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mardi, 08 mai 2012

Blanc-seing officiel d’Ankara aux sociétés parallèles turques

 

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Andreas MÖLZER:

Blanc-seing officiel d’Ankara aux sociétés parallèles turques

Nous avons une preuve supplémentaire qu’Ankara estime n’avoir aucun intérêt à l’intégration des Turcs émigrés: ceux-ci sont invités à ne pas adopter la culture dominante des pays-hôtes. La Turquie officielle cherche au contraire à mobiliser ces immigrants et à les utiliser comme “cinquième colonne”. Plusieurs dépêches provenant d’agences médiatiques signalent que le “Bureau des Turcs résidant à l’étranger” veut mobiliser encore davantage les diasporas turques pour faire valoir les intérêts de la Turquie dans le monde, surtout en Europe.

Ce “Bureau” constitue un exemple de plus qui nous indique que la politique d’Ankara est hostile à l’Europe. C’est le premier ministre Erdogan lui-même qui a déclaré que l’assimilation est un “crime contre l’humanité” et qui s’est ensuite posé comme le protecteur des sociétés parallèles turques en Europe. Le “Bureau des Turcs résidant à l’étranger” est dirigé par le vice-premier ministre d’Erdogan, Bekir Bozdag. Il a manifestement pour but de téléguider les actions des sociétés parallèles au départ d’Ankara.

La justification qu’avancent les Turcs pour activer ce “Bureau” et soutenir les sociétés parallèles est tout bonnement grotesque. Les Turcs de l’étranger seraient victimes du “racisme” et de la “xénophobie” et il faudrait les protéger. Ce qui pose problème, ce n’est pas ce racisme imaginaire, que l’on attribue aux Européens, mais, au contraire, le refus de beaucoup de Turcs d’Allemagne et d’Autriche de s’intégrer. Et si l’objectif du gouvernement turc est d’inciter les immigrés à refuser toute intégration, nous pouvons considérer que cette position constitue un acte inamical à l’égard de pays membres de l’UE par un pays qui s’affiche comme candidat à l’adhésion.

Nous avons donc une raison supplémentaire, et une raison pertinente, pour rompre les négociations en vue de cette adhésion. Bien sûr, si la Turquie devient un jour membre de l’UE, des millions de Turcs d’Anatolie pourront s’installer dans les autres pays membres et en Europe centrale: il sera alors trop tard!

Andreas MÖLZER.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°17-18/2012; http://www.zurzeit.at/ ).

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