vendredi, 19 décembre 2008
Pas de révision manichéenne de l'histoire
Pas de révision manichéenne de l’histoire
La gauche moralisatrice et convaincue de sa divine et supérieure mission de lutte permanente contre le Mal veut, des années après, imposer la réhabilitation (rendre leur dignité) de suisses qui ont participé à la sanglante et cruelle guerre civile espagnole, dans les brigades internationales, bénéficiant essentiellement de l’appui de la Russie soviétique totalitaire. Et qui ont pour cela été sanctionné à leur retour.
Finalement pourquoi ne pas reconnaître le courage d’idéalistes qui se sont engagés pour une cause qu’ils jugeaient juste. Mais faut-il rester aveuglément partisan et ne pas étendre cette amnistie à d’autres combattants désintéressés et ayant combattu pour d’autres causes et à d’autres époques ? On peut très bien comprendre, que pour le camp adverse, les horreurs et atrocités de la Révolution bolchevique, la guerre civile et sociale sans pitié, les pratiques totalitaires et anti-démocratiques, la déportation et l’exil d’opposants aient justifié un engagement défensif légitime. On peut présumer que les ex-brigadistes suisses ont été de braves gens, un peu tête brûlée sans doute, mais pour la bonne cause, puisque finalement, après une défaite initiale, leur vision du monde triomphe aujourd’hui.
L’Histoire, car ils en font partie dorénavant, a tranché. Pourquoi encore tant de haine et de rancoeurs ressassées. Pourquoi remettre une couche de vernis, d’enluminures sur de vieilles fresques historiques ? Les transformer en saints républicains, les canoniser en héros, en modèles de l’engagement démocratique aujourd’hui encore « légitime » de la croisade antifasciste devrait être soumis à un inventaire détaillé et à un devoir de mémoire.
Dans la guerre civile, la lutte armée, révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, on garde rarement les mains propres. Et des « salauds », au sens de J.P. Sartre sont blanchis parce que leur cause a gagné politiquement ou militairement parlant. Les ex-brigadistes ont été des pères de familles, des citoyens normaux vraisemblablement. Mais peut-être ont-ils du sang sur les mains ? Ont-ils tué d’autres pères de famille que le hasard de l’Histoire avait mis face à eux, des engagés marocains, des femmes, des enfants, des curés, ont-ils profané des tombes, violé, blessé des innocents, occasionné des dégâts collatéraux avec leurs victimes que les circonstances seules avaient placées là. Ont-ils fusillé des adversaires, en ont-ils achevé, torturé, mutilé ? Ont-ils épuré, fusillé des rivaux anarchistes, des déviationnistes, des trotskistes, des staliniens. Voulons-nous vraiment les réhabiliter sans le savoir ? Les totalitarismes marxistes ont duré plus longtemps et occasionné beaucoup plus de victimes que les totalitarismes nationaux socialistes, fascistes ou réactionnaires. Si tous les totalitarismes, passés ou actuels sont à condamner, sans équivoque, l’ultragauche dominatrice veut toujours faire croire que les intentions de ses « ultra » étaient positives et humanistes au départ.
Dans le bilan de l’Histoire, Hiroshima, Nagasaki, le Goulag, les bombardements de Dresde, les expériences sociales de liquidation de la « bourgeoisie » de Pol Pot, de Mao ou d’autres sont aussi condamnables que Guernica. Peut-on justifier de combattre un totalitarisme en faisant allégeance à un autre ? Les crimes de guerre ne sont d’habitudes que ceux des vaincus, les vainqueurs dictant leur vision déformée du réel. Le pardon, l’oubli, l’amnistie, la charité, l’amour du prochain, la tolérance, la réconciliation nationale et sociale, la distanciation critique sont des valeurs plus précieuses et plus humanistes que l’idolâtrie et la sanctification après coup. Ne laissons pas les esprits totalitaires d’une mémoire unilatérale imposer leur vision manichéenne et révisionniste de l’Histoire et réécrire la nôtre selon leur Evangile du politiquement correct.
Sa prétention de condamner aujourd’hui, en créant des liens artificiels avec les combats du passé, les forces de résistance pour l’indépendance de notre pays et la liberté de penser, d’expression, d’entreprendre du libre citoyen suisse n’est pas acceptable. Pas de culpabilisation par une repentance qu’il n’a pas à assumer.
Par Dominique Baettig, conseiller national, Delémont (JU)
Source : UDC
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