samedi, 20 octobre 2012
La Presse est devenue le premier pouvoir
La Presse est devenue le premier pouvoir
Soyons informés sur ceux qui nous informent !
Claude CholletEn vous réveillant vous avez allumé la radio. Petit déjeunant, vous écoutez/regardez les informations. Vous avez poursuivi votre écoute en voiture ou dans les transports en commun grâce à votre téléphone. Vous avez parcouru un journal gratuit et acheté un quotidien. Dans la journée vous avez navigué sur plusieurs sites. Le soir vous avez regardé le journal télévisé. Si vous êtes addictif, vous avez aussi écouté/vu les radios et les télévisions d’information en continu.
Mais cette information qui la crée ? La sélectionne pour vous ? Qui la transforme ? Qui décide pour vous ce qui doit être mis en exergue ou ce qui doit être tu ? L’information n’est pas un objet neutre, elle est produite, gérée, orientée. Par qui ? Par les journalistes eux-mêmes bien sûr et par les médias qui les emploient. Les mêmes médias souvent contrôlés par des groupes industriels et financiers qui, s’ils prétendent à la neutralité, défendent leurs propres intérêts.
Edmond Burke en 1787 a créé l’expression « quatrième pouvoir », reprise ensuite par Tocqueville en 1837. Les moyens de communication (tous les moyens) servent – ou devraient servir – de contre-feux aux trois pouvoirs incarnant l’Etat : exécutif, législatif et judiciaire.
Mais ce quatrième pouvoir est devenu le premier.
Il influence les élections; il commente et oriente les décisions du législatif comme de l’exécutif ; il juge aussi les juges. Il fait et défait les réputations, celle des groupes aussi bien que la vôtre.
Les journalistes sont ils indépendants ? Ils dépendent de leur hiérarchie dans les médias qui les font travailler. Ils dépendent encore plus de leur éducation, des cercles qu’ils fréquentent, de l’atmosphère culturelle et politique dans laquelle ils baignent, d’un certain esprit de caste, de ce que Bourdieu appelle l’habitus.
Tous les journalistes ne sont bien sûr pas logés à la même enseigne. A côté de quelques dizaines de vedettes et de quelques milliers de journalistes employés sur une longue durée, la réalité est de plus en plus celle des soutiers de l’information payés à la pige, nouvelle classe intellectuelle précarisée.
Peut-on parler d’une crise du journalisme ?
D’une certaine forme plutôt de fin de la liberté d’expression ? Les lois en vigueur défendent la liberté de la presse tout en l’encadrant. Serge Halimi dans son ouvrage « Les chiens de garde » est plus que critique vis à vis des médias et de leurs acteurs. Halimi reprend les thèses de Guy Debord sur la société moderne « Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans la représentation ». Mais qui représente cette représentation ?
Si les journalistes doivent être protégés, le lecteur, l’auditeur, le spectateur ont aussi des droits. Le droit de savoir qui parle, qui écrit, par quel itinéraire. Michel Field a parfaitement le droit d’avoir été un militant trotskyste dans sa jeunesse. Mais ses auditeurs ont aussi le droit de connaître ses amitiés et ses arrières plans idéologiques. Sans oublier les commanditaires qui l’emploient. Exemple parallèle celui de Joseph Macé-Scarron passé du GRECE au statut d’icône du boboïsme gay chez Marianne.
C’est ce droit de savoir de l’auditeur, du spectateur, du lecteur que l’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique(OJIM) veut promouvoir. Une meilleure connaissance du monde journalistique et des médias favorise une véritable démocratie et une éthique civique. L’OJIM vise à devenir une véritable ONG de salubrité déontologique.
Sur le site de l’OJIM vous trouverez les portraits des vedettes du journalisme comme des analyses des médias et des réseaux. Tout ceci dans un esprit citoyen et participatif. Si le site n’a pas de forum, nous encourageons nos lecteurs à compléter nos rubriques. Ces ajouts seront pris en compte et intégrés dans la mesure où ils sont sourcés et exclus d’esprit polémique. L’OJIM vise à mieux informer les citoyens sur leur environnement médiatique quotidien.
Pour aller plus loin :
Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, nouvelle édition 2005, Editions Raisons d’Agir, voir aussi le remarquable film éponyme.
Guy Debord, la Société du Spectacle, Folio, thèse 1.
00:10 Publié dans Actualité, Manipulations médiatiques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : presse, média, actualité, sociologie, claude chollet | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Das Buch ist sehr interessant. meiner Meinung nach die meisten Journalisten heute nach einer Art des politisch korrekten und der Desinformation ist. Sehr wenige Journalisten arbeiten nach bestem Wissen und Gewissen und übermitteln Informationen wie sie!
Écrit par : optionen handeln | dimanche, 11 novembre 2012
Les commentaires sont fermés.