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jeudi, 10 décembre 2015

Pierre Le Vigan: «La postmodernité, c’est l’excès inverse de la modernité»

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Pierre Le Vigan: «La postmodernité, c’est l’excès inverse de la modernité»

Ex: http://www.philitt.fr

Pierre Le Vigan est un historien des idées proche de la Nouvelle Droite. Ses réflexions portent sur une critique radicale du capitalisme et ses multiples implications sur l’homme et son environnement. Il est l’auteur d’Inventaire de la modernité avant liquidation (2007), Le malaise est dans l’homme et La banlieue contre la ville (2011).

PHILITT : Vous avez édité cette année, un ouvrage intitulé Soudain la postmodernité (La Barque d’or). D’où vient ce terme, « postmodernité » ?

Pierre Le Vigan : Je ne connais pas l’origine exacte du terme. Ce qui est certain, c’est que Jean-François Lyotard a beaucoup contribué à diffuser le thème de la postmodernité. La notion de postmodernité désigne ce qui vient après la modernité, donc ce qui vient après le culte du progrès, le culte de l’homogénéité, de l’égalité, du jacobinisme. La postmodernité est ce qui vient après les grands récits historiques, tels le communisme, la social-démocratie, le fascisme, qui n’ont été qu’une brève parenthèse, et d’une manière générale, redisons-le, après la religion du progrès. Il y a bien sûr des éléments de postmodernité dans les temps actuels, mais il y a aussi des éléments qui relèvent en fait de l’intensification de la modernité. Prenons l’exemple de la théorie du genre : en un sens, on peut croire qu’elle valorise les différences entre les sexes en mettant en lumière leur dimension culturelle, en un autre sens, elle les minimise puisque avant d’appartenir à un sexe, nous serions en quelque sorte sans détermination et choisirions « librement » notre genre. Le genre prétendument choisi serait plus important que la sexuation héritée. Sur le fond, en fait, la théorie du genre pousse à l’extrême et jusqu’à l’absurde le constructivisme. Or, le constructivisme est un élément de la modernité. Il est pourtant bien évident que la France déjà moderne des années 1960 était à des années-lumière de la théorie du genre. Tout dépend donc du niveau où l’on situe l’analyse. S’agit-il de l’histoire des idées ? De leur généalogie ? Ou sommes-nous au contraire dans le domaine de la sociologie historique ? Il faut à chaque fois préciser quel est le niveau d’analyse choisi. Ce qui est certain, c’est que, sous couvert d’apologie des différences, nous vivons, comme le voyait déjà Pasolini il y a plus de quarante ans, dans « un monde inexpressif, sans particularismes ni diversités de cultures, un monde parfaitement normalisé et acculturé » (Écrits corsaires).

Comment définir, ou du moins comment situer, la « postmodernité » par rapport à la « prémodernité » et à la « modernité » ?

Votre question me permet de préciser un point. J’ai expliqué que la postmodernité était avant tout la fin des grands récits, et surtout du récit du progrès sous ses différentes formes (qui incluaient par exemple le nazisme, qui était un darwinisme social et racial « progressiste » puisqu’il voulait « améliorer la race »). Sous une autre forme, qui amène à en souligner les aspects néfastes, la postmodernité c’est aussi l’excès inverse de la modernité. C’est le présentisme, c’est la jouissance (je n’ai rien contre, mais elle doit avoir sa place, rien que sa place) contre la raison, c’est le laisser-aller (l’esprit « cool ») contre l’effort, c’est l’informe contre la tenue. Voilà la question que pose la postmodernité : si on ne croit plus au progrès, qu’est ce qui nous fait tenir debout ? Nous : je veux dire nous en tant qu’individus, et il faudrait dire en tant que personne humaine, mais aussi nous en tant que peuple. C’est là qu’intervient la référence à la pré-modernité. Si on prend comme exemple de moment de pré-modernité la période du Moyen Âge, avant le culte du progrès, mais aussi avant le culte de l’homme, et en fait avant le culte de la puissance et surpuissance de l’homme, la pré-modernité faisait se tenir debout les hommes par la religion, et en l’occurrence par le christianisme (je parle bien sûr de l’Europe). Cela amène bien sûr à relever qu’il y eut plusieurs pré-modernités, précédant elles-mêmes plusieurs modernités. Les modernités des pays catholiques et des pays protestants n’ont ainsi pas tout à fait été les mêmes.

Il est certain que la postmodernité ne peut qu’avoir des points communs avec certains aspects de la pré-modernité. On pourrait espérer, au lieu du culte du présent, une attention au présent, au lieu d’un enlisement dans le présent, la recherche d’une transcendance dans l’immanence. Le dépassement de la modernité a bien des aspects positifs. Qui peut regretter le nationalisme agressif entre peuples européens qui a mené aux guerres du XXème siècle ? Mais qui peut sérieusement penser que ce dépassement d’un certain nationalisme doive amener à nier tous les enracinements, toutes les mémoires historiques ? Il faut redécouvrir toutes les communautés, dont certaines ont été broyées par un nationalisme (plus exactement un stato-nationalisme) niveleur mais il ne faut pas pour autant se défaire des constructions nationales qui figurent parmi les réalisations les plus belles du politique en Europe. Autant, par exemple, je suis pour l’autonomie de la Catalogne, autant je suis hostile à sa sécession d’avec l’Espagne.

Vous écrivez que la seule libre-circulation dont ne veut pas le libéralisme, c’est la libre-circulation des idées (p. 32). Comment expliquer que l’actuel triomphe du libéralisme s’accompagne d’un recours étatique à la censure ?

L’intolérance actuelle du pouvoir, et plus largement du système face à tout ce qui relève de l’indépendance d’esprit et face à tous les propos non consensuels est d’un niveau assez stupéfiant. L’intolérance des hommes du système est, à beaucoup d’égards, proportionnelle à leur inculture. Il y a aussi un formidable formatage des esprits, qui va du plus haut niveau à tous les cadres intermédiaires de la société. Dans les faits, le libéralisme économique se développe sur fond de libéralisme politique. Ce libéralisme politique est une démocratie purement procédurale qui est de moins en moins démocratique. Le peuple ne peut se prononcer sur les sujets importants et, plus encore, quand il se prononce, on ne tient pas compte de son avis. Ce « règne de l’On » est en fait le règne de l’hyperclasse. Cette dernière mène une guerre de classe contre le peuple. En matière de relations internationales, nous sommes face à un système à tuer les peuples, qui s’appuie sur les États-Unis et ses relais, dont malheureusement la France, parfois même à l’avant-garde de l’atlantisme belliciste et déstabilisateur. Au plan intérieur, institutionnel et politique, nous avons un système à tuer le peuple, basé sur le mépris de celui-ci. Ce sont les deux faces d’un même système.

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« L’écologie poussée jusqu’au bout amène inévitablement à deux rejets. Rejet du libre-échangisme économique, rejet de l’immigration de masse » (p. 31). N’est-il pas pourtant en vogue, dans le monde de l’entreprise et au sein de la politique française, de parler d’« écologie », de « développement durable» ?

Le développement, c’est une façon de dire « toujours plus ». C’est souvent le cache-sexe de la pure et simple course aux profits. Si on souhaite un développement vraiment durable, il y a des choses à ne pas développer, par exemple le développement de l’automobile. C’est la contradiction du terme « développement durable ». Il faut donc demander aux partisans du développement durable ce qu’ils veulent vraiment développer. S’agit-il des systèmes d’échanges locaux ? Nous serons alors d’accord. S’agit-il des biens collectifs qui échappent à la marchandisation ? Très bien. S’agit-il de développer toujours plus de routes qui éventrent les paysages ? Ou de stupides créations d’aéroports inutiles ? Alors non. Faut-il toujours plus de smartphones ? Toujours plus d’informatisation de tous les processus de décision ? Encore non.

Prenons l’urbanisme comme exemple. Une ville durable, ce n’est pas forcément une ville qui se « développe », ce peut être une ville qui se stabilise, qui améliore ses équilibres. La notion de développement durable est donc ambiguë. Il faut pousser ses partisans dans leurs retranchements et les amener à reconnaître, s’ils sont de bonne foi, qu’il y a des choses à ne pas développer.

Quant à l’écologie, tout le monde est pour. C’est comme la santé et la bonne humeur : comment ne pas être pour ? Mais, concrètement, les gens qui se réclament de l’écologie sont pour l’immigration de masse. Alors, que se passe-t-il ? L’écologie s’appliquerait aux petits oiseaux, mais pas aux hommes ? (La critique de l’immigration qui est la nôtre ne saurait occulter ce que nous pensons être les responsabilités énormes de l’Occident dans le chaos au Proche-Orient et donc dans les flux migratoires vers l’Europe, et cela a commencé dès la première guerre du Golfe déclenchée après le rattachement de la « 19ème province », le Koweït à l’Irak, un piège, sous beaucoup d’aspects, tendu à l’Irak).

Revenons à l’immigration, qui n’est qu’un des aspects des équilibres humains, de l’écologie humaine et de l’éthologie humaine. Le respect des équilibres s’appliquerait à la nature mais pas aux hommes, qui pourtant ne cessent d’agir sur la nature ? L’écologisme des « Verts » n’a ainsi guère de rapport avec l’écologie. La thèse du réchauffement climatique anthropique (dû à l’homme) n’est elle-même pas prouvée. L’écologie officielle sert en fait de nouveau totalitarisme et d’instrument de contrôle social renforcé. Il est pourtant parfaitement exact que l’homme détruit ou abîme son propre environnement mais ce ne sont pas les écologistes, le GIEC ou les gouvernements qui « font de l’écologie » une sauce additionnelle à leur prêchi-prêcha culpabilisateur et moralisateur qui aideront à trouver des solutions. Il leur faudrait d’abord rompre avec le culte du progrès et de la croissance, et avec une vision de l’homme qui est fausse car les écologistes ne croient pas qu’il existe des différences entre les peuples : les écologistes, tout comme nos libéraux et socio-libéraux, pensent que les hommes et les peuples sont parfaitement interchangeables.

Or, avant de vouloir sauver l’homme et la planète, il faudrait commencer par les comprendre. Les écologistes, tout comme nos gouvernements mondialistes, pensent que les hommes sont tous pareils. Leur vision du monde est une vision de touriste. Pourquoi ne peut-on pas s’installer dans n’importe quel pays, de même que quand on part en voyage on regarde le catalogue ou le site adéquat ou autre et on coche la case « soleil », « bain de mer », etc. Croire que les migrations relèvent de la « liberté » est la dernière des imbécillités. Les migrations ont toujours été essentiellement des actes de guerres. Croit-on que les Allemands des Sudètes ont quitté leur pays en 1945 parce que les paysages bavarois sont plus gais, ou que les dancings de Munich sont d’un standing supérieur à ceux de Pilsen ? C’était parce qu’ils avaient le choix entre l’expulsion ou le massacre. Croit-on que les Juifs ont quittés l’Allemagne en 1933 par simple fascination pour l’Amérique ? Ou bien plutôt parce qu’on (les nazis) voulait les réduire à la misère, à l’humiliation, au suicide ou à la déportation ?

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Vous écrivez que vous avez souvent été considéré « comme un homme de gauche par les gens de droite et comme un homme de droite par les gens de gauche » (p. 85). Est-ce là pur esprit de contradiction ou bien assiste-t-on à un effacement du clivage gauche-droite ?

Esprit gratuit de contradiction : non. Goût de la complexité, oui. « La complexité est une valeur », écrit Massimo Cacciari. J’aime avant tout les nuances. Quant aux contradictions, il peut être fécond de les creuser si elles permettent d’arriver à une synthèse de plus haut niveau. Je crois au juste milieu non comme médiocre moyenne mais comme médiété. C’est ce qu’Aristote appelait : éviter l’excès et le défaut. Telle est la vertu selon Aristote. Ainsi, le courage n’est ni la témérité (l’excès) ni la lâcheté (le défaut). Mais le stagirite expliquait que l’opposé du courage reste néanmoins la lâcheté – et non la témérité.

Les notions de droite et de gauche n’ont cessé d’évoluer. C’est un clivage qui a toujours été mouvant. Aujourd’hui, ce qui est très clair, c’est que c’est un rideau de fumée. Droite et gauche sont d’accord sur l’essentiel : l’Europe du libre-échange et du dumping social, le partenariat privilégié avec les États-Unis, l’antirussisme primaire, la société de marché, l’idéologie des droits de l’homme contre le droit des peuples et l’immigrationnisme forcené. C’est en fait une fausse droite qui fait face à une fausse gauche. Les deux en sont au degré zéro de la pensée. Fausse droite et fausse gauche partagent la même croyance que l’Occident peut continuer à fabriquer de l’universel seul dans son coin et à l’imposer au reste du monde.

Tous les intellectuels qui pensent vraiment finissent par se fâcher avec le système politico-médiatique. Alors, celui-ci les exclut au motif de pensées « putrides », d’arrières-pensées encore plus « nauséabondes », d’appartenance à la « France moisie », de « relents de pétainisme », de statut d’ « ennemis de l’avenir » (Laurent Joffrin) et autres anathèmes. Michel Onfray, Jean Claude Michéa, Alain Finkielkraut, Alain de Benoist et d’autres sont mis dans le même sac, ce qui dispense de les lire. Or, ces intellectuels sont très différents. Ils ont comme seul point commun d’essayer de penser vraiment les problèmes même s’ils arrivent à des conclusions qui ne sont pas conformes à l’irénisme dominant : les richesses des cultures qui « se fécondent mutuellement » en se mélangeant, les « bienfaits de la diversité », les vertus d’un « vivre-ensemble » toujours plus épanouissant, le bonheur de la société « inclusive », etc. Michel Onfray est ainsi accusé d’avoir « viré à droite ». Cela ne devrait pas être une accusation mais une hypothèse non infamante en soi, relevons-le. Mais, au demeurant, c’est faux. Michel Onfray a toujours été un libertaire et il n’a pas changé. C’est toujours au nom des mêmes idées qu’il se heurte désormais aux esprits étroits du système, notamment depuis qu’il a relevé les responsabilités de Bernard-Henri Lévy dans le désastre libyen dont l’une des conséquences est le déferlement migratoire. Les propos de Michel Onfray sont dans le droit fil de sa conception du rôle de l’intellectuel, conception qu’il a notamment développée dans son livre sur Albert Camus, mais aussi dans nombre de chapitres de sa Contre-histoire de la philosophie.

Plutôt qu’une fausse droite et une fausse gauche, j’aimerais voir une vraie droite et une vraie gauche. Mais je crois aussi que les vraies droites sont toujours quelque peu de gauche à leur façon (voir Bernanos), tandis que les vraies gauches sont en un sens aussi de droite (voir Auguste Blanqui ou Georges Sorel).

Surtout, la vraie question me parait être de sortir de l’abjection anthropologique qu’est la modernité, et sa version récente l’hypermodernité. Le « chacun dans sa bulle », avec son oreillette et son smartphone me parait être un recul formidable de l’humain, la joignabilité tout azimut me parait une horreur. Je dis : abjection des temps modernes. De quoi s’agit-il ? Ce sont les gens qui sont appareillés d’oreillettes dans les transports en commun, qui restent les yeux figés sur leur téléphone cellulaire ou sur leur tablette numérique, ce sont les gens qui filment un drame ou une brutalité sans jamais intervenir, ce sont les gens qui ne proposent jamais à un clochard en perdition de l’aider à se relever, ce sont les gens qui veulent bien être témoin mais à condition de ne rien risquer (« Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger », disait Pascal. On voit que nous en sommes loin). Ce sont les hommes de la société de l’insignifiance. En sweat-shirt du nom d’une compagnie aérienne d’un émirat pétrolier, ou en capuche de survêtement, parlant fort dans les transports en commun pour faire profiter tout le monde de leurs préoccupations égotistes, ils représentent le summum du mauvais goût. C’est le tsunami de l’abjection. Faut-il préciser qu’un Africain en habit traditionnel lisant le Coran ne me fait pas du tout la même impression ? Serait-ce là le dernier refuge de l’humanité ? Ce n’est pas le seul. Reste une évidence : le coefficient de modernité est exactement équivalent au coefficient d’abjection.

Cette question de la modernité, postmodernité par rapport aux années soixante et soixante-dix, ou simple hypermodernité, est très liée aux nouvelles formes du capitalisme, analysées par exemple fort bien par Pierre Dardot et Christian Laval. Sortir de l’hypermodernité, ce sera nécessairement aussi sortir du turbocapitalisme. Or, le dépassement du capitalisme ne se fera par les droites telles qu’on les connaît, mais se fera encore moins par la gauche actuelle. Celle-ci est devenue l’avant-garde du turbocapitalisme, elle déblaie le terrain, elle détruit les enracinements, les industries et la classe ouvrière. Elle a détruit les ethos (manière d’être au sens de demeure anthropologique) ouvriers. Elle est pour cela plus efficace qu’aucune extrême-droite n’aurait pu l’être. L’hypermodernité a permis de comprendre ce qu’était la modernité. Marx écrit « L’anatomie de l’homme est une clef pour l’anatomie du singe. Les virtualités qui annoncent dans les espèces animales inférieures une forme supérieure ne peuvent au contraire être comprises que lorsque la forme supérieure est elle-même connue. Ainsi l’économie bourgeoise fournit la clef de l’économie antique » (Introduction à la critique de l’économie politique, 1857). Dans le même temps, l’hypergauche actuelle a permis de comprendre ce qu’était la logique de la gauche : faire la table rase de tout être. Nier toutes différences, faire des nouveaux codes (théorie du genre, nouvel antiracisme négateur des races et des cultures) le contraire de l’histoire, en allant plus loin que Rabaut Saint-Etienne avec sa fameuse formule (« L’histoire n’est pas notre code »). Il s’agit en fait de liquider pour l’Europe la possibilité de faire une quelconque histoire.

La vraie question est donc de comprendre qu’on ne peut dépasser le capitalisme par la gauche (surtout celle de Pierre Bergé). La vraie question est aussi de prendre conscience à la fois que les thèses du GIEC sont biaisées par l’idéologie officielle du réchauffement dû à l’homme, mais que l’homme abîme vraiment la terre, que la pollution est une réalité, la croissance une impasse pour notre environnement, qu’elle détruit et enlaidit. La question est de prendre conscience que, comme dit le pape François, « l’heure est venue d’accepter une décroissance dans quelques parties du monde et d’en finir avec le mythe moderne du progrès matériel sans limite » (encyclique Laudato si’). L’heure est venue de la postcroissance pour une vraie postmodernité qui soit autre chose que l’intensification de la modernité.

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La polémique autour des propos de Michel Onfray sur Alain de Benoist a révélé qu’il existe encore une « gauche du non » (Jacques Sapir, Christophe Guilluy, Jean-Claude Michéa…). Qu’en pensez-vous ?

Le phénomène va au-delà d’une « gauche du non » (au référendum sur le traité de 2005). Jean-Claude Michéa est un historien des idées, novateur et important. Jacques Sapir est un géopolitologue, un économiste et d’une manière générale un intellectuel atypique comme il y en a peu. Christophe Guilluy est un sociologue qui apporte un éclairage neuf mais n’est pas un intellectuel généraliste. Michel Onfray est un littéraire et un philosophe touche à tout doué et attachant – quoique, cela n’aura échappé à personne, un peu dispersé. Ce qui est important s’agissant de cette « gauche du non » qui est, plus largement, une gauche rebelle aux séductions de l’hypermodernité capitaliste, c’est de comprendre qu’un certain nombre de dissidents du système (certains l’étaient depuis longtemps et d’autres le sont devenus) commencent à se parler. Leurs réponses ne sont sans doute pas les mêmes mais du moins certains comprennent-ils qu’il n’y a pas de questions tabous.

Il y a un autre élément de reclassement entre les intellectuels : la question de la pauvreté spirituelle de notre temps émerge tout comme la question de la nécessaire préservation des cultures qui consiste à ne pas les noyer dans un grand mélange informe.

Face à la postmodernité, pensez-vous qu’il faille adopter un positionnement conservateur ? Réactionnaire ?

Réactionnaire n’est pas un gros mot. On a le droit, voire le devoir de réagir face à certains processus. Mais réagir ne suffit jamais. Conservateur ? Tout dépend de ce qu’il convient de conserver. Certainement pas le système capitaliste et productiviste. Certainement pas le nouvel ordre mondial dominé par les États-Unis. Certainement pas les orientations internationales de la France depuis trente ans et le retour dans l’Otan. Certainement pas l’Union européenne telle qu’elle est. Il faut conserver le meilleur de la France. Mais existe-t-il encore ? Bien plutôt, il faut le retrouver, le réinventer. En retrouver l’esprit plus que les formes, par nature périssables. Pour conserver le meilleur, il faut révolutionner l’existant. C’est la formule du conservatisme révolutionnaire. Elle me convient bien.

Garantir le droit et l’accès à la diversité de l’information, à la liberté d’expression… une lutte essentielle!

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Garantir le droit et l’accès à la diversité de l’information, à la liberté d’expression… une lutte essentielle!

 
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les « terroristes » dont les exploits effrayants sont amplifiés à dessein par les medias politiquement corrects ont déjà gagné en permettant de restreindre, pour la « bonne cause », bien sûr, la sphère privée. Comme en France, où l’effet Charlie (et qui d’ailleurs n’est pas Charlie ?) puis l’effet Bataclan ont entraîné et renforcé l’acceptation sans réel débat d’une Loi sur le renseignement et l’installation de l’état d’urgence sécuritaire. Ainsi le sinistre (de gauche bobo !) gouvernement responsable par sa politique aventureuse et risquée, interventionniste en Syrie, sous perfusion financière par le Qatar et la monarchie  familiale saoudienne, tout en refusant sa responsabilité patente, en profite pour s’immiscer dans la sphère privée des citoyens critiques et limiter leur libre expression et d’information. Oublié le laxisme dans le contrôle migratoire, oublié l’imposition du « vivre ensemble » unilatéral sous peine de sanctions. La gauche moraliste totalitaire rappelle que pour elle, la souveraineté nationale, l’autonomie économique, les valeurs identitaires, les vraies valeurs spirituelles chrétiennes, le racisme et l’islamophobie sont des délits bien pires encore que les dérives explosives de quelques radicalisés franco-belges qu’il ne faut pas amalgamer à l’Islam ou requérants illégaux syriens. L’ennemi principal et prioritaire, qualifié de droite extrême selon l’estampillage de réflexe pavlovien, c’est la population, droite et gauche nationale confondues, qui ose douter de la propagande officielle du Parti du Bien et cherchent des sources d’information critiques, pluralistes, sur internet, s’informer sur des sites alternatifs ou dissidents, peut-être même carrément complotistes, comme le susurre « Big Brother ».Il ne faut pas donner des moyens de contrôle supplémentaire à un régime de bienpensance moraliste et autoritaire, qui les utilisera d’abord contre l’opposition idéologique interne, ce serait suicidaire.

En Suisse la Loi sur le Renseignement, malgré ce que ne veulent pas voir la majorité des parlementaires qui l’ont acceptée, procède de la même logique inquisitoriale. La rétention de données et l’interception de tout ce qui passe par le câble et la fibre optique sont des moyens de surveillance de masse qui ne se basent sur aucune preuve mais seulement sur le soupçon. Des algorithmes informatiques vont détecter des faisceaux d’indices et des mots sensibles dans vos communications téléphoniques, mails, consultations de sites et induire des soupçons. Délit d’intention, de mauvaises pensées, de mauvaises lectures, de mauvaises influences. Pire, des logiciels espions, chevaux de Troie pourront être introduits à votre insu (perquisition en cachette) dans vos ordinateurs et vous surveiller, même si vous n’avez rien fait, rien dit ou juste exercé votre droit à la libre information, à la sphère privée. Que dire de la collaboration d’échanges avec les autres services de renseignements étrangers qui permettra de transmettre automatiquement et sans contrôle vos données à des services en guerre, antiterroriste ou économique.

Dans cette affaire, qui n’a rien à voir avec une gauche bisounours ou tendance matraque, la défense et le droit à la sphère privée, la protection contre l’Etat (et les autres Etats) fouineur et digital, le droit à la liberté de pensée, d’expression, de réunion, d’information l’emportent sur des considérations opportunistes justifiées de la soi-disant guerre contre le terrorisme. Celle-ci est menée par des gouvernements qui soutiennent eux-mêmes des groupes terroristes (les mêmes !), les arment, les sponsorisent et se réjouissent du bon travail qu’ils mènent en Syrie, au Yémen et ailleurs.

Il faut impérativement signer le référendum  du comité interpartis (dont le Parti Pirate) contre la Loi sur le Renseignement. Cette Loi est déjà en soi une petite victoire des actions terroristes qui crée des mécanismes de surveillance totalitaires permettant de repérer des intentions ou des déviances politiques de manière préventive. Cette société totalitaire de surveillance n’a pas pour objet final de contrôler les individus mais de faire intérioriser le sentiment du pouvoir absolu de l’administration concernant la vie privée et publique. Elle ne s’attaque pas à des actes ou des paroles déterminées mais au désir même de résistance.

Dominique Baettig, 9 décembre 2015,  Médecin, Ancien Conseiller national, militant souverainiste suisse.

G. Faye: Pourquoi nous vaincrons!

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«Pourquoi nous vaincrons»

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Voici le texte de l’intervention de Guillaume Faye au Congrès du NPI (National Policy Institute), qui s’est tenu à Washington le 31 octobre 2015 au Press Club (1). La même conférence a été prononcée le 7 novembre à Stockholm au Musée royal de l’Armée au cours d’un colloque organisé par les éditions Arktos qui traduisent et diffusent ses livres en anglais. L’intervention, s’intitulait Why we will win (”pourquoi nous vaincrons”) et en voici la traduction résumée. Il faut noter que les attentats musulmans du 13 novembre ne s’étaient pas encore produits…

Qui sommes-nous ? Que nous arrive-t-il ? Pourquoi ?

En Amérique du Nord, en Europe péninsulaire et en Russie, nous formons une même nation, au sens étymologique (du latin nascere, ”naître”), c’est-à-dire un ensemble de peuples de même souche ethno-culturelle, de même origine européenne ancestrale. Ce qui nous différencie des autres rameaux de l’humanité. Nous formons une famille planétaire, avec des appendices minoritaires en Amérique latine, en Australie, Nouvelle Zélande, etc. 

Or, ces peuples d’origine européenne sont en proie, depuis 40 ans, à un double phénomène mortel à terme, qui touche en priorité l’Europe de l’Ouest : un déclin démographique par effondrement de la natalité ; et une immigration de peuplement massive qui s’apparente à une invasion et à une colonisation par le bas. Ce processus peut aboutir à un remplacement global de population et donc à la disparition pure et simple de nos pays, de nos patries. Notre socle anthropologique, notre mémoire peuvent se dessécher et disparaître. Nos ancêtres seront oubliés et nos descendants ne seront plus nos héritiers.

La cause ultime de ce suicide mou est un virus intérieur, un défaut qui est la face noire de nos qualités : la xénophilie, ou amour de l’Autre, pendant de notre intérêt pour les autres peuples. Et peut-être aussi un sentiment de charité excessif, issu d’un christianisme dévoyé, poussant à préférer l’étranger au proche.

Il existe trois symptômes pathologiques associés dans l’idéologie dominante : l’immigrationnisme, la facilitation de l’avortement et l’homophilie (immigrationnism, abortionism and homosexualism). Ces trois facteurs sont liés, même si le processus est parfois inconscient, mais pas toujours… Ce sont les deux pinces du crabe : en amont on castre la natalité européenne – et la famille traditionnelle– et en aval on organise l’invasion migratoire de populations à plus forte natalité. L’objectif global est la destruction progressive de la racine bioethnique européenne, son germen. Il s‘agit d’un processus subtil de suicide collectif que les peuples refusent mais que les oligarchies imposent, par haine de soi, par dévoiement pervers de l’humanisme.

Nous sommes en face d’une véritable pathologie mentale, répandue chez les dirigeants et les élites, que j’ai nommée dans plusieurs de mes livres, de deux termes liés : ethnomasochisme et xénophilie.

La trahison et l’aveuglement des élites dirigeantes

athebb8015c2a9101202721304aa.jpgLes plus dangereuses invasions dans l’histoire des peuples ne proviennent pas tant d’attaques militaires que de migrations de masse, comme celle que l’Europe de l’Ouest est en train de vivre. La crise actuelle des ”migrants”, dont beaucoup de pseudo réfugiés, qui se déversent sur l’Europe de l’Ouest en est une nouvelle illustration. Mais pour la première fois dans l’histoire, ce sont les ”élites” qui, sans combat, trahissent et laissent se déverser les envahisseurs. La pathologie de la collaboration est à l’œuvre.

Mais je me trompe : l’Empire romain, déjà, à la fin du IVe siècle avait laissé les barbares Goths – poursuivis par les Huns – franchir le Danube et s’installer sur les terres civilisées de l’Empire, en échange de promesses pacifiques jamais tenues. Une génération plus tard, en 410, Alaric pillait et ravageait Rome, l’ ”éternelle”. Les invasions barbares furent la cause principale de la chute de l’Empire romain d’Occident qui provoqua une régression de civilisation de plusieurs siècles, comme l’a montré l’historien britannique Bryan Ward–Perkins dans The Fall of Rome and the End of Civilization, 2005. C’était nettement moins grave qu’aujourd’hui cependant, puisque les Goths, bien que considérés comme ”sauvages” par les auteurs de l’époque, étaient des ”Européens”, assez proches ethniquement de l’oecoumène romain – et étaient devenus chrétiens. Aujourd’hui, fait gravissime, les masses immigrantes sont totalement étrangères à l‘identité et à l’ethnicité européennes et appartiennent même majoritairement à une religion, l’islam, qui, depuis le VIIIe siècle, est en conflit aigu avec notre civilisation.     

En dépit de son coût gigantesque, financier et social, le déversement migratoire est présenté par l’oligarchie politico-médiatique comme une chance. C’est une inversion orwellienne de la réalité : le mal est travesti en bien, le négatif en positif. Mais aussi le positif (les forces de résistance) est travesti en négatif : le danger ”raciste”, l’ ”islamophobie” et autres imprécations injurieuses, s’apparentent à ce que fut la langue de bois communiste marxiste.

La même pathologie mentale de déni de la réalité se remarque dans les classes intellectuelles des pseudo-savants. Oubliant les leçons d’Aristote – observation du réel et clarté de jugement – elles développent des théories brillantes mais fumeuses, scholastiques pour tout dire, qui ne décrivent pas le réel mais l’interprètent selon un jargon prétentieux, sur fond d’ignorance élégante et littéraire.       

Les intellectuels parisiens, suivis par les snobs américains, sont les spécialistes de la production d’analyses sommaires qui se font passer pour originales et géniales et dont les auteurs, qui appellent ”chaton” un tigre, sont encensés dans les médias. Ils méprisent la réalité : à la perte de l’identité culturelle ancestrale, au déracinement intérieur des peuples de souche dépossédés de leur patrie charnelle, à la dégradation du cadre de vie, s’ajoute le risque d’un déclin économique majeur. En effet, sur le plan de la performance économique et technologique, cette substitution de population sera très négative car elle aboutit à un remplacement de forces vives et créatrices d’origine européenne par des masses qui n’ont ni les mêmes capacités ni la même culture. Cet ethnocide silencieux est un fait historique majeur.

La Troisième guerre mondiale vient doucement de commencer

Elle sera beaucoup plus dévastatrice que les deux précédentes. L’islam –et non pas l’ ”islamisme”– constitue l’ennemi, le protagoniste hostile principal, surgi du passé archaïque. Mais pas seulement lui. Il traîne derrière lui cette hostilité ancestrale et sourde envers la civilisation européenne, partagée par bien d’autres. Le problème est ethniquement planétaire même si – les choses sont toujours compliquées dans les guerres– les camps ne sont jamais clairs mais approximatifs. 

L’affrontement a débuté en Europe de l’Ouest sous forme de guerre civile de basse intensité, avec émeutes et attentats récurrents, criminalité croissante des immigrés, harcèlement des populations autochtones modestes délaissées par les oligarchies, développement impuni du racisme anti-Blancs, etc. Le professeur Andrey Hussey, spécialiste de la France à l’Université de Londres, vient de publier un essai, Insurrections in France, où il prédit une guerre civile ethnique prochaine en France. Il écrit : «  je suis fasciné par la violence ethnique que j’ai ressentie en France ». La même chose est perceptible dans d’autres pays d’Europe. Une enquête du quotidien français Le Figaro, du 26 octobre 2015, révèle qu’une majorité de Français prédit et redoute une guerre civile avec les populations immigrées en majorité musulmanes, avec une multiplication des attentats. Le djihad musulman a commencé en France où existent déjà 2.400 mosquées, dont 150 salafistes où l’on prêche un djihad de conquête.

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Ce phénomène d’islamisation territoriale est, pour l’instant, très limité en Amérique du Nord, sauf au Québec francophone qui suit le mauvais exemple de la France. Le monde futur est celui de la mondialisation, donc de l’affrontement et des conflits croissants entre les peuples. Il est faux de croire que l’abolition des frontières amène la paix ; elle provoque la guerre. Le XXIe siècle risque de connaître une Troisième guerre mondiale de nature ethnique, et non plus seulement politique et économique, qui dépassera en dévastations les deux précédentes. L’Europe est en première ligne, plus que l’Amérique du Nord, protégée par ses deux océans.

De la géopolitique à l’ethnopolitique

Nous devons accomplir une révolution mentale et idéologique : ne plus penser seulement le monde dans les termes traditionnels de la ”géopolitique”, mais selon une grille complémentaire, que l’on pourrait appeler ” ethnopolitique”.

Il doit finir le temps où les nations d’origine européennes se combattent. La crise ukrainienne, par exemple, est d’une dramatique stupidité. Dans cet explosif XXIe siècle qui commence, les peuples d’origine européenne doivent former un même ensemble ethnopolitique solidaire, un bloc de peuples apparentés. L’idée traditionnelle d’État-Nation doit se corréler avec la notion émergente d’ensemble mondial des peuples d’origine européenne.   

D’ailleurs, toute la planète se dirige vers ce schéma ethnopolitique, qui avait été prédit par Samuel Huntington dans son ouvrage sur le Choc des Civilisations. La mondialisation a la double face de Janus : elle produit en même temps la coopération et l’exacerbation des conflits.

Il existe une hostilité globale et croissante, en forme de vengeance et de revanche, comme un sentiment puissant, encore dissimulé et souterrain, des peuples non-européens d’origine contre les peuples européens d’origine. C’est un gigantesque non-dit, un mouvement de fond, tel un courant marin trouble et profond. Ce sentiment passionnel touche en particulier toutes les populations immigrées, colonisatrices de l’intérieur.

L’islam constitue un des principaux vecteurs de cet affrontement, de cette agression, qui commence, sur le sol même de l’Europe. Ce combat a débuté au VIIe siècle. Le christianisme est évidemment visé parce qu’il est un marqueur identitaire, mais pas seulement lui ; c’est notre civilisation dans son ensemble qui est jalousée par cette schizophrénie – complexe de supériorité/ infériorité – dont l’islam a le secret. Nul ne sait qui sera le vainqueur de cet affrontement bien mal parti. Mais il se peut fort que nous le soyons.

La possibilité de la victoire

Le philosophe Alain Finkielkraut, membre de l’Académie française, détesté par l’oligarchie intellectuelle et médiatique, a déclaré : « je ne suis pas pessimiste pour mon pays, je suis désespéré ». Mais le désespoir correspond à une vision fataliste de l’histoire. Mieux vaut une vision volontariste, qui part du principe que l’histoire n’est pas entièrement déterminée ni écrite d’avance.

Nous pouvons vaincre parce que l’agressivité des envahisseurs, la plupart du temps regroupés sous la bannière de l’islam, commence déjà à provoquer un réveil des peuples de notre propre civilisation en Europe et ailleurs dans le monde. Et parce qu’il peut surgir une révolte des peuples autochtones contre leurs ”élites” et leurs oligarchies qui organisent l’invasion migratoire ou la tolèrent en applaudissant.

Nous pouvons vaincre parce que nos nations et nos cultures de même souche ancestrale, sont plus fortes et plus créatrices que cet islam millénaire qui repart à l’assaut et qui n’a proposé d’autres solutions aux hommes que des malheurs et des échecs, avec une pauvreté intellectuelle et scientifique qu’on s’efforce de masquer sans y parvenir. Même si elle perd des batailles, la civilisation a toujours gagné la guerre contre la barbarie. L’islam guerrier que défend le Califat de l’E.I Daec’ch est le véritable islam, fidèle à sa source oraculaire mahométane. Il ne faut pas le juger ni le mépriser mais le combattre. La violence du djihad, cruelle, ne peut être que vaincue par la force de notre civilisation.

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Nous pouvons vaincre parce que l’hostilité croissante contre nous renforce notre solidarité planétaire et parce que nous possédons un génie propre, polyvalent, qui a toujours assuré le succès de tous les rameaux de la souche européenne. Et parce que, contre le fanatisme primitif, nous possédons l’intelligence évoluée.

Mais la victoire suppose trois conditions : le renouveau démographique, le réarmement moral et l’amour de soi, ainsi que la volonté de désigner et de combattre l’ennemi. Notre pire adversaire est en nous-mêmes, plus exactement dans les maladies psychologiques et morales qui rongent les élites politiques et médiatiques de l’Occident. C’est pourquoi il faut travailler partout au renversement révolutionnaire de ces oligarchies et à la reprise du pouvoir par l’opinion réelle des peuples.

Le tribunal de l’Histoire

Notre décadence n’est pas une fatalité. Elle n’est qu’une apparence, un passage, un interrègne. Notre nation commune macroethnique d’origine européenne, au sens le plus large, incluant bien entendu la Russie et des parties des populations d’Amérique latine, forme un bloc planétaire, un même arbre anthropologique, innervé par la même sève. Nous possédons une force commune, inscrite dans la genèse de l’Histoire.   

Non, l’humanité ne forme pas ”une seule famille” comme le rabâche l’idéologie dominante universaliste inspirée par une morale chrétienne laïcisée et dévoyée. Elle en possède plusieurs.  Il est dangereux de croire à ce mensonge utopique car il débouche sur le chaos généralisé. L’humanité constitue un ensemble de peuples différents (ethno-différentialisme) qui peuvent coopérer et entrer en compétition tout en restant séparés et en bonne entente. D’ailleurs, seuls les intellectuels occidentaux croient à cette notion de ”famille humaine” qui peut se mélanger. En dépit de la ”mondialisation” (phénomène factice, superstructure économique), l’éthologie humaine demeure fondamentalement ethnique. La nature humaine est séparatiste et non pas unitaire et homogène. 

De plus, l’Histoire démontre que sous le choc des événements et des circonstances, les mentalités peuvent basculer. L’impensable peut devenir envisageable, les tabous idéologiques et moraux peuvent tomber. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais il possible que des mesures d’exception douloureuses et radicales, jadis abhorrées, soient acceptées dans un avenir proche.

Comme l’avaient vu Darwin et Nietzsche, la loi de la vie, outre la coopération, est néanmoins dominée par la compétition et la sélection naturelle des plus aptes. Les idéologies décadentistes et égalitaristes de l’Occident se heurtent à ce mur d’acier. Le tribunal de l’Histoire, qui reproduit l’ordre naturel départage les vainqueurs et les vaincus, non point selon le sentiment moral ou l’idéologie mais d’après le résultat. On juge l’arbre à ses fruits. ll faut être les plus forts. Or nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts.     

  1. Le NPI (National Policy Institute) animé par Richard Spencer and William H. Regnery, est un think tank qui défend l’identité européenne originelle de l’Amérique du Nord et prône une entente et une solidarité globales avec l’Europe et la Russie. Il fait partie, avec American Renaissance, dirigé par Jared Taylor, d’un courant de pensée qu’on pourrait qualifier d’American New Right, très différent des ”néo-conservateurs” ou de l’aile droite du Parti Républicain.

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La radicalisation orwellienne des médias...

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La radicalisation orwellienne des médias...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une remarquable analyse de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique consacré au traitement par les médias du terrorisme islamiste et de l'invasion migratoire...

La radicalisation orwellienne des médias

En France, à l’automne 2015, la radicalisation ne touche pas que certains musulmans ayant résumé leur religion au djihad, celle-ci concerne également un très grand nombre de journalistes qui n’hésitent plus à franchir un stade supplémentaire dans la pratique orwellienne de leur métier, passant de la propagande insidieuse au mensonge le plus décomplexé.

Nous avions évoqué, en mai dernier (Lire > Dossier : Les médias face à l’Islam, soumission ?) les relations ambiguës, complaisantes, voire stratégiquement dangereuses, qu’entretenaient certains médias français avec l’islam terroriste. Après les terribles attentats du 13 novembre à Paris, il eût été angélique d’imaginer la possibilité d’un mea culpa, mais le choc aurait pu, du moins, permettre un minimum de remise en question. Loin de là, de nombreux médias se sont enferrés dans le déni, voire ont osé des manipulations qu’ils ne se seraient jamais permis jusque là. Pourtant, un ensemble de faits, de révélations, d’études, d’interventions d’experts, de preuves – et de cadavres –, s’accumulait pour donner tort à la manière dont ils avaient choisi de traiter un certain nombre d’informations depuis que le phénomène de l’islam terroriste est apparu, et en dépit du fait que celui-ci soit si souvent au centre de l’actualité depuis bientôt quinze ans ; et en dépit du fait qu’il soit d’autant plus impérieux de traiter ces informations sous l’angle adéquat qu’il en va, in fine, de la sécurité des Français dans un contexte de guerre.

Des « déséquilibrés » aux « assaillants »

Après le massacre, devant le constat flagrant d’un défaut d’analyse, il paraît urgent d’attribuer les responsabilités et de juger les défaillances. N’importe quel citoyen se trouve naturellement en position de demander des comptes à ceux qui sont censés l’informer alors que l’extraordinaire a eu lieu : la guerre en plein Paris. Le juge antiterroriste Marc Trevidic, dont les interventions, après les attentats, ont récolté un écho notable, a exposé comment les attaques terroristes que l’EI livre contre la France depuis deux ans s’inscrivaient dans une stratégie parfaitement établie par l’ennemi. Il s’agissait de créer un mouvement de crescendo dans l’horreur, dont les attentats du 13 novembre furent le premier point d’orgue. Ainsi, ce furent d’abord des actes isolés et disséminés avant d’atteindre à cette première perpétration organisée d’un massacre de masse. Cette dramaturgie élaborée en amont dans le but de faire « monter la pression » et d’instiguer durablement un climat de terreur en France relève d’une stratégie redoutable. Combattre l’ennemi, c’est connaître l’ennemi. Or, la plupart des médias français n’a guère permis à la population visée par cet ennemi de le connaître, donc de le combattre. En effet, les actes isolés qu’évoque le juge Trevidic, ce sont ces nombreux crimes ou tentatives commis dès décembre 2014 presque chaque mois par des individus qui furent systématiquement présentés comme des « déséquilibrés » par de nombreux médias. Or, après les propos du juge et bien qu’ils aient été particulièrement relayés, on n’a pas entendu un seul journaliste remarquer que l’interprétation qui avait été donnée de ces événements avait été par conséquent erronée, voire qu’elle relevait d’une pure falsification. Il s’agissait pourtant d’un constat nécessaire.

Subitement en guerre

« Cette fois, c’est la guerre. » titrait Le Parisien, le 14 novembre ; « Notre guerre », en une du Point le 19 novembre ; « Comment vaincre Daech ? » pour L’Obs, le même jour ; « Comment gagner la guerre ? » pour L’Express, le 16… Cette prolifération de titres martiaux, au lendemain des attentats, tranchait avec le discours implicite qui les avait précédés. « Cette fois, c’est la guerre », pourquoi : « cette fois » ? Auparavant, nous jouions à la marelle avec les djihadistes ? Il paraissait pourtant clair qu’une internationale islamiste avait déclaré la guerre à l’Occident depuis le 11 septembre 2001… Il n’y a visiblement que certains journalistes français qui n’avaient pas été avertis. Eux apercevaient des « déséquilibrés » et notaient la multiplication d’ « actes isolés » sans rapport avec l’islam, jusqu’à ce que, subitement, et comme si rien ne l’avait laissé présager, des islamistes amalgament des Français, de gauche ou de droite, de souche ou non, honteux ou pas, pour les massacrer selon une ligne de front qui, dans leur démarche, ne faisait pas le moindre doute. Ainsi, à la sidération naturelle qui suivit l’irruption de semblables atrocités en plein Paris, s’ajouta un autre genre de sidération, laquelle provenait de l’invraisemblable impréparation psychologique dans laquelle se trouvait le peuple français, impréparation entretenue par ceux dont la mission aurait été au contraire de lui donner les éléments nécessaires à comprendre ce qui lui arrivait.

Tous les degrés du déni

telemanip24026.jpgQuand, ainsi que les dirigeants de l’État Islamique l’avaient clairement annoncé en février dernier, notre ennemi nous menace d’invasion migratoire et de chaos en méditerranée pour déstabiliser l’Europe, les réactions du Monde et de Libération, deux mois plus tard, consistent à prôner l’ouverture totale des frontières, comme s’il s’agissait de collaborer à notre propre destruction ! Lorsque la crise dépasse même les menaces proférées, il y a toujours des médias français qui continuent d’entretenir un déni quant à l’ampleur du phénomène, voire qui déguisent cette menace de Daech mise à exécution en merveilleuse opportunité ! Quant au fait qu’au-delà d’être un formidable instrument de déstabilisation du continent, cet afflux de population soit pour l’EI un moyen de répandre des soldats dans toute l’Europe, ces mêmes médias masquent le risque ou culpabilisent ceux qui l’évoquent en les suspectant de se muer en agitateurs d’extrême-droite (Ouest France, Libération, BFMTV), contribuant ainsi à rendre nos pays toujours plus vulnérables. Lorsque l’enquête sur les attentats de Paris confirme, cependant, que deux kamikazes sont des migrants, le déni du réel atteint un degré supplémentaire puisque France Inter en vient à tout bonnement réécrire le titre d’un de ses papiers, comme l’a relevé l’OJIM dernièrement, changeant : « Le fantasme de l’infiltration terroriste » par « Des terroristes parmi les migrants ? », toute honte bue, tout principe d’honnêteté passé à la trappe. D’abord on pratique le déni de réel pour des raisons idéologiques, ensuite, le déni du déni, pour ne pas entamer une remise en cause dont les conséquences pourraient s’avérer vertigineuses. Voici le cercle vicieux dans lequel se trouvent entrainés tant de journalistes français au moment où les faits les démentent.

Du bon usage des cadavres

« J’ai appris la diffusion d’images de corps. J’appelle au respect de la dignité des personnes décédées, de leurs familles. », tweetait madame Taubira, le 15 novembre, faisant référence à cette fameuse photo de l’intérieur du Bataclan après le massacre. Deux mois plus tôt, nullement choquée par la diffusion du corps d’un enfant migrant illico icônisé par les médias, le ministre de la Justice tweetait, avec son impayable lyrisme : « Son prénom avait des ailes, son petit cœur a dû battre si fort que les étoiles de mer l’ont emporté sur les rivages de nos consciences. » Ces morts du Bataclan, donc, ne doivent quant à eux ni circuler ni parvenir aux « rivages de nos consciences ». Étrange « deux poids, deux mesures » de la pudeur dont, à l’instar de Christiane Taubira, ont donc fait montre les médias français dans leur ensemble à cette occasion. Enfin, étrange… On aura bien compris qu’il y a des photos macabres dont le choc est idéologiquement exploitable et d’autres, non. Il fallait donc marteler les esprits de la photo du petit Aylan afin de pousser les Européens à ouvrir leurs frontières aux migrants, migrants dont certains participeraient à des massacres en France, massacres dont les photos, elles, ne devaient, en revanche, pas être diffusées. Dans cet exemple, les médias qui jouent à ce jeu ne réécrivent pas leurs propos, mais ils contredisent leurs méthodes, laissant soupçonner comment celles-ci ont moins à voir avec l’information qu’avec la manipulation de masse.

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Les témoignages comme caisse de résonance

Il y a, enfin, une technique d’influence que l’on relève rarement tant elle est dissimulée : celle des témoignages. Elle permet en effet aux médias de donner l’impression d’une unanimité factice, en donnant la parole à ceux dont les propos illustrent l’idéologie qu’ils défendent. Facteur aggravant : celui qui ne communie pas au politiquement correct de mise n’osera pas s’exprimer librement à visage découvert, sachant qu’il deviendrait immédiatement une cible potentielle de mépris exhibée à la vindicte publique. Après les attentats, l’un des témoignages les plus célèbres se trouva être celui d’un petit garçon filmé place de la République, en compagnie de son père. Ravis, de nombreux médias en remirent même une couche, puisque ce père et son fils furent ensuite invités sur le plateau de Yann Barthès. Pourquoi ce témoignage fut-il autant valorisé ? L’enfant est charmant, certes, et son père est également émouvant dans la manière qui est la sienne de rassurer son fils. Mais au-delà, ils représentent tous deux un tract en faveur du multiculturalisme : d’origine asiatique, le père, un « Français de cœur » qui a prénommé son enfant d’un nom de héros de feuilleton américain – Brandon –, affirme que sa maison, c’est la France. Insidieusement, cela permet de diffuser l’idée que le multiculturalisme ne doit pas être remis en cause au moment où la coexistence de cultures conflictuelles sur les mêmes territoires vient d’aboutir à 130 morts… Surtout, l’enfant, dans son langage, explique aux téléspectateurs que « les méchants, c’est pas très gentil », le père le rassure en lui expliquant qu’il y en a partout, des « méchants », et qu’on va les combattre avec des roses – riposte florale qui semble d’abord laisser l’enfant un rien dubitatif, et on le comprend… Bref, un discours qui explique, en substance, qu’il n’y a rien à comprendre, qu’il n’y a rien à déduire, qu’il n’y a rien à changer. Le discours qui, plus certainement qu’un enfant de six ans, rassure avant tout les journalistes… N’y avait-il pas quelque part d’autres genres de témoignages à recueillir, comme, par exemple, un citoyen excédé réclamant des comptes aux élites médiatico-politiques pour ne l’avoir pas renseigné correctement sur les drames que leur incompétence organisait ?

Le leurre fasciste

Au lien suivant, qui indique : « Manifestation anti-étrangers, Pontivy, « Ils se sont défoulés sur un passant d’origine maghrébine », sur le site de France Bleu, aujourd’hui, on tombe sur l’information : « La page est introuvable », suivie d’un « smiley triste » : L Il eut été plus honnête de rédiger un démenti, mais non ! On s’est contenté d’effacer à demi les traces du crime, du mensonge fabriqué de toutes pièces d’une manifestation anti-migrants ayant prétendument dégénérée en ratonnade, mensonge depuis démenti très officiellement. Toujours obsédés par un ennemi historiquement mort depuis 70 ans, de nombreux médias, alors que 130 victimes de l’Islamisme radical gisent au sol, traquent immédiatement… le skinhead de service. Cet ennemi qui leur va bien, qui leur tient chaud, qui les rassure, qui les conforte intellectuellement, même s’il est tout à fait obsolète. Encore une fois, ne voulant se confronter au problème, ils ne le pensent pas, ne nous y préparent pas, pire : ils nous désarment intellectuellement et moralement face à lui. Et au-delà de toute question idéologique, c’est pour des raisons stratégiques de cet ordre que devrait être impitoyablement délégitimée une grande partie de cette classe médiatique, alors que la panique qui est aujourd’hui la sienne devant ses défauts d’analyse prend la tournure de contorsions, de manipulations et de mensonges les plus éhontés. Autant d’aveux indirects.

OJIM (Observatoire des journalistes et de l'information médiatique, 4 décembre 2015)

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