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samedi, 22 septembre 2007

Citation de Steinbeck

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Steinbeck : Craignez le temps où les bombes ne tomberont plus et où les avions existeront encore…

« Voici ce qu’on peut dire de l’homme… ! Quand les théories changent et s’écroulent, quand les écoles, les philosophies, quand les impasses sombres de la pensée nationale, religieuse, économique, croissent et se décomposent, l’homme va de l’avant, à tâtons, en trébuchant, douloureusement, parfois en se trompant. S’étant avancé, il peut arriver qu’il recule, mais d’un demi-pas seulement, jamais d’un pas complet. Cela vous pouvez le dire et le savoir, le savoir. Cela vous pouvez le savoir quand les bombes tombent des avions noirs sur les places des marchés, quand les prisonniers sont égorgés comme des cochons, quand les corps écrasés se vident dégoûtamment dans la poussière; Ainsi vous pouvez le savoir. Si les pas n’étaient pas faits, si le désir d’aller de l’avant à tâtons n’existait pas, les bombes ne tomberaient pas, les gorges ne seraient pas tranchées. Craignez le temps où les bombes ne tomberont plus et où les avions existeront encore… car chaque bombe est la preuve que l’esprit n’est pas mort. Et craignez le temps où les grèves s’arrêteront cependant que les grands propriétaires vivront… car chaque petite grève réprimée est la preuve qu’un pas est en train de se faire. Et ceci encore vous pouvez le savoir… craignez le temps où l’Humanité refusera de souffrir, de mourir pour une idée, car cette seule qualité est le fondement de l’homme même, et cette qualité seule est l’homme, distinct dans tout l’univers. » (John Steinbeck, Les raisins de la colère)

02:45 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

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