance, de la gentillesse et de la bonté qui devait animer nos pensées les plus intimes. Il nous disait combien le Mal était dangereux, et nous prouva qu’il était funeste de se commettre avec les suppôts de l’Intolérance. Maintenant qu’il a cédé la place à un autre homme, le relais de l’autorité des tribunaux de la RR est pris par les milices du régime elles-mêmes [HALDE, CRAN, MRAP, RESF, ACLEFEU, collectifs et associations en tous genres] et M. Sarkozy ne semble pas s’en préoccuper. La HALDE et ses satellites de la Vigilance pourrait bien un jour convoquer les hommes politiques non encore soumis à la loi de la RR pour leur faire entendre raison et asseoir encore davantage son emprise sur la vie publique du pays.

Comme toutes les religions, la RR possède ses pharisiens. Ils crient leur vertu à qui veut bien l’entendre, ils aiment s’entendre dire combien leurs paroles sont pleines des vertus théologales de la RR, ils s’offusquent médiatiquement de tous les blasphèmes pratiqués contre les vertus du Bien, ils prennent faits et cause pour les petits et clament leur haine de ces égoïstes qui n’obtiendront jamais le Royaume des Cieux. Ils s’appellent Jack Lang et habitent place des Vosges, ils s’appellent Julien Dray et collectionnent les montres de luxe, ils s’appellent François Hollande et mènent la grande vie en clamant leur haine des riches, ils s’appellent les bobos qui roulent en vélos solidaires et partent en vacances dans les pays si pittoresques du Tiers-Monde.

Enfin, tout comme le christianisme produit des bondieuseries, la RR produit ses Droidelhommeries. Niais et ravis, la RR fabrique par centaines des “Murs de la Paix” à Paris, des tracts appelant à la mobilisation citoyenne et à l’union de prière contre les forces du Mal, des émissions de TV à faire pleurer Margot pour nous sensibiliser au malheur de n’avoir pas reçu le baptême français, des disques entiers de sirop pro-métissage et de crème diversitaire dégoulinante de vertu citoyenne.

Source : fromageplus.hautetfort.com


 

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Metapolitica de lo social

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Alberto BUELA

Metapolítica de lo social

El fenómeno de lo social es estudiado por las denominadas ciencias sociales – sociología, derecho, economía, política, etc.- las que rara vez se preguntan por la naturaleza de lo social. Hace más de medio siglo Ortega y Gasset en El hombre y la gente hacía notar esta observación. Así Augusto Comte, el padre de la sociología moderna, en su voluminosa obra de más de cinco mil páginas no alcanza a llenar una hoja sobre el tema. Lo mismo sucede con los Principios de filosofía de Spencer. Otro tanto pasa con el Curso de Sociología de Durkeim. En una palabra, no ha sido suficientemente estudiada la naturaleza de lo social. “Es que las circunstancias especiales -histórico político, filosóficas- que enmarcaron el nacimiento de la sociología contribuyeron a privar de claridad a la mente sobre la esencia de la sociedad: de un lado el positivismo, preconizador de que la única fuente de conocimiento es la experiencia, engendró las corrientes naturistas que quisieron hacer de la sociología una mera ciencia de la naturaleza (parecida a la física, la geografía o la botánica); y, por otro lado, las direcciones romántica y hegeliana, a cuyo calor se produjeron también importantes conatos de sociología que intentaron concebir la sociedad como una realidad substante e independiente de los seres humanos que la integran tratando de explicarla como un alma colectiva de naturaleza psicológica (tal la tesis romántica) o como un espíritu objetivo a manera de sistema dialéctico de ideas (según pretendió Hegel)” #, ha sostenido ese gran pensador del derecho y la sociología que fue Recasens Siches. Vemos como la aproximación al fenómeno sólo se puede realizar válidamente desde la filosofía y más específicamente desde la metapolítica, pues la sociología no puede preguntarse por su fenómeno originario sino haciendo filosofía. Y entonces, alguno preguntará. ¿desde cuál filosofía o corriente filosófica?. Desde el realismo crítico que está apoyado en la ontología clásica y desde la metapolítica como disciplina específica, por ser ésta aquella que estudia en sus fundamentos las grandes categorías que condicionan las acción social y política de los hombres en comunidad.

La tarea de revisión crítica en sociología respecto de la definición de lo social la inició en el siglo XX el alemán Georg Simmel (1858-1918) para que se terminara con el vago enciclopedismo que había dominado hasta su época y propuso su teoría de la interacción de las formas sociales. Vino luego la máxima figura de la sociología europea Max Weber (1864-1920) con su teoría del obrar social, pero poco suministró al esclarecimiento de la naturaleza de lo social.
Lo siguieron a él durante todo el siglo XX sociólogos de la talla de Talcott Person, Robert Mac Iver, Pitirim Sorokin, Francisco Ayala y nuestro Alfredo Poviña entre otros, que si bien, buscaron distintas aproximaciones al tema, siempre quedó latente la necesidad de revisión crítica sobre los supuestos y fundamentos, objeto, método y alcances de las ciencias que se ocupan de lo social.

Este es el hecho cierto y sobre el que vamos a intentar telegráficamente una respuesta desde la metapolítca, esto es, desde la metafísica de la política, la sociología y la economía.

La ontología de lo social

Así tituló nuestro viejo maestro en filosofía don Diego Pró (1915-2000) un trabajo suyo sobre el tema # pues es desde el punto de vista ontológico que nos vamos a preguntar qué clase de ser es eso que llamamos lo social.
Es sabido que existen diversa regiones o dominios del ser y que el ser se dice de muchas maneras. Así está lo inorgánico, lo orgánico, lo psíquico, lo espiritual, lo trascendente y que al mismo tiempo el ser se dice tanto de la sustancia o sujeto como de los accidentes que lo acompañan.

El término ser no significa lo mismo si se aplica a Dios, a la mesa, al hombre o a la sociedad. Son dominios diferentes del ser, si se quiere de lo real. Así podemos decir que Dios es “el que es”, el ser absolutamente expresado con ese término, la mesa un ser corpóreo de naturaleza artificial pues fue necesario la intervención de un carpintero como causa eficiente y de la madera como causa material, el hombre un ser psicofísico y lo social un ser en relación de unos con otros.
Y así como existen diversos dominios del ser como acabamos de ver también sabemos que el ser propiamente dicho se dice en muchos sentidos # , y con ello queremos significar que existen varias categorías en cada dominio del ser, y que esta categorías son la de sustancia y sus múltiples accidentes. Entre los diez considerados, aquellos a los cuales se pueden reducir los demás son: la cantidad, porque sigue a la materia, la cualidad que sigue a la forma y la relación que se tiene con respecto a otro. La filosofía ha deducido las categorías por el modo de predicación.

Destaquemos a través de un ejemplo la relación entre la sustancia y los accidentes, tomemos el caso de un sombrero del que se puede decir que es, y que es de tal color y que es distinto a otro sombrero. Entre las tres acepciones del término es, aplicadas al sombrero en sí, al color y a la desigualdad, hay diferencias abismales. El es del sombrero indica el carácter de sustantivo, de sustancia, es decir, algo con existencia propia que no necesita de otro para ser, en cambio el es del color está apoyado sobre otra cosa, en este caso el sombrero, es una cualidad. Y finalmente, el es de la desigualdad es algo que existe entre dos cosas (los dos sombreros comparados), no es ni una sustancia, ni una cualidad sino una relación.
La primera conclusión a que arribamos desde la metapolítica acerca del ser de lo social es que éste se expresa a través de la categoría de relación.

Detengámonos ahora para analizarla un poco más detenidamente. Es difícil explicar la naturaleza de la relación porque de todas las categorías es la que posee el mínimo de entidad, pues su ser es referirse a otro. Prós ti la denominaban los griegos y ad aliud se habere los romanos. Ella expresa el sentido del orden que encontramos en la naturaleza y en el cosmos. Sirvió a la teología católica para explicar el misterio de la Santísima Trinidad mediante términos de relación: Padre, Hijo y Espíritu Santo.

Mientras que para el idealismo alemán la relación primaba sobre el ser, pues la posibilidad de ser no consistía en otra cosa que en el acto de pensar.

Lo cierto es que la relación al ser, como un puro “referirse a”, caracteriza en forma adecuada el fenómeno de lo social, donde hay un orden de una institución a otra y de unos hombres a otros.

Gracias a la relación podemos explicar lo propio del hombre, es decir, aquello que tiene carácter de permanente y regular como lo es el appetitus societatis de donde nacen la familia, la comunidad, las asociaciones, las costumbres y creencias. Porque la relación nos da y nos explica la razón de orden de esta variedad de partes que tienden a un fin en la constitución de lo social.

Esta meditación nuestra ofrece un mentís claro y contundente a todas aquellas teorías sostenidas por muchos sociólogos del siglo XIX y algunos del siglo XX que pensaron la sociedad como un ser sustancial ya sea como un organismo gigante, como un alma nacional o como un espíritu objetivo. El fracaso de todas estas invenciones sustancializadoras de lo social- sobre todo el Estado concebido como algo substante- y los zafarranchos sociales que se han llevado a cabo en su nombre han sido en el siglo XX innumerables y desastrosos. Ello nos obliga a tratar de pensar lo social sobre bases más serias y profundas como las que nos devela el estudio de la metapolítica.

Concluyamos esta especulación teórica afirmando que la categoría en que se expresa lo social es la de relación, aquella de entre todas las categorías del ser la menos sustancial, que tiene su ser en la vinculación de unos con otros expresado en el sentido antropológico de las instituciones o asociaciones.

Alberto Buela
CEES-Federación del papel
alberto.buela@gmail.com
Casilla 3198
(1000) Buenos Aires


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samedi, 22 septembre 2007

Citation de Steinbeck

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Steinbeck : Craignez le temps où les bombes ne tomberont plus et où les avions existeront encore…

« Voici ce qu’on peut dire de l’homme… ! Quand les théories changent et s’écroulent, quand les écoles, les philosophies, quand les impasses sombres de la pensée nationale, religieuse, économique, croissent et se décomposent, l’homme va de l’avant, à tâtons, en trébuchant, douloureusement, parfois en se trompant. S’étant avancé, il peut arriver qu’il recule, mais d’un demi-pas seulement, jamais d’un pas complet. Cela vous pouvez le dire et le savoir, le savoir. Cela vous pouvez le savoir quand les bombes tombent des avions noirs sur les places des marchés, quand les prisonniers sont égorgés comme des cochons, quand les corps écrasés se vident dégoûtamment dans la poussière; Ainsi vous pouvez le savoir. Si les pas n’étaient pas faits, si le désir d’aller de l’avant à tâtons n’existait pas, les bombes ne tomberaient pas, les gorges ne seraient pas tranchées. Craignez le temps où les bombes ne tomberont plus et où les avions existeront encore… car chaque bombe est la preuve que l’esprit n’est pas mort. Et craignez le temps où les grèves s’arrêteront cependant que les grands propriétaires vivront… car chaque petite grève réprimée est la preuve qu’un pas est en train de se faire. Et ceci encore vous pouvez le savoir… craignez le temps où l’Humanité refusera de souffrir, de mourir pour une idée, car cette seule qualité est le fondement de l’homme même, et cette qualité seule est l’homme, distinct dans tout l’univers. » (John Steinbeck, Les raisins de la colère)

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Intervista con Putin

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Putin boccia la politica imperialista americana

Tensione con gli Usa su armamenti, diritti umani, caso Litvinenko.
«Non uso un linguaggio da luna di miele»
Putin: pronto a puntare i missili sull’Europa

Intervista al presidente russo: le manifestazioni represse? Sciocchezze

NOVO-OGARYOVO (Russia) — Sono passate le otto di sera, Vladimir Putin
è in ritardo perché è andato a visitare la vedova di Eltsin. I
rappresentanti dei giornali invitati dal Cremlino, uno per ogni Paese
del G8 che si apre mercoledì in Germania, lo attendono nella dacia
presidenziale di Novo-Ogaryovo, immersa in un bosco stupendo oltre il
quale spuntano come funghi le seconde case dei nuovi miliardari
moscoviti. L’atmosfera è rilassata, funzionari e guardie del corpo
giocano a biliardo per ingannare il tempo. Ma quando il Presidente
arriva e comincia un incontro che poco dopo si trasferirà a tavola,
l’amichevole informalità che regna nella dacia diventa poca cosa
davanti alla rudezza delle parole. Sì, risponde Putin a una nostra
domanda, i missili nucleari russi torneranno a essere puntati contro
città e obiettivi militari europei se gli Usa insisteranno a
modificare l’equilibrio strategico con il coinvolgimento di Polonia e
Repubblica Ceca nella creazione di uno «scudo» anti- balistico. Il
messaggio è forte, ma conviene cominciare dall’antipasto.

Signor Presidente, non c’è più amore tra Russia e Occidente, lei parla
di imperialismo Usa come si faceva ai tempi dell’Urss; siamo già in un
clima da nuova guerra fredda?

«Nelle relazioni internazionali non si usa un linguaggio da luna di
miele. Vanno sempre difesi i propri interessi nazionali, e la
coesistenza consiste nel farlo insieme, in uno spirito di compromesso.
Qualcuno nella comunità internazionale crede che le sue idee e i suoi
interessi siano valori assoluti da affermare con ogni mezzo. Questo
non aiuta. Faccio un esempio: se avesse prevalso lo spirito di
compromesso, i nostri consigli sarebbero stati ascoltati e gli Usa non
avrebbero attaccato l’Iraq. Certo oggi la situazione sarebbe migliore
ma non voglio nemmeno drammatizzare i contrasti, non è proprio il caso
di parlare di guerra fredda».

Al centro dei dissensi con Washington c’è il sistema difensivo
anti-missile e la volontà di installare alcuni suoi componenti in
Polonia e nella Repubblica Ceca. Quando la Russia protesta, vuole che
l’America rinunci del tutto al progetto difensivo?

«Vorrei rispondere partendo dal Cfe, il trattato che limita le forze
convenzionali in Europa. Noi lo abbiamo applicato scrupolosamente, e
cosa abbiamo avuto in cambio? L’Europa si sta riempiendo di nuove
basi, di nuove truppe, di nuovi radar, di nuovi missili. Allora
dobbiamo chiederci: stiamo forse disarmando unilateralmente? Non
possiamo permetterci di non essere preoccupati, e per questo abbiamo
dichiarato una moratoria sul Cfe. Lo stesso ragionamento vale per il
cosiddetto scudo difensivo, esso fa parte dell’arsenale americano, è
un elemento del sistema nucleare che protegge il territorio degli Usa,
ed è la prima volta nella storia che elementi di questo sistema
vengono dislocati in Europa. Ci dicono che la difesa serve contro i
missili iraniani, ma non esistono missili iraniani con la gittata
necessaria. Allora diventa evidente che queste novità riguardano noi
russi.
È ben noto che l’equilibrio strategico può essere alterato con sistemi
difensivi, creando l’illusione teorica di non essere più vulnerabili e
dunque di poter attaccare senza conseguenze. Noi non intendiamo
inseguire questo sogno. Intendiamo invece riequilibrare gli strumenti
difensivi con più efficaci strumenti offensivi, senza tuttavia
aumentare le spese militari, ma sappiamo che questo rischia di
riaprire una corsa agli armamenti di cui non saremo comunque
responsabili. Non abbiamo cominciato noi ad alterare l’equilibrio
strategico, non siamo stati noi ad abbandonare unilateralmente il
trattato Abm».

Le viene mai la tentazione di restituire pan per focaccia all’America,
di collocare missili russi a Cuba o in Venezuela?

«No, non ci penso nemmeno, anche se oltre alla Polonia e alla
Repubblica Ceca vedo sorgere basi Usa anche in Romania e in Bulgaria».

Se lo «scudo» andrà avanti, i missili russi torneranno ad essere
puntati contro le città e gli obiettivi militari americani come
accadeva ai tempi della guerra fredda?

«Naturalmente sì. Se il potenziale nucleare americano si allarga al
territorio europeo noi dovremo darci nuovi bersagli in Europa. Spetta
ai nostri militari la definizione di questi bersagli così come la
scelta tra missili balistici e missili da crociera. Ma questo è
soltanto un aspetto tecnico».

Dopo il Cfe sulle forze convenzionali anche il trattato Inf sugli
euromissili è in pericolo?

«La questione del trattato Inf non è direttamente collegata alle
difese antibalistiche americane. Il problema è che in base a quel
trattato Usa-Urss del 1987, soltanto la Russia e gli Stati Uniti non
possono avere missili con gittata da 500 a 5.500 chilometri, mentre
molti altri Paesi se ne stanno dotando. Così non va. Noi non vogliamo
complicare ulteriormente le cose, ma stiamo seriamente considerando
l’impatto dell’Inf sulla nostra sicurezza».

Come reagirebbe se l’Ucraina entrasse nella Ue e nella Nato?

«Al primo processo, quello che riguarda la Ue siamo sempre stati
favorevoli. Al secondo no, perché la Nato è un’alleanza militare e
nessuno ha bisogno, nemmeno in Ucraina, di ulteriori motivi di
contrasto. La politica dei blocchi è fuori dai tempi, e del resto la
maggioranza degli ucraini non è favorevole a entrare nella Nato».

Se lo «scudo» Usa fosse multilaterale e gestito dalla Nato, la Russia
accetterebbe di parteciparvi?

«Non credo che cambierebbe molto, noi che abbiamo conosciuto il Patto
di Varsavia sappiamo come vengono prese le decisioni nella Nato. La
sapete la barzelletta sul telefono speciale di Honecker? Era un
telefono fatto di un pezzo soltanto, la cornetta di ascolto. Anche la
Nato oggi funziona così. Quanto alla collaborazione russa, eravamo
stati noi a proporla e ad ottenere un rifiuto. Oggi l’idea riaffiora.
Ma cosa ci viene offerto? Di usare i nostri missili come bersaglio nei
test. Viene da ridere. Se invece ci fossero proposte serie, noi
saremmo pronti a lavorare insieme».

In quale modo si può risolvere il contrasto nucleare con l’Iran?

«Come è stato fatto con la Corea del Nord: con la pazienza e il
negoziato».

Lei è d’accordo con George Bush quando dice che un Iran con la bomba
atomica è inaccettabile?

«Sono assolutamente d’accordo con lui».

La vostra posizione sul Kosovo non rischia di accelerare una
dichiarazione di indipendenza unilaterale?

«La Russia si limita ad affermare le norme del diritto internazionale
sancite peraltro anche nella risoluzione 1294 dell’Onu. Se si ritiene
che l’autodeterminazione debba prevalere sul diritto, allora questo
deve essere valido ovunque. Anche in Ossezia, in Abkhazia o in
Transdnistria, e anche in regioni europee che vanno dalla Scozia alla
Catalogna e a tante altre. Un dialogo con la Serbia può favorire
l’evoluzione della loro posizione sul Kosovo, perché avere tanta
fretta a umiliarli come nazione?».

Vladimir Vladimirovich, qualcuno chiede che la Russia sia esclusa dal
G8 perché la sua democrazia è troppo imperfetta. Cosa risponde?

«È una cosa che non ha senso. Siamo nel G8 perché ci hanno invitati. E
per quanto riguarda la nostra democrazia non siamo gli unici ad avere
difetti. Con la differenza che gli altri non attraversano un periodo
di trasformazioni epocali come noi. Del resto alcune libertà sono
garantite da noi meglio che altrove. Per esempio noi non abbiamo la
pena di morte e nemmeno i senza casa, Guantánamo, la tortura, la
violenza contro i dimostranti».

Eppure piccole manifestazioni sono state represse con molta durezza di
recente…

«Sciocchezze. Altrove vengono usati i gas, le scariche elettriche, i
proiettili di gomma. Perché dobbiamo essere sempre noi i più cattivi,
perché tanto scandalo? Si può dimostrare, ma non si possono bloccare i
trasporti o creare rischi per gli altri, e in questi casi le autorità
hanno il dovere di intervenire. Noi usiamo metodi meno duri di quelli
in vigore in Occidente. Ho detto ad Angela Merkel che ero sorpreso per
le perquisizioni e per i raid preventivi effettuati in Germania in
vista del G8, ma in realtà so che bisogna garantire la sicurezza prima
dei grandi eventi. E poi con Angela ho un buon rapporto. Ma la si
smetta di considerarci degli orchi cattivi».

Lei è indubbiamente popolare in Russia, ma ha il vantaggio di non
subire la minima critica in televisione…

«Anche questo è sbagliato. Abbiamo 19 mila media elettronici. Anche se
volessi, non potrei controllarli tutti. E poi non è vero che non vengo
mai criticato.
Quando sbaglio le critiche arrivano. E per giunta la presenza dello
Stato in tv non è da noi diversa da quella che c’è in Francia o in
altri Paesi europei».

La Gran Bretagna ha chiesto alla Russia l’estradizione di Andrej
Lugovoj per l’omicidio Litvinenko. Perché non viene accordata?

« Intanto perché bisognerebbe emendare la Costituzione. Ma se anche si
facesse questo, il Procuratore generale mi dice che non sono state
fornite motivazioni sufficienti. Anche in Russia c’è un’indagine su
Lugovoj, e noi procederemmo se trovassimo materiale d’accusa. A questo
punto mi chiedo: coloro che vogliono l’estradizione, ignorano le
nostre leggi oppure non sono in grado di fornire elementi di accusa
validi? Viene il sospetto che si tratti di una mossa politica, proprio
da parte di chi nasconde sul suo territorio terroristi e ladri».

Il suo mandato scade nel marzo 2008. Come vorrebbe che fosse il suo
successore?

«Saranno gli elettori a decidere. È troppo presto e sarebbe
inopportuno fare speculazioni sui candidati. Per quanto mi riguarda
non ho l’età della pensione. Lavorerò, ma non so dire dove».

Che ne pensa sua moglie?

«Lyudmila ha i suoi interessi, è filologa, ha la sua vita
professionale. La mia presidenza è stata per lei causa di limitazioni
più che di lustro. Non ha mai protestato, ma non credo che le
dispiaccia la mia uscita dal Cremlino».

La Shell e ora forse la Bp perderanno le loro licenze di estrazione.
Ma in questo modo la Russia non scoraggia gli investimenti che pure
desidera?

«Qualcuno ha letto l’accordo originale per Sakhalin-2? Era un testo
coloniale, non rispondeva in alcun modo agli interessi della Russia.
Posso soltanto rammaricarmi che negli anni ‘90 qualcuno l’abbia
firmato. E anche così, se i nostri partner avessero rispettato gli
impegni, noi avremmo fatto lo stesso. Ma è andata diversamente e le
decisioni prese erano inevitabili. Anche per il giacimento di Kovykta
in cui è impegnata la Bp, vanno protetti tutti gli azionisti, i
traguardi produttivi non sono stati rispettati e chi ha concluso
l’accordo conosceva gli ostacoli sin dal primo momento. Pure in
materia energetica noi russi passiamo per cattivi. Veniamo accusati se
applichiamo regole di mercato all’Ucraina dopo averla sovvenzionata
per 15 anni; lo stesso è accaduto con i Paesi baltici, e persino con
la Bielorussia. Insomma, qualsiasi cosa facciamo non va bene.
Parliamo delle società europee: perché dovrebbero avere paura della
partecipazione russa? Se fossimo stati nel consorzio Airbus avremmo
salvato molti posti di lavoro. Noi non puntiamo a conquistare,
applichiamo le regole di mercato».

Ciò vale anche per Aeroflot e Alitalia?

«Naturalmente. Faciliteremo un accordo se le parti lo vorranno, ma di
sicuro non forniremo aiuti pubblici».

A Parigi è diventato Presidente un amico dell’America che tiene molto
ai diritti umani. Andrà d’accordo con Sarkozy?

« Guardi che anche noi ci sentiamo amici dell’America. Forse le
sembrerà strano per le critiche che rivolgo a Washington, ma tra noi
non esiste più inimicizia, il problema è non compromettere la
sicurezza collettiva che ci riguarda entrambi. Quanto a Sarkozy, che
incontrerò tra pochi giorni, lui ha detto di essere amico dell’America
ma di conservare gelosamente anche il diritto di dissentire
dall’America. Ecco, io la penso esattamente allo stesso modo».

Fabrizio Dragosei / Franco Venturini

L’incontro con il presidente russo ha avuto luogo venerdì sera. Dal
momento che il settimanale tedesco Der Spiegel ha parzialmente violato
l’embargo concordato per domani, il
Corriere della Sera, che ha intervistato Putin in esclusiva italiana,
si ritiene libero di pubblicare oggi il suo articolo

Fonte: Corriere della Sera


Article printed from Altermedia Italia: http://it.altermedia.info

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vendredi, 21 septembre 2007

Révolte contre le monde moderne

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Big Oil & Peak Oil

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Robert MOTZKUHN :

Deux concepts divergeants : « Big Oil » et « Peak Oil »

Le débat sur l’exploitation internationale des champs pétrolifères

Depuis quelques années, une querelle oppose les analystes, les écrivains et les représentants de l’industrie pétrolifère sur la quantité des réserves de pétrole conventionnelles et potentielles dans le monde et sur la possibilité des pays exploiteurs à développer encore davantage et sur la langue durée. Ce débat est devenu plus acerbe au fil du temps car les connaisseurs de l’univers pétrolier ont fait référence à d’autres sources de pétrole et à d’autres pays potentiellement exploiteurs ; ces connaisseurs sont bien convaincus que l’exploitation du pétrole dans le monde à déjà atteint son maximum, son « peak » (en anglais), ou l’atteindra d’ici très peu d’années. On spécule que ce peak sera atteint d’ici 2010 et, comme nous sommes en 2007, ce point fatidique dans le temps n’est plus guère éloigné.

A partir de ce moment-là, 50% des réserves disponibles et exploitables auront été mises en œuvre et la diminution annuelle de la production pétrolière sera de 2 à 3%, ce qui contribuera effectivement à rendre la situation de plus en plus préoccupante. Des livres paraissent sur cette thématique, tel « Twilight in the Desert » de Matthew Simmons qui aborde la question des champs pétrolifères saoudiens, posés comme étant les plus riches de la planète et fait allusion à tous les effets négatifs que pourrait avoir un recul nettement perceptible de la production ; ou encore, tel « The Coming Oil Crisis » de Colin Campbell, paru en 1997 ; Campbell a été géologue et a passé plusieurs longues années de sa carrière dans le secteur pétrolier, ce qui lui a conféré une expérience considérable dans le domaine. Il a fait plusieurs tournées de conférences dans le monde sur la notion de « Peak Oil » et sur la fin du pétrole bon marché. Selon Campbell, cette situation est potentiellement dangereuse et commence à éveiller plus régulièrement l’attention du grand public.

Autre raison pour avoir peur d’une raréfaction de l’offre pétrolière dans un futur somme toute assez proche : tous les pronostics de la demande, à l’échelle du globe, sont nettement en hausse. Si la consommation mondiale en 2005, selon le « Oil Market Report » de l’Agence Internationale de l’Energie (IEA), était de 83,68 millions de barils et en 2006, de 84,48 millions par jour, l’agence prévoit d’ores et déjà une augmentation de la consommation de 1,6 millions de barils pour 2007, ce qui portera la consommation à quelque 86 millions quotidiens. Cette augmentation est due à une économie mondiale en expansion. Celle-ci a augmenté de 4,9% en 2005 et de 5,4% en 2006 et le FMI, dans son rapport du printemps, prévoit de nouvelles augmentations pour 2007 et 2008, de l’ordre de 4,9%.

Les arguments des sceptiques

Mais ce sont surtout les prévisions à long terme qui suscitent le débat sur la raréfaction du pétrole. Car si le sommet, le « peak », de la production pétrolière est atteint, comment fera-t-on pour satisfaire, dans l’avenir, une demande sans cesse croissante de pétrole ? D’après « International Energy Outlook 2007 », on prévoit pour les années références 2010, 2020 et 2030 des demandes respectives de 90,7 millions, de 103,7 millions et de 117,6 millions de barils par jour. Cela correspond à une croissance annuelle de 1,4%. Si l’on compare tout cela aux chiffres de 2006, la demande augmentera donc de 6,2 millions, 19,2 millions et 33,1 millions de barils par jour. Si l’on tient compte des faits suivants, on se rend parfaitement compte des défis auxquels l’industrie pétrolière devra faire bientôt face : l’Arabie Saoudite a produit en 2005, 9,55 millions de barils par jour ; or une demande de 33 millions de barils par joue en plus excède tout ce que produisent les pays de l’OPEP quotidiennement. A cela s’ajoute un faisceau de faits complémentaires : les chiffres avancés quant aux réserves disponibles sont sérieusement mis en doute par Simmons, Campbell et d’autres analystes. Les réserves pétrolières de l’Arabie Saoudite sont estimées, depuis la fin des années 80, à 260 milliards de barils, mais les estimations plus critiques pensent qu’elles ne s’élèvent en réalité qu’à 175 milliards. Notons enfin que Ghawar, le plus grand champ pétrolifère du monde, qui fournit près de 50% du pétrole saoudien, produit de 4,5 à 5 millions de barils par jour. Une telle concentration de la production sur un seul champ pétrolifère, fût-il énorme, n’est pas tenable à terme. La production de l’Arabie Saoudite diminuera donc fortement dans les prochaines décennies. Voilà les arguments des sceptiques aujourd’hui.

Ce qui vaut pour Ghawar en Arabie Saoudite, vaut également pour le champ pétrolifère de Burgan au Koweit. Cette année, bon nombre d’articles sont parus sur l’éventualité que les réserves pétrolières koweitiennes ne seraient que la moitié de celles annoncées officiellement ; quoi qu’il en soit, l’exploitation du champ de Burgan a déjà fortement baissé. Question : tout cela est-il vrai ? La prochaine crise pétrolière est-elle imminente ? A ce stade de notre démonstration, il convient de rappeler que Campbell a commencé à prévoir le « peak » pétrolier mondial dès 1988 et a toujours affirmé, par exemple, que la production pétrolière atteindrait 50 millions de barils par jour en 2007, ce qui indiquerait, d’après ses chiffres un recul. Or nous en sommes en réalité à 85 millions de barils par jour. Il pense aujourd’hui que le peak pétrolier sera atteint en 2011.

Devons-nous croire les sceptiques ? Au doute portant sur l’ampleur réelle des réserves pétrolières sûres, il faut ajouter une population mondiale en pleine croissance. D’ici à 2030, la population du monde passera de 6,4 milliards d’êtres humains à 8,2 milliards. Cette augmentation démographique conduit tout naturellement à un besoin accru d’énergie (60%) et donc à une augmentation de la demande de pétrole que l’on peut effectivement chiffrer à 117,6 millions de barils par jour. Deux tiers de cette augmentation iront au secteur du transport, qui sera donc responsable pour une part bien solide de cette demande en pleine croissance ; dans les pays de l’OCDE la part du secteur du transport est de 55% ; dans les pays en voie de développement en dessous de la barre des 40%. Mais dans les pays en voie de développement le nombre des véhicules, d’ici à 2030, passera de 55 à 420 millions. Les autres secteurs augmenteront également leur demande : l’industrie, qui sera responsable de 21% de l’augmentation de la demande de pétrole ; les ménages (14%) et la production d’électricité (7%). Pourrons-nous maîtriser ce défi ?

De nouveaux gisements

Les consortiums pétroliers et les instituts habitués à établir les prévisions quant aux besoins d’énergie et/ou de pétrole voient l’évolution des choses de manière plus optimiste. Dans certains pays de l’OPEP, l’exploitation des gisements pétrolifères se verra considérablement étendue. En Irak, d’ici 2030, la production pétrolière passera à 5,3 millions de barils par jour ; au Nigéria à 5,2 millions ; en Iran à 5 millions ; au Koweit, à 4,1 millions ; en Angola à 4 millions ; en Algérie à 3,1 millions et en Arabie Saoudite à 16,4 millions. Ensuite, le Kazakhstan en produira 3,7 millions par jour et le Brésil 3,9 millions, mais pourront encore augmenter leurs capacités de production. Par ailleurs, la production non conventionnelle, c’est-à-dire l’obtention de carburants au départ de pétroles lourds (Venezuela), de carburants biologiques ou éthanol (Brésil, Allemagne) ou de bitumes (Canada) s’avèrera toujours plus importante et permettra, augure-t-on, de produire 10,5 millions de barils par jour. Dans le cas où les prix du pétrole deviendraient très élevés, l’ « Energy Information Administration », dans son rapport intitulé « International Energy Outlook 2007 », évoque même le chiffre hallucinant de 14,3 millions de barils quotidiens. Dans ce cas, l’Arabie Saoudite n’augmenterait sa production, d’ici 2030, que de 11,6 millions de barils par jour ; les autres pays de l’OPEP n’augmenteront guère leur production. Le sommet, le fameux « peak », ne serait atteint que vers 2030, selon cette institution (source : « Energy Information Administration »/  « International Energy Outlook », 2005, p. 29).

Saudi Aramco, la plus grande entreprise pétrolière du monde qui n’est pas notée en bourse, a aussi répondu au cours de ces dernières années aux critiques concernant les réserves de pétrole et l’exploitation par une offensive stratégique. Ainsi, Saudi Aramco évoque dans ses rapports annuels les réserves pétrolières et sur les projets qu’elle cultive pour augmenter la production pétrolière grâce à de nouveaux investissements. D’ici 2010, Saudi Aramco veut accroître les capacités d’exploitation de 10,5 à 12 millions de barils par jour. Ensuite, Saudi Aramco prétend, qu’après sept décennies d’exploitation pétrolière, seuls 28% des réserves de pétrole connues ont été épuisées (et non pas plus de 60% comme on l’a écrit dans certains articles). L’entreprise ajoute qu’à côté des réserves certaines de 260 milliards de barils, il existe sûrement 200 autres milliards de barils inconnus mais, in fine, disponibles. Exxon Mobil, qui, elle, est la plus grande entreprise pétrolière notée en bourse, se montre encore plus optimiste en ce qui concerne les réserves subsistantes. Exxon Mobil perçoit les besoins pétroliers en augmentation constante comme une chance et est parfaitement convaincue que les réserves pétrolières suffiront pour faire face aux besoins croissants des prochaines décennies. On peut lire les estimations d’Exxon dans un document stratégique intitulé « The Outlook for Energy – A View to 2030 ».

Le 19 avril 2007, le « Financial Times » a provoqué la surprise à Londres en titrant, cinq colonnes à la une, que les réserves pétrolières de l’Irak, d’après une étude très récente de l’ « IHS Consultancy » américain, s’élève au double de ce que l’on avait cru jusqu’ici, et notamment de ce qu’avait affirmé BP en disant qu’elles s’élevaient à 115 milliards de barils (cf. « BP Statistical Review of World Energy », 2006). Si cette affirmation est exacte, alors l’Irak pourra prendre la deuxième place, immédiatement derrière l’Arabie Saoudite, dans la liste des pays disposant d’énormes réserves pétrolières. Seuls 27 des 78 champs pétrolifères irakiens sont activement exploités. 25 champs sont en train d’être mis en œuvre, à l’heure actuelle, et le pompage réel pourra commencer à moyen terme. Des investissements, de l’ordre de milliards de dollars, seront nécessaires pour remettre sur pieds l’industrie irakienne du pétrole et pour qu’elle produise un, deux voire trois millions de barils par jour en plus pour atteindre le chiffre de 5 millions qu’on lui a fixé. L’industrie pétrolière en Irak dispose fort probablement de grandes potentialités, mais les conditions nécessaires à la faire fonctionner dans un cadre normal doivent encore émerger : pour cela la situation politique doit être sécurisée, condition sine qua non, évidemment, pour que cette industrie puisse fonctionner à plein rendement. L’exploitation à grande échelle ne pourra commencer qu’une fois la paix définitivement établie.

La Chine, pour sa part, a annoncé en mai 2007 qu’elle avait découvert sur son sol les plus importants gisements de pétrole découverts depuis cinquante ans. Les champs pétrolifères de Jidong Nanpu dans la Baie de Bohai recèleraient, d’après les premières estimations, des réserves s’élevant à environ 7,5 milliards de barils. Ils constitueraient alors le deuxième gisement en importance sur le sol chinois.

Où se trouve le nouveau pétrole ?

Entre 2000 et 2007, les plus grandes réserves pétrolières réévaluées à la hausse l’ont été au Canada (où l’on est passé de 174,3 milliards de barils à 179,2, grâce à une réévaluation des bitumes canadiens) ; en Iran (où l’on est passé de 46,6 milliards de barils à 136,3 milliards) ; au Kazakhstan (de 24,6 milliards à 30 milliards) ; au Nigeria (de 13,7 milliards à 36,2 milliards) et en Libye (de 12 milliards à 41,5 milliards). Ces pays sont suivis du Qatar qui est passé de 11,5 milliards à 15,2 milliards de barils et la Russie, de 11,4 milliards à 60 milliards. Si l’on additionne tous ces chiffres correspondant aux réserves disponibles, on obtient, en date du 1 janvier 2007, une somme de 1.310 milliards de barils (cf. « Oil & Gas Journal »). La somme a donc encore augmentée au cours de ces dernières années. Dans son rapport de l’année 2006, soit à la date du 31 décembre 2005, BP annonce que les réserves mondiales s’élèvent à 1.200 milliards de barils. La différence de chiffres entre « Oil & Gas Journal » et le rapport de BP vient que les rédacteurs des deux documents classent différemment les bitumes canadiens. Mais il existe encore d’autres arguments pour faire des estimations qui iraient encore à la hausse. Ainsi, au Kazakhstan, d’après l’ « US-Kazakhstan Business Association », on n’hésite pas à évaluer les réserves potentielles à un chiffre allant de 100 à 110 milliards de barils, du même ordre de grandeur que les réserves koweitiennes. L’Irak aussi, d’après des études plus récentes, pourraient réévaluer ses réserves. Tous ces chiffres ne permettent donc pas de jouer la comédie de la panique devant des puits à sec.

LA SITUATION GEOPOLITIQUE

Ce contexte nous renvoie à la situation géopolitique. Elle est bien trop complexe pour qu’une analyse aussi courte que celle-ci puisse réellement faire le tour du problème ; il n’en demeure pas moins que la « lutte pour le pétrole » a commencé depuis belle lurette. Les besoins énergétiques globaux ont initié une lutte âpre entre acteurs concurrents pour l’accès au pétrole disponible. Tous constatent que la Chine est en pleine croissance et devient une nouvelle grande puissance mondiale. Les pays producteurs de pétrole constatent clairement, pour leur part, qu’ils pourront, prochainement, vendre leur pétrole à des puissances autres qu’occidentales. Désormais, des puissances montantes en Orient deviennent d’ores et déjà des clients potentiels. Au cours de ces deux dernières années, la Chine a suscité, à elle seule, 30% de l’augmentation de la demande de pétrole dans le monde. Les prévisions estiment que l’accroissement de la demande chinoise passera de 6,4 à 15,7 millions de barils par jour d’ici à l’année 2030. La Chine s’efforce depuis déjà pas mal d’années à consolider ses relations commerciales avec quelques pays pétroliers comme le Kazakhstan, le Venezuela, le Soudan et l’Angola. La Chine s’intéresse aussi à l’Iran. Des projets communs en matières pétrolière et gazière voient le jour mais leur réalisation est freinée par les stratégies occidentales, notamment celles qui cherchent à isoler l’Iran.

Pour sa part, l’Iran tente de vendre son pétrole et son gaz où ceux-ci sont urgemment nécessaires. Les exportations pétrolières et gazières de l’Iran vont donc en priorité vers les régions d’Asie en pleine croissance. Les accords commerciaux portent sur des milliards de dollars ; ils concernent certes la Chine, en premier lieu, mais aussi l’Inde, que l’Iran tente d’avoir pour client. Dans ce contexte, les Etats-Unis ne cessent d’exercer des pressions diplomatiques sur les pays concernés par la stratégie commerciale et pétrolière iranienne, pour faire échouer les transactions. La Russie semble s’intéresser à une coopération renforcée avec l’Iran. Le Chine et la Russie ont un intérêt commun : créer un contrepoids politique et économique eurasien face aux Etats-Unis. L’Iran dispose de la deuxième réserve de gaz au monde, après la Russie. Pour ce qui concerne les réserves de pétrole, l’Iran est le troisième au hit parade, avec 136,3 milliards de barils estimés, derrière l’Arabie Saoudite (262,3 milliards de barils) et le Canada (179,2 milliards) (source : « Oil & Gas Journal », vol. 104, n°47, 18 décembre 2006).

Enfin, beaucoup d’argent est en jeu. Les pays de l’OPEP ont, en l’espace de deux années, engrangé la somme de 990 milliards de dollars (470 milliards en 2005 et quelque 520 milliards en 2006). Pour 2007, on prévoit la somme de 500 milliards de dollars. Une bonne partie de cette somme doit être placée ou réinvestie. Les pays du Golfe placeront une grande partie de leurs pétro-dollars en Europe ou en Asie, selon les habitudes qu’ils ont prises dans le passé. Des Etats comme le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan choisiront une politique de dispersion de leurs moyens, plus grande que d’habitude. Tandis que la Libye parie actuellement sur les consortiums américains et britanniques du pétrole, le Venezuela a décidé de renforcer ses stratégies de nationalisation.

La plus grande partie du brut vénézuelien est encore vendue aujourd’hui aux Etats-Unis mais les premiers contrats signés avec la Chine montrent qu’un nouveau client est là, prêt à prendre la place des Américains, si ceux-ci font mine, d’une manière ou d’une autre, de renoncer au pétrole du Venezuela. Perdre l’Irak et puis l’Iran, les Etats-Unis ne peuvent se le permettre. Car il s’agit de deux pays présentant des potentialités de croissance très élevées. De plus, les Etats-Unis ne réussiront jamais à isoler l’Iran de la scène internationale pour l’éternité. A un certain moment, la communauté internationale sera bien obligée de tendre la main aux Iraniens pour faire avancer la coopération économique. La dernière guerre d’Irak, qui a été planifiée dans ses moindres détails par le Président George W. Bush et son vice-président Dick Cheney, n’a été rien d’autre qu’une guerre pour le pétrole, surabondant dans ce pays. William R. Clark a explicité de manière exhaustive les mobiles du gouvernement américain dans son livre de 2005, « Petrodollar Warfare – Oil, Iraq and the Future of the Dollar ». De même, Antonia Juhasz, dans son livre « The Bush Agenda » (2006) explique en long et en large les tenants et aboutissants du gouvernement Bush et ses intentions au Proche Orient.

Conflits potentiels

Au Proche Orient, un changement de gouvernement imprévu pourrait rappeler cruellement la dépendance de l’Occident, mais il y a d’autres régions dans le monde, où des conflits pourraient survenir. J’en ai parlé longuement dans mon livre « Der Kampf um das Öl » (Hohenrain, Tübingen, 2006); ainsi, j’ai rappelé qu’entre la Chine et le Japon sommeille une querelle portant sur des revendications territoriales dans l’Est de la Mer de Chine. Dans cette zone océanique, on pense qu’il y a d’énormes réserves de pétrole et de gaz, pouvant bien entendu faire l’enjeu d’un conflit chaud, surtout si l’un des actuels pays fournisseurs de pétrole venait à faire défaut. Dans la Mer Caspienne, les revendications encore floues ne se sont pas devenues véhémentes mais le statut de cette mer intérieure n’a pas été établi et les portions qui devraient revenir, d’une part, à la Russie, au Kazakhstan et à l’Azerbaïdjan, et, d’autre part, à l’Iran, n’ont pas été définies.

Ensuite, toute une série de pays connaissent des conflits intérieurs pour savoir comment répartir et redistribuer les revenus des exportations pétrolières : c’est le cas en Equateur et au Nigeria. Raison pour laquelle la production et l’exploitation des gisements s’arrêtent parfois dans ces pays, ce qui provoque des fluctuations en bourse, donc des augmentations de prix. D’autres mobiles de conflits potentiels pourraient survenir, lorsque l’offre ne peut satisfaire la demande, lorsqu’il y a « panne d’offre ». Ce scénario n’est pas encore prévisible, à l’heure actuelle, vu l’augmentation planifiée des capacités dans de nombreux pays.

Les conflits d’ordre géopolitique créeront dans l’avenir des tensions entre certains pays. D’autre part, les futurs besoins en énergie, dans le monde, constitue, pour nous Européens, une chance historique à saisir : nous devons prévoir une coopération entre toutes les régions, puis la concrétiser, la renforcer et la consolider. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons maîtriser les grands défis du siècle.

Robert MOTZKUHN

(article paru dans la revue « Deutschland in Geschichte und Gegenwart », Tübingen, n°3/2007).

Robert Motzkuhn, né en 1963, a étudié à Heidelberg et à Londres. Après un long séjour au Koweit (de 1976 à 1981 et en 1984/85), il travaillé dans le secteur bancaire et financier. Il vit à Berlin et à Barcelone. Il a écrit deux livres : « Crashonomics. Vom Börsenkrach zur Weltwirtschaftskrise » (Tübingen, 2002) et „Der Kampf um das Öl“ (Tübingen, 2006).

 

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jeudi, 20 septembre 2007

Désastre de Valmy

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20 septembre 1792 : Désastre de Valmy. Les hordes jacobines et les troupeaux de sans-culottes ivres et en guenilles, par la masse qu’ils représentent, débordent, dans cette petite localité de Lorraine, les belles armées prussiennes et autrichiennes, conçues pour la guerre en dentelles. C’est la fin d’une époque, c’est le début de la guerre des masses. La Prusse post-frédéricienne avait subi le règne d’un roi incapable et n’était plus en mesure d’aligner des troupes aguerries. Les armées de l’Europe traditionnelle étaient des armées de métier, très coûteuses à former et à organiser. L’ère des masses de fantassins issus de la levée en masse était advenue. Le jeune Clausewitz, qui, à douze ans, se trouvait à Valmy, en tirera les conclusions. Ses réflexions paraîtront dans son « De la guerre », paru après sa mort en 1831, grâce aux efforts de son admirable veuve, et devenu, depuis, un bréviaire de l’art militaire dans tous les pays du monde. Avec Gneisenau, il forgera les concepts du renouveau prussien, et les appliquera de 1813 -en incluant dans ses réflexions le modèle du soulèvement contre-révolutionnaire et traditionaliste espagnol contre les bandes bonapartistes cherchant à imposer un modernisme et un juridisme délétères dans la péninsule ibérique-  à Waterloo, où la masse de l’armée de Blücher, produit d’une levée en masse, fera la décision à Plancenoit et à Lasnes, mettant un terme à une aventure sanglante et inutile qui avait déstabilisé l’Europe et continue à semer des germes de dissolution. En effet, l’Europe ne retrouvera de stabilité que lorsque l’esprit du Code Napoléon sera définitivement extirpé et que nos régions, par exemple, retrouveront leurs droits coutumiers. La bataille de Waterloo n’est pas terminée…

 

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Traité de Ryswick

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Traité de Ryswick

20 septembre 1697 : Traité de Ryswick. La Hollande, l’Angleterre et l’Espagne (dont nos provinces) signent un traité de paix avec la France. Ce Traité marque l’arrêt des guerres et des pillages perpétrés par l’ignoble Louis XIV, qui doit rendre bon nombre de places qu’il avait annexées au nom de sa théorie fumeuse des « Réunions », que notre diplomate Stockman avait réfutée avec brio, dans un mémoire rédigé à l’attention des négociateurs impériaux. Le Traité de Ryswick est donc une victoire tardive de Stockman et de Rubens, qui fut certes un peintre très célèbre, mais aussi un diplomate de grande envergure au double service de l’Espagne et du Saint-Empire. A Ryswick, Louis XIV doit rendre également le Duché du Luxembourg, dont il s’était emparé avant de ravager cruellement le Palatinat, où il a laissé un souvenir épouvantable, ravivé douloureusement par l’occupation française de 1918 à 1930, marquées de sauvageries, de mesquineries et d’actes arbitraires impardonnables (à ce propos : cf. Günter Zerfrass/Hrsg., « Die Pfalz unter französischer Besatzung von 1918 bis 1930 – Kalendarische Darstellung der Ergebnisse vom Einmarsch im November 1918 bis zur Räumung am 1. Juli 1930 », Verlag Siegfried Bublies, Koblenz, 1996). Au Sud, Louis XIV, enfin vaincu, doit rétrocéder la Catalogne. En Amérique, il doit rendre l’île d’Hispaniola / Saint-Domingue, dont il avait fait un nid de pirates, sur les modèles anglais et barbaresque, menaçant toutes les côtes circumcaribéennes. Malheureusement, à Ryswick, il conserve le droit d’occuper Strasbourg et les autres territoires alsaciens, qu’il avait conquis et qui nous reviennent de droit, en tant qu’Etat héritier du Saint-Empire.

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mercredi, 19 septembre 2007

Eurasianismo: a "nova" geopolitica russa

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Eduardo Silvestre dos Santos:

O Eurasianismo: a“nova” Geopolítica russa

Em grandes linhas, existem actualmente duas aproximações quanto às opções geopolíticas da Rússia: os internacionalistas liberais ou “ocidentalizadores” (zapadniki) e os eurasianistas.

Os primeiros (Gorbatchev, Kozyrev, Yeltsin, Trenin, etc.) crêem que os valores ocidentais do pluralismo e da democracia são universais e aplicáveis à Rússia. Os segundos (Dugin, Zhirinovsky, Zyuganov, Solzhenitsyn, etc.) têm linhas ideológicas nacionalistas e patrióticas que acreditam que, devido às particularidades geográficas, históricas, culturais e mesmo psicológicas, a Rússia não pode ser classificada como Ocidental ou Oriental, sendo um Estado forte e dominante na Eurásia.

O Eurasianismo conseguiu reconciliar filosofias muitas vezes contraditórias como o comunismo, a religião ortodoxa e o fundamentalismo nacionalista.

Desde que Vladimir Putin assumiu a presidência da Rússia, em Dezembro de 1999, a política externa de Moscovo alterou o seu rumo. A sua nova aproximação baseia-se no Eurasianismo, uma obscura e velha moldura ideológica que emergiu agora como uma força maioritária na política russa.

Na história do mundo, existem, em competição constante, duas aproximações às noções de espaço e terreno – a terrestre e a marítima. Na História antiga, as potências marítimas que se tornaram em símbolos da “civilização marítima” foram a Fenícia e Cartago. O império terrestre que se lhes opunha era Roma. As Guerras Púnicas foram a imagem mais clara da oposição “terra-mar”.

Mais modernamente, a Grã-Bretanha tornou-se o “pólo” marítimo, sendo posteriormente substituído pelos EUA. Tal como a Fenícia, a Grã-Bretanha utilizou o comércio marítimo e a colonização das regiões costeiras como o seu instrumento básico de domínio. Criaram um padrão especial de civilização, mercantil e capitalista, baseada acima de tudo nos interesses materiais e nos princípios do liberalismo económico. Portanto, apesar de todas as variações históricas possíveis, pode dizer-se que a generalidade das civilizações marítimas tem estado sempre ligada ao primado da economia sobre a política.

Por seu lado, Roma representava uma amostra de uma estrutura de tempo de guerra, autoritária, baseada no controlo civil e administrativo, no primado da política sobre a economia. É um exemplo de um tipo de colonização puramente continental, com a sua penetração profunda no continente e assimilação dos povos conquistados, automaticamente romanizados após a conquista. Para os eurasianistas, na História moderna, os seus sucessores são os Impérios Russo, Austro-Húngaro e a Alemanha imperial.

Contra o “Atlantismo”, personificando o primado do individualismo, liberalismo económico e democracia protestante, ergue-se o “Eurasianismo”, personificando princípios de autoritarismo, hierarquia e o estabelecimento de um comunitarismo, sobrepondo-se às preocupações de índole individualista e económica.

Pode-se recuar na geopolítica russa até ao movimento eslavófilo do século XIX. Nesta época, o Eurasianismo tentou sobrepor-se às diferenças entre as tendências reformistas pró-ocidentais e os czaristas eslavófilos. O papel ímpar da Rússia era juntar a rica diversidade da Eurásia numa “terceira via”, consistente com a cultura e as tradições da Ortodoxia e da Rússia.

Estas ideias acerca da geopolítica da Eurásia e do destino do Império Russo, foram retomadas no período a seguir à 1.ª Guerra Mundial pelo etnólogo e filólogo Nikolai S. Trubetskoy, nobre russo branco, pelo historiador Peter Savitsky, pelo teólogo ortodoxo G.V. Florovsky e, posteriormente, pelo geógrafo, historiador e filósofo Lev Gumilev, defendendo a luta cultural e política entre o Ocidente e o distinto sub-continente da Eurásia, liderado pela Rússia.

Gumilev foi o criador da “teoria da etnogénese”, pela qual as nações são originárias da regularidade do desenvolvimento da sociedade, e da “teoria da paixão”, a capacidade humana para se sacrificar em prol de objectivos ideológicos. Esteve 16 anos presos no tempo de Estaline, combateu na 2.ª Guerra Mundial, esteve num campo de concentração nazi e voltou a cumprir uma sentença de 10 anos no Gulag, por actividades contra a ideologia marxista-leninista.

Aqueles teóricos da geopolítica eurasiana analisaram com profundidade e atenção os impérios de Gengis Khan, Mongol e Otomano, tendo-se encontrado várias vezes em Praga com Karl Haushofer.

Baseado nas ideias de MacKinder, o Eurasianismo procura estabelecer a identidade ímpar da Rússia, distinta da Ocidental e foca a sua atenção para Sul e Leste, sonhando numa fusão entre as populações ortodoxas e muçulmanas. Rejeita categoricamente o projecto do Czar Pedro para “europeizar” a Rússia, mas os termos em que o país era idealizado eram os de um império europeu, pela simples circunstância que consistia em territórios, a maioria dos quais se localizavam na Ásia, em que um grupo nacional dominava outras nacionalidades subordinadas.

Defendia que a Rússia era claramente não europeia porque a vasta região ocupada, apesar de situada entre os dois continentes – Europa e Ásia - , era geográfica e, logo, objectivamente separada de ambos. Era um continente em si mesmo, denominado Eurásia; além disso, a cultura russa tinha sido maioritariamente moldada por influências vindas da Ásia.

Durante a 1.ª Guerra Mundial, surgiram os primeiros dilemas e ambiguidades, quando a Rússia se aliou à Grã-Bretanha, à França e aos EUA, com o intuito de libertar os seus “irmãos eslavos” do domínio turco, começando a lutar contra os seus aliados geopolíticos naturais – Alemanha e Áustria –, mas também mergulhando numa revolução e guerra civil catastróficas.

A revolução de 1917 terminou com a existência formal do Império Russo, e Trubetskoy tentou adaptar o seu pensamento ao novo estado de coisas. Os russos, antes considerados como os “donos e proprietários” de todo o território, passaram a ser “um povo entre outros” que partilhavam a autoridade. O conceito de separatismo não era aceitável para Trubetskoy, que insistia na indivisibilidade da grande região que correspondia à Eurásia, uma ideia de globalidade geográfica, económica e étnica integral, distinta quer da Europa, quer da Ásia.

Segundo Savitsky, a Eurásia tinha sido modelada pela Natureza, que tinha condicionado e determinado os movimentos históricos e a interpenetração dos seus povos, cujo resultado tinha sido a criação de um único Estado. Devido à unidade da região derivar da Natureza, possuía a qualidade transcendente dessa mesma Natureza. Trubetskoy afirmava que “o substrato nacional do antigo Império Russo e actual URSS, só pode ser a totalidade dos povos que habitam este Estado, tido como uma nação multiétnica peculiar e que, como tal, possuía o seu próprio nacionalismo.

Chamamos a essa nação Eurasiana, o seu território Eurásia e o seu nacionalismo “Eurasianismo.” Para Dugin, o principal ideólogo eurasianista da actualidade, a liderança de Lenine tinha um substrato eurasiano pois, contrariamente à doutrina marxista, preservou a grande unidade do espaço eurasiano do Império Russo.

Por seu lado, Trotsky insistia na exportação da revolução, na sua mundialização, e considerava a URSS como algo efémero e transitório, algo que desapareceria perante a vitória planetária do comunismo; as suas ideias traziam, por isso, a marca do atlantismo! Para o mesmo autor, “a grande catástrofe eurasiana foi a agressão de Hitler contra a URSS. Após a guerra fratricida e terrível entre dois países geopolítica, espiritual e metafisicamente chegados, a vitória da URSS foi de facto equivalente a uma derrota.

Apesar da “guerra fria” ser primária e fundamentalmente sobre ideologias e não sobre geopolítica – alguns autores chamam-lhe “geopolítica ideológica” –, a Geopolítica desenvolvida pelos pensadores europeus do final do século XIX foi uma matéria importante para Estaline. Imediatamente após a derrota alemã, começou a imaginar um novo projecto geopolítico, o Pacto de Varsóvia, para integrar os países da Europa de Leste na esfera soviética.

Desde o final da 2.ª Guerra Mundial, uma figura chave na geopolítica soviética foi o General Sergey M. Shtemenko, chegando a ser, durante os anos 60″s, comandante das forças armadas do Pacto de Varsóvia e Chefe do Estado-Maior General da URSS. Nos seus planos estratégicos, bem como nos do General Gorshkov, estava, desde 1948, a penetração económico-cultural no Afeganistão, afirmando que aquele país tinha um papel geopolítico especial, permitindo o acesso soviético ao Índico.

Khrutschev tinha conceitos geoestratégicos exclusivamente baseados no emprego de mísseis intercontinentais, em detrimento das outras armas. Estava preocupado com a América Latina e insistia no conceito de “guerra nuclear intercontinental relâmpago”. Ao contrário, Shtemenko já anteriormente tinha alertado que não seria sensato basear a segurança da URSS apenas em mísseis balísticos intercontinentais.

Um dos herdeiros das ideias geopolíticas e geoestratégicas de Shtemenko foi o Marechal N. V. Ogarkov. Foi ele o responsável pela montagem da operação contra a Checoslováquia, em que os serviços de informações da OTAN foram confundidos com uma contra-informação excelentemente conduzida, e também pela adopção de uma opção doutrinária de guerra convencional na Europa, como objectivo de planeamento e desenvolvimento militar.

Grande parte deste novo alento do Eurasianismo deve-se ao seu principal ideólogo, Alexander Dugin. Apesar do seu passado obscuro (antigo membro duma organização radical anti-semita e, posteriormente, da Revolução Conservadora racista, Dugin é hoje considerado o principal geopolítico russo e conselheiro de assuntos internacionais de várias figuras proeminentes da Duma, nomeadamente o seu “speaker”, Gennady Seleznev. As suas ideias têm influenciado o líder do Partido Comunista, Gennady Zyuganov, e outros altos dignitários. O Partido Eurasiano foi fundado por Dugin em Maio de 2002, supostamente com apoio organizacional e financeiro do Presidente Putin.

O Eurasianismo ganhou rapidamente importância nos meios da política externa russa e, mais significativo ainda, é cada vez mais evidente na conduta daquela política pelo Presidente Putin. Dugin adaptou as teorias tradicionais de Mahan e MacKinder e defende uma luta pelo domínio internacional entre as potências terrestres – personificadas na Rússia – e as potências marítimas – principalmente os EUA e o Reino Unido. Como resultado, Dugin crê que os interesses estratégicos da Rússia devem ser orientados de um modo anti-ocidental e para a criação de espaço Eurasiático de domínio russo. Por outras palavras, a Rússia não poderá subsistir fora da sua essência imperial, em virtude da sua localização geográfica e do seu caminho histórico.

“O novo império eurasiano será construído no princípio fundamental do inimigo comum: a rejeição do ‘Atlantismo”, controlo estratégico dos EUA e na recusa em aceitar valores liberais para nos dominar. Este impulso civilizacional comum será a base de uma união política e estratégica”. Dada a presente situação internacional pouco influente da Rússia, Dugin reforça a necessidade de construir alianças que sirvam para aumentar o domínio político e económico.

Assim, põe ênfase num eixo Moscovo-Teerão e na criação de uma zona de influência iraniana no Médio Oriente. Na Europa, advoga um eixo Moscovo-Berlim, que vê como essencial para a criação de um “cordão sanitário” contra a influência ocidental no antigo bloco soviético.

Nos seus esforços para manter os EUA longe da região do Cáspio, o Irão encontrou um aliado inesperado na Rússia. Ambos puseram temporariamente as suas divergências de lado, para fazer frente às actividades americanas na área. A aliança russo-iraniana pode aliás considerar-se um dos mais importantes factos geopolíticos do pós-guerra fria. Para a Rússia, uma relação estrita com o Irão pode considerar-se como uma reacção à expansão da NATO para a Europa Oriental.

O fornecimento de material militar convencional e de tecnologia nuclear russa ao Irão é um dos aspectos fulcrais desta aliança, já que muitos poucos países estão interessados em fornecer armas ao regime dos “ayatollahs”. O Irão confia na Rússia como fornecedor de armamento, dado não existirem muitos países que o queiram fazer; a Rússia também vê vantagens e lucros no fornecimento de armamento, nuclear inclusive, ao Irão.

A doutrina consensual da “vizinhança próxima” define que a Rússia quer manter um papel político, económico e estratégico preponderante nas ex-repúblicas da URSS, legitimando uma intervenção militar, se necessário. Contudo, a incapacidade da Rússia implementar as necessárias reformas nas suas Forças Armadas e na sua economia, em conjunto com a hostilidade com que a sua presença é vista, limita as suas possibilidades de cooperação e faz diminuir a sua influência, em especial no Cáucaso, em detrimento dos EUA.

A Rússia vê assim a sua posição na região ameaçada pela expansão militar americana e da NATO, bem como pelos seus próprios problemas internos (a guerra na Tchechénia fez com que as relações com a Geórgia, a quem acusa abertamente de abrigar terroristas tchetchenos, se deteriorasse muito). Para contrabalançar esta situação, propôs uma cooperação triangular com a China e com a Índia e através da Organização de Cooperação de Xangai (com Cazaquistão, Quirguizistão e Tadjiquistão).

As maiores preocupações da Rússia dizem respeito ao controlo das rotas de exportação dos recursos energéticos. O maior objectivo de Moscovo é assegurar que uma parte significativa dos recursos energéticos do Cáspio seja transportada pelo sistema russo de oleodutos para o Mar Negro e, daí, para a Europa. Porém, o sistema existente de oleodutos e gasodutos da era soviética é considerado como obsoleto, feitos com materiais de qualidade duvidosa e com manutenção de má qualidade técnica, que se estão a deteriorar com o tempo.

As novas repúblicas procuram por isso outras opções para se distanciar e não depender da Rússia, e serem capazes de alcançar mercados diversificados. Para tentar manter a sua influência nas exportações dos produtos energéticos, a Rússia apoia apenas oleodutos que passem através do seu território.

Todavia, as tentativas russas para retardar os projectos de desenvolvimento liderados por outras potências, levaram ao estudo de rotas alternativas para levar os recursos até aos mercados, prejudicando a posição da Rússia como potência dominante na região e fazendo-a perder o controlo sobre os recursos energéticos da região e do seu transporte.

Para a Rússia, os alvos geopolíticos primários para a subordinação política parecem ser o Cazaquistão e o Azerbaijão. A subordinação deste último ajudaria a “selar” a Ásia Central do Ocidente, especialmente da Turquia.

O Azerbaijão, encorajado pela Turquia e pelos EUA, rejeitou os pedidos russos para a manutenção de bases militares no seu território e desafiou também as exigências daquele país para um único oleoduto com terminal no porto russo de Novorossiysk, no Mar Negro.

A vulnerabilidade étnica do Cazaquistão (cerca de 40% da população é russa) torna quase impossível uma confrontação aberta com Moscovo, que pode também explorar o receio do Cazaquistão sobre o crescente dinamismo da China.

Para tentar diminuir as iniciativas unilaterais de desenvolvimento das novas repúblicas, nomeadamente as duas referidas atrás, tem utilizado também a incerteza quanto ao regime legal do Mar Cáspio.

Ao bloquear ou atrasar novos projectos de oleodutos, a Rússia conseguiu vencer praticamente todos os negócios energéticos, com investimentos pequenos. Porém, o actual sistema de oleodutos não possui a capacidade para o aumento de produção que se prevê para o Cazaquistão e para o Azerbaijão e, se tiverem de construir mais, a Rússia gostaria que passassem por território seu.

No Cáucaso, todos os conflitos têm também a ver, pelo menos parcialmente, com o petróleo. A Rússia continua a ver o Azerbaijão como parte do seu império e considera a Geórgia como a chave do Cáucaso meridional. Contudo, a maior ameaça à estabilidade e aos interesses petrolíferos ocidentais no Cáucaso, deriva da guerra na Tchetchénia.

A Tchetchénia era uma região autónoma gozando já de uma larga autonomia, quando declarou unilateralmente a sua independência em 1994. A Rússia decidiu resolver o assunto pela força por duas razões principais: em primeiro lugar porque, se a Tchetchénia fosse autorizada a sair da Federação Russa, seria um perigoso antecedente que outras repúblicas predominantemente islâmicas do Norte do Cáucaso (Tcherkessia, Dagestão, Kabardin-Balkar, etc.) poderiam querer seguir; em segundo lugar, a Tchetchénia é um eixo fundamental da rede de oleodutos vindos do Cáspio.

Se a materialização dos planos do oleoduto para Oeste falhar, todo o petróleo do Azerbaijão irá continuar a ser transportado pelo único oleoduto existente para o mar Negro, e esse atravessa a Tchetchénia. Se a Rússia quiser lucrar com o aumento de produção no Azerbaijão, tem de manter o controlo da república a todo o custo. Grozny, capital da Tchetchénia, é o centro de uma importante rede de oleodutos que liga a Sibéria, o Cazaquistão, o Cáspio e Novorossiysk.

Para finalizar, o que torna Dugin notório e preocupante é que o seu pensamento faz lembrar, em certos aspectos, Hitler: fala sobre capitalismo, baseado numa combinação de nacionalismo e socialismo. As suas teorias foram banidas durante a época soviética pelas suas ligações ao Nazismo, mas são hoje aceites sem relutância pelo Partido Comunista.

Mesmo assim, o Eurasianismo ganhou rapidamente importância nos meios da política externa russa e, mais significativo ainda, é cada vez mais evidente na conduta daquela política pelo Presidente Putin.

Eduardo Silvestre dos Santos
Jornal Defesa & Relações Internacionais


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mardi, 18 septembre 2007

Constantin bat Licinius

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18 septembre 324 : Constantin, l’empereur qui introduisit le christianisme en Europe, bat son rival Licinius à Chrysopolis. De ce fait, il devient le seul souverain de l’Empire et choisit Byzance comme capitale, qu’il rebaptisera « Constantinople », après avoir achevé d’immenses travaux de rénovation et d’embellissement en 330. A partir de ce moment se crée véritablement le clivage entre un « Occident », centré sur Rome et sur Trêves, et un « Orient » centré sur la nouvelle capitale du Bosphore. Les fils de Constantin régissent l’Empire au départ de Trêves, qui devient la deuxième ville d’ « Occident », avec des thermes et un cirque quasiment équivalents à ceux de Rome. En dépit de la christianisation, les prisonniers, incapables de servir dans l’armée ou ailleurs, y sont jetés aux fauves. A noter aussi, que, du point de vue géopolitique, l’Empire est désormais centré non plus exclusivement sur la Méditerranée, mais sur, d’une part, le complexe mosellan rhénan, et d’autre part, sur le système danubien pontique. En quelque sorte, il se « continentalise » et les événements de l’époque révèlent déjà clairement les lignes de forces de la géopolitique continentale européenne. Les géopolitologues, les militaires et les historiens anglo-saxons,  notamment dans le sillage de Luttwak, ont étudié à fond cette dynamique géopolitique qui, si elle était activée par une volonté romaine traditionnelle, ou carolingienne ou ottonienne, donnerait bonne et forte cohérence à notre grande patrie. L’objectif des stratèges américains est d’étudier ses cohésions réelles ou potentielles, de cerner les projets de cohésion qui ont été élaborés au cours de l’histoire, pour mieux éviter qu’ils ne se reproduisent et ne s’ancrent dans les faits à venir. L’idée de Bush, de distinguer une « vieille Europe » d’une « jeune Europe », vise à perpétuer, sur le plan militaire et diplomatique, le clivage entre Rome et Byzance ou la situation de la Guerre Froide, avec le Rideau de fer. La réunification apparente de l’Europe, depuis 1989, n’est malheureusement qu’un leurre. Pour Washington, l’Europe ne peut plus redevenir « romaine », soit unie et cohérente, de l’Atlantique au Pont Euxin.

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Falangistas contra Franco

Gustavo MORALES :

Falangistas contra Franco : los azules fusilados en 1942

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El año en que los camisas azules cayeron en el paredón de los nacionales, a la par que el Estado seguía usando el acompañamiento coreográfico nacionalsindicalista.

Finalizada la Guerra Civil, en plena Segunda Guerra Mundial, en distintos puntos de España se sucedieron los incidentes. Algunos falangistas manifestaron abiertamente su rebeldía ante un régimen que no consideraban el suyo; algunos de ellos acabaron frente a un pelotón de fusilamiento de los nacionales, sus camaradas de armas. El fracaso de la última experiencia azul de entonces desde dentro del sistema, los sindicatos de Gerardo Salvador Merino, llevó a algunos falangistas a instalarse en la clandestinidad y la acción subversiva.

Hay casos llamativos por el apellido. Marciano y Pedro Durruti, hermanos de Buenaventura, el líder anarquista asesinado el 20 de noviembre de 1936, eran falangistas. Pedro había sido miembro del grupo anarquista leonés Paz y Amor en septiembre de 1932. Cayó en las sacas republicanas. El caso más interesante es el de Marciano, quien ingresó en Falange en febrero de 1936, avalado por José Antonio Primo de Rivera, y el 1 de abril le entregaron el carnet número 1.501 de FE de las JONS. Su hermana Rosa Durruti le bordó el yugo y las flechas. Marciano realizó gestiones para un encuentro entre Buenaventura Durruti, líder de la Federación Anarquista Ibérica, y Primo de Rivera. Marciano a punto «estuvo de ser estrangulado por su propio hermano cuando le llegó con la embajada» (Garcival 2007). Sí hubo un encuentro con Ángel Pestaña el 3 de mayo de 1935. A la reunión con el líder sindicalista asistieron José Antonio y Diego Abad de Santillán. La reunión la facilitó la amistad existente entre el líder sindical, Marciano Durruti y el falangista Lluys Santa Marina, inventor de la camisa azul. Pestaña se había separado del anarquismo con el Manifiesto de los Treinta y criticó frontalmente a Moscú, donde estuvo como delegado en una reunión de la Internacional: «Pueblos encaminados a la libertad no darán nunca déspotas».

Marciano tuvo aún peor suerte con las derechas. En 1937 fue detenido por los nacionales y encerrado en el penal leonés de San Marcos, donde ya estuvo Quevedo. Más tarde, el grafista Siro habló de él: «Me metieron en la cárcel con Durruti. A él lo fusilaron. Me dijeron: a usted le toca mañana. Les propuse que mejor montábamos un periódico. Me sacaron de la cárcel y creamos Proa. Lo hice yo. No había visto una linotipia, pero la necesidad crea el órgano. Hasta que apareció uno que me denunció por rojo. Yo era sindicalista».{1} «Según el sumario del consejo de guerra celebrado contra él entre el 21 y el 22 de agosto de 1937, Marciano Durruti iba proclamando con absoluto descaro, en público y en privado, ideas corrosivas como… la subordinación del Ejército a la Falange»{2}. Fue el sumario 405/37:

«RESULTANDO que Marciano Pedro Durruti Domingo, vecino de León, que fue elemento de confianza de la organización anarquista y por ello y su participación en una huelga ilegal encarcelado en 11 de diciembre de 1933 y que en 10 de octubre de 1934 estuvo detenido a disposición del Comandante Militar de esta Plaza por considerársele como directivo y complicado en el movimiento sedicioso de aquellos días y ser elemento muy significado de la FAI, ingresó posteriormente en Falange Española de Madrid. La suposición de que fue a esta última organización con el propósito único de servir de enlace con la de su procedencia y al servicio de ésta, aparece robustecida con la desaparición del fichero puesto bajo su custodia y que según rumor insistente fue a parar a la Dirección General de Seguridad y del cual se tomaron los datos para practicar detenciones y fusilar ya iniciado el Movimiento a un buen número de afiliados a la JONS de Madrid, y probada plenamente con su conducta posterior.
RESULTANDO que iniciado el Movimiento Nacional apareció de nuevo en León procedente de zona roja y de nuevo consiguió ser admitido en Falange captándose la confianza de los Jefes, y abusando de ella y firme en sus ideas arraigadas de marxista, no desperdició ocasión de difundirlas buscando desmoralizar y escindir la apretada y compacta retaguardia Nacional; y así, el día 4 del corriente mes y sobre las veintitrés o las veinticuatro horas se presentó en el domicilio del Alcalde de Armunia Don Lucio Manga Rodríguez en unión de otros individuos y en presencia del Alcalde citado y otros dos vecinos del pueblo hizo las manifestaciones de que él sabía que en aquella localidad se había notado entre el vecindario cierto malestar con ocasión de celebrarse el aniversario del Movimiento Nacional atribuyéndolo a que el pueblo indicado en su mayoría era contrario a aquél. Que había que trabajar y llevar a Falange el mayor número de personas, importando poco que fueran socialistas o comunistas, puesto que el objeto era crear un partido fuerte para en su día hacerse dueños del poder y que todos los mandos fueran falangistas, ya que el Ejército, en el que había demasiadas estrellas, quería mangonear, siendo así que el saludo debía hacerlo el Ejército a Falange. Que la campaña debía comenzar con el desprestigio de la Guardia Civil poniendo en circulación la especie de que en los primeros días del Movimi= ento había cometido asesinatos, abandonando en el monte los cadáveres de sus víctimas. Añadió, para mejor convencer a sus oyentes, que contaban con los Guardias de Asalto y estaba preparado en Valladolid el personal designado para ocupar los cargos y que era necesario realizar estos planes antes de terminar la guerra, siendo preferible morir en la retaguardia que morir en el frente, conceptos que repitió el día 14 del corriente mes en el Café Central, en presencia de varios individuos…
FALLAMOS que debemos condenar y condenamos a Marciano Pedro Durruti Domingo como autor responsable de un delito de adhesión a la rebelión con circunstancias agravantes, a la pena de MUERTE.»

Marciano Durruti, con 26 años de edad, «bajo y fuerte como un legionario romano», fue fusilado por un pelotón vestido de azul en El Ferral de Bernesga, León, a las seis de la tarde del 22 de agosto de 1937. La acusación real era participar en la conspiración hedillista. La derecha hizo correr el rumor de que era «un atracador como su hermano Buenaventura».

Marciano fue asesinado en zona nacional, de nada le sirvió el carnet falangista ni el apellido. Acaso fueron agravantes en León. Muchos pensaron que su ingreso en Falange se había producido para salvar la vida, como ocurrió en otros casos y que dio origen a la expresión «failangista». Marciano coincidió con José Antonio en la cárcel Modelo de Madrid. Pero mientras el líder falangista era trasladado a Alicante, Marciano Durruti fue liberado gracias a gestiones de su madre que usó la fuerza del apellido probablemente ante la CNT-FAI. En cuanto pudo, Marciano se pasó a zona nacional pero cometió el error de volver a León donde era conocido por sus andanzas anteriores, de carácter anarcosindicalista.

Narciso Perales se refiere al fusilamiento: «Yo, también como tú soñé toda mi vida con la revolución. Pero es obvio que no con la de Buenaventura Durruti, sino con la de José Antonio, con la que también soñaron Pedro Durruti, falangista antiguo, fusilado en Barcelona [sic], al comenzar la guerra, y Marcelo [sic] Durruti, fusilado en León por los enemigos de la Falange, poco después de su incorporación a ella. Estoy seguro de que la muerte brutal de sus dos hermanos fue para él [Buenaventura] –que era ante todo un hombre bueno– un terrible dolor que sólo pudo mitigar en el fragor de la lucha» (de Guzmán 1977).

Otras fuentes{3}, como Perales y Siro, hablan de otro hermano falangista, Pedro Durruti:

«El día 22 de agosto se produce un asalto de milicianos republicanos a la Cárcel Modelo de Madrid con la liberación de presos comunes y el asesinato de numerosos políticos de derechas o falangistas, como Melquíades Alvarez, José María Albiñana Sanz, Fernando Primo de Rivera, Pedro Durruti (falangista y hermano de Buenaventura Durruti), el general Osvaldo Capaz Montes (el general Capaz fue quien tomó posesión del territorio de Ifni para España), el aviador falangista del vuelo Plus Ultra Ruiz de Alda, los ex ministros y diputados José Martínez de Velasco, Manuel Rico Avello y Ramón Álvarez Valdés, el ex comunista y actual falangista Enrique Matorras y el militar José Fanjul Sedeño, entre otros. Fue efectuado por la checa oficial de Fomento […] con la ayuda de milicianos de la checa del Cine Europa. Comenzó como un registro el día 21 y la matanza continuó el día 23. Se buscó como excusa un incendio que fue provocado por presos comunes […]. Ante los incidentes acudieron a la prisión el director general de Seguridad y prisiones, Manuel Muñoz, y el ministro de Gobernación, general Sebastián Pozas, que no tomaron ninguna medida […]. Los bomberos apagaron el fuego, los milicianos dejaron en libertad a los presos comunes, hicieron salir a los funcionarios de prisiones y comenzó la matanza […] continuó con las grandes sacas de noviembre (principalmente Paracuellos del Jarama)»{4} «Pedro Durruti cayó en las sacas republicanas de las cárceles de Madrid en 1936» (Cervera Gil).

El falangista J. Pérez de Cabo, autor del libro Arriba España, prologado por José Antonio Primo de Rivera en agosto de 1935{5}, es fusilado por un pelotón del Ejército en Valencia, en 1942. No fue el único. Pérez de Cabo fue el primero en escribir un libro sobre Falange. De él dice Primo de Rivera:

«Cierta mañana se me presentó en casa un hombre a quien no conocía: era Pérez de Cabo, el autor de las páginas que siguen a este prólogo. Sin más ni más me reveló que había escrito un libro sobre la Falange. Resultaba tan insólito el hecho de que alguien se aplicara a contemplar el fenómeno de la Falange hasta el punto de dedicarle un libro, que le pedí prestadas unas cuartillas y me las leí de un tirón, robando minutos al ajetreo. Las cuartillas estaban llenas de brío y no escasas de errores. Pérez de Cabo, en parte, quizá –no en vano es español–, porque estuviera seguro de haber acertado sin necesidad de texto alguno, veía a la Falange con bastante deformidad. Pero aquellas páginas estaban escritas con buen pulso. Su autor era capaz de hacer cosas mejores. Y en esta creencia tuve con él tan largos coloquios, que en las dos refundiciones a que sometió su libro lo transformó por entero. Pérez de Cabo, contra lo que hubiera podido hacer sospechar una impresión primera, tiene la virtud rara entre nosotros: la de saber escuchar y leer. Con las lecturas que le suministré y con los diálogos que sostuvimos, hay páginas de la obra que sigue que yo suscribiría con sus comas. Otras, en cambio, adolecen de alguna imprecisión, y la obra entera tiene lagunas doctrinales que hubiera llenado una redacción menos impaciente. Pero el autor se sentía aguijoneado por dar su libro a la estampa, y ni yo me sentía con autoridad para reprimir su vehemencia, ni en el fondo, renunciaba al gusto de ver tratada a la Falange como objeto de consideración intelectual, en apretadas páginas de letras de molde. El propio Pérez de Cabo hará nuevas salidas con mejores pertrechos, pero los que llevamos dos años en este afán agridulce de la Falange le agradecemos de por vida que se haya acercado a nosotros trayendo, como los niños un pan, un libro bajo el brazo»{6}.

El falangista Pérez de Cabo era un teórico en ciernes del nacionalsindicalismo. Francisco Blanco da cuenta de los proyectos que presenta ante secretario general de Falange Española:

«En uno de los informes emitidos por el falangista Juan Pérez de Cabo para el Secretario General Fernández-Cuesta, se calificaba a Méjico de ‘el pueblo mejor preparado para nuestra Revolución’. Ilusionado de un pueblo mestizo que ‘admiran al héroe por instinto, porque descienden de dos pueblos heroicos’ y además ‘[…] les seduce la gesta heroica de la España nacional’. Pérez de Cabo, conocedor de las colonias españolas americanas pensaba que la revolución falangista era fácilmente exportable a aquel país. Llegó incluso a esbozar un plan de ‘nueva conquista de Méjico’, a partir de la toma de los sindicatos CROM (Confederación Regional Obrera Mejicana) –de carácter nacional y sindical– y de la FROC (Federación Regional Obrera Comunista) a la que apuntilla Pérez de Cabo ‘cree ser comunista. Pero no lo es’. El terreno lo suponía abonado este teórico del falangismo: Ejército favorable, veteranos de la revolución también y una colonia española simpatizante con el movimiento español rebelde aunque ‘Ninguno tiene la menor idea de nuestra doctrina’. Planes, en donde la impresión de aventurerismo no queda ausente, pero que revelan a un profundo conocedor y sobre todo a un activista de gran originalidad. Análisis en los que esperaba hasta la comprensión y apoyo yanqui en el movimiento obrero–militar que se conseguiría y en donde llegaba a ver al Presidente Roosevelt casi como un aliado (‘[…] pues Roosevelt es, quizás sin sospecharlo, un pretotalitarista’). Estas ideas cuanto menos sorprenden porque muestran una realidad diferente a la que hemos tenido sobre aquel país. La utopía creadora y revolucionaria de Pérez de Cabo no iba a llegar en absoluto. Pero junto a ese hiperoptimismo que más parece fruto de la euforia romántico-revolucionaria, se observa una visión ‘diferente’, tanto en cuanto a las pretensiones del autor del Arriba España como a la que tradicionalmente se mantiene sobre Méjico. La nación que no reconoció nunca al Régimen de Franco, que propuso su condena internacional, que fue lugar predilecto del exilio republicano, resultó también ser uno de los espacios donde la Falange se movió con mayor intensidad. En 1939 el Sinaia, el Ipanema y el Mexique llevaban a Méjico tres barcos cargados con exilados y a cargo de la SERE. Ese mismo año y al terminar la guerra civil española, el responsable falangista Alejandro Villanueva, experto conocedor de las Falanges de América, llegaba a hablar de un 95% de la colonia ‘simpatizantes de nuestra España’».{7}

Pérez de Cabo trabajaba en ‘Auxilio Social’ de Valencia cuando le acusaron de apoderarse de fondos. Dicen que vendió en el mercado negro unas partidas de trigo para obtener financiación para la Falange clandestina en 1942. Había estado en diciembre de 1939 en la fundación de Falange Auténtica en la casa madrileña del coronel Emilio Rodríguez Tarduchy, jefe de Provincias de la Falange originaria, que había sido miembro de la Unión Patriótica del general Primo de Rivera y de la Unión Militar Española. La primera Junta de Mando quedó formada por el presidente, el propio Rodríguez Tarduchy; el secretario, el periodista González de Canales; y los vocales Daniel Buhigas, ex jefe de Falange de Villagarcía y anterior miembro de la Vicesecretaría de Acción Popular; Ricardo Sanz, de Asturias; Ventura López Coterilla, de Santander; Luis de Caralt, de Barcelona; José Antonio Pérez de Cabo, de Levante; Gregorio Ortega Gil, de Canarias, y Ramón Cazañas, nombrado jefe de Melilla por José Antonio y quien intentó canjearle por familiares del general Miaja. González de Canales pidió a Pérez de Cabo que resolviera el problema de financiación. La solución le costó la vida.

Armando Romero indica que fue el general Varela, deseoso de acabar con la «insolencia falangista» quien descubrió la acción de Pérez de Cabo y forzó su juicio y su condena a muerte. En la misma página de un periódico que anuncia su ejecución, se publica la concesión de una medalla al valor por su heroísmo en la guerra. Pérez de Cabo buscaba dinero para la Junta Política clandestina. «Debe tratarse de uno de los pocos casos en que una infracción administrativa se saldaba con la pena capital»{8}. En la pugna entre militares y falangistas, éstos pagaban con la muerte. En 1942 Narciso Perales y Patricio González de Canales vuelven a ser detenidos. Otros falangistas lo pasarán peor.

El 16 de agosto de ese año en el Santuario de Nuestra Señora de Begoña de Bilbao el bilaureado general Varela asiste a Misa en sufragio por las almas de los requetés muertos del Tercio Nuestra Señora de Begoña en la Guerra Civil. Los hombres con boinas rojas son centenares. Después de la misa, los carlistas se reunieron fuera de la iglesia coreando consignas monárquicas y cantando estribillos antifalangistas, se oían gritos de «¡Viva el Rey!», «¡Viva Fal Conde!», «¡Abajo el Socialismo de Estado!», «¡Abajo la Falange!», e incluso dijeron haber oído los falangistas «¡Abajo Franco!». Tres falangistas bilbaínos paseaban con sus novias por las inmediaciones. Berastegui, Calleja y Mortón. Ante la algarabía tradicionalista, gritan «¡Viva la Falange!», y «¡Arriba España!», lo que los carlistas tuvieron por provocación, enzarzándose en una ensalada de golpes. Pasaron por la zona otros cinco falangistas, que acudían a Archanda, para ir después a Irún, a recibir a algunos repatriados de la División Azul. Eran Jorge Hernández Bravo, Luis Lorenzo Salgado, Virgilio Hernández Rivaduya, Juan José Domínguez, Roberto Balero y Mariano Sánchez Covisa. Al pasar por Begoña, apercibidos de la paliza que les daban los carlistas a sus camaradas, por inferioridad numérica, ante los gritos de las novias, acudieron en su ayuda. Juan José Domínguez dispersó a los carlistas tirando dos granadas. Los falangistas fueron a denunciar los hechos en la comisaría de Policía. Y los carlistas hicieron lo mismo, cargando la mano, al acusar a los falangistas de «ataque al Ejército», por la presencia de Varela, quien, en el vestíbulo del hotel Carlton de Bilbao prometió: «Se hará justicia. Yo me encargo de ello».

En el juicio se tuvo en cuenta el hecho de que los veteranos falangistas estuvieran presentes allí y de que llevasen armas, incluidas granadas de mano, «indicaba su intención premeditada de provocar disturbios»{9}. Uno de ellos, Juan Domínguez, inspector nacional del SEU, lanzó una granada que no explotó y, a continuación, otra que explosionó e hirió a varios de los presentes. Alfredo Amestoy cifra el resultado en «70 heridos leves, carlistas en su mayoría. El general Varela, presente, se adjudicó sin razón ser él el objetivo del supuesto atentado». «Los falangistas Domínguez y Calleja, que han sido detenidos, son dos ex divisionarios que han ido expresamente a cazarle (…) Varela habla con varios colegas de armas que están en sintonía y extraen la conclusión de que el momento es oportunísimo para asestar el golpe de gracia a la Falange» (Palacios 1999: 387) Varela aprovechó el incidente como una oportunidad para acusar a la Falange en general y a Serrano Suñer en particular. Explicó el caso como un ataque falangista contra el Ejército, envió a tal efecto un comunicado a los capitanes generales de toda España, sin consultar con Franco. Varela y otros generales exigían una compensación inmediata, hasta el punto de que la conversación grabada entre Varela y Franco fue tan exaltada que sobrepasó los límites de las buenas maneras. En ella Varela acusa a Franco de no gritar nunca «Viva España» a lo que el Generalísimo le contesta: «Porque doy el ‘Arriba España’ (…) es un grito más dinámico (…) mientras que el ‘Viva España’ es un grito decadente».{10}

Los carlistas agrandaron las cifras a 117 heridos, tres de ellos graves, 25 con pronóstico reservado y cuatro de ellos muy graves de los que, más tarde, murieron tres a consecuencia de las heridas recibidas: Francisco Martínez Priegue, Roberto Mota Aranaga y Juan Ortuzar Arriaga.

El general Castejón, al que Varela presenta como camisa vieja lo que niega el propio Franco, presidió el consejo de guerra y firmó la sentencia el 24 de agosto. El resultado fue la condena de los falangistas Hernando Calleja, subjefe provincial de FET de Valladolid; Juan Domínguez, inspector nacional del SEU; Hernández Rivadulla, periodista, y Mariano Sánchez Covisa, excombatiente de la División Azul. Dos de ellos fueron condenados a muerte, el vieja guardia de Valladolid Hernando Calleja Calleja y Juan José Domínguez. Calleja salvó la vida por ser caballero mutilado de guerra.

Los esfuerzos llevados a cabo por figuras relevantes de la Falange, como Narciso Perales, Miguel Primo de Rivera, Girón, Valdes, Guitarte, Ridruejo, Tovar e incluso por el führer Hitler, que concedió a Domínguez una prestigiosa condecoración alemana, no sirvieron para salvar la vida del falangista, al que se llegó a difamar como espía de Inglaterra. De nada le valió a Domínguez su calidad de ‘vieja guardia’, muy activo en la creación del falangismo andaluz. «En Sevilla, Narciso Perales y Juan Domínguez ponían a punto una sección local, integrada por una treintena de estudiantes, que se revelaría enseguida de las más activas de la naciente Falange»{11}. Tampoco le tuvieron en cuenta los servicios prestados en ocasiones señaladas, antes de la guerra, como el tiroteo de Aznalcóllar, donde Narciso Perales y él habían arrebatado la bandera enemiga en el ayuntamiento de Aznalcóllar, rescatando a la par a varios camaradas, en medio de una refriega de tiros del 9 largo. Durante la guerra, Domínguez pasó repetidas veces de una zona a otra en la Guerra Civil, en misiones de información{12}.

El 20 de agosto de 1942 Franco presidió una concentración falangista en Vigo. En ella habló de peleas mezquinas, de torpes luchas entre hermanos y se refirió a que en España intentan retoñar pasiones y miserias. Tres días después en La Coruña, el mismo Franco se pregunta: «Camaradas del Ejército y de la Falange, ¿habrá diferencias que puedan desunirnos?». Evidentemente las había{13}. Los militares tenían a uno de los suyos en el poder y no lo querían compartir; los falangistas habían sido la vanguardia en la lucha contra la sangrienta república y ponían la forma que vestía al nuevo Estado y algunos creían que también aportaban parte de la esencia.

Serrano Suñer cuenta que le dijo a Franco: «Desde luego es intolerable que la intervención irresponsable de media docena de falangistas en una concentración en la que se grita ‘¡Viva el rey!’ y hasta –creo– algún ‘¡Muera Franco!’, se presente como una pugna entre la Falange y el Ejército […] A ese chico no se le puede matar. Ya sé que por mucho que allí se gritara a favor del rey, eso no le autoriza a tirar una bomba. Pero no ha habido muertos, él no es más que un alocado idealista, y lo hizo además porque creía que iban a matar a un compañero. Hay que castigarlo, sin duda, pero el castigo no puede ser la muerte». Lo fue.

Cuando el obispo de Madrid le pidió al Caudillo clemencia para Juan José Domínguez, Franco le contestó enigmático que tendría que condecorarlo pero ha de ejecutarle.

El 1 de septiembre de 1942 Domínguez fue fusilado. Cuando ya estaba en capilla le permitieron coger a su hija Mari Celi, que a los cuatro meses era tan pequeña que pudo pasar entre dos barrotes de la celda. Alentó Juan José a su viuda, una gallegoleonesa del pueblo de Cacabelos, y le comunicó que seguía firme en su fe y moriría brazo en alto.

«Cuando fue colocado ante el piquete de ejecución, en el verano del 42, Juan José Domínguez cantaba el Cara al sol […]. Fue el mismo día que Hitler concedía al ‘mártir’, acusado en España de ser espía británico, la Cruz de la Orden del Águila Alemana»{14}. Acaso sea un factor más que impulsó al general Varela a exigir dureza. El militar, que llegó de soldado a capitán general, era más carlista y anglófilo tras su matrimonio con la tradicionalista millonaria vasca Casilda Ampuero.

La Falange de Bilbao –más mujeres que hombres, como ha contado la viuda de Juan José Domínguez– se hizo cargo del cadáver del falangista, estuvo allí enterrado hasta que la familia lo llevó a una sepultura propia, en el cementerio del pueblo madrileño de Galapagar.

Serrano Suñer lo explicaba así poco antes de morir: «Lo de Begoña fue un suceso lamentable, pero no hubo ni fuerza ni unión ni para salvar a Domínguez ni para mantener el poder. En aquel momento vivíamos con un dinamismo trepidante, pero Franco, en seguida, se dio cuenta de que esos falangistas que parecían tan intransigentes, los Arrese, los Fernández-Cuesta, los Girón, venían a comer de la mano. Y ése fue el principio del fin. El gran amigo de todas las horas, Dionisio Ridruejo, dimitió de todos sus cargos el 29 de agosto y lo mismo hizo Narciso Perales, Palma de Plata y el tercer hombre en el mando de la Falange después de José Antonio y Hedilla. Fue por eso por lo que yo propuse que la Falange fuera ‘dignamente licenciada’» (Amestoy 2002).

Celia Martínez, la viuda de Domínguez, reconoce: «Narciso Perales se movió lo indecible, pero con su dimisión el día 29, por la pena de muerte a mi marido, ya no tuvo influencias. Incluso fue confinado». En 1942, siendo gobernador civil de León, Perales dimite y es desterrado durante más de un año en el Campo de Gibraltar. Desde allí maniobra para espiar la base británica de Gibraltar y analiza la posibilidad de volar el polvorín. La rebeldía contra Franco y la exigencia de llevar a cabo el proyecto nacionalsindicalista tenía aliados evidentes y no entre los anglosajones. Hicieron planes audaces y limitados dada su capacidad. Como dijimos, en 1943 Perales intervino en sabotajes en Gibraltar que costaron la vida de dos jóvenes españoles de 23 y de 19 años como vimos en el epígrafe anterior «División Azul».

La bomba de Begoña se politizó íntegramente. Por un lado estaban los que rodeaban a Franco, en especial Arrese, que pensaban que había que castigar al camisa vieja para complacer al Ejército. Por otro, la gente de Girón, entonces y siempre el rebelde Narciso Perales. Algunos jefes del carlismo franquista y del falangismo militante, como protesta, abandonan las filas de FET y de las JONS.

Hay otros casos de falangistas muertos en la inmediata postguerra. Son casos de lenta investigación. «José Fernández Fernández, Vieja Guardia de la Falange, Medalla Militar Individual, asesinado el 28 de agosto de 1942, contra las tapias del cementerio de Alía, junto con sus padres y otros vecinos de las localidades de La Calera y Alía (Extremadura), por cuestionar la autoridad del entonces teniente coronel de la Guardia Civil, Manuel Gómez Cantos, al intentar evitar que fusilara a toda aquella gente».{15} Estos casos evidencian que los roces fueron muchos. De forma especial cuando los falangistas empezaron a comprender que las promesas postbélicas de un Estado nacionalsindicalista eran como la definición del horizonte: una línea imaginaria que a medida que uno se acerca, se va alejando. El poder lo detentaban quienes tenían las armas y Franco sobre todos.

«La desradicalización que estaba llevando a cabo [José Luís] Arrese entre las bases de la Falange era un proceso lento y progresivo que necesitaría algunos años para completarse. Mientras tanto, seguía creciendo el resentimiento de los oficiales hacia los falangistas en general y Serrano en particular. Algunos de los generales más abiertos le exigieron personalmente a Franco que echara a su cuñado del Gobierno. Los falangistas radicales mantuvieron reuniones subversivas con los oficiales del Partido Nazi, mientras generales destacados comentaban entre ellos sobre la necesidad de llevar a cabo cambios básicos en el Gobierno español. El General Antonio Aranda, el mayor entrometido de la comandancia, alardeaba con los diplomáticos británicos –de quienes, al parecer, recibió enormes sobornos– de ser el líder de una ‘junta de generales que planeaba derrocar a Franco’, aunque no hay duda de que era una exageración»{16}.

Para Franco los falangistas seguían comportándose como niñatos a quienes gustaban las broncas y las bravuconadas. Así se lo expresará con desprecio el Caudillo a su médico personal: «Vicente, los falangistas, en definitiva, sois unos chulos de algarada»{17}. Para Franco todas estas algaradas azules no harían sino deteriorar más el prestigio de España en el exterior. A principios de ese mes, Franco había desencadenado la crisis ministerial. El 2 de septiembre de 1942, siguiendo la táctica fernandina de ‘golpe al burro negro y golpe a burro blanco’, el Caudillo había cesado a Valera en el Ministerio del Ejército, a Galarza en Gobernación y a Serrano en Asuntos Exteriores{18}. Franco eliminaba las presencias más molestas cuando era necesario acercarse a los Aliados y también se deshacía de las espigas más altas de su Gobierno, oyendo los tañidos de la campana de Huesca. En el caso de Serrano también pesó su adulterio abierto y fructífero. Varela como ministro del Ejército y Galarza de Gobernación habían manifestado excesiva independencia en una dictadura cuando tras el incidente de Begoña despacharon mensajes a los capitanes generales y gobernadores civiles de toda España sin consultar con Franco.

Por el referido fusilamiento, como quedó dicho, dimitieron los falangistas Narciso Perales y Dionisio Ridruejo. Éste había escrito al comprender la diferencia entre el partido real y la promesa azul: «La Falange (…) no es ni siquiera una fuerza. Está dispersa, decaída, desarmada, articulada como una masa borreguil (…) De la ‘Falange esencial’ no me voy»{19}. Franco quiso dar satisfacción a los camisas viejas, comprendía que el fusilamiento había sido necesario para calmar a sus compañeros de armas pero se estaba produciendo un terremoto en el partido único. Nombró a Blas Pérez González, amigo de José Antonio Girón, para sustituir a Galarza en las responsabilidades de interior. «El elegido para Gobernación no se quitaba el uniforme de Falange ni para dormir y era amigo de Girón» (Merino 2004). Blas Pérez González había sido catedrático de Derecho en la Universidad de Barcelona y era comandante del Cuerpo Jurídico Militar. «Varela era más difícil de sustituir y Franco terminó por poner en su puesto al general Carlos Asensio, que era proalemán, pero muy leal y eficaz»{20}. Por consejo de Carrero Blanco, para evitar la imagen de una crisis con vencedores y vencidos, también fue destituido Serrano Suñer el dos de septiembre de 1942, que dejó de ser ministro de Asuntos Exteriores y presidente de la Junta Política de FET.

Los sinsabores de los falangistas no habían acabado ese año. Rafael García Serrano, voluntario falangista navarro, ganó el premio nacional de literatura ‘José Antonio Primo de Rivera’ con su novela La fiel infantería, sobre la vida en los frentes. A pesar del galardón recibido su obra fue censurada por el clero. Fue editada, casi completa, en 1964, unos 22 años después.

Aunque no quedan huellas aparentes en los periódicos de la época de las actuaciones falangistas rebeldes, sí las hay en los expedientes gubernativos. «La existencia de rebeldes falangistas en torno a una ‘Falange Auténtica’ queda demostrada por los intentos de reprimirla desde el Ministerio de Gobernación. En 1943, el antifalangista Galarza cursaba al Ministro Secretario General un escrito en el que se interesaba por las relaciones entre miembros de una denominada ‘Falange Auténtica’ y la Secretaría General del Movimiento, ya que se iba a proceder contra aquéllos».{21} La represión no fue multitudinaria. Los reclusos falangistas fueron concentrados en la prisión de Alfaro, en Logroño. Los militantes detenidos en otras cárceles estaban acusados de delitos comunes, como fue el caso de Pérez de Cabo.

No sería el único año de la represión contra los falangistas revolucionarios, que Franco había iniciado en 1937, pero sí fue el año en que los camisas azules cayeron en el paredón de los nacionales, a la par que el Estado seguía usando el acompañamiento coreográfico nacionalsindicalista.

Gustavo Morales

Notas

{1} Entrevista a Siro de Verónica Viñas, en:
www.diariodeleon.es /reportajes/noticia.jsp?CAT=3D345&TEXTO=3D4306775].

{2} Gonzalo Garcival, «El hermano falangista de Durruti», Crónica El Mundo, 1º abril 2007.

{3} foros.diariovasco.com/foroshist/read.php?v=3Dt&f=3D2&i=3D90346&t=3D90346

{4} Testimonios perso.wanadoo.es/jorgegroj/testimonios.htm

{5} José Antonio Primo de Rivera, Obras Completas
www.rumbos.net/ocja/jaoc0137.html

{6} José Antonio Primo de Rivera, Obras Completas, pag. 648/649, www.plataforma2003.org/diccionario-falange/diccionario_p.htm.

{7} Francisco Blanco, ‘La proyección de la Falange en México’, El Rastro de la Historia, nº 11. [www.rumbos.net/rastroria/rastroria11/lindo_querido.htm].

{8} Francisco Blanco, «Hacia una historia del FES», El Rastro de la Historia, nº 14. [www.rumbos.net/rastroria/rastroria04/Historia_FES_III.htm].

{9} Diccionario falangista
www.plataforma2003.org/diccionario-falange/diccionario_b.htm#begoña,atentado

{10} La conversación está recogida por Laureano López Rodó en el anexo de La larga marcha hacia la monarquía. Aparece extractada en La España totalitaria de Jesús Palacios.

{11} Julio Gil Pecharroman, José Antonio Primo de Rivera, retrato de un visionario, Temas de Hoy, Madrid 1996, página 179.

{12} ‘Juan-José Domínguez: falangista fusilado por Franco’, El Rastro de la Historia, nº 12 [www.rumbos.net/rastroria/rastroria12/dominguez_.htm].

{13} Laureano López Rodó, La larga marcha hacia la monarquía, Plaza & Janés, Barcelona 1979, pág. 31

{14} Alfredo Amestoy, ‘El falangista que fusiló Franco’, El Mundo (1/09/2002) [www.el–mundo.es/cronica/2002/359/1030952812.html].

{15} El ave fénix maldita [www.falange-autentica.org/article.php?sid=3D299].

{16} Stanley G. Payne, ‘Tensión política interna. España época: primer franquismo 1942 Franco y la Segunda Guerra Mundial’,
http://www.artehistoria.jcyl.es/histesp/contextos/7386.htm

{17} Vicente V. Gil, Cuarenta años junto a Franco, Planeta, Barcelona 1981, página 31.

{18} César Vidal, «Enigmas de la historia y 4. ¿Intentó Hitler derribar a Franco?», revista.libertaddigital.com/articulo.php/1275767536

{19} Jesús Palacios, La España totalitaria. Las raíces del franquismo: 1934-1946, Planeta, Barcelona 1999, pág. 396-398.

{20} Heleno Saña, El franquismo sin mitos, Ediciones Grijalbo, Barcelona 1982, pág. 267.

{21} Francisco Blanco et al «Hacia Una Historia Del F.E.S. (II)» El Rastro de la Historia, nº 3, [www.rumbos.net/rastroria/rastroria03/historia_FES_II.htm].


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lundi, 17 septembre 2007

Prise de Melilla

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Prise de Melilla

17 septembre 1497 : Les troupes du Roi de Castille, commandée par le Duc de Medina-Sidonia, débarquent sur le sol nord-africain et prennent la ville de Melilla, toujours espagnole depuis, malgré les tentatives insidieuses du Maroc de la reprendre. L’impératif géopolitique d’une Europe rendue à elle-même serait de défendre bec et ongles, et en bloc, la souveraineté espagnole sur ce territoire.

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