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vendredi, 28 mai 2021

La Troisième Rome et le « Culte de la Victoire »

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La Troisième Rome et le « Culte de la Victoire »

par Vladimir Karpets

Aujourd’hui, nous pouvons parler ouvertement de développer une « religion civique » en Russie, le « culte de la Victoire », en la combinant avec une « nouvelle idéologie nationale », qui est en gestation depuis longtemps. De plus, pour quelques « nouveaux étatistes » et pour une partie des communistes, incluant le contexte plus large des « soviets », de l’« URSS-2 », etc., c’est presque le salut, alors que pour d’autres, particulièrement les libéraux et les « petits-nationalistes », et même les « régionalistes » (ou séparatistes, si vous préférez), cela cause une tempête d’émotions. La sympathie pour notre armée et opposants politiques de la dernière guerre mondiale unit une variété de groupes : des libéraux aux nazis russes, des oligarques juifs aux antisémites quasi-déments. Malheureusement, certains membres du dénommé « spectre blanc » s’y sont joints, et à notre avis, n’ont fait que pousser les Russes à se détourner de la « cause blanche », d’une sympathie qui était plus répandue au début des années 90. Il faut noter que cela ne concerne pas « le fascisme et l’antifascisme » de l’idéologie nationale-socialiste (c’est une question particulière), mais surtout la campagne militaire de l’Allemagne dans les années 40.

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Cependant, le « culte de la Victoire » existe manifestement, et certains pensent qu’il a remplacé (même dans l’Union Soviétique) le « culte de la révolution ». D’autres, au contraire, pensent qu’en le renforçant, nous perpétuons notre « héritage soviétique », rendant le « culte d’Octobre » irrévocable. En tous cas, nous ne portons pas de jugement: que chacun tire ses propres conclusions. Le sens est important, et nous devons commencer par le concept de « religion civique ». N’importe laquelle, mais pas celle-ci… Littéralement, le « citoyen » est un « bourgeois », un simple résident d’une ville. Donc, un paysan ou un militaire n’est pas un citoyen. Un Russe n’est pas un « citoyen », un « monsieur », un « ami » - il peut tout être, même un « cher » ou un « bon homme ». Mais pas un « citoyen ». Un « citoyen » est un « chef » ou un « enquêteur ».

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Nous devrions prendre cela en compte. Ni la « société civile » ni la « religion civique » ne viennent « de chez nous ». Mais de quoi s’agit-il ? Et quel lien cela a-t-il avec l’Orthodoxie ?

En fait, la Troisième Rome, qui fut nommée aux XVIe/XVIIe siècles (par le Métropolite Zosime à Philothée de Pskov) en relation avec l’héritage de la Nouvelle (Seconde) Rome, l’« Empire des Romains » chrétien (l’empire byzantin) après la chute de l’Empire russe et de l’URSS « athée », légitimise soudain l’héritage de l’Ancienne (Première) Rome avec la Rome préchrétienne et partiellement le début de la Rome chrétienne, ce qui est clairement « spontané ».

Comme nous le savons, l’ancienne Rome avait des cultes religieux parallèles (c’est-à-dire associés à l’Autre monde), qui comportaient un hommage à l’empereur en tant que Pontifex Maximus, le plus grand constructeur-de-pont. L’adoration du « génie de l’Empereur », c’est-à-dire l’« esprit gardien », était accomplie en brûlant de l’encens à coté de sa statue. Nous devons noter que l’encens était brûlé mais qu’il n’y avait pas de sacrifice (et surtout pas de sacrifice humain), ainsi qu’on le suppose parfois, et pas à l’Empereur lui-même mais seulement à son « génie ». Cela n’a rien en commun avec la forme originelle du vrai « paganisme » ontologique, c’est-à-dire les sacrifices humains. En fait, c’est tout à fait différent de ce qui était pratiqué par les plus anciens prêtres et rois (mais pas par tous).

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Le véritable « culte de la Victoire » était lié à ce culte qui, en fait, « changea de visage ». L’Autel de la Victoire qui était situé dans le bâtiment du Sénat (la Curie) incluait une statue en or de la Victoire avec des ailes et tenant la couronne de lauriers du vainqueur dans une main. Elle fut placée ici par Octave en 29 av. J.C. L’autel fut enlevé de la Curie par l’Empereur Constantin II en 357, y fut replacé par Julien l’Apostat, puis à nouveau enlevé par Gratien en 382. Cela fut suivi par des changements radicaux. En 381, l’Empereur Théodose le Grand (qui était le co-souverain à cette époque) adopta une loi privant les apostats chrétiens de tous leurs droits civiques. En 382, Gratien refusa de porter le titre de Pontifex Maximus. Après la mort de Gratien, le préfet de Rome Quintus Aurelius Symmachus demanda à plusieurs reprises à Valentinien II de restaurer l’autel. Ses demandes soulevèrent une forte opposition de la part de Saint Ambroise, et Symmachus dit que la destruction de l’Autel de la Victoire était une barbarie injustifiée. Cet autel était « la garantie d’un accord général et de la loyauté de chacun » ; il était le gardien de la gloire de Rome et de la moralité romaine. Toutes les autres demandes pour restaurer l’autel furent rejetées, mais il fut restauré par l’usurpateur Eugène durant son bref règne en 392-394, puis il fut définitivement enlevé du bâtiment du Sénat. Son sort ultérieur est inconnu.

C’était plutôt une cérémonie symbolique, pas un culte ; du moins, nous n’avons aucune information sur de véritables « mises à mort et résurrections » ou à d’autres cultes romains durant cette époque. Si elles étaient réelles, nous en aurions quelques indications. Les sophistes et Socrate ont vécu bien longtemps avant cela, et pourtant les mystères sacrés ont apparemment tout préservé.

En fait, l’Union Soviétique avait à peu près la même chose. En même temps, la nature du culte est la chose importante, et voyons maintenant comment ses participants l’expliquent. Si la victoire soviétique de 1945 fut expliquée par l’invincibilité de l’idéologie communiste ou du « patriotisme du peuple soviétique » (parfois, Staline disait « des Russes »), après le rejet de l’aspect « soviétique », et spécialement après l’effondrement de l’URSS, le renouveau de la mémoire de l’aspect spirituel de la Victoire et le renouveau par Staline de la position de l’Eglise russe et le lien entre la prière des croyants et la victoire militaire commencèrent. Cela s’est conservé, et c’est très bien. De plus, c’est la position de l’Eglise qui était partiellement légitimée et qui légitime encore le pouvoir soviétique pour de nombreux croyants orthodoxes, contribuant ironiquement au « bloc des communistes et des non-membres du Parti » (bien qu’aujourd’hui les deux ont d’une certaine manière échangé leur place: la minorité communiste n’est pas au pouvoir).

Nous devons être honnêtes. Personnellement, j’ai clairement une attitude orthodoxe envers la « Grande Victoire » et je peux voir que tout le monde ne voit pas les choses de cette manière, et je ne parle pas de la « classe créative » et de l’opposition délibérée, mais de la « majorité morale », de la « majorité soviétique », qui a généralement conservé la vision-du-monde « soviétique ». Pour beaucoup d’entre eux, toute révision de la vision soviétique est vue comme une trahison. Il y a beaucoup de gens qui ont cette opinion, et bien sûr, ils ont raison de leur point de vue.

Pendant les années d’anarchie, les libéraux réussirent à discréditer tout ce qui était « non-soviétique ». Ceux pour qui la « marque URSS » s’était transformée en fonds de commerce politique spéculent là-dessus (c’est un phénomène nouveau, mais très caractéristique). Il y a ceux qui ne peuvent pas « accepter » les tragiques antinomies de l’Ancien Testament dans le christianisme, et qui s’orientent donc vers un « nouveau paganisme ». Il y a ceux qui ne sont pas prêts à accepter la base ascétique de l’Eglise et qui remarquent donc avec enthousiasme que les croyants orthodoxes ne la respectent pas, particulièrement les prêtres. Et il y a les simples incroyants (bien que cela soit une illusion). Mais le fait demeure : la « minorité immorale » veut surtout que la « majorité morale » entre en conflit avec l’Eglise. La dernière tentative sérieuse fut faite sous Khrouchtchev, et s’il était resté au pouvoir, elle aurait probablement été victorieuse. Khrouchtchev, contrairement aux « intellectuels athées des années 1920 », misait sur les « gens ordinaires ». Il ne faut pas se faire d’illusions ici.

En général, la situation avec le « culte de la Victoire » rappelle la période entre les règnes de St. Constantin le Grand (306-337) et de St. Théodose le Grand (379-384, co-souverain avec Gratien, –395), le dernier souverain de l’Empire non-divisé. Il fut le premier de tous les empereurs romains à ne pas se faire appeler Pontifex Maximus, et l’empire s’effondra sous son règne. Sans remettre en question la sainteté de St. Ambroise (qui ne dépend pas de sa position politique, mais de ses réussites et de ses dons spirituels), nous pouvons nous demander: Symmaque avait-il politiquement raison, même historiquement? En tous cas, c’est ainsi que cela se passa, et la Nouvelle (Seconde) Rome, entièrement basée sur un christianisme strict, exista pendant plus de mille ans, la durée maximale pour un empire, d’après la théorie des cycles historiques. Et cela sans le culte de la Victoire.

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Le fameux article « L’Empire et le Désert » de l’archiprêtre Giorgy Florovsky fut écrit du point de vue d’un « homme de l’Eglise », l’Ecclesia, et non de l’Empire. Il écrit : « le monachisme n’était pas considéré originellement comme une voie pour des hommes particuliers, mais plutôt comme une application cohérente des vœux chrétiens universaux et obligatoires. Parmi tous les compromis historiques, c’était un appel et un rappel puissant. Mais le pire compromis apparut quand le monachisme fut réinterprété comme une voie exceptionnelle. Non seulement la société chrétienne fut divisée en “religieux” et en “laïcs”, mais l’idéal chrétien lui-même fut rejeté, ce qui introduisit une distinction insidieuse entre “essentiel” et “mineur”, “obligatoire” et “optionnel”, entre “règle” et “conseil”. En fait, toutes les “règles” chrétiennes sont des conseils, et tous les “conseils” sont obligatoires. L’esprit de compromis s’introduit dans la réalité chrétienne, quand “bon” à la place de “meilleur” est officiellement permis et même encouragé. Ce compromis est peut-être presque inévitable, mais il doit être honnêtement reconnu comme un compromis ».

Florovsky, dont le parcours est très caractéristique, commença ses œuvres scientifiques et littéraires en tant que patriote orthodoxe russe et membre du mouvement eurasiste, et termina sa vie en œcuméniste convaincu et en partisan de la politique US. Le lien épistémologique entre l’« Empire » et le « désert » est facilement visible dans son cas. Florovsky était un partisan du « Christianisme raffiné » et n’aimait pas l’idée d’Empire. D’une manière générale, c’est une position « judéo-chrétienne » et pas « helléno-chrétienne », bien que l’archiprêtre Georgy était ethniquement russe.

C’est la position de la « justesse destructrice ». On peut reconnaître la justesse de la vision de l’archiprêtre Georgy. L’Empire était un compromis, spécialement dans des questions importantes comme le mariage, la vie de famille, et l’ascétisme. Il y a de nombreuses indications historiques que la persécution des chrétiens ne fut pas associée au refus de « brûler de l’encens » en hommage à l’Empereur, mais au refus (spécialement de la part des femmes chrétiennes) d’une vie sexuelle, incluant le mariage, ce qui causa l’irritation de la foule romaine. Oui, quand l’Empire refusa d’accepter cela, une grande partie des évêques accepta l’impératif du mariage du corps « pour le bien du monde », puisque « le sel commençait à perdre de son pouvoir ». Mais le contraire est vrai aussi, à savoir la « pratique religieuse »  régulière et l’« ascétisation » de l’Empire. La transformation complète en église, avec toutes ses conséquences, aurait signifié son autodestruction. La position juste de Florovsky est morte, et même sacrifiée. Non seulement un « compromis » était nécessaire, mais aussi une  « justification du compromis ». De même qu’au temps de l’URSS, il y avait besoin d’une justification du « compromis de Souslov » entre le socialisme « révolutionnaire » et le socialisme « réel », et peu de gens à part Souslov comprenaient cette « dialectique défensive ». Maintenant cela ne compte plus : il n’y a plus d’Union Soviétique, et le « marxisme-léninisme » est mort. Mais la combinaison du « chrétien » et du « pas trop chrétien » dans la société russe moderne est extrêmement importante.

En fait, cela revient en fin de compte à la relation entre « Rome et Jérusalem ».

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Il y eut des tentatives de construire la Nouvelle Jérusalem à l’intérieur de Moscou : le Palais de l’Opritchina d’Ivan le Terrible. La foudre l’incendia, mais personne ne fut brûlé. Le Tsar comprit (il comprenait toujours tout) que la construction devait être stoppée. Boris Godounov voulut reconstruire le Kremlin en accord avec l’image de Jérusalem; le sort de Moscou durant le Temps des Troubles est bien connu. Le patriarche Nikon le construisit près de Moscou, mais pas à Moscou. La situation fut compliquée par la réforme désastreuse, incluant la « réforme du Livre » – elle eut bien lieu, mais le monastère fut construit quand même.

Dans le contexte soviétique laïc, « inférieur », nous pouvons réduire le problème aux concepts de compromis d’une part, et d’utopie d’autre part. Durant les années soviétiques, peu avant la fin de l’Union Soviétique, le même utopisme (bien que différemment interprété) apparut dans les appels à « faire de Moscou une ville communiste modèle » (ironiquement, selon Florovsky).

Nous devons revenir directement au culte. La liturgie orthodoxe est claire maintenant. « Le culte de la Victoire », tel qu’il existait à Rome, n’était pas vraiment religieux. S’il en avait quelques éléments (brûler de l’encens, comme un écho du sacrifice des victimes), nous n’en avons aucun. Le « culte de la Victoire » est stérile. Oui, le « culte de la Victoire » est une sorte de religion (un lien entre les gens de ce monde et de l’Autre monde) de la « majorité morale » nationale-soviétique, qui continue à être soviétique (sans porter de jugement), en dépit de la « minorité créative et immorale ».

Mais, à la différence du vieux christianisme romain et du vieux « paganisme » romain, l’Orthodoxie et le « culte de la Victoire » dans l’actuelle période de transition de la « Nouvelle Russie » ne se contredisent pas, comme aujourd’hui dans la controverse entre l’Orthodoxie et, par exemple, le « nouveau paganisme ». Ce dernier aspire en fin de compte à remplacer le christianisme dans la vie du peuple russe. De plus, il est prêt à devenir une alternative à l’Europe postchrétienne libertarienne. Mais le « culte de la Victoire » n’a pas de telles intentions. C’est une forme largement spontanée de « sentiment populaire » qui ne coïncide pas complètement avec l’esprit de l’Eglise, mais qui ne le contredit pas non plus.

Le « culte de la Victoire », qui s’est graduellement développé en Union Soviétique non sans l’appui de cercles militaires influents, n’a jamais été anti-orthodoxe (comme l’« athéisme scientifique ») ni désireux de « brûler de l’encens à des idoles ». Nous pouvons voir l’anti-Orthodoxie dans d’autres fêtes soviétiques comme le 7 novembre, le 1er mai (la « Nuit de Walpurgis »), et le 8 mars, mais pas le 9 mai (bien que la guerre se soit terminée le 6 mai en souvenir de St. Georges). Le service de mémorial de l’Eglise le Jour de la Victoire n’est pas opposé à l’Etat ou à la compréhension purement impériale de celui-ci sans affecter le communisme ou le marxisme, étant en même temps dans une « zone de l’Année » avec la Radonitsa [le « Jour de la Joie », la commémoration des défunts, dans le calendrier orthodoxe, NDT] et le samedi de la Trinité. Cela devient plus évident de nos jours. Oui, c’est la Nouvelle Jérusalem à l’intérieur des frontières de la Troisième Rome. Pas séparée, mais pas fusionnée. Cela reflète en fait la manière dont le Patriarche Nikon construisit son projet près de Moscou.

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En même temps, nous avons reçu une réponse directe à la question cachée. L’année dernière, le Jour de la Victoire nous a montrés exactement ce qu’il devait être. Nous parlons de l’apparition, en fait, du Régiment Immortel.

Les morts sont venus. En personne. Directement et immédiatement.

Ils sont venus après que le requiem et le lithium aient été prononcés. Ils sont venus, ont assisté à toutes les prières ici et là, invisibles. Ils sont venus vers chacun de nous : vous, lui, et elle, dans les rues de nos villes. Vers ceux qui ont foi en Dieu, et vers ceux qui pensent qu’il ne croit pas en eux. C’est aussi vrai que pour ceux qui pensent qu’ils ne croient pas en Dieu, mais qui croient tout de mème en lui, comme c’était le cas à l’époque soviétique, sous l’apparence du « Il n’y a pas de Dieu ».

L’athéisme soviétique, russe en fait, était la théologie apophatique de la Sainte Russie. La vie apophatique soviétique est « la manière dont l’acier fut trempé », et la théologie apophatique soviétique est la « Terre » de Dovzhenko : « notre terre noire » sur laquelle ils dansent.

Mais il n’y a pas de retour vers cet athéisme. Plus probablement, c’était la seule épiphanie dans son genre. L’athéisme d’aujourd’hui, même celui de Nevzorov, qui est russe, que cela lui plaise ou non (il est « le héros de Dostoïevski » qu’on peut parfaitement voir « sans rayons X »), n’est pas l’athéisme de l’Union Soviétique mais se dirige à toute vapeur vers l’Occident légal libertarien. Mais c’est la « seconde mort », et pas celle de Pavel Korchagin.

Les morts russes rendent visite aux vivants russes, pratiquants ou non, justes ou pécheurs ! Le Jour de la Victoire russe.

Ainsi, nous pouvons tirer des conclusions politico-historiques.

Le Jour de la Victoire est une célébration de la victoire, ou plutôt des victoires du passé et du futur, de tout le monde russo-slave, en Eurasie, contre l’Europe Unie – depuis l’usurpation de l’Empire carolingien jusqu’à l’(inévitable) Union Européenne. Oui, l’image historique de la victoire fut faite à partir de la victoire sur Hitler. Mais plus sérieusement, cela n’a aucun rapport avec le combat entre les deux « idéologies de la modernité », le fascisme et le communisme. Pour être plus précis, ceux-ci représentent une réalité complètement différente, et aujourd’hui cela apparaît de plus en plus. Ceux qui parlent de fascisme et de communisme concernant le Jour de la Victoire se trompent ou trompent les autres, même inconsciemment.

La corrélation entre l’Orthodoxie et le culte de la Victoire représente la situation réelle. En participant au « Régiment Immortel » de l’an dernier, qui unissait les vivants et les morts, les orthodoxes, les musulmans, les bouddhistes, les « nouveaux païens » et tous les autres, incluant bien sûr les athées (dont on ne discutera pas maintenant), le Chef de l’Etat, le Dirigeant Suprême – qu’il ait des pouvoirs limités ou soit idéalement le Tsar, l’Empereur – se révélait ici et maintenant comme étant le Pontifex Maximus de l’Ancienne Rome. Après tout, d’une façon ou d’une autre, le « Régiment Immortel », incluant « nos morts », est en fait d’une nature religieuse.

Poutine a bien fait les choses. Lorsqu’on lui suggéra de célébrer le Jour de la Victoire comme une fête orthodoxe, il dit « non », mais ajouta immédiatement qu’il était un croyant orthodoxe. Ainsi, il montrait la distance les séparant. En coupant court à toute autre discussion sur ces questions, il disait silencieusement que nous ne devions pas nous presser, car il n’est pas le Tsar, et qu’il n’y a pas encore de Tsar. Sous un Tsar, tout serait différent. Après tout, « Poutine » vient du mot russe « put’ », signifiant « la voie » ou « le chemin ».

Mais même sous le Tsar, la symphonie moderne de l’Eglise et de l’Etat ne peut pas être très différente de l’ancienne, qu’elle soit romaine ou russe. Le retour à un « mécanisme de foi » étatique est impossible. Interdire le blasphème et la propagande antichrétienne est impossible. Il n’y a pas d’« Inquisition de la confession ».

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La foi est approuvée par le Tsar et par le Tsar. Les gens sont renforcés dans leur foi en regardant le Tsar, sa femme, et leurs enfants. Mais pour l’instant, il est trop tôt pour parler de cela. Le Tsar n’est pas encore apparu.

Cependant, la participation du Chef de l’Etat au « Régiment Immortel » et, en fait, le fait qu’il le dirige – avec le rang de colonel ! – est le premier pas vers un retour à la légitimité du gouvernement russe pour la première fois depuis février et mars 1917. Ce sont les premiers pas vers la restauration de la légitimité multilatérale de l’Etat – sa cristallisation, sa symphonie, sa synergie.

jeudi, 21 juillet 2016

“VINCERE IN UN MONDO COMPLESSO”

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“VINCERE IN UN MONDO COMPLESSO”

Giovanni Caprara 

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

L’apparizione di nuovi attori transnazionali con capacità offensive rilevanti ha costretto i decisori delle nazioni tecnologicamente avanzate a rivedere le metodologie per garantire la sicurezza ed ha cambiato lo scenario del classico teatro di battaglia. I concetti di vittoria sufficiente, guerra asimmetrica, guerra non lineare e guerra cibernetica, possono essere tutti riassunti nella filosofia “vincere in un mondo complesso”. La sfida è come impiegare le forze e le capacità militari in ambienti complessi contro avversari con accresciute tecnologie ed armamenti. Fondamentale sarà il contributo dell’esercito nelle operazioni integrate a livello globale a rendere possibile la vittoria in un mondo complesso.

Questo concetto risponde alle funzionalità fondamentali per le forze congiunte tra le varie specializzazioni e per proiettare il potere attraverso la terra ai domini aereo, marittimo, spaziale e del cyberspazio. La dinamica del conflitto in un mondo complesso è diversa da quella classica: la sua finalità è garantire il raggiungimento degli obiettivi politici e strategici per mezzo del congiungimento tra l’esercito ed i concetti funzionali dettati dalle necessità, come implementare l’integrazione delle forze militari con una vasta gamma di partner nazionali e internazionali. Principalmente si dovranno prevenire i conflitti, plasmare efficaci ambienti di sicurezza, e vincere le guerre con le Forze Armate che operano come una unica entità con gli alleati. Una strategia che vuole favorire una base intellettuale ed un quadro per l’apprendimento di quanto è cambiato nello scenario globale e per l’applicazione dello sviluppo della forza.

Questo approccio metodologico per garantire la sicurezza in una ambiente ad alta conflittualità, è proprio di una Nazione tecnologicamente avanzata e decisa ad una proiezione di forza. La visione dei futuri conflitti armati deve considerare sia la continuità nella natura stessa della guerra quanto nel cambiamento dello scenario. Le guerre del futuro, comprese quelle contro formazioni paramilitari insurrezionali, dovranno essere risolte a terra. Da qui il concetto che riconosce alle forze dell’esercito la componente di essenzialità per il raggiungimento di risultati politici sostenibili, stabilizzando l’area con missioni di prevenzione ed umanitarie. Condizioni indispensabili per pacificare il teatro bellico. Le operazioni congiunte fra diverse specialità ed in concerto con gli alleati, saranno fondamentali per far fronte a tale complessità, ed il contributo dell’esercito sarà nel fornire molteplici opzioni per i decisori.

Vincere in un mondo complesso vuol dire operare sulle questioni strategiche, tattiche, operative e logistiche nello spazio-tempo: ossia quale sarà il livello di scontro, lo spazio bellico, la prontezza, i rifornimenti e quale sarà l’avversario. Negli scenari contemporanei, la guerra al terrorismo è la prima causa di conflitto e le formazioni eversive per loro natura sono asimmetriche. Quest’ultima si palesa quando i contendenti ricorrono a risorse dissimili, ad esempio, i militari, perciò una formazione legale, che si contrappongono a gruppi criminali. Pertanto le strategie e le tattiche dovranno plasmarsi su tale teatro. Lo spazio bellico è mutato con l’avvento dei nuovi attori e le implementazioni dei sistemi d’arma, ed include luoghi mai prima coinvolti, come il cyberspazio. Solamente nello spazio bellico non può verificarsi asimmetria, in quanto vi sarà sempre l’uniformità dei luoghi fra i belligeranti, ossia dove il primo attacca l’altro deve difendere. Infatti, la dimensione temporale non può esprimere asimmetria: sin quando un attore è in fase offensiva, l’altro dovrà continuare a difendersi, se non contrattaccare, pertanto vincere in un mondo complesso vuol dire avere la peculiarità dell’adattamento.


L’attore che desidera raggiungere un obiettivo, deve elaborare una strategia e dotarsi di strumenti per poterla sostenere discendendo dai termini di armi e di evoluzione dei concetti di spazio e tempo. I mezzi necessari a perseguire il proprio target possono essere identificati in una miscellanea di potenza ed informazione. L’attore deve possedere energia che consenta lo spostamento e/o la modificazione dei sistemi d’arma, ed una efficiente struttura di comando e controllo per muovere i propri mezzi e scambiare i flussi di energia. Più semplicemente, nel corso dell’attività bellica, dovrà essere in grado di rinnovare le strategie e le armi. L’asimmetria fra i contendenti è nella difformità di possesso di energia ed informazione. Uno stato ha capacità esponenziali di mobilitare energia ed informazione in comparazione a quella di una organizzazione non statuale, ma quest’ultima può adottare tattiche che le consentano di sopperire alla propria debolezza per generare danni più grandi rispetto alle risorse reperite.

Il principio della vittoria in un mondo complesso è dunque il ritorno al potere delle forze terrestri, un capitale umano che fa la differenza quando è necessario stabilizzare e pacificare un territorio, ma anche per operare in ambienti ad alta conflittualità, e per tale motivo è stato varato il progetto “Soldato Futuro”. Nel quadro degli sviluppi in ambito NATO, è infatti da tempo attivo il programma “Soldato Futuro”, la cui finalità è conferire ad ogni singolo militare una assoluta interoperabilità, sia in ambito interforze che nelle missioni multinazionali. Il progetto prevede equipaggiamenti fra loro integrati che si basano sulla sinergia fra il soldato e la sua dotazione, in modo da renderlo abile ed in linea ai nuovi scenari internazionali. Ogni singolo militare è integrato nel sistema automatizzato di Comando e Controllo ed è inserito nel processo di digitalizzazione degli attuali e futuri contesti operativi. Il progetto entra nel concetto di guerra networkcentrica, ossia la trasposizione del teatro bellico in un contesto informatico con particolare attenzione alle comunicazioni, pertanto un sistema in grado di ricevere e trasmettere informazioni tali da agevolare una corretta percezione del campo di battaglia e dello sviluppo, in tempo reale, dei combattimenti.

La finalità del Network Enabled Capability, Nec, è quella di collegare ad un’unica rete elementi tra loro diversi per ottenerne l’integrazione e la necessaria interazione. Una significativa implementazione del concetto geostrategico per la ridefinizione delle forze terrestri nell’ambito delle operazioni congiunte in conflitti non nucleari e di peacekeeping. Il soldato futuro nel principio della vittoria in un mondo complesso, ha l’obiettivo di incrementare le capacità letali e di sopravvivenza della fanteria, ed è inserito di fatto nella Forza Nec. Una mossa strategica per ricollocare le forze terrestri delle Nazioni alleate in spazi condivisi contro avversari comuni per implementare i rispettivi punti di forza e sopperire alle vulnerabilità. Una tattica che consente di dividere le forze speciali netcentriche in piccole squadre abilitate ad operare in profondità. Il concetto di vittoria in un mondo complesso introduce un principio di simultaneità, ossia la capacità delle forze dell’esercito di estendere la propria influenza oltre il campo di battaglia fisico verso fattori quali la percezione del pubblico, la sovversione politica e la criminalità, sia in patria che all’estero. Per ottenere la vittoria in un mondo complesso, non si può prescindere dalla “visione di futuro conflitto armato”: quest’ultimo sarà influenzato principalmente dai cambiamenti nel panorama geopolitico principiato dalla competizione per l’acquisizione del potere e lo sfruttamento delle risorse naturali. In questa visione futura l’obiettivo strategico dell’esercito, sarà quello di applicare tattiche che dovranno rendere l’ avversario incapace di rispondere in modo efficace. Per quanto riguarda il controllo e la stabilizzazione, la necessità sarà quella di sedare la resistenza e far rispettare l’occupazione militare in quelle zone dove operano le organizzazioni terroristiche transnazionali, naturalmente rispettando i diritti umani del popolo liberato dall’oppressione dittatoriale o sovversiva.

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jeudi, 10 décembre 2015

G. Faye: Pourquoi nous vaincrons!

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«Pourquoi nous vaincrons»

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Voici le texte de l’intervention de Guillaume Faye au Congrès du NPI (National Policy Institute), qui s’est tenu à Washington le 31 octobre 2015 au Press Club (1). La même conférence a été prononcée le 7 novembre à Stockholm au Musée royal de l’Armée au cours d’un colloque organisé par les éditions Arktos qui traduisent et diffusent ses livres en anglais. L’intervention, s’intitulait Why we will win (”pourquoi nous vaincrons”) et en voici la traduction résumée. Il faut noter que les attentats musulmans du 13 novembre ne s’étaient pas encore produits…

Qui sommes-nous ? Que nous arrive-t-il ? Pourquoi ?

En Amérique du Nord, en Europe péninsulaire et en Russie, nous formons une même nation, au sens étymologique (du latin nascere, ”naître”), c’est-à-dire un ensemble de peuples de même souche ethno-culturelle, de même origine européenne ancestrale. Ce qui nous différencie des autres rameaux de l’humanité. Nous formons une famille planétaire, avec des appendices minoritaires en Amérique latine, en Australie, Nouvelle Zélande, etc. 

Or, ces peuples d’origine européenne sont en proie, depuis 40 ans, à un double phénomène mortel à terme, qui touche en priorité l’Europe de l’Ouest : un déclin démographique par effondrement de la natalité ; et une immigration de peuplement massive qui s’apparente à une invasion et à une colonisation par le bas. Ce processus peut aboutir à un remplacement global de population et donc à la disparition pure et simple de nos pays, de nos patries. Notre socle anthropologique, notre mémoire peuvent se dessécher et disparaître. Nos ancêtres seront oubliés et nos descendants ne seront plus nos héritiers.

La cause ultime de ce suicide mou est un virus intérieur, un défaut qui est la face noire de nos qualités : la xénophilie, ou amour de l’Autre, pendant de notre intérêt pour les autres peuples. Et peut-être aussi un sentiment de charité excessif, issu d’un christianisme dévoyé, poussant à préférer l’étranger au proche.

Il existe trois symptômes pathologiques associés dans l’idéologie dominante : l’immigrationnisme, la facilitation de l’avortement et l’homophilie (immigrationnism, abortionism and homosexualism). Ces trois facteurs sont liés, même si le processus est parfois inconscient, mais pas toujours… Ce sont les deux pinces du crabe : en amont on castre la natalité européenne – et la famille traditionnelle– et en aval on organise l’invasion migratoire de populations à plus forte natalité. L’objectif global est la destruction progressive de la racine bioethnique européenne, son germen. Il s‘agit d’un processus subtil de suicide collectif que les peuples refusent mais que les oligarchies imposent, par haine de soi, par dévoiement pervers de l’humanisme.

Nous sommes en face d’une véritable pathologie mentale, répandue chez les dirigeants et les élites, que j’ai nommée dans plusieurs de mes livres, de deux termes liés : ethnomasochisme et xénophilie.

La trahison et l’aveuglement des élites dirigeantes

athebb8015c2a9101202721304aa.jpgLes plus dangereuses invasions dans l’histoire des peuples ne proviennent pas tant d’attaques militaires que de migrations de masse, comme celle que l’Europe de l’Ouest est en train de vivre. La crise actuelle des ”migrants”, dont beaucoup de pseudo réfugiés, qui se déversent sur l’Europe de l’Ouest en est une nouvelle illustration. Mais pour la première fois dans l’histoire, ce sont les ”élites” qui, sans combat, trahissent et laissent se déverser les envahisseurs. La pathologie de la collaboration est à l’œuvre.

Mais je me trompe : l’Empire romain, déjà, à la fin du IVe siècle avait laissé les barbares Goths – poursuivis par les Huns – franchir le Danube et s’installer sur les terres civilisées de l’Empire, en échange de promesses pacifiques jamais tenues. Une génération plus tard, en 410, Alaric pillait et ravageait Rome, l’ ”éternelle”. Les invasions barbares furent la cause principale de la chute de l’Empire romain d’Occident qui provoqua une régression de civilisation de plusieurs siècles, comme l’a montré l’historien britannique Bryan Ward–Perkins dans The Fall of Rome and the End of Civilization, 2005. C’était nettement moins grave qu’aujourd’hui cependant, puisque les Goths, bien que considérés comme ”sauvages” par les auteurs de l’époque, étaient des ”Européens”, assez proches ethniquement de l’oecoumène romain – et étaient devenus chrétiens. Aujourd’hui, fait gravissime, les masses immigrantes sont totalement étrangères à l‘identité et à l’ethnicité européennes et appartiennent même majoritairement à une religion, l’islam, qui, depuis le VIIIe siècle, est en conflit aigu avec notre civilisation.     

En dépit de son coût gigantesque, financier et social, le déversement migratoire est présenté par l’oligarchie politico-médiatique comme une chance. C’est une inversion orwellienne de la réalité : le mal est travesti en bien, le négatif en positif. Mais aussi le positif (les forces de résistance) est travesti en négatif : le danger ”raciste”, l’ ”islamophobie” et autres imprécations injurieuses, s’apparentent à ce que fut la langue de bois communiste marxiste.

La même pathologie mentale de déni de la réalité se remarque dans les classes intellectuelles des pseudo-savants. Oubliant les leçons d’Aristote – observation du réel et clarté de jugement – elles développent des théories brillantes mais fumeuses, scholastiques pour tout dire, qui ne décrivent pas le réel mais l’interprètent selon un jargon prétentieux, sur fond d’ignorance élégante et littéraire.       

Les intellectuels parisiens, suivis par les snobs américains, sont les spécialistes de la production d’analyses sommaires qui se font passer pour originales et géniales et dont les auteurs, qui appellent ”chaton” un tigre, sont encensés dans les médias. Ils méprisent la réalité : à la perte de l’identité culturelle ancestrale, au déracinement intérieur des peuples de souche dépossédés de leur patrie charnelle, à la dégradation du cadre de vie, s’ajoute le risque d’un déclin économique majeur. En effet, sur le plan de la performance économique et technologique, cette substitution de population sera très négative car elle aboutit à un remplacement de forces vives et créatrices d’origine européenne par des masses qui n’ont ni les mêmes capacités ni la même culture. Cet ethnocide silencieux est un fait historique majeur.

La Troisième guerre mondiale vient doucement de commencer

Elle sera beaucoup plus dévastatrice que les deux précédentes. L’islam –et non pas l’ ”islamisme”– constitue l’ennemi, le protagoniste hostile principal, surgi du passé archaïque. Mais pas seulement lui. Il traîne derrière lui cette hostilité ancestrale et sourde envers la civilisation européenne, partagée par bien d’autres. Le problème est ethniquement planétaire même si – les choses sont toujours compliquées dans les guerres– les camps ne sont jamais clairs mais approximatifs. 

L’affrontement a débuté en Europe de l’Ouest sous forme de guerre civile de basse intensité, avec émeutes et attentats récurrents, criminalité croissante des immigrés, harcèlement des populations autochtones modestes délaissées par les oligarchies, développement impuni du racisme anti-Blancs, etc. Le professeur Andrey Hussey, spécialiste de la France à l’Université de Londres, vient de publier un essai, Insurrections in France, où il prédit une guerre civile ethnique prochaine en France. Il écrit : «  je suis fasciné par la violence ethnique que j’ai ressentie en France ». La même chose est perceptible dans d’autres pays d’Europe. Une enquête du quotidien français Le Figaro, du 26 octobre 2015, révèle qu’une majorité de Français prédit et redoute une guerre civile avec les populations immigrées en majorité musulmanes, avec une multiplication des attentats. Le djihad musulman a commencé en France où existent déjà 2.400 mosquées, dont 150 salafistes où l’on prêche un djihad de conquête.

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Ce phénomène d’islamisation territoriale est, pour l’instant, très limité en Amérique du Nord, sauf au Québec francophone qui suit le mauvais exemple de la France. Le monde futur est celui de la mondialisation, donc de l’affrontement et des conflits croissants entre les peuples. Il est faux de croire que l’abolition des frontières amène la paix ; elle provoque la guerre. Le XXIe siècle risque de connaître une Troisième guerre mondiale de nature ethnique, et non plus seulement politique et économique, qui dépassera en dévastations les deux précédentes. L’Europe est en première ligne, plus que l’Amérique du Nord, protégée par ses deux océans.

De la géopolitique à l’ethnopolitique

Nous devons accomplir une révolution mentale et idéologique : ne plus penser seulement le monde dans les termes traditionnels de la ”géopolitique”, mais selon une grille complémentaire, que l’on pourrait appeler ” ethnopolitique”.

Il doit finir le temps où les nations d’origine européennes se combattent. La crise ukrainienne, par exemple, est d’une dramatique stupidité. Dans cet explosif XXIe siècle qui commence, les peuples d’origine européenne doivent former un même ensemble ethnopolitique solidaire, un bloc de peuples apparentés. L’idée traditionnelle d’État-Nation doit se corréler avec la notion émergente d’ensemble mondial des peuples d’origine européenne.   

D’ailleurs, toute la planète se dirige vers ce schéma ethnopolitique, qui avait été prédit par Samuel Huntington dans son ouvrage sur le Choc des Civilisations. La mondialisation a la double face de Janus : elle produit en même temps la coopération et l’exacerbation des conflits.

Il existe une hostilité globale et croissante, en forme de vengeance et de revanche, comme un sentiment puissant, encore dissimulé et souterrain, des peuples non-européens d’origine contre les peuples européens d’origine. C’est un gigantesque non-dit, un mouvement de fond, tel un courant marin trouble et profond. Ce sentiment passionnel touche en particulier toutes les populations immigrées, colonisatrices de l’intérieur.

L’islam constitue un des principaux vecteurs de cet affrontement, de cette agression, qui commence, sur le sol même de l’Europe. Ce combat a débuté au VIIe siècle. Le christianisme est évidemment visé parce qu’il est un marqueur identitaire, mais pas seulement lui ; c’est notre civilisation dans son ensemble qui est jalousée par cette schizophrénie – complexe de supériorité/ infériorité – dont l’islam a le secret. Nul ne sait qui sera le vainqueur de cet affrontement bien mal parti. Mais il se peut fort que nous le soyons.

La possibilité de la victoire

Le philosophe Alain Finkielkraut, membre de l’Académie française, détesté par l’oligarchie intellectuelle et médiatique, a déclaré : « je ne suis pas pessimiste pour mon pays, je suis désespéré ». Mais le désespoir correspond à une vision fataliste de l’histoire. Mieux vaut une vision volontariste, qui part du principe que l’histoire n’est pas entièrement déterminée ni écrite d’avance.

Nous pouvons vaincre parce que l’agressivité des envahisseurs, la plupart du temps regroupés sous la bannière de l’islam, commence déjà à provoquer un réveil des peuples de notre propre civilisation en Europe et ailleurs dans le monde. Et parce qu’il peut surgir une révolte des peuples autochtones contre leurs ”élites” et leurs oligarchies qui organisent l’invasion migratoire ou la tolèrent en applaudissant.

Nous pouvons vaincre parce que nos nations et nos cultures de même souche ancestrale, sont plus fortes et plus créatrices que cet islam millénaire qui repart à l’assaut et qui n’a proposé d’autres solutions aux hommes que des malheurs et des échecs, avec une pauvreté intellectuelle et scientifique qu’on s’efforce de masquer sans y parvenir. Même si elle perd des batailles, la civilisation a toujours gagné la guerre contre la barbarie. L’islam guerrier que défend le Califat de l’E.I Daec’ch est le véritable islam, fidèle à sa source oraculaire mahométane. Il ne faut pas le juger ni le mépriser mais le combattre. La violence du djihad, cruelle, ne peut être que vaincue par la force de notre civilisation.

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Nous pouvons vaincre parce que l’hostilité croissante contre nous renforce notre solidarité planétaire et parce que nous possédons un génie propre, polyvalent, qui a toujours assuré le succès de tous les rameaux de la souche européenne. Et parce que, contre le fanatisme primitif, nous possédons l’intelligence évoluée.

Mais la victoire suppose trois conditions : le renouveau démographique, le réarmement moral et l’amour de soi, ainsi que la volonté de désigner et de combattre l’ennemi. Notre pire adversaire est en nous-mêmes, plus exactement dans les maladies psychologiques et morales qui rongent les élites politiques et médiatiques de l’Occident. C’est pourquoi il faut travailler partout au renversement révolutionnaire de ces oligarchies et à la reprise du pouvoir par l’opinion réelle des peuples.

Le tribunal de l’Histoire

Notre décadence n’est pas une fatalité. Elle n’est qu’une apparence, un passage, un interrègne. Notre nation commune macroethnique d’origine européenne, au sens le plus large, incluant bien entendu la Russie et des parties des populations d’Amérique latine, forme un bloc planétaire, un même arbre anthropologique, innervé par la même sève. Nous possédons une force commune, inscrite dans la genèse de l’Histoire.   

Non, l’humanité ne forme pas ”une seule famille” comme le rabâche l’idéologie dominante universaliste inspirée par une morale chrétienne laïcisée et dévoyée. Elle en possède plusieurs.  Il est dangereux de croire à ce mensonge utopique car il débouche sur le chaos généralisé. L’humanité constitue un ensemble de peuples différents (ethno-différentialisme) qui peuvent coopérer et entrer en compétition tout en restant séparés et en bonne entente. D’ailleurs, seuls les intellectuels occidentaux croient à cette notion de ”famille humaine” qui peut se mélanger. En dépit de la ”mondialisation” (phénomène factice, superstructure économique), l’éthologie humaine demeure fondamentalement ethnique. La nature humaine est séparatiste et non pas unitaire et homogène. 

De plus, l’Histoire démontre que sous le choc des événements et des circonstances, les mentalités peuvent basculer. L’impensable peut devenir envisageable, les tabous idéologiques et moraux peuvent tomber. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais il possible que des mesures d’exception douloureuses et radicales, jadis abhorrées, soient acceptées dans un avenir proche.

Comme l’avaient vu Darwin et Nietzsche, la loi de la vie, outre la coopération, est néanmoins dominée par la compétition et la sélection naturelle des plus aptes. Les idéologies décadentistes et égalitaristes de l’Occident se heurtent à ce mur d’acier. Le tribunal de l’Histoire, qui reproduit l’ordre naturel départage les vainqueurs et les vaincus, non point selon le sentiment moral ou l’idéologie mais d’après le résultat. On juge l’arbre à ses fruits. ll faut être les plus forts. Or nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts.     

  1. Le NPI (National Policy Institute) animé par Richard Spencer and William H. Regnery, est un think tank qui défend l’identité européenne originelle de l’Amérique du Nord et prône une entente et une solidarité globales avec l’Europe et la Russie. Il fait partie, avec American Renaissance, dirigé par Jared Taylor, d’un courant de pensée qu’on pourrait qualifier d’American New Right, très différent des ”néo-conservateurs” ou de l’aile droite du Parti Républicain.

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