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jeudi, 05 juin 2014

SPLEEN DE MAI : ENTRE POPULISME ET PARALYSIE

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SPLEEN DE MAI : ENTRE POPULISME ET PARALYSIE

Comment sauver la France ?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

François Hollande est redevenu « Monsieur 3% » ! Les Français ne sont plus que 3% à le préférer comme candidat du PS à la prochaine présidentielle de 2017, selon l'étude OpinionWay, réalisée pour Le Figaro Magazine. C'est le même chiffre que les sondages lui donnaient quelques mois avant la primaire de 2011, quand il était opposé  à Dominique Strauss-Kahn.
 
Quel enseignement tirer des Européennes ?

Tout d'abord, le vote a révélé au grand jour la supercherie de la gauche. Au soir des résultats, Jean-Luc Mélenchon n'avait pas tout à fait tort en désignant comme premiers coupables ceux qui ont volé les mots de la gauche. La gauche providentielle n'est plus. La gauche intellectuelle des professeurs n'a plus aucune prise sur la réalité. Elle tourne à vide, prisonnière de la gauche de gouvernement technocratique au service exclusif des banques et de la finance. 

Le PS est à peine parvenu à obtenir 14 % des suffrages et il laisse derrière lui une France sans idées, exsangue, appauvrie, rongée par le chômage, la désindustrialisation et la précarisation de couches entières de la société. En fait, Hollande a fait ce qu'on lui a demandé de faire : il a serré la vis des Français, en imposant de nouvelles taxes. Il s'apprête pour demain à puiser dans leurs épargnes. Les millions d'euros qu'il prétend dégager ne serviront pas à relancer l'économie mais à renflouer les caisses des banques d'affaires internationales qui spéculent sur la dette de la France. De fait, avec les scores électoraux obtenus, le gouvernement est tétanisé et paralysé. Il ne peut plus gouverner. A un tel niveau de mécontentement, cela signifie qu'on n'est plus entendu mais surtout qu'il y a aussi dans les rangs des citoyens de la désobéissance civile. En fait, plus aucune administration ne fonctionne réellement en dehors de la gestion quotidienne des salaires et des flux.

Le deuxième élément marquant est bien sûr la spectaculaire percée du Front National mais qu'il faut relativiser. Bien sûr, pour le Front national, c'est une immense victoire. Avec 24,85 % des suffrages, il obtient de loin son meilleur score depuis sa création en 1972 et depuis son émergence électorale, il y a trente ans aux Européennes du 17 juin 1984. Mais l'abstention a été très forte (plus de 57 %) si bien que le parti avec 4,6 millions de voix, obtient moins de suffrages qu'à la Présidentielle de 2012 ! 

Les Français n'ont donc pas si changés que cela et il paraît difficile pour ce parti de remporter une élection présidentielle. Les électeurs en ont assez de la dégradation continue de leurs conditions de vie, de l'augmentation des impôts et des taxes, du politiquement correct, de la multiplication des radars automatiques sur les routes et des limitations de vitesse, de l'explosion de la violence gratuite et raciale, de la destruction méthodique de la famille et de leur environnement, de la dégradation de l'école et de la discrimination positive larvée, de la repentance permanente. C'est ainsi que le parti de Marine Le Pen a réussi comme Beppe Grillo en Italie en 2013 a cristalliser le mécontentement populaire. L'allusion à Beppe Grillo est volontaire. Beppe Grillo fit le même score que Marine le Pen aux élections italiennes des 24 et 25 février 2013. Et finalement, tout ceci n'était que du foin, un chanvre indien apte à stériliser la protestation populaire ? En somme, un rapt de la colère populaire. Peut-on d'ailleurs considérer comme totalement raisonnables les choix d'une nation dépressive ? Les électeurs n'ont-ils pas voté pour des inconnus, des candidats qu'ils ne connaissent même pas ? N'aurait-on finalement en mai que jouer aux élections ? N'est-ce pas sur un autre terrain, celui de la dissidence théorique, comme le suggère dans son dernier article Jacques-Yves Rossignol, mais aussi pratique, qu'il faut que la colère devienne positive et source de création ?

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